SÉANCE DU 17 BRUMAIRE AN III (7 NOVEMBRE 1794) - N° 1 485 son sein tes criminels suppôts, aussi c’est avec l’allegresse de l’enthousiasme et de l’admiration qu’elle a reçu la déclaration des peres de la patrie, qu’elle en a arrêté la traduction en langue bretonne et nommé des commissaires de son sein pour en développer à nos frères des campagnes les principes salutaires qu’elle renferme et les voeux sages qu’elle annonce. Citoyens législateurs, les désorganisateurs ont osé mettre en problème si vous aviez le droit de la surveiller ! est-il donc une société qui soit exempte de soumission à la volonté générale! l’organe de cette volonté c’est la Convention nationale; et toute association qui tenteroit de se soustraire à ses décrets suprêmes mérite d’être frappée d’une dissolution complette, on ne craint pas l’épuration quand on est sans reproche. Vous ne souffrirez pas sans doute, amis vertueux de la liberté, que les apôtres de l’immoralité se couvrent plus longtems du masque d’un républicanisme par excellence; vous l’arracherez ce masque et vous développerez bientôt aux yeux de la France qui vous arme de toute sa confiance et vous charge du soin glorieux d’assurer son bonheur, l’horrible série des atrocités qu’exercerent sur sa surface les amis de Pitt et de Cobourg, ces tigres dont les levres sacrilèges ne parloient que le langage sacré de la liberté et de l’égalité et qui sous ce voile trompeur, s’abreuvoient du sang de ses plus intrépides défenseurs. Législateurs, qu’une juste sévérité poursuive les coupables et annonce à tous les peuples de la terre que les français honorent l’humanité et qu’ils vouent à l’exécration la royauté qui suscita au milieu d’eux, la horde impie qui entreprit de les sortir de la nature et de corrompre le caractère dont elles les enrichit. Vive la République ; vive la Convention, seul et unique point de ralliement des amis de la patrie ; gouvernement révolutionnaire, sévérité, justice et humanité. Les président et secrétaires de la société populaire. Roulloing, président, Finot, Reuviurs, secrétaires. k [ Les membres composant le tribunal du district de Port-Brieuc à la Convention nationale, s. d.] (14) Representans du peuple français. Depuis la chute du dernier tiran, l’esprit public travaillé par les restes impurs d’une faction sanguinaire, demandait à estre dirigé pour le prémunir contre les piégés que de vils imposteurs lui tendaient de toutes parts. Vous avés senti que la lumière propre à éclairer les manoeuvres ténébreuses de l’intrigue ne pou-(14) C 324, pl. 1393, p. 10. vait partir que du sein de la Réprésentation nationnale et aussitôt vous vous etes empressés de la faire jaillir. Représentants, avec quelle entousiasme n’avons nous pas meslé nos applaudissements à ceux qu’un peuple immense a donné a l’adresse que vous avez décrété dans des vues aussi saintes ! Quelle jouissance pour des coeurs brûlants du plus ardent patriotisme, d’y trouver les principes de justice et d’humanité qu’une faction impie avait transformés en crimes ; car nous en sommes persuadés et nous n’en avons jamais douté les principes seuls peuvent sauver la patrie; seuls, ils peuvent fonder le bonheur du peuple sur une base inébranlable. En vain nos armées triomphantes auraient purgé le sol de la liberté des hordes étrangères, en vain elles auraient envahi le territoire des despotes coalisés; si les continuateurs du Silla moderne, les héritiers de ses fureurs, parvenaient dans l’intérieur à fomenter des troubles et à organiser la guerre civile, mais non, Représentants, vous ne souffrirez pas que le sang de nos frères ait coulé inutilement pour la liberté, vous frapperez impitoyablement ces estres couverts de crimes, desja jugés dans l’opinion, qui ne s’agitent encore que pour en commettre de nouveaux. Leur suplice vengera l’humanité qu’ils ont si cruelement outragée, en imprimant une terreur salutaire a ceux qui seraient tentés de marcher sur leurs traces ensanglantées. Cet acte éclatant d’une justice severe, que le peuple attend de ses réprésentants, vous acquerera de nouveaux droits à sa reconnaissance et a celle de la postérité la plus reculée... Vive la République, Vive la Convention. Duval, Dubois, Touzé, Bassey, Vauquelin. I [La société populaire de Port-Brieuc à la Convention nationale, s. rf.] (15) Liberté, Égalité, Fraternité. Représentants du peuple français Qu’elle est digne de vous, qu’elle est consolante pour le peuple qui vous a confiés ses destinées, cette adresse sublime qui vient ranimer dans tous les coeurs l’amour de la liberté et la haine de la tyrannie !... Le voilà donc établi pour jamais le régné des vertus et des loix et le crime dépouillé de tous ses masques ateint jusques dans ses derniers retranchements, en expirant sous le glaive de la justice, va venger la patrie des maux qu’il lui a causés. Représentants nous vous le disions naguerres, que vous proscririez sans retour l’oppression qui a désolé la france, vous surpasserez notre attente et vous ne commanderez au bras de la justice de cesser de frapper, que (15) C 325, pl. 1412, p. 29. 486 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE quand il aura exterminé jusqu’au dernier de ces monstres, gorgés de sang et de rapines qui furent les plus cruels fléaux de l’humanité. O quelle est éclatante, qu’elle sera heureuse la victoire remportée par la république sur ses ennemis intérieurs!... avec quelle majesté elle va s’elever et consolider, au dedans le bonheur des français, si bien préparé au dehors par le triomphe de nos guerriers! Pères de la patrie, tous nous voeux ne cessèrent jamais d’etre pour vous, la Réprésentation nationale fut toujours notre unique boussole et tous nos efforts se réunissent pour contribuer avec elle et avec tous les amis de la liberté, à faire entrer heureusement au port, le vaisseau de la République tant de fois battu par la tempête. Vive la République, vive la Convention nationale. Cartel, président, Duval, Brelang, Grigent, secrétaires et 74 autres signatures. m [La société populaire de Montcenis à la Convention nationale, s. d.] (16) Liberté, Egalité. Citoyens Réprésentans, Nous avons tressailli de joie a la lecture de votre adresse aux français, chef-d’oeuvre d’elo-quence, de justice et d’humanité : au sentiment de la plus douce satisfaction ont succédé ceux d’admiration et de réconnaissance, c’est le juste tribut de ces sentimens dont nous sommes pénétrés que nous vous offrons aujourd’hui. Votre immortelle adresse va rendre au nom français, chez tous les peuples de la terre, la splendeur et la gloire que les crimes du dernier de nos tirans lui avoient ravis. Notre société se fait gloire de professer les principes sublimes qu’elle contient et que votre sagesse vient de proclamer. Le bonheur pour elle n’existera que dans l’amour, le respect et la pratique des loix, son premier devoir sera de vous prouver qu’elle ne reconnoit que la Convention pour seul point de ralliement et de puissance, qu’elle est prete a le soutenir de sa fortune et de sa vie et que quand même elle se verroit réduite a perdre l’une et l’autre : sa dernière expression n’en seroit pas moins : vive la République, vive la Convention, triomphe la justice. Les membres du bureau de la société populaire de Montcenis. Noroy, président et 2 autres signatures. (16) C 325, pl. 1412, p. 28. n [La municipalité de Maixent-sur-Queune à la Convention nationale le 28 vendémiaire an 777] (17) Citoyens représentants, Recevez toute nôtre sensibilité sur vôtre adresse au peuple françois, elle étoit déjà dans nos coeurs, et nous nous rallierons toujours autour de vous comme au véritable et unique centre de nôtre gloire et de nôtre félicité. Suivent 18 signatures. o [Le conseil général du district de La Rochelle au président de la Convention nationale, le 29 vendémiaire an 777] (18) Nous aimons, nous pratiquons autant que nous le pouvons et défenderons jusqu’au dernier soupir les principes manifestés dans l’adresse de la Convention nationale aux François. Ces principes sont tels qu’ils doivent nous conduire au port et procurer à la nation le bonheur auquel elle aspire. Salut et fraternité. Suivent 8 signatures. P [Les membres composant le tribunal criminel du département du Morbihan, séant à L’Orient à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an 777] (19) Haine aux rois, amour a la République, Égalité, fraternité, Liberté, ou la mort. Nous avons lu avec l’intérêt le plus vif et applaudi avec transport a vôtre adresse aux français. Cet acte du législateur était nécessaire ; non qu’il dut justifier aux yeux du peuple la sublimité de ses travaux; ne doit-il pas à la Convention nationale, la chute du trône, la punition du tyran, l’établissement de la république, ses triomphes et ses victoires? mais des hommes prétendus révolutionnaires et qui ne sont que des exagérateurs effrénés, des hommes prétendus vertueux, souillés des crimes les plus atroces, des hommes qui prêschent l’abnégation des richesses et qui régorgent des dilapidations qu’ils ont commises ; des continuateurs du triumvirat, enfin, elevaient contre le peuple souverain et ses représentans, des vociférations (17) C 324, pl. 1393, p. 16. (18) C 324, pl. 1393, p. 20. (19) C 324, pl. 1393, p. 17.