[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES [16 juin 1191.] 281 A gauche : À l’ordre! à l’ordre!) M. Malonet. ( S'adressant à la droite ). Messieurs, il vaudrait mieux nous en aller tous. A gauche : Allez, Messieurs, allez! M. ülalouet ( s'adressant à la gauche). Du moment que cela vous convient, cela ne nous convient plus. (Bruit.) M. le Président. Je rappelle à cette Assemblée qu’il y a deux ans, à pareil jour, et peut-être au même moment, un grand trouble régnait dans l’Assemblée, dite alors des Communes; l’opposition était tumultueuse; tous les amis de la liberté gardèrent un profond silence, et ce silence en imposa à ses ennemis... M. Foucault-Fardimalie. Sans doute, ils n’étaient pas insolents. ( Murmures à gauche.) M. le Président... Ce silence profond, impo-posant, fut noble et digne; il fut utile à la chose publique. J’engage donc l’Assemblée à se rappeler cette époque honorable pour les amis de la liberté et à observer aujourd’hui la même conduite. ( Mouvement .) MM. F ouoaul t-Fardi nialic et Le Déist de Botidoux demandent la parole. M. le Président. On a fait la motion que la discussion soit fermée ; je la mets aux voix. M. Fe Déist de Botidoux. Qui est-ce qui le demande? A gauche : Tous! tous! (L’Assemblée ferme la discussion.) M. Foucault-Fardimalie. Je demande la question préalable sur la demande de l’impression des discours. ( Murmures à gauche.) M. le Président. Je mettrai aux voix votre proposition. M. Foys. Il est inutile de mettre aux voix la question préalable. Il suffit de mettre aux voix l’impression : nous l’adopterons ou nous la rejetterons et nous fiuirons cela. ( Applaudissements à gauche.) M. Foucault-Fardimalie. La démarche dont vous venez d’être les témoins est le fruit de l’intrigue... A gauche : A l’ordre!... M. Foucault-Fardimalie... Ces malheureux enfants ont été séduits... ( Murmures à gauche.)ie suis très au fait de ce qui s'est passé. Ces malheureux enfants ont été séduits le jour de leur première communion ..... ( Murmures à gauche). M. Foys. La motion de passer à l’ordre du jour doit avoir la priorité; je l’appuie. M. Foucault-Fardimalie. Je demande pour l’honneur de l’Assemblée, que ce qui vient de se asser ne soit pas consigné dans le procès-ver-al ; car je prends à témoin l’Assemblée nationale que ces malheureux enfants ont fait un sacrilège... ( Murmures prolongés à gauche. — A V ordre! à l'ordre!) (Un mouvement de protestation se produit parmi les enfants; les députés qui les entourent ramènent le calme parmi eux.) M. Fe Déist de Botidoux. Je demande la parole (Bruit)... Je la réclame... Je m’oppose à la question préalable proposée par M. Foucault, et je vais tout à l’heure demander justice de ce qu’il vient de dire... M. Foys. Je demande la division. (Non! non! silence !) M. Fe Déist de Botidoux. Je motive l’opposition que je mets à la question préalable (Bruit)... Je m’oppose à la question préalable parce qu’il n’est pas étonnant que le parti de cette Assemblée, qui... A droite : L’ordre du jour ! M. d’Aubergeon-Murinais. Je demande la parole après M. de Botidoux pour découvrir la trame de cette faction. M. Fe Déist de Botidoux. Je me contenterai d’observer qu’il n’est pas étonnant que l’on demande la question préalable sur l’impression d’un discours qui respire la liberté, l’égalité et la tolérance. Je demande l’impression. U faut aussi mettre fin au scandaleux exemple qu’une partie de l’Assemblée donne à cette jeunesse accueillie avec tant d’intérêt dans ce sanctuaire; et pour faire cesser une scène de ce genre, je ne vois d’autre moyen que l’ordre du jour. M. le Président. Je mets en même temps aux voix et l’impression et l’ordre du jour. (L’Assemblée, consultée, ordonne l’impression des discours et décrète l’ordre du jour.) Un de MM. les secrétaires fait lecture du procès-verbal de la séance d’hier au soir, qui est adopté. M. Régnault d’Epercy, au nom du comité d' agriculture et de commerce. Je prie l’Assemblée de.vouloir bien décider qu’elle tiendra une séance extraordinaire vendredi soir, pour permettre à votre comité de commerce et d’agriculture de vous présenter les derniers articles du -projet de décret sur les mines et minières. M. Gaultier-Biauzat. On ne peut décréter continuellement des séances extraordinaires sans que le travail des comités en souffre ou sans consentir à se priver des secours et des lumières des députés, membres de comités. D’ailleurs il est à observer que ceux qui demandent des séances extraordinaires n’y viennent pas le plus souvent. (L’Assemblée, consultée, ajourne la suite du projet de décret sur les mines et minières à la séance de samedi soir, pour être soumis à la délibération immédiatement après la lecture des procès-verbaux.) M. le Président fait donner lecture d’une lettre du ministre de la marine, relativement à l’administration des fonds de son département et à sa comptabilité. Celte lettre est ainsi conçue .