[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ” SXen*3 65 Suit la lettre du président de la Société popu¬ laire de Loches (1). La Société des Amis de la Liberté et de l'Egalité, séant à Loches, ci la Convention nationale. « Loches, le 11 frimaire de l’an II de la République uue et indivisible. « Citoyens représentants, « Plus la philosophie fait de progrès, plus la raison s’empare de l’empire des despotes; il est des conquêtes en morale comme il en est en physique. La Société des Amis de la Liberté et de l’Egalité séant à Loches en fait preuve par l’arrêté qu’elle vous adresse. « Cette Société ne veut plus de prêtres, parce qu’elle les considère comme les plus puissants ennemis de la liberté et de l’égalité, comme intéressés par leurs futiles instructions, par leurs documents mensongers à tenir l’homme dans l’avilissement et dans l’esclavage, pour l’empêcher d’être ce qu’il doit être : révo¬ lutionnaire. « Tels sont les sentiments des sans-culottes réunis en Société populaire à Loches. « Gabot, président. » Société des Amis de la LAberté et de l'Egalité séant à Loches. Extrait du registre des délibérations de la Société des Amis de la Liberté et de l'Egalité, séant ci Loches (2). Séance du 30 brumaire, l’an II de la Répu¬ blique une et indivisible. Le président a annoncé l’ordre du jour, il s’agissait de savoir si les prêtres sont néces¬ saires ou non. La Société ayant senti que la position de la question n’offrait qu’un objet vague et abstrait, a décidé que la question serait portée ainsi : La Société veuf -elle des prêtres ou n’en veut -elle plus? Plusieurs orateurs ont successivement dé¬ veloppé leur opinion, après quoi la Société se trouvant en état de délibérer, a arrêté d’abord que l’on irait aux voix par appel nominal. Sur cent dix-sept membres présents, cent quatorze ont voté pour la négative. Pour extrait : Gabot, président; Polliek, secrétaire; Paulquin, secrétaire. La Société populaire et les autorités constituées d’Abbeville expriment le même vœu. « Ces fre¬ lons, disent-elles, consommaient le travail pré¬ cieux des abeilles. Ils dévoraient tout et ne pro¬ duisaient rien; ils parlaient de charité et ils étaient intolérants; ils prêchaient les vertus et commettaient tous les crimes. » Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). ( 1 ) Archives nationales, carton G 286, dossier 835. (21 Ibid. (3) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 27, p. 40. Suit la lettre d'envoi de l'adresse (1). André Dumont, représentant�du�peuple dam les départements de la Somme et du Pas-de-Calais, à la Convention nationale. « Le 3e jour de la 2e décade du 3e mois frimaire de l’an II de la République française, une, indivisible et impéris¬ sable. « Je vous adresse, citoyens collègues, une adresse de la Société populaire et des autorités constituées d’ Abbeville; son contenu vous donnera une idée de l’esprit public dans cette cité. « Salut et fraternité. « Dumont. » Adresse (2). La Société populaire d'Abbeville, départ emen de la Somme, à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Les Français sont mûrs à la philo ;ophier ils ne veulent plus d’autre culte que celui de la raison ; ce culte n’a pas besoin de prêtres, ils n’ont fait que troubler le repos des nations î le flambeau de la vérité a éclairé la terre et le règne de l’imposture est passé. « Ces frelons consommaient le travail pré¬ cieux des abeilles, ils dévoraient tout et ne produisaient rien; ils prêchaient les vertus et commettaient tous les crimes. « Hâtez-vous, augustes représentants, ex¬ tirpez jusqu’aux racines l’arbre empoisonné qui, depuis tant de siècles, couvre l’univers de son ombre mortelle. « Plus de prêtres, plus d’églises; il ne faut à des républicains que des vertus, et votre exemple nous les inspire. « Nous demandons, citoyens représentants, que dans l’une de nos églises il soit élevé un autel de la patrie et que ce temple soit con¬ sacré à la raison; nous irons dans ce temple auguste nous exciter à la pratique des vertus républicaines. (Suivent 35 signatures.) « Les autorités constituées de la commune d’Abbeville, réunies en la chambre du conseil de la maison commune, d’après l’invitation faite par le procureur syndic du district d’Abbe¬ ville, approuvent à l’unanimité la pétition ci-dessus faite par la Société populaire de c.Ate commune, et tous les membres présents ont signé. « A Abbeville, le 8 frimaire de la deuxième année de la République française une et indi¬ visible. » (Suivent 41 signatures.) Les commissaires du représentant du peuple dans le département de la Meurthe, réunis à la Société populaire et au conseil général de la com¬ mune de Toul, ont célébré, la 3e décade de bru¬ maire, une fête civique dans le temple, ci-devant (1) Archives nationales, carton G 283, dossier 800* (2) Ibid.