SÉANCE DU 17 THERMIDOR AN II (4 AOÛT 1794) - Nos 104-108 169 104 Le président de la société populaire d’Au-busson, département de la Creuse, envoie un contrat de rente sur la tontine, de 200 liv., appartenant au citoyen Grellet, membre de cette société, qui en fait don à la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoyé au comité des finances (1). 105 Les représentants du peuple près l’Ecole de Mars adressent à la Convention nationale une montre et une paire de boucles d’argent données, la première, par Antoine Laget; la seconde, par André Fayolle. Cette offrande, disent-ils, est un nouveau garant de l’excellent esprit qui règne dans le camp des Sablons. Mention honorable, insertion au bulletin (2). 106 La société populaire, le conseil général de la commune et le comité révolutionnaire d’Armentières, district de Lille, département du Nord, félicitent la Convention nationale d’avoir déjoué la trame infernale du dernier tyran et de ses complices. Ils jurent de mourir à leur poste plutôt que d’abandonner la chose publique. Mention honorable, insertion au bulletin (3). 107 Le tribunal du district de Mayenne, département de la Mayenne, félicite la Convention nationale sur sa fermeté et son courage. Ils jurent de verser jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour le maintien de la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (4). (1) P.-V., XLIII, 39. Bm, 27 therm. (2e suppl1). (2) P.-V., XLIII, 39. Original signé PEYSSARD, C 311, pl. 1 233, p. 23 (en mention marginale : reçu la montre et les boucles le 17 thermidor. DUCROISI); Moniteur (réimpr.), XXI, 394; Bm, 17 therm.; J. Fr., n° 679; Ann. R. F., n° 246; Débats, n° 683, 303; Rép., n° 228; Audit, nat., n° 680. (3) P.-V., XLIII, 39. Mentionné par J. Sablier, n° 1 479; Bm, 26 therm. (2e suppl1). (4) P.-V., XLIII, 39. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppl1). [Mayenne, 13 therm. II\{ 1) Citoyens représentons Il est donc enfin arrivé le moment où l’énergie républicaine a sauvé encore une fois la patrie. Des monstres, sous le voile du patriotisme, empruntaient le langage de la vertu pour tromper plus sûrement le peuple. Ils vouaient en apparence une haine implacable aux tirans pour se substituer à leur place; ils paraissaient les amis de ceux dont ils voulaient déchirer le cœur. Leur scélératesse nous a placé au bord du précipice. Pères de la patrie, vous avés couru les plus grands dangers. Votre énergie, votre courage et votre ensemble nous ont sauvé. Entourés des braves Parisiens, de ces fidèles et constans amis de la révolution, le crime ne pouvait l’emporter sur la vertu. Vous vous êtes montrés dignes du poste important que vous occupez. C’est sans doute le plus beau jour des annales répeublicaines de la France que celui où vous avez déjoué les trames perfidement ourdies par les scélérats, qui, ennemis de la liberté de leur pays, lui voulaient donner un maître. Ils n’existent plus, ces monstres, ils ont subi la peine due à leur crime. Citoyens représentans, continuez avec la même énergie. Tous les bons citoyens vous serviront d’égide. Nous jurons de verser jusqu’à la dernière goûte de notre sang pour le maintien de la liberté. Qu’ils périssent, tous les traîtres, et la Répeublique est sauvée. S. et F. F. Lair ( prêsid .), Duhail {juge), Leclair (juge), Q.J. Dutertre aîné (juge), Raquelin (?) ( juge suppl), Chevreul ( commre nat.), Coignard (suppl). 108 La société populaire du canton de Lizy-sur-Ourcq, département de Seine-et-Marne, témoigne à la Convention nationale la joie qu’elle a ressentie en apprenant la chûte du tyran Robespierre et de ses complices. Elle l’invite à continuer ses travaux et à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Lizy-sur-Ourcq, s.d .] (3) Citoyens Représentans, Les amis de la liberté ont vu avec calme et satisfaction la révolution qui vient de s’opérer. Vous avez montré le caractère qui ne doit jamais abandonner les représentans d’une grande nation, en lançant la foudre sur la (1) C 312, pl. 1 242, p. 46. (2) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par Bm, 26 therm. (2f suppl1). (3) C 315, pl. 1 260, p. 22. 170 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE faction Roberspierre. Vous avez atterré tous les ennemis de l’Etat; vous leur avez prouvé que la souveraineté n’étoit pas dans les mains de ces hypocrites, ni dans celles d’un, ou de deux comités, mais bien qu’elle résidoit dans la représentation nationale. Vous avez fait votre devoir; continués, et comptés sur tous nos moyens de défense, et que, lorsqu’il en sera besoin, nos corps vous serviront de remparts. Pulvérisés tous les monstres qui tenteroient de nous donner des fers; purgés le sol de la liberté de tous les traîtres, de tous les factieux; que la postérité apprenne que le vaisseau de l’Etat, lancé sur la mer orageuse des révolutions, a été conduit au port, à travers mille et mille tempêtes, par la Convention nationale de France, qui n’a pas eu d’autre boussole que la vertu et le génie de la liberté. Vive la République. Le Roux ( présid .), Janson ( secrét .). 109 La municipalité de Tonnerre, département de l’Yonne, adresse à la Convention nationale extrait du procès-verbal de la fête qui s’est célébrée dans cette commune, le 16 de ce mois, en réjouissance des prises de Tournay, Ostende, et autres victoires remportées par les troupes de la République. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoyé au comité d’instruction publique (1). 110 Vous triomphez encore une fois, disent les citoyens composant le conseil général de la commune de Saumur, département de Mayenne-et-Loire, et la liberté du peuple français n’en devient que plus assurée sur la base inébranlable que vous lui avez donnée. Continuez la glorieuse carrière que vous avez entamée, et nous jurons de mourir à nos postes. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Saumur, 14 therm. II] (3) Sages législateurs, Vous triomphez encore une fois, et la liberté du peuple français n’en devient que plus assurée sur la base inébranlable que vous lui avez donnée. En vain les traîtres, les ambitieux, les sup[p]ôts des tirans coalisés se couvrent du masque du patriotisme et ourdissent dans les (1) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par Bln, 27 therm. (1er suppf). (2) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppf); J. Fr., n° 679; J. Sablier, n° 1 479; J. Mont., n° 97. (3) C 312, pl. 1 242, p. 55. ténèbres leurs perfides complots. Votre énergique surveillance et la sagesse de vos résolutions déjoueront toujours leurs projets insensés. Continuez, dignes représentans, votre glorieuse et pénible carrière. Le conseil de cette commune, toujours fidèle à la République, et à ses sermens de vivre libre ou mourir, toujours soumis aux loix, renouvelle sa ferme résolution de coopérer avec vous à l’annéantissement des tirans, et de mourir à son poste. Gautier ( subst 1 de l’agent nat.), Hervé {notable), Charteau {notable), Cailleaux {off. mun.), Va-chon l’aîné {off. mun.), Idrac {notable), Bidare l’aîné {off. mun.), Gigault {off. mun.), Marier {off. mun.), Rathoux {notable), Carreau {off. mun.), Ollivier fils {off. mun.) [et une signature illisible], 111 Les administrateurs du district de Ba-paume, département du Pas-de-Calais, en félicitant la Convention nationale sur son énergie et son courage, jurent anathème aux tyrans, et promettent de les poursuivre jusqu’à extinction. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (1). [Bapaume, 14 therm. Il] (2) Citoyens représentans De quel poids immense l’âme des patriotes se sent délivrée ! La liberté n’est plus une chimère dorée qui n’existait que dans nos annales ré-volutionaires, mais que l’on avoit bannie de notre être pensant. Citoyens, le tiran n’est plus. Cet homme si fameux dans nos fastes par son audace n’avoit pas le génie révolutionnaire de la vertu, mais celui de l’ambition. Il était l’ennemi juré des rois par le seul orgueil de les écraser et de régner sans sceptre, sans couronnes, plus impérieusement qu’un tiran couronné. Cet homme n’avait tant contribué à faire la révolution que pour la rendre son patrimoine : Il ne combattait pour la démocratie que pour régner sur elle. Il n’affectait tant d’austérité dans ses principes moraux, que pour identifier sa propre domination avec l’influence de la vertu : Ce tiran de l’opinion, qu’il vouloit conduire à la lisière, ce dominateur de la pensée qu’il prétendoit, comme les prêtres, soumettre aveuglément à la sienne, n’est plus. Robespierre le tiran a été suplicié; et c’est sur son tombeau que nous jurons anathème contre ces individus qui ne font de leur civisme que la baze d’un trône qu’ils érigent à leur orgueil, qui n’approchent leurs mains libertici-des de la massuë révolutionnaire que pour en (1) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppf); J. Fr., n° 679; J. Sablier, n° 1 479. (2) C 312, pl. 1 242, p. 54. 170 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE faction Roberspierre. Vous avez atterré tous les ennemis de l’Etat; vous leur avez prouvé que la souveraineté n’étoit pas dans les mains de ces hypocrites, ni dans celles d’un, ou de deux comités, mais bien qu’elle résidoit dans la représentation nationale. Vous avez fait votre devoir; continués, et comptés sur tous nos moyens de défense, et que, lorsqu’il en sera besoin, nos corps vous serviront de remparts. Pulvérisés tous les monstres qui tenteroient de nous donner des fers; purgés le sol de la liberté de tous les traîtres, de tous les factieux; que la postérité apprenne que le vaisseau de l’Etat, lancé sur la mer orageuse des révolutions, a été conduit au port, à travers mille et mille tempêtes, par la Convention nationale de France, qui n’a pas eu d’autre boussole que la vertu et le génie de la liberté. Vive la République. Le Roux ( présid .), Janson ( secrét .). 109 La municipalité de Tonnerre, département de l’Yonne, adresse à la Convention nationale extrait du procès-verbal de la fête qui s’est célébrée dans cette commune, le 16 de ce mois, en réjouissance des prises de Tournay, Ostende, et autres victoires remportées par les troupes de la République. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoyé au comité d’instruction publique (1). 110 Vous triomphez encore une fois, disent les citoyens composant le conseil général de la commune de Saumur, département de Mayenne-et-Loire, et la liberté du peuple français n’en devient que plus assurée sur la base inébranlable que vous lui avez donnée. Continuez la glorieuse carrière que vous avez entamée, et nous jurons de mourir à nos postes. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Saumur, 14 therm. II] (3) Sages législateurs, Vous triomphez encore une fois, et la liberté du peuple français n’en devient que plus assurée sur la base inébranlable que vous lui avez donnée. En vain les traîtres, les ambitieux, les sup[p]ôts des tirans coalisés se couvrent du masque du patriotisme et ourdissent dans les (1) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par Bln, 27 therm. (1er suppf). (2) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppf); J. Fr., n° 679; J. Sablier, n° 1 479; J. Mont., n° 97. (3) C 312, pl. 1 242, p. 55. ténèbres leurs perfides complots. Votre énergique surveillance et la sagesse de vos résolutions déjoueront toujours leurs projets insensés. Continuez, dignes représentans, votre glorieuse et pénible carrière. Le conseil de cette commune, toujours fidèle à la République, et à ses sermens de vivre libre ou mourir, toujours soumis aux loix, renouvelle sa ferme résolution de coopérer avec vous à l’annéantissement des tirans, et de mourir à son poste. Gautier ( subst 1 de l’agent nat.), Hervé {notable), Charteau {notable), Cailleaux {off. mun.), Va-chon l’aîné {off. mun.), Idrac {notable), Bidare l’aîné {off. mun.), Gigault {off. mun.), Marier {off. mun.), Rathoux {notable), Carreau {off. mun.), Ollivier fils {off. mun.) [et une signature illisible], 111 Les administrateurs du district de Ba-paume, département du Pas-de-Calais, en félicitant la Convention nationale sur son énergie et son courage, jurent anathème aux tyrans, et promettent de les poursuivre jusqu’à extinction. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (1). [Bapaume, 14 therm. Il] (2) Citoyens représentans De quel poids immense l’âme des patriotes se sent délivrée ! La liberté n’est plus une chimère dorée qui n’existait que dans nos annales ré-volutionaires, mais que l’on avoit bannie de notre être pensant. Citoyens, le tiran n’est plus. Cet homme si fameux dans nos fastes par son audace n’avoit pas le génie révolutionnaire de la vertu, mais celui de l’ambition. Il était l’ennemi juré des rois par le seul orgueil de les écraser et de régner sans sceptre, sans couronnes, plus impérieusement qu’un tiran couronné. Cet homme n’avait tant contribué à faire la révolution que pour la rendre son patrimoine : Il ne combattait pour la démocratie que pour régner sur elle. Il n’affectait tant d’austérité dans ses principes moraux, que pour identifier sa propre domination avec l’influence de la vertu : Ce tiran de l’opinion, qu’il vouloit conduire à la lisière, ce dominateur de la pensée qu’il prétendoit, comme les prêtres, soumettre aveuglément à la sienne, n’est plus. Robespierre le tiran a été suplicié; et c’est sur son tombeau que nous jurons anathème contre ces individus qui ne font de leur civisme que la baze d’un trône qu’ils érigent à leur orgueil, qui n’approchent leurs mains libertici-des de la massuë révolutionnaire que pour en (1) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppf); J. Fr., n° 679; J. Sablier, n° 1 479. (2) C 312, pl. 1 242, p. 54.