SÉANCE DU 10 BRUMAIRE AN III (31 OCTOBRE 1794) - N» 10 237 La fierté convient à des Républicains; qu’il nous soit permis de l’attester à la République entière. Au milieu des plus violens orages, des plus furieuses tempêtes, les principes que la Convention professe, n’ont pas cessé un jour, un moment d’être les nôtres. Nous ne reconnoissions qu’un devoir, celui de respecter la volonté souveraine du peuple français; bien assurés qu’aucune tirannie ne pouvait péser que momentanément sur le peuple le plus énergique et le plus éclairé de la terre Jugez, Représentans, de notre dévouement à la République aujourd’hui que Liberté, Egalité, Justice, vertu et bonheur ne sont plus pour nous qu’une seule et même chose. Salut et Fraternité. Auguste Gonnele, président, Rouillare, Masse, secrétaires. e’ [La société populaire et républicaine de la commune d’Argentan à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III ] (47) Egalité, Liberté, fraternité ou la mort. Citoyens Représentans, Après avoir étonné l’Europe par des victoires, vous la subjuguée par vos vertus, c’est à présent que l’on peut dire que vous avez sauvé la patrie ; la liberté n’est plus un problème quand elle à pour base les principes immuables de la justice et de l’humanité. Vous avez proscrit l’odieuse folie du régime de la terreur, les françois respirent et le premier mouvement de leur coeur est de bénir leurs Représentans. Sans doute il faut maintenir le gouvernement révolutionnaire, il faut comprimer l’aristocratie et la malveillance, ennemies implacables de la liberté, mais il faut aussi que les bons citoyens jouissent en paix du prix de leurs vertus. Citoyens Représentans, achevez l’oeuvre glorieuse de la félicité publique, frappez les intrigants et les frippons partout ou vous les signalerés, redoutez surtout les maneuvres perfides de ces hommes de boue qui exaltent sans cesse leur prétendu patriotisme et qui ont dans le coeur les plus viles passions des tyrans. Poursuivez les sans relâche ces tygres altérés du sang de leurs frères, comptez que s’ils échappent à la vengeance nationale, ils mineront sourdement l’ediffice de la liberté, s’ils dissimulent ce ne sera que pour un tems ; profondément versés dans l’art de tromper le peuple ils réparoitront quelque jour avec de nouvelles forces et prépareront de nouveaux dangers a la patrie. (47) C 325, pl. 1406, p. 38. Exterminez cette race impure ou mettez là dans l’heureuse impuissance de détruire vos sublimes travaux, aprenez à tous les français à respecter les lois comme vous avez apris aux vrais Républicains par votre sublime adresse à chérir vos vertus. Arresté séance tenante le 24 vendémiaire l’an 3e de la République française une et indivisible. Frogerd, président et 2 autres signatures. r [La société populaire de Pernes à la Convention nationale, s. d.] (48) Citoyens Représentans Un cri d’horreur s’élève de toute part contre les tirans de la pensée ; contre ces hommes pervers qui conspirent la perte du peuple en proscrivant la liberté de la presse et nous aussi nous vouons à une etemelle exécration ceux qui au mépris de nos droits et du voeu de la nature veulent donner à l’orateur ou à l’écrivain un tribunal d’inquisition. Ce sistême digne des apôtres du Cromwelisme tient à celui de construire une nouvelle Bastille, de raméner la terreur, de multiplier les victimes et les échafauds et d’anéantir la République. Citoyens maintenez dans toute sa vigueur le gouvernement Révolutionnaire, qu’il soit l’effroi des conspirateurs de toutes les classes mais que sa marche rapide soit mésurée et surtout qu’elle ne soit pas dirigée par des scillas ; le fer de la justice seul doit frapper et non celui de la vengeance et de la fureur. Mandataires du peuple vous avez gettés les fondemens de son bonheur, vous ne laisserez pas un si bel ouvrage imparfait; que l’union centuple vos forces et chasse devant elle les enfans de la discorde; que les sociétés populaires soient les filles chéries de la Convention, comme la Convention doit être pour elles une mere respectable. Mais s’il s’en trouvoit une assez coupable pour vouloir briser le faisceau de la fraternité, pour oser élever à côté du temple des loix, l’édifice de l’anarchie, frappez, les hommes libres sont là pour vous seconder, et tant que la république démocratique sera le voeu de la représentation nationale, nos bras et nos vies seront pour elle. Dereux, président et 17 signatures. 8’ [La société des Amis de la liberté et de l’égalité de Victurnien à la Convention nationale, le 14 vendémiaire an III ] (49) (48) C 325, pl. 1406, p. 37. Bull., 14 brum. (49) C 325, pl. 1406, p. 35. 238 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Liberté, Égalité, la république ou la mort. Citoyens représentants La société populaire a appelé de vous renou-veller son serment, d’être avec la confiance la plus décidée irrévocablement raillé a la convention nationale; par votre sage energie et votre courage vous aves déjoués les projets infâmes des ennemis de la liberté, vous aves eu a soutenir une lutte terrible contre les partisants du traitre robespiere et complices, vous les avés terrassés et votre surveillance nous a préservé des piégés les plus astucieusements préparés; vos pénibles traveaux ne serront point perdus, nous aurons la liberté et si de nouveaux Catilina avoient l’audace de s’elever contre elle, ils seroient bientôt écrasées par la souveraineté du peuple. Représentants, restés a votre poste, vous avés commencé la révolution, achevés ce grand ouvrage qui doit faire le bonheur d’un peuple libre. Salut et fraternité. Suivent trois signatures. h’ [La société populaire de Rethel à la Convention nationale, s. d .] (50) Législateurs. Le despotisme est fondé sur la terreur, un gouvernement libre l’est sur la vertu et la justice. Que celui qui regrette le régné affreux du dernier tiran tombé sous le glaive de la loi, que celui qui voudroit noyer la république dans des flots de sang; que l’ennemi secret de la révolution de quelque masque qu’il se couvre, voye avec peine la sagesse reunie a la force dire a tous les françois, c’est le courage qui vous a rendu libre, c’est la justice qui va vous rendre heureux; pour nous, Législateurs, qui avons a pleurer dans notre malheureux departement sur plus d’une victime de l’infame Robespierre et de ses vils recruteurs, pour nous qui n’avons encensé aucune faction, qui sommes restés purs malgré les efforts des intrigants et de la calomnie dirigée contre nous, qui n’avons connu d’autre garant du bonheur public et d’autre point de raliment que la Convention; nous applaudissons de tout notre pouvoir, de toutes nos forces a votre adresse au peuple françois; nous jurons d’en mintenir les principes et de rester inviolablement attachés a la représentation nationale. Vive la République, une et indivisible, vive la Convention. Bouvier, président et 2 autres signatures. (50) C 325, pl. 1406, p. 34. V [La société populaire de Bourg-Achard à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an lin (51) Liberté, égalité, fraternité ou la mort. Représentants du peuple français. Vous vous êtes levés et la tyrannie est rentrée dans le néant, les fers de l’innocence persécutée ont été brisés. La vertu, la probité, les talents ont cessé d’être des titres de proscription. Ces temps lugubres ou la main du crime faisoit planer la mort indistinctement sur la tête du coupable et sur celle de l’innocent, ont fait place à des jours marqués du sceau de la justice et de l’équité. L’espoir du bonheur s’est encore une fois rallumé dans tous les coeurs français; grâces en soient rendues a l’intrépidité qui vous a fait braver les poignards que le dernier tyran tenoit sans cesse aiguisés contre vous ; a la sagesse avec laquelle vous avez développée les fils de la trame que ce monstre our-dissoit contre la liberté de son pays, a l’inébranlable fermeté que vous avez depuis opposée aux clameurs perfides de ces hommes qui ne redemandent le retour de la terreur que pour permettre l’affreux système d’une contre-révolution ammenée par l’anéantissement des arts, des sciences, des lettres, des moeurs et des vertus. Continuez, sages représentants, conservez au gouvernement révolutionnaire la pureté que vous lui avez rendue, a la liberté de la presse, la garantie que lui assurent les droits de l’homme. Si la foudre de voit encore une fois échapper de vos mains qu’elle tombe sur la tete des intriguants qui voudroient elever une puissance intermédiaire entre le peuple et vous. La Convention est le centre autour duquel nous nous rallions. Qu’elle parle et nous sommes auprès d’elle pour lui faire un rempart de nos corps. Suivent 2 signatures. r [La société populaire de Dangu aux représentants membres de la Convention nationale, le 25 vendémiaire an IIT\ (52) Liberté, Égalité, Vive la République. Citoyens, Vous avez rétabli la justice que la terreur avoit fait disparoitre; vous avez rendu a leurs famille et à leurs travaux des artistes et des laboureurs que la tyrannie opprimoit. Vous avez embrasé de l’amour de la patrie tous les coeurs (51) C 325, pl. 1406, p. 32. (52) C 325, pl. 1406, p. 31.