228 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE disposé à sacrifier sa fortune et sa vie pour maintenir vos décrets et à vous faire un rempart de son corps pour vous déffendre des conspirateurs, demeurera constamment attaché à la Convention nationale qui sera toujours son unique point de raliement, tels sont les vœux, telles sont les dispositions de nos concitoyens et particulièrement des membres composant la municipalité de Montflanquin. Buays (maire) et huit autres signatures. g [Les secrétaires-commis de la municipalité et les commissaires de police de la commune de Nancy à la Convention nationale, le 14 thermidor an II\ (8) Citoyen législateurs, Profondément affectés de l’attentat médité contre la Convention, nous n’avons pu voir sans horreur à la tête d’un complot aussi noir, des Législateurs dont les travaux jusques là nous avoient paru aussi solides que civiques. Effrayés des dangers qu’a courus la Nation entière par ceux dont vos jours ont été menacés, nous ne pouvons être rassurés que par la certitude du châtiment qu’ont déjà sans doute subi les auteurs d’un pareil forfait. Heureux les citoyens de Paris, que votre voix a détrompés, que votre conduite ferme et courageuse a maintenus dans le devoir; ils ont acquis la reconnoissance de la République entière. Moins occupés de vous faire des phrases que pressés d’épancher nos cœurs dans votre sein, nous vous prions, citoyens législateurs, de croire à toute l’étendue de notre joie de voir cette crise tourner à notre avantage commun, nous nous empressons de vous en adresser l’assurance, et nous vous prions d’agréer l’hommage de notre respect, le serment que nous faisons de rester fermement attachés à la Convention et d’abhorrer et vouer à l’excécra-tion publique toute espèce de faction destructive de l’unité et de l’indivisibilité de la République. Salut et fraternité. Selan (secrétaire-greffier) et 24 autres signatures. h [La société régénérée des sans-culottes montagnards de Mont-Libre, département des Pyrénées-Orientales, à la Convention nationale, s.d .] (9) Citoyens Représentants, Nous avons frémi d’horreur et d’indignation en apprenant les nouveaux complots tramés contre la Liberté, la République et la Convention. Nous eussions voulu tous individuellement être à portée de vous, comme nos braves frères les Parisiens pour vous faire un rempart de nos corps, vous prouver par cet acte combien nous chérissons la Convention et que nous serons toujours prêts à répandre jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour la maintenir malgré les factieux, les conspirateurs et les scélérats qui ne se couvrent des couleurs du patriotisme que pour asservir plus sûrement la Patrie. Grâces vous soient à jamais rendues, citoyens représentants, vous avez sauvé la Liberté et la République dans les journées à jamais mémorables des 9 et 10 thermidor, en terrassant le monstre hypocrite qui couvert du masque de toutes les vertus, en avoit imposé aux amis de la Liberté qu’il vouloit rendre aux fers.; nous vous félicitons de la male énergie que vous avez développée dans la conspiration du Catilina Moderne, de l’infâme Robespierre et d’avoir purgé la Convention des scélérats qui complices du Cromwell français, vouloient d’un peuple libre, en faire un d’esclaves. Citoyens représentants, nous vous invitons à rester à votre poste, pour assurer le bonheur d’un peuple immense qui a remis ses pouvoirs en vos mains pour établir sa félicité. Nous vous invitons à ne point vous désaisir du timon du vaisseau de la République, jusqu’à ce que les traitres et les tyrans coalisés, pulvérisés par la foudre républicaine, leurs malheureux esclaves rendus à la Liberté, viennent vous demander amitié et fraterniser avec nous. La société pénétrée du grand principe qu’un homme n’est rien eu égard à la Patrie, qu’il ne peut être jugé qu’à sa mort, émet un vœu, elle propose à votre sagesse de décréter qu’on ne puisse crier dans quelque occasion que ce puisse être, vive tel ou tel; ce cri d’enthousiasme enivre l’orgueil de celui qui en est l’objet, excite son ambition et finit presque toujours par en faire un traitre; que ce cri soit réservé pour célébrer les obligations que nous devons à la seule Convention. Vive la Convention. Richard (président), Blanc, Augusti (secrétaires). i [L’administration du département des Pyrénées-Orientales à la Convention nationale, le 23 thermidor an II\ (10) Citoyens représentai, De nouveaux orages viennent de gronder sur vos têtes, la foudre de la tyrannie était prête d’éclater, tout est disparu avec l’éclair, le canon de la liberté a retenti dans nos Pyrénées, et le tocsin de la République a sonné dans tous nos cœurs, le serment de vivre libre ou de mourir n’a point été prononcé en vain. Quel genre de conspiration pourrait donc arrêter un moment les efforts des vrais Républicains, non les traîtres, les conspirateurs seront frappés dans (8) C 320, pl. 1 315, p. 14. (9) C 320, pl. 1 315, p. 13. (10) C 319, pl. 1 305, p. 15. SÉANCE DU 18 FRUCTIDOR AN II (4 SEPTEMBRE 1794) - N°* 2 229 quelque repaire qu’ils se réfugient. Quoique placés à l’extrémité des frontières nous avons appris en frémissant les dangers que vous avez courus, nous avons envié le sort des braves Républicains de Paris, qui de leurs corps ont fait un rempart à la Convention, et nous aussi nous nous serions dévoués pour recevoir les coups mortels qui allaient vous êtes portés. Mais la cause du peuple triomphe et la chute des tyrans est une victoire pour lui. 0 dans les fastes de la Révolution, ton ombre semblait favoriser les projets ambitieux de ces monstres qui voulaient nous redonner des fers, de ces hommes d’autant plus dangereux qu’ils étaient dans le sein même de la Convention et qui voulaient assassiner la liberté au moment même où nos armées victorieuses s’affermissaient sur tous les points de la République. Mais le jour en reparaissant les a vus anéantis, comme un réveil heureux dissipe les effets d’un songe funeste. Exemple terrible et frappant pour les ennemis du peuple, que la Révolution du 9 au 10 thermidor soit à jamais mémorable à ceux qui seraient assez téméraires, que d’oser concevoir des projets aussi affreux, et qui voudraient arracher la liberté au peuple français. Et vous qui justifiez si bien la confiance qu’il vous a accordée conservez cette attitude fière et majestueuse digne des hommes libres, que le volcan révolutionnaire dévore et engloutisse tous les conspirateurs. Nous seconderons vos efforts dans l’exécution des lois, nous partagerons vos travaux, et nous surveillerons les ennemis de la chose publique, nous en avons pris depuis longtemps l’engagement solennel, nous y serons fidèles, et nous vous le renouvellerons toujours avec empressement. Arago, Carbonel, Dauleville, Viernu, Esté ve, Ribes Carcasonne. 2 Le comité de Surveillance et révolutionnaire de la commune de Marseille écrit que la Convention nationale a toujours été le centre de réunion; qu’il vient dans son sein déposer ses peines et ses craintes sur ce que l’esprit public perd tous les jours de son énergie où la marche révolutionnaire l’avoit porté. Il annonce que les aristocrates, les modérés, les nobles, les prêtres et tous les ennemis de la chose publique lèvent une tête insolente; que, dans leur frénésie, ils comptent sur un oubli absolu de leurs crimes; qu’ils en méditent de nouveaux, qu’ils atten-doient, avant la chute du scélérat Robespierre, un changement avantageux; que plusieurs lettres surprises annoncent que dans un mois les nobles avoient l’espoir d’être rendus à leur premier état; que les moyens les plus perfides sont employés pour conduire, par le modérantisme, à la contre-révolution; qu’il en a une nouvelle preuve par la soustraction d’un paquet adressé à un détenu, contenant 356 billets de la ci-devant loterie, portant trois fleurs-de-lys; qu’il est facile de voir qu’un de ces billets était pour chaque détenu, qui par là avoit un moyen facile de se faire reconnaître par les conjurés; voilà, dit ce comité, ce qui se passe autour de nous; le mal croît, il exige un remède prompt, nous ne le voyons que dans le resserrement des mesures révolutionnaires. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi aux comités de Salut public et de Sûreté générale (11) Le comité de surveillance révolutionnaire de la commune de Marseille à la Convention nationale (12) Citoyens Représentans, La Convention a toujours été le centre de notre réunion; c’est dans son sein que nous venons déposer nos peines et nos craintes sur les suites désastreuses qui peuvent résulter de l’appauvrissement de l’esprit public; il perd chaque jour de l’énergie à laquelle la marche révolutionnaire l’avoit porté. Les aristocrates, les modérés, les nobles, les prêtres et tous les ennemis de la chose publique, lèvent une tête insolente; les portes des prisons semblent trop lentes à s’ouvrir, pour vomir dans la société des scélérats qui n’existeront pas, si les tribunaux révolutionnaires n’avoient été suspendus. Dans leur frénésie, ils comptent sur un pardon, sur une amnistie générale, sur un oubli absolu de leurs crimes; ils en méditent de nouveaux; ils attendoient, avant la chute du scélérat Robespierre, un changement avantageux dans leur position; plusieurs lettres surprises en sortant des maisons d’arrêt annoncent que dans un mois les nobles avoient l’espoir d’être rendus à leur premier état. Un décret venoit de les écarter pour toujours, eux et les ex-prêtres, des fonctions publiques; son exécution a été suspendue; nouveau motif pour croire à cette singulière prophétie; nouvelles prétentions de la part des amis des détenus; nouveaux murmures contre les autorités constituées qui n’entrent pas dans leurs vues; les moyens les plus perfides sont mis en usage pour conduire le modérantisme à la contre-révolution. Voici une nouvelle preuve de cette vérité. Nous venons d’arrêter une femme qui s’est présentée à la porte de la maison de justice, avec un paquet adressé à un détenu, contenant 356 billets de la ci-devant loterie royale de France pour l’année 1786, et portant tous trois fleurs-de-lys, et le numéro du bureau 612 pour le tirage du mois de septembre; il est facile de voir qu’il devoit y avoir un de ces billets pour chaque détenu, qui, dans tous les cas, avoient un moyen facile de se faire reconnoître par les autres conjurés. Nous vous rendrons compte des résultats ultérieurs de cette découverte. (Il) P.V., XLV, 37. (12) Bull. 18 fruct. (suppl.), Moniteur, XXI, 675; Débats, n° 714, 307-308; Rép., n° 259; J. Paris, n° 613; M.U., XLIII, 295; Ann. R. F., n° 276; F. de la Républ., n° 428; Ann. Patr., n° 614; J. Fr., n° 710; Gazette Fr., n° 978; J. Univ., n° 1747; J. Mont., n° 128.