[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { déœm�re�lTOS 717 senter un rapport satisfaisant, et pour vous et Montaut invoque fortement l’ordre du jour pour le peuple que nous voulons sauver. sur cette motion. Merlin. La République est impérissable, le peuple est immortel. Nous saurons tous périr ici pour le faire triompher et écraser les scélé¬ rats; mais il existe un grand complot pour divi¬ ser les patriotes. Je demande que chaque membre de la Convention soit autorisé à voir Basire et Chabot au Luxembourg. Maribon-Montaut. L’égalité s’oppose à cette mesure. Nous ne pouvons l’adopter sans savoir au moins quelles ont été les causes de l’arresta¬ tion de nos collègues. Merlin. Chabot et Basire sont dénonciateurs et non coupables. S’ils sont détenus, c’est seu¬ lement par mesure de sûreté générale; mais au surplus, si ma motion offre le moindre incon¬ vénient, je la retire. Amar annonce que demain plusieurs mem¬ bres du comité de sûreté générale se rendront au Luxembourg, où ils recevront les déclarations de Chabot et Basire, et présenteront ensuite un rapport à la Convention. V. Compte rendu du Journal du Perlet (1). Amar, organe du comité de sûreté générale , annonce que Rabaut-Saint-Etienne et Rabaut-Pomier, son frère, ont été découverts dans une maison de la rue Poissonnière. Leur argent et tous leurs papiers ont été saisis. II y a, dit le rapporteur, contre les deux man¬ dataires infidèles de grands indices de conspi¬ ration. Le premier influençait le plus direc¬ tement une contre-révolution. Ni l’un ni l’autre n’ont quitté Pais, d’où ils s’occupaient à fana¬ tiser les départements par leurs écrits liberti-cides. Ils sont entrés à la Conciergerie; le tri¬ bunal révolutionnaire va instruire leur procès. Les particuliers qui leur donnaient asile ont été aussi arrêtés. Amar s’élève ensuite avec force contre les folliculaires qui corrompent l’esprit public, et contre les conspirateurs en général. Sans cesse occupé du Salut public, votre comité, poursuit-il, ne respectera personne. Il faut qu’il périsse ou qu’il dise la vérité. Eh bien ! il la dira toujours. Nous avons un grand travail à consommer; nous ne demandons que le temps de rassembler tous les matériaux. Merlin (de Thionvüle) nous mourrons touB ici, s’il le faut, pour sauver le peuple et écraser ses oppresseurs. (Vifs applaudissements.) L’orateur demande ensuite incidemment qu’il soit permis à tous les membres de la Convention de voir Chabot et Basire qui sont détenus au Luxembourg. (1) Journal de Perlet [n° 440 du 16 frimaire an II (vendredi 6 décembre 1793), p. 42]. Le préopinant observe que les deux députés en question ne sont point accusés, mais dénon¬ ciateurs. Un autre membre se disposait à combattre Merlin, lorsque, tout à coup, celui-ci retire sa motion. ANNEXE N° * A la «éauee de la Convention nationale dn 1& frimaire an 11). Compte rendu par divers journaux du discours prononcé et des mesures propo¬ sées par Maximilien Robespierre pour assurer la liberté des cultes (1). I. Compte rendu du Journal du Perlet (2). Robespierre prend la parole et développe une nouvelle trame des ennemis de la chose publique. Elle est, dit-il, d’autant plus perfide, qu’elle se cache sous des apparences philosophiques. Pour augmenter le nombre de nos ennemis on Voudrait lier l’anéantissement de la reli¬ gion à la création de la République. De là des inquiétudes qui se répandent parmi les hommes faibles et crédules. De là une nombreuse émi¬ gration du Midi dans la Suisse. De là, de nou¬ velles calomnies contre nous. Il est temps d’arrêter ces intrigues à la tête desquelles étaient des émissaires des puissances, et surtout ce Rabaut, prêtre protestant, qui n’était pas caché 6ans intention à Paris et qui a plus de part qu’on ne croit aux mouvements indiscrets, rela¬ tifs au culte. Il faut déclarer que vous êtes dans l’intention de maintenir la liberté des opinions religieuses et des cultes. Cambon appuie les mêmes principes. Mais pour donner plus de solennité à cette décla¬ ration, la Convention ajourne le tout à demain. II. Compte rendu du Mercure universel (3). Robespierre. Vous voyez, et vous le sentiriez d’autant mieux si vous connaissiez l’ensemble des projets et des moyens de nos ennemis, vous voyez, dis-je, que l’on ne peut laisser aux autorités constituées, ni aux citoyens, le pou¬ voir de communiquer des mouvements irrégu¬ liers. Les vils agents des rois se sont servis du (1) Voy. ci-dessus, même séance, p. 71 2, le compte rendu du Moniteur. (2) Journal de Perlet [n° 440 du 16 frimaire an II (vendredi 6 décembre 1793), p. 45]. (3) Mercure universel [16 frimaire an II (ven¬ dredi 6 décembre 1793), p. 254, col. 2].