346 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE nouveaux comités révolutionnaires soient promptement organisés; que la liberté de la presse soit renfermée dans de justes bornes; que le gouvernement révolutionnaire reprenne toute son énergie jusqu’à la paix; que le décret sur la question intentionnelle soit rapporté ; que tous les patriotes détenus et même les sans-culottes égarés recouvrent leur liberté; que tous les financiers égoïstes soient réclus jusqu’à la paix, et déportés ensuite. Cette société invite la Convention nationale à rester à son poste jusqu’à la paix. Renvoyé au comité de Sûreté générale (46). 28 L’extrait de correspondance fini, un ancien secrétaire fait lecture du procès-verbal de la séance de la troisième sans-culottide; il est adopté (47). 29 Un membre [BASSAL] informe la Convention que, dans l’organisation de la force révolutionnaire faite par ses ordres dans le département du Doubs, il a été fait quelques avances par deux citoyens qui n’ont pas encore été remboursés, malgré les arrêtés pris par lui ; il demande le renvoi des pièces aux représentans du peuple dans le département du Doubs, afin qu’après la vérification des faits et des pièces à l’appui, ils fassent payer à ces citoyens ce qui leur est dû. Cette proposition est décrétée (48). 30 Un secrétaire présente la rédaction du décret du 13, portant renvoi aux comités de Salut public, de Sûreté générale et de Législation, des propositions faites relativement à la régénération de la société des Jacobins. La Convention renvoie la lecture de cette rédaction à deux heures (49). André DUMONT : Dans le décret rendu sur la société des Jacobins, d’après la proposition de Dubois-Crancé, il s’est glissé un mot qu’il (46) P.-V, XLVI, 323-324. (47) P.-V, XLVI, 324. (48) P.-V., XLVI, 324. C 321, pl. 1331, p. 45, minute de la main de Bassal, rapporteur. (49) P.-V., XLVI, 324. Ann. R. F., n 15; C. Eg., n‘ 779; J. Fr., n" 741; M. U., XLIV, 233. n’est point dans l’intention de l’Assemblée d’y laisser subsister; la rédaction porte : les comités feront un rapport sur les moyens de régénérer cette société jadis si utile. Je demande que ces derniers mots soient rayés, parce que la société des Jacobins pourra encore être utile, lorsqu’elle aura été épurée. Je pense que l’intention de l’assemblée est de régénérer cette société, et de la mettre sous la police et la surveillance de la Convention, comme les autres parties de la république. Dumont propose une rédaction nouvelle. L’Assemblée l’ajourne à deux heures, motivé sur ce qu’elle n’étoit point encore assez nombreuse (50). 31 Un secrétaire lit le procès-verbal de la séance du 5 vendémiaire ; il est adopté (51). 32 Trois citoyennes, dont les maris qui avoient été blessés à l’explosion de la poudrerie de Grenelle, et qui ont été mis en arrestation à la suite d’une dispute qu’ils ont eue entre eux, étant occupés à enlever les débris de cet établissement, réclament leur liberté. Renvoyé au comité de Sûreté générale (52). 33 Les représentans du peuple près l’Ecole de Mars apprennent à la Convention nationale que les élèves de cette école doivent quitter le camp des Sablons pour aller camper près la commune de Carrière-les-Poissy [Seine-et-Oise] ; et que là, s’exerçant aux marches militaires, aux reconnois-sances de terrain, ils apprendront à ne pas se laisser surprendre. Insertion au bulletin (53). [ Les représentants du peuple près l’Ecole de Mars, au président de la Convention nationale, du camp des Sablons % le 13 vendémiaire an III\ (54) (50) M. U., XLIV, 233-234; Ann. Patr., n 644. (51) P.-V., XLVI, 324. (52) P.-V, XLVI, 324-325. (53) P.-V, XLVI, 325. F. de la Républ., n” 16; Gazette Fr., n° 1009; J. Fr., n° 741; J. Mont., n° 160; J. Perlet, n° 743. (54) C 321, pl. 1338, p. 13. Bull., 15 vend. ; Moniteur, XXII, 171; Débats, n” 745, 251-252; J. Paris, n“ 16; M. U., XLIV, 234; Rép., n° 16. SÉANCE DU 15 VENDÉMIAIRE AN III (6 OCTOBRE 1794) - N08 34-36 347 Citoyen président, Nous te prions d’apprendre à la Convention nationale, que demain 14, les élèves de Mars quittent le camp des Sablons, pour aller camper près la commune de Carrière-les-Poissy. Ce changement de position se fait en vertu de l’arrêté du comité de Salut public, qui consacre ce mois à l’enseignement des grandes manoeuvres. Les enfans de Mars vont s’exercer là aux marches militaires, aux reconnoissances du ter-rein; il apprendront à se retrancher, à se placer de manière à ne pouvoir être surpris par l’ennemi. Nous emploierons huit jours à ces dif-férens exercices, et nous serons de retour au camp des Sablons, du 22 au 24. Salut et fraternité, Moreau. 34 Le citoyen Courteille, peintre, fait hommage à la Convention nationale d’un ouvrage qui retrace le dévouement de Scé-vola : cet artiste forme des voeux pour que son travail augmente, s’il est possible, la haine des tyrans et le désir de les combattre. Mention honorable de l’offre, insertion au bulletin (55). [Le citoyen Courteille à la Convention nationale, de Paris, le 13 vendémiaire an 7/Z] (56) Législateurs, Les arts vous doivent leur régénération et leur véritable gloire. Vous avez encouragé ceux qui les cultivent à ne célébrer désormais que les triomphes de la Liberté et les généreux sacrifices qu’elle inspire. Pénétré de ces senti-mens, je vous offre l’hommage d’un premier essai. Puisse cette esquisse, en retraçant l’hé-roique dévouement de Scaevola, augmenter, s’il est possible la haine pour les tyrans et le désir de combattre. Salut et fraternité. Courteille, peintre. 35 Les membres du conseil-général de la commune de Rouen [Seine-Inférieure] demandent le maintien du gouvernement révolutionnaire, mais soumis à ses vrais principes; ils veulent la République, mais ils ne souffriront aucune atteinte aux lois, aucun partage d’autorité. (55) P.-V., XLVI, 325. Bull., 17 vend, (suppl.). (56) C 322, pl. 1351, p. 32. Mention honorable, et insertion au bulletin (57). [Le conseil général de la commune de Rouen à la Convention nationale, du 9 vendémiaire an III] (58) Représentans du Peuple, Fidèles à l’honorable mandat que vous avez reçu vous terrassez à la fois les dominateurs ambitieux, l’aristocratie délirante et la ligue des tyrans couronnés; c’est combler les voeux du peuple, c’est assurer le règne de la liberté et de l’égalité. Législateurs, la République naissante vous doit ses premiers triomphes et votre constance énergique nous en garantit la durée. Nous demandons avec tous nos frères habitants de cette grande commune le maintien du gouvernement révolutionnaire, mais soumis à ses vrais principes et que vous avez jugé n’être qu’un mouvement de justice accéléré. Nous voulons tous la République parceque c’est la seule forme de gouvernement qui convienne à des hommes jaloux de la plénitude de leurs droits; nous ne souffrirons enfin aucune atteinte aux loix, aucun partage d’autorité, parceque la formation des loix et l’exercice de l’autorité souveraine vous ont été confiés exclusivement à tout individu, à toute corporation. Dévouement à la patrie; haine et guerre à tous les tyrans, soumission entière à tous vos décrets, voeux constants pour l’affermissement de la République ; voilà ce que nous avons juré, ce que nous maintiendrons jusqu’à la mort, et ce que nos exemples, bien mieux que nos discours, sauront inspirer à la génération qui nous suit. Vive la République une et indivisible. Vive la Convention nationale. L. Boucher, maire et une page de signatures. 36 La société populaire de la même commune se plaint de ce que la Vendée existe encore. Elle invite la Convention nationale à prendre de grandes mesures pour terminer enfin cette guerre désastreuse. Elle lui soumet des moyens qui tendent à ce but. Renvoyé au comité de Salut public (59). (57) P.-V., XLVI, 325. Bull., 24 vend, (suppl.); Moniteur, XXII, 170; Gazette Fr., n° 1009; J. Fr., n° 741; J. Paris, n° 16; J. Perlet, n” 743; M. U., XLIV, 234. (58) C 321, pl. 1345, p. 10. (59) P.-V., XLVI, 325. Moniteur, XXII, 170; F. de la Ré-publ., n” 16; J. Fr., n" 741; J. Perlet, n" 743; Mess. Soir, n” 779; M. U., XLTV, 234.