450 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE et le dernier des oppresseurs du monde écrasé; vous aviéé donc oublier que faire l’entreprise d’asservir un peuple fier et magnanime, c’est luy assurer un nouveau triomphe éclatant. En effet, législateurs, quel spectacle plus sublime, plus ravissant, fut jamais offert aux yeux de l’univers, fut plus digne d’obtenir une place dans les annales de l’histoire, que celuy présenté, dans cette nuit mémorable, par votre courage et celuy de nos frères, les braves citoyens de Paris ? Vous avez aperçue le plus grand des orages formé sur l’horison poli[ti]que, et menassant la patrie du danger le plus éminant. Vous avez resté sur le roche[r] inébranlable, dans cette attitude ferme par laquelle vous avez tant de fois fait pâlir les méchants. Vous avez montré le caractère digne du beau nom de la République française que vous représenté. Vous agit (sic) et le peuple de cette cité central qui enfenta la révolution et qui veille constament sur le berceau de la République, s’est prononcé avec vous. Il a secondé vos vues bienfaisantes, comme dans toutes les circonstances difficile. Et aussitôt l’orrage est disparu, les conspirateurs ont expié leurs forfaits, et la patrie est encore une fois sauvée. Législateurs, c’est avec la confiance qu’inspire votre sagesse que les gendarmes de la 32e division, stationné à Franciade, vous adresse l’expression de leurs reconnoissance réciproquement aux grandes mesures que [vous] avez prise pour déjouer ce complot funeste à la liberté. Il vous conjure, au nom du salut publique, de rester au poste que vous occupé sy glorieusement. Achevez vos imortels travaux. Continuez à fraper les traîtres. Quant à nous, fidèle à notre serment et à remplir nos devoirs, nous ne cesserons de donner l’exemple du civisme, du courage et dévoument à la patrie notre mère, pour laquelle nous verserons, s’il le faut, jusqu’à la dernierre goûte de notre sang, comme la Convention nationale trouvera toujours en nous un rempart insurmontable contre les factieux qui voudroit luy porter atteinte, et malheur à celuy de nous [qui] oseroit s’écarter de ces principes ! Vive la République, vive la Convention; périssent les s[c]élérats ! Bredelet ( cap *), Michel, Morel ( bridadiefr] ), Paître, Savoie, Pinchon, Maillot, Barbay, Dechamps, Navis (cap*), Dieudonné, Magnan, Flichy, Viciere, Juderbiez, Gontier, Magnan pour Grégoire, Dardenne (brigadier), Varo-queaux, Binot (b[riga]d[ierj), Girot Elie, Bus-son (mareschalle des logie), Bellanger. k [La sté popul. des sans-culottes de Viarmes(l) à la Conv.; s.d.] (2) Citoyens législateurs, La vertu, la justice et le mérite triomphent de tous : voilà vos armes ! C’est avec ces armes (1) Seine-et-Oise. (2) C 315, pl. 1 265, p. 30. Mentionné par &n, 30 therm. (1er suppl1). que vous abbatez les monstres de la cruelle tiranie. La société populaire des sans-culottes de Viarmes vient vous en féliciter, et vous offrir son sang pour la défence de la patrie et le mintient de la liberté. Vive la République ! Vive la Convension nationale ! J. Voisin ( présid .), P. Jouin (secrét.-adjoint). 1 [Les membres composant le tribunal criminel du départ 1 du Haut-Rhin, à la Conv.; Colmar, 16 therm. II] (1) Représentans, Une nouvelle tyrannie menaçait un peuple libre : des hommes couverts du manteau de l’hypocrisie sous le masque de la vertu, cachant une âme profondément scélérate, ont trompé le peuple qu’ils voulaient asservir de nouveau; mais grâces immortelles vous soient rendues, citoyens représentans ! vous avés encore déjoué la plus terrible et la plus criminelle de touttes les conspirations qui ait encore parue. Qu’ils étaient insensés ces hommes qui ont cru pouvoir tromper le peuple et l’amener au but qu’ils se proposaient ! Non, le peuple ne se laisse jamais tromper; il peut être séduit pour quelque tems, mais le voile se déchire, et son attitude n’en devient que plus terrible et plus imposante. Peuple de Paris, tu viens de donner l’exemple de cette immuable vérité. C’est autour de vous, Citoyens Représentans, que nous nous rallions. Fidèls à nos principes, nous ne nous écarterons jamais de votre unité. vous serés constament notre guide. Recevés-en l’engagement formel, que nous vous réitérons. Restés à votre poste, continués à sauver la patrie, le tems viendra où vous jouirés en paix de vos immortels travaux. Boutta (présid.), Greiner, Roth, Ch. Yves (accusateur public), PrNa Quellain (greffier). m Les autorités constituées du distr. de Bourg (2) réunies aux sans-culottes composant la sté régénérée de la même comm., à la Conv.; s.d. (3) Citoyens représentans, Celui qui, par son génie astucieux, semblait ne travailler qu’à affermir les bases de notre constitution, celui que le peuple croyait l’un de ses plus zélés deffenseurs, que nous nommions l’apôtre incorruptible de la liberté, ce monstre n’était donc qu’un tyran, qu’un dominateur qui, caché sous le manteau du patriotisme, croyait marcher à grands pas au triumvirat !... (1) C 313, pl. 1 248, p. 5. Mentionné par B"1, 1er fruct. (1er suppl1). (2) Bec-d’Ambès. (3) C 313, pl. 1 248, p. 6. Mentionné par B"1, 30 therm. (1er suppl1). 450 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE et le dernier des oppresseurs du monde écrasé; vous aviéé donc oublier que faire l’entreprise d’asservir un peuple fier et magnanime, c’est luy assurer un nouveau triomphe éclatant. En effet, législateurs, quel spectacle plus sublime, plus ravissant, fut jamais offert aux yeux de l’univers, fut plus digne d’obtenir une place dans les annales de l’histoire, que celuy présenté, dans cette nuit mémorable, par votre courage et celuy de nos frères, les braves citoyens de Paris ? Vous avez aperçue le plus grand des orages formé sur l’horison poli[ti]que, et menassant la patrie du danger le plus éminant. Vous avez resté sur le roche[r] inébranlable, dans cette attitude ferme par laquelle vous avez tant de fois fait pâlir les méchants. Vous avez montré le caractère digne du beau nom de la République française que vous représenté. Vous agit (sic) et le peuple de cette cité central qui enfenta la révolution et qui veille constament sur le berceau de la République, s’est prononcé avec vous. Il a secondé vos vues bienfaisantes, comme dans toutes les circonstances difficile. Et aussitôt l’orrage est disparu, les conspirateurs ont expié leurs forfaits, et la patrie est encore une fois sauvée. Législateurs, c’est avec la confiance qu’inspire votre sagesse que les gendarmes de la 32e division, stationné à Franciade, vous adresse l’expression de leurs reconnoissance réciproquement aux grandes mesures que [vous] avez prise pour déjouer ce complot funeste à la liberté. Il vous conjure, au nom du salut publique, de rester au poste que vous occupé sy glorieusement. Achevez vos imortels travaux. Continuez à fraper les traîtres. Quant à nous, fidèle à notre serment et à remplir nos devoirs, nous ne cesserons de donner l’exemple du civisme, du courage et dévoument à la patrie notre mère, pour laquelle nous verserons, s’il le faut, jusqu’à la dernierre goûte de notre sang, comme la Convention nationale trouvera toujours en nous un rempart insurmontable contre les factieux qui voudroit luy porter atteinte, et malheur à celuy de nous [qui] oseroit s’écarter de ces principes ! Vive la République, vive la Convention; périssent les s[c]élérats ! Bredelet ( cap *), Michel, Morel ( bridadiefr] ), Paître, Savoie, Pinchon, Maillot, Barbay, Dechamps, Navis (cap*), Dieudonné, Magnan, Flichy, Viciere, Juderbiez, Gontier, Magnan pour Grégoire, Dardenne (brigadier), Varo-queaux, Binot (b[riga]d[ierj), Girot Elie, Bus-son (mareschalle des logie), Bellanger. k [La sté popul. des sans-culottes de Viarmes(l) à la Conv.; s.d.] (2) Citoyens législateurs, La vertu, la justice et le mérite triomphent de tous : voilà vos armes ! C’est avec ces armes (1) Seine-et-Oise. (2) C 315, pl. 1 265, p. 30. Mentionné par &n, 30 therm. (1er suppl1). que vous abbatez les monstres de la cruelle tiranie. La société populaire des sans-culottes de Viarmes vient vous en féliciter, et vous offrir son sang pour la défence de la patrie et le mintient de la liberté. Vive la République ! Vive la Convension nationale ! J. Voisin ( présid .), P. Jouin (secrét.-adjoint). 1 [Les membres composant le tribunal criminel du départ 1 du Haut-Rhin, à la Conv.; Colmar, 16 therm. II] (1) Représentans, Une nouvelle tyrannie menaçait un peuple libre : des hommes couverts du manteau de l’hypocrisie sous le masque de la vertu, cachant une âme profondément scélérate, ont trompé le peuple qu’ils voulaient asservir de nouveau; mais grâces immortelles vous soient rendues, citoyens représentans ! vous avés encore déjoué la plus terrible et la plus criminelle de touttes les conspirations qui ait encore parue. Qu’ils étaient insensés ces hommes qui ont cru pouvoir tromper le peuple et l’amener au but qu’ils se proposaient ! Non, le peuple ne se laisse jamais tromper; il peut être séduit pour quelque tems, mais le voile se déchire, et son attitude n’en devient que plus terrible et plus imposante. Peuple de Paris, tu viens de donner l’exemple de cette immuable vérité. C’est autour de vous, Citoyens Représentans, que nous nous rallions. Fidèls à nos principes, nous ne nous écarterons jamais de votre unité. vous serés constament notre guide. Recevés-en l’engagement formel, que nous vous réitérons. Restés à votre poste, continués à sauver la patrie, le tems viendra où vous jouirés en paix de vos immortels travaux. Boutta (présid.), Greiner, Roth, Ch. Yves (accusateur public), PrNa Quellain (greffier). m Les autorités constituées du distr. de Bourg (2) réunies aux sans-culottes composant la sté régénérée de la même comm., à la Conv.; s.d. (3) Citoyens représentans, Celui qui, par son génie astucieux, semblait ne travailler qu’à affermir les bases de notre constitution, celui que le peuple croyait l’un de ses plus zélés deffenseurs, que nous nommions l’apôtre incorruptible de la liberté, ce monstre n’était donc qu’un tyran, qu’un dominateur qui, caché sous le manteau du patriotisme, croyait marcher à grands pas au triumvirat !... (1) C 313, pl. 1 248, p. 5. Mentionné par B"1, 1er fruct. (1er suppl1). (2) Bec-d’Ambès. (3) C 313, pl. 1 248, p. 6. Mentionné par B"1, 30 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 24 THERMIDOR AN II (11 AOÛT 1794) - N° 1 451 Nouveau Verrès, la justice nationale t’a frappé de sa foudre vengeresse. L’échaffaud a été le prix de ta scélératesse, et celui de la lâcheté de tes infâmes complices. Brave Méda, félicite-toi d’avoir, le premier, enfoncé le fer dans les flancs des traîtres qui voulaient rétablir la tyrannie sur les ruines de la République. 0, législateurs ! Votre attitude majestueuse a fait échouer les conjurations des Cromwel et des Catilina modernes, et la liberté vous doit encore une fois son triomphe. Citoyens repré-sentans, sans la distance des lieux qui nous séparent, vous nous auriés vu voler, avec nos braves frères de Paris, pour vous faire un rempart de nos corps. Nos cœurs, étrangers aux crimes, ont été déchirés à l’aspect de la trame scélérate, ourdie par ceux que nous n’avions cessé de louer, de chérir. 0 sauveurs de la patrie ! Que de dangers vous ont menacés ! mais votre amour pour le peuple que vous représentés vous a rendus inaccessibles à la crainte, et vous a fait déjouer les plus horribles complots. Dignes représentans d’un peuple libre, au nom de la patrie, que vous venez encore de sauver, restés sur vos chaises curules : de là, continués à tracer le chemin de la victoire à nos phalanges républicaines, et frappés ceux qui oseraient encore attenter à la souveraineté du peuple ! [suivent 108 signatures, dont celles de Duver-gins ( agent nat. de la comm.) et de Joseph Laxavin ( agent nat. près, le distr.)]. [Procès-verbal des séances de la société des sans-culottes de Bourg, du quintidi de la seconde décade de thermidor l’an II] (1) Les membres composant la société populaire régénérée de Bourg, réunis dans le lieu ordinaire de leurs séances, où les nouvelles d’une conspiration tramée par quelques représentants du peuple avaient attirées un grand nombre de citoyens. Le président ouvre la séance : un morne silence succède. On fait lecture du journal des Hommes Libres : elle est entendue avec la plus grande attention. Mais cependant tous l’interro[m]pent, plusieurs fois, par des mouve-mens d’indignation contre les conspirateurs qui attentaient à la souveraineté nationale, en marchant au triumvirat. Tous applaudissent aux mesures prises par la Convention pour annéantir les tyrans et la tyrannie; tous chantent l’hymne à la liberté. Un membre demande qu’il soit fait une adresse à la Convention nationale pour la féliciter et la remercier d’avoir de nouveau sauvé la patrie. On fait plusieurs propositions relatives à l’envoi de cette adresse. On demande qu’il soit fait une députation aux autorités constituées pour les inviter à se réunir à la société, pour la rédaction et l’envoi de l’adresse : ces propositions sont délibérées et le président nomme les commissaires. (1) C 315, pl. 1 265, p. 45. On demande qu’il y ait, demain 16, une séance extraordinaire pour la lecture, l’adoption et pour signer l’adresse : cette demande est délibérée. Un membre propose que la société et les citoyens des tribunes se rendent en masse au pied de l’arbre de la liberté sur la place nationale, pour y chanter des hymnes à la liberté en signe de réjouissance de son triomphe sur la tyrannie : cette proposition est délibérée. Le président lève la séance et tous les citoyens et citoyennes se rendent à la place devant la maison commune : ils y expriment tout le républicanisme qui nourit leur âme. Signé au registre par nous, président et secrétaires de la société populaire des sans-culottes de Bourg, le 16 Therm. II. Dallau ( présid .), Casquet {secret.), Eck aîné ( secrét .), Sauvage {secret). n [La sté popul. de la comm. d’Evron{ 1), à la Conu.; s.gê.] (2) Pères de la patrie, Encore une fois vous avez démasqués les traîtres. Encore une fois vous avez fait triompher la liberté. Encore une fois vous avez sauvé la République, et au milieu des plus grands dangers, et en bravant la mort même, vous avez fait tomber le glaive de la loi sur la tête du chef des conspirateurs et de ses principaux complices. Robespierre, ce nouveau Catilina français, avoit sçu, par des dehors trompeurs et sous le manteau du patriotisme, capter notre confiance. Il ne parloit que de vertu, lui qui avoit le crime dans le cœur, et il ne falloit rien moins que votre activité et l’énergie majestueuse que vous avez déployée dans les journées des 9 et 10, pour dévoiler les complots de ce monstre et briser les fers que ce second Cronvel préparoit aux amis de la liberté. Votre conduite, législateurs, étonnera l’Europe entière, elle va faire le désespoir des tirans coalisés; ils vont enfin reconnoître, ces despotes farouches, que la corruption, leur ressource unique, ne sera pas plus puissànte contre nous que ces hordes d’esclaves qu’ils osent opposer à la valleur des républicains. La punition juste et terrible que vient d’éprouver cette municipalité criminelle de Paris, qui a osé méconnoître pour un instant l’authorité du peuple, doit servir d’exemple aux hommes pervers qui auroient encore eu dans le cœur l’espoir de la tirannie. S’il en existoit encore, qu’ils tremblent; le peuple est là, et la vengeance nationale les attend. Mais, citoyens représentans, le peuple de Paris étoit bien éloigné de partager les senti-mens de sa municipalité conspiratrice et de tous les traîtres qui s’étoient réunis à la maison (1) Mayenne. (2) C 315, pl. 1 265, p. 46. Mentionné par 5"1, 1er fruct. (1er suppl1). SÉANCE DU 24 THERMIDOR AN II (11 AOÛT 1794) - N° 1 451 Nouveau Verrès, la justice nationale t’a frappé de sa foudre vengeresse. L’échaffaud a été le prix de ta scélératesse, et celui de la lâcheté de tes infâmes complices. Brave Méda, félicite-toi d’avoir, le premier, enfoncé le fer dans les flancs des traîtres qui voulaient rétablir la tyrannie sur les ruines de la République. 0, législateurs ! Votre attitude majestueuse a fait échouer les conjurations des Cromwel et des Catilina modernes, et la liberté vous doit encore une fois son triomphe. Citoyens repré-sentans, sans la distance des lieux qui nous séparent, vous nous auriés vu voler, avec nos braves frères de Paris, pour vous faire un rempart de nos corps. Nos cœurs, étrangers aux crimes, ont été déchirés à l’aspect de la trame scélérate, ourdie par ceux que nous n’avions cessé de louer, de chérir. 0 sauveurs de la patrie ! Que de dangers vous ont menacés ! mais votre amour pour le peuple que vous représentés vous a rendus inaccessibles à la crainte, et vous a fait déjouer les plus horribles complots. Dignes représentans d’un peuple libre, au nom de la patrie, que vous venez encore de sauver, restés sur vos chaises curules : de là, continués à tracer le chemin de la victoire à nos phalanges républicaines, et frappés ceux qui oseraient encore attenter à la souveraineté du peuple ! [suivent 108 signatures, dont celles de Duver-gins ( agent nat. de la comm.) et de Joseph Laxavin ( agent nat. près, le distr.)]. [Procès-verbal des séances de la société des sans-culottes de Bourg, du quintidi de la seconde décade de thermidor l’an II] (1) Les membres composant la société populaire régénérée de Bourg, réunis dans le lieu ordinaire de leurs séances, où les nouvelles d’une conspiration tramée par quelques représentants du peuple avaient attirées un grand nombre de citoyens. Le président ouvre la séance : un morne silence succède. On fait lecture du journal des Hommes Libres : elle est entendue avec la plus grande attention. Mais cependant tous l’interro[m]pent, plusieurs fois, par des mouve-mens d’indignation contre les conspirateurs qui attentaient à la souveraineté nationale, en marchant au triumvirat. Tous applaudissent aux mesures prises par la Convention pour annéantir les tyrans et la tyrannie; tous chantent l’hymne à la liberté. Un membre demande qu’il soit fait une adresse à la Convention nationale pour la féliciter et la remercier d’avoir de nouveau sauvé la patrie. On fait plusieurs propositions relatives à l’envoi de cette adresse. On demande qu’il soit fait une députation aux autorités constituées pour les inviter à se réunir à la société, pour la rédaction et l’envoi de l’adresse : ces propositions sont délibérées et le président nomme les commissaires. (1) C 315, pl. 1 265, p. 45. On demande qu’il y ait, demain 16, une séance extraordinaire pour la lecture, l’adoption et pour signer l’adresse : cette demande est délibérée. Un membre propose que la société et les citoyens des tribunes se rendent en masse au pied de l’arbre de la liberté sur la place nationale, pour y chanter des hymnes à la liberté en signe de réjouissance de son triomphe sur la tyrannie : cette proposition est délibérée. Le président lève la séance et tous les citoyens et citoyennes se rendent à la place devant la maison commune : ils y expriment tout le républicanisme qui nourit leur âme. Signé au registre par nous, président et secrétaires de la société populaire des sans-culottes de Bourg, le 16 Therm. II. Dallau ( présid .), Casquet {secret.), Eck aîné ( secrét .), Sauvage {secret). n [La sté popul. de la comm. d’Evron{ 1), à la Conu.; s.gê.] (2) Pères de la patrie, Encore une fois vous avez démasqués les traîtres. Encore une fois vous avez fait triompher la liberté. Encore une fois vous avez sauvé la République, et au milieu des plus grands dangers, et en bravant la mort même, vous avez fait tomber le glaive de la loi sur la tête du chef des conspirateurs et de ses principaux complices. Robespierre, ce nouveau Catilina français, avoit sçu, par des dehors trompeurs et sous le manteau du patriotisme, capter notre confiance. Il ne parloit que de vertu, lui qui avoit le crime dans le cœur, et il ne falloit rien moins que votre activité et l’énergie majestueuse que vous avez déployée dans les journées des 9 et 10, pour dévoiler les complots de ce monstre et briser les fers que ce second Cronvel préparoit aux amis de la liberté. Votre conduite, législateurs, étonnera l’Europe entière, elle va faire le désespoir des tirans coalisés; ils vont enfin reconnoître, ces despotes farouches, que la corruption, leur ressource unique, ne sera pas plus puissànte contre nous que ces hordes d’esclaves qu’ils osent opposer à la valleur des républicains. La punition juste et terrible que vient d’éprouver cette municipalité criminelle de Paris, qui a osé méconnoître pour un instant l’authorité du peuple, doit servir d’exemple aux hommes pervers qui auroient encore eu dans le cœur l’espoir de la tirannie. S’il en existoit encore, qu’ils tremblent; le peuple est là, et la vengeance nationale les attend. Mais, citoyens représentans, le peuple de Paris étoit bien éloigné de partager les senti-mens de sa municipalité conspiratrice et de tous les traîtres qui s’étoient réunis à la maison (1) Mayenne. (2) C 315, pl. 1 265, p. 46. Mentionné par 5"1, 1er fruct. (1er suppl1).