376 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Le nouveau conspirateur, plus adroit ou mieux conseillé, avait pris soin de se revêtir des dehors les plus séduisans. Profondément hypocrite, c’était en prêchant la vertu, en la parant de tous ses charmes, qu’il s’attachait des partisans; c’était en offrant des consolations au malheureux qu’il voulait s’en faire aimer; c’était en se montrant le plus ardent défenseur de la liberté et des patriotes qu’il espérait les enchaîner. Citoyens représentans, votre œil vigilant a percé ce masque trompeur; vous avez connu les traîtres : la patrie a été sauvée. Oui, elle est sauvée, et cette victoire, la plus utile et la plus glorieuse de toutes celles qu’a remporté la liberté. Le grand exemple de prudence, de courage, de dévouement et d’union que vient de donner la Convention nationale, établissent (sic) la République sur une base impérissable. Le tyran a vécu : vive la République ! Vive la Convention nationale ! Gicqueau, Brillaud, Haumont, Grelier (secret. ff)t Picot, R.L. Luminais, Minée, Fontraut (présid.). r [Les juges et commre nat. du tribunal du distr. de Port-Malo (1), à la Conv.; Port-Malo, 13 therm. II\ (2) Citoyens législateurs, Robespière et partie de ses complices, ces monstres vomis par la nature, pour le malheur du peuple, sont démasqués... Ils ne sont plus... Elles périront également, toutes ces factions qui, comptant sur leur puissance, veulent anéantir nos droits les plus sacrés, et la République triomphera; votre énergie, vos principes nous en sont de sûrs garants. Courage, représentants, suivez sans relâche les trames de ces complots affreux, et que le glaive national atteigne tous les coupables ! Parlez, et, à l’exemple de ces Parisiens qui, fidèls à leurs serments, ont sauvé la patrie, des milliers de patriotes s’élèveront pour défendre la représentation nationale et terasser les ennemis du peuple. Nous vous demandons, représentants, que ce jour à jamais mémorable dans les fastes de l’histoire, ce jour qui nous a conservé les vrais amis du peuple, soit mis au nombre des festes que les Français célébreront, chaque année, en l’honneur de la liberté. Vive la République, une et indivisible ! Renoul (présid.), Ducognet, Proust fils (commre nat.) [et une signature illisible] (3). i m' [La garde nat. de Rennes (1), à la Conu.; s.d .] (2) La main qui nous avait tracé les droits de l’homme voulait donc nous forger des fers ! Sur les débris des sceptres et des mitres, nous marchions encore une fois vers l’esclavage et le fanatisme ! La liberté, cette divinité si chère aux Français, elle allait être flétrie des honteuses empreintes de la servitude ! Non, courageux représentans d’une nation libre, vous étiez là : vous avez suivi, vous avez démasqué, vous avez puni les traîtres. Quels droits vous avez à notre reconnaissance ! Rece-vez-en donc aujourd’huy le témoignage le plus pur. Mais que le glaive de votre justice ne se repose pas ! Qu’il frappe tous les ambitieux, tous les intriguants, qui, sous le voile d’une popularité dangereuse, tenteraient de nous asservir. Qu’ils disparaissent, les monstres, s’il en est encore, qui souillent les temples de l’égalité et de la liberté ! Nous avons du fer : Que les vils satellites des tirans mordent la poussière ! Vous êtes à votre poste : Que les ennemis de l’intérieur tremblent, ou plutôt qu’ils périssent ! S. et F. Les membres composants le conseil d’administration de la garde nationale, Maréchal (ad-jud 1 maj. du 2e bon), Perrin ( command ‘ en chef au 2e B?n), Dubourg (2e fusilier du 4e bon), Baron (fusilier), Lallemant (vétéran), Richer (vétéran), Cohan ( ss-lieut l), F.R. Pigeon (ss-lieut‘), Pollet (fusilier), Balland (chef de bon), Corbière (fusilier), Lucas (sergt-maj. de grenadiers), Boucaut (caporal-ffourrijer), Larcher (adjud1 gal présid.), Moro ( command 1 du 3 e bon), Le Normant (fourrier), Mecullon (sous-lieut1), Qu. Beaupin (lieut1), HAUDOUiN (adjud1. -maj. du 4e bon), Todon (?) (lieut1), Mauback (adjud1), Eon (serg‘-maj.), Le Graverend, J. Roussel (q[ar-tiejr-mfaîjtre du 3e bon). Jean BoullIer ( cape ), Dégagé le jeune (lieut ), GuEzou (sous-lieut1), Raymé (q[uartier-m[aîtr]e du 2e bon), L. Tellier (chef de légion). n' [Le conseil défensif de la place de Verdun (3) à la Conv.; Verdun-sur-Meuse, 15 therm. II\ (4) Enflammé[s] de patriotisme, nous avons été saisis d’horreur en apprenant les dangers que la Convention vient de courir. Son courage a encore une fois sauvé la patrie, et tous les amis de la liberté doivent lui en témoigner leur reconnoissance. (1) Ille-et-Vilaine. (2) C 313, pl. 1 246, p. 13. Mention dans £?“, 27 therm. (1er suppl1). (3) En mention marginale : « renvoi au comité d’instruction publique ». (1) Ille-et-Vilaine. (2) C 315, pl. 1 264, p. 9. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl1). (3) Meuse. (4) C 315, pl. 1 264, p. 8. Mention dans B‘n, 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 377 Une conjuration infernale s’étoit tramée sous le masque de la vertu. La Convention, animée de tout ce que le génie du patriotisme peut produire, forte de l’énergie qu’enfante la vérité, démontre par des faits la turpitude de l’âme des conjurés. Elle parle, tous les cœurs vertueux se réunissent à elle, et le monstre tombe. Citoyens représentans, les Français vous doivent leur liberté; mais ce n’est qu’en vous égalant, en vertu et en patriotisme, qu’ils consolideront cette fraternité qui fera toujours la consolation de l’âme pure et vertueuse. Recevés, Intrépides défenseurs des droits du peuple, recevez notre serment de fidélité à la patrie, à la vertu, à la Convention nationale et à la République une et indivisible. Vive la République ! Vive la Convention ! L. Laurans, Colard, Dumontéil, Thirion, Devaux, Granié, Villantroys, Faitz, Elié (gal de division, présid.), Mazeron, Batut, Tainturier (cape), A. Roger (cape des vétérans), Courselles, Faillet (commdt [un mot illisible]). o' [Les administrateurs du district de Mortain à la Conv.; Mortain (1) 13 therm. 77] (2) Intrépides montagnards, ô vous à qui est confié le soin d’assurer le bonheur de 25 millions d’hommes, apprenés les mouvements profonds d’horreur que nous avons éprouvés à la lecture des nouvelles du jour. Quoi ! D’infâmes conspirateurs, des hommes dépositaires d’une confiance aveugle et usurpée, ont encore outragé le peuple français ! Ignoraient-ils donc, les scélérats, que le peuple majestueux, après avoir si glorieusement reconquis sa liberté, ne veut exister qu’au sein de la souveraineté et de l’égalité, comme les habitans des ondes au sein de leur élément ? Ignoraient-ils donc qu’il est impossible de tromper sa surveillance, et que le rasoir vengeur est toujours prêt à rétablir ce niveau sacré que vous promenés sur toute la France, en faisant tomber aux pieds du peuple, comme une excroisance hétérogène et corrompue, tout ce qui ose l’outrepasser ? Vengeance, braves montagnards, vengeance, et qu’elle soit prompte ! Que le glaive, qui délivra la France de l’infâme Capet, tombe sur la tête de ses prétendus héritiers, et que le dictateur et ses valets rentrent dans la poussière d’où ils n’auraient jamais dû sortir ! Nous jurons que la même fermeté, qui nous fit repousser avec horreur le soufle impur du fédéralisme, et qui maintint inviolable, dans ces circonstances orageuses, le lien sacré qui nous unit à la représentation nationale, ne s’altérera jamais; et que nous sommes prêts à répandre jusqu’à la dernière goûte de notre sang pour la (1) Manche. (2) C 313, pl. 1 246, p. 12. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1). liberté et l’égalité, et pour vous maintenir au poste où la confiance du peuple vous a placés et que vous occuppez si glorieusement. Vive la République une et indivisible ! Vive la Montagne qui l’a établie ! A bas les tirans et leurs satellites de toutes espèces. Guesdon (agent nat.), Champ, Esnoul, Jul-lier, Becherel (présid), Debrelly. P' [La sté popul. de Montluçon(l) à la Conv.; Montluçon, 18 therm. 77] (2) Nous avons frémi d’horreur au récit des dangers que vient de courir la patrie. Quoi ! De nouveaux tyrans voulaient nous asservir ! Nous n’aurions brisé le sceptre odieux des Bourbons que pour subir le joug de nouveaux despotes !... Non, non ! Ce ne sera pas en vain que les Français auront juré d’être libres. Ils périront tous les tyrans; ils périront tous les traîtres, et la liberté s’élèvera triomphante sur les cadavres sanglans de tous ses ennemis. Vertueux représentans, vous êtes toujours les hommes du 10 août, les hommes du 31 mai. Avec quelle énergie sublime vous avez, d’un coup plus rapide que la foudre, écrasé les modernes Catilinas ! Grâces immortelles vous soient rendues ! Encore une fois vous avez sauvé la patrie. Souffrirons-nous donc plus longtems cette lutte impie de la tyrannie contre la liberté ?... Citoyens, on veut nous diviser pour nous asservir. Serrons-nous. Restons constamment unis à la représentation nationale, qui doit être le seul point de ralliement des patriotes, et, dans l’attitude imposante d’hommes libres, disons d’une voix ferme aux despotes que les Français ont fait le serment sacré d’exterminer tous les tyrans, tous les dominateurs, tous les oppresseurs. Montrons enfin à la terre étonnée le spectacle d’un peuple fier et terrible qui ne veut que la liberté ou la mort. Pivert, Joye, Chabot (secrét.), Mangnier (?) (présid.). Q' [Les citoyens composant le tribunal de commerce de la comm. et distr. de Lisieux (3) à la Conv.; Lisieux, 17 therm. 77] (4) Représentants, Encore une nouvelle conjuration, plus audacieuse que les infernalles qui l’ont précédée; mais, grâce au génie de la liberté, grâce à votre énergie vraiement romaine, la patrie est encore une fois sauvée. Quel étoit donc l’aveuglement (1) Allier. (2) C 315, pl. 1 264, p. 7. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1); J. Fr., n° 684; Ann. R.F., n° 251. (3) Calvados. (4) C 313, pl. 1 246, p. 11. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 377 Une conjuration infernale s’étoit tramée sous le masque de la vertu. La Convention, animée de tout ce que le génie du patriotisme peut produire, forte de l’énergie qu’enfante la vérité, démontre par des faits la turpitude de l’âme des conjurés. Elle parle, tous les cœurs vertueux se réunissent à elle, et le monstre tombe. Citoyens représentans, les Français vous doivent leur liberté; mais ce n’est qu’en vous égalant, en vertu et en patriotisme, qu’ils consolideront cette fraternité qui fera toujours la consolation de l’âme pure et vertueuse. Recevés, Intrépides défenseurs des droits du peuple, recevez notre serment de fidélité à la patrie, à la vertu, à la Convention nationale et à la République une et indivisible. Vive la République ! Vive la Convention ! L. Laurans, Colard, Dumontéil, Thirion, Devaux, Granié, Villantroys, Faitz, Elié (gal de division, présid.), Mazeron, Batut, Tainturier (cape), A. Roger (cape des vétérans), Courselles, Faillet (commdt [un mot illisible]). o' [Les administrateurs du district de Mortain à la Conv.; Mortain (1) 13 therm. 77] (2) Intrépides montagnards, ô vous à qui est confié le soin d’assurer le bonheur de 25 millions d’hommes, apprenés les mouvements profonds d’horreur que nous avons éprouvés à la lecture des nouvelles du jour. Quoi ! D’infâmes conspirateurs, des hommes dépositaires d’une confiance aveugle et usurpée, ont encore outragé le peuple français ! Ignoraient-ils donc, les scélérats, que le peuple majestueux, après avoir si glorieusement reconquis sa liberté, ne veut exister qu’au sein de la souveraineté et de l’égalité, comme les habitans des ondes au sein de leur élément ? Ignoraient-ils donc qu’il est impossible de tromper sa surveillance, et que le rasoir vengeur est toujours prêt à rétablir ce niveau sacré que vous promenés sur toute la France, en faisant tomber aux pieds du peuple, comme une excroisance hétérogène et corrompue, tout ce qui ose l’outrepasser ? Vengeance, braves montagnards, vengeance, et qu’elle soit prompte ! Que le glaive, qui délivra la France de l’infâme Capet, tombe sur la tête de ses prétendus héritiers, et que le dictateur et ses valets rentrent dans la poussière d’où ils n’auraient jamais dû sortir ! Nous jurons que la même fermeté, qui nous fit repousser avec horreur le soufle impur du fédéralisme, et qui maintint inviolable, dans ces circonstances orageuses, le lien sacré qui nous unit à la représentation nationale, ne s’altérera jamais; et que nous sommes prêts à répandre jusqu’à la dernière goûte de notre sang pour la (1) Manche. (2) C 313, pl. 1 246, p. 12. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1). liberté et l’égalité, et pour vous maintenir au poste où la confiance du peuple vous a placés et que vous occuppez si glorieusement. Vive la République une et indivisible ! Vive la Montagne qui l’a établie ! A bas les tirans et leurs satellites de toutes espèces. Guesdon (agent nat.), Champ, Esnoul, Jul-lier, Becherel (présid), Debrelly. P' [La sté popul. de Montluçon(l) à la Conv.; Montluçon, 18 therm. 77] (2) Nous avons frémi d’horreur au récit des dangers que vient de courir la patrie. Quoi ! De nouveaux tyrans voulaient nous asservir ! Nous n’aurions brisé le sceptre odieux des Bourbons que pour subir le joug de nouveaux despotes !... Non, non ! Ce ne sera pas en vain que les Français auront juré d’être libres. Ils périront tous les tyrans; ils périront tous les traîtres, et la liberté s’élèvera triomphante sur les cadavres sanglans de tous ses ennemis. Vertueux représentans, vous êtes toujours les hommes du 10 août, les hommes du 31 mai. Avec quelle énergie sublime vous avez, d’un coup plus rapide que la foudre, écrasé les modernes Catilinas ! Grâces immortelles vous soient rendues ! Encore une fois vous avez sauvé la patrie. Souffrirons-nous donc plus longtems cette lutte impie de la tyrannie contre la liberté ?... Citoyens, on veut nous diviser pour nous asservir. Serrons-nous. Restons constamment unis à la représentation nationale, qui doit être le seul point de ralliement des patriotes, et, dans l’attitude imposante d’hommes libres, disons d’une voix ferme aux despotes que les Français ont fait le serment sacré d’exterminer tous les tyrans, tous les dominateurs, tous les oppresseurs. Montrons enfin à la terre étonnée le spectacle d’un peuple fier et terrible qui ne veut que la liberté ou la mort. Pivert, Joye, Chabot (secrét.), Mangnier (?) (présid.). Q' [Les citoyens composant le tribunal de commerce de la comm. et distr. de Lisieux (3) à la Conv.; Lisieux, 17 therm. 77] (4) Représentants, Encore une nouvelle conjuration, plus audacieuse que les infernalles qui l’ont précédée; mais, grâce au génie de la liberté, grâce à votre énergie vraiement romaine, la patrie est encore une fois sauvée. Quel étoit donc l’aveuglement (1) Allier. (2) C 315, pl. 1 264, p. 7. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1); J. Fr., n° 684; Ann. R.F., n° 251. (3) Calvados. (4) C 313, pl. 1 246, p. 11. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1).