Séance du 18 brumaire an 111 (samedi 8 novembre 1794) Présidence de LEGENDRE (de Paris) La séance s’ouvre à midi. Un secrétaire, en l’absence du président, occupe le fauteuil. Un membre du comité des Dépêches fait lecture de la correspondance (1). 1 La société populaire de Perpignan [Pyrénées-Orientales], réunie aux républicains de cette commune, félicite la Convention sur les mesures vigoureuses qu’elle a prises pour anéantir le système de terreur. Us offrent à la Convention des coeurs embrasés du feu sacré de la liberté ; ils ne veulent que la Convention, rien que la Convention. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Les républicains composant la société populaire de Perpignan à la Convention nationale, s. d .] (3) Vive le peuple. Réprésentants d’un peuple libre, Trop long-tems un système terrorifïque et liberticide maitrisa sous un sceptre de fer un peuple républicain, trop long-tems des etres immoraux osèrent substituer leurs passions aux principes régulateurs de notre Révolution et comprimer le patriotisme des vrais amis de la liberté; trop long-tems enfin la France tyrannisée offrit le spectacle hideux des assassinats et des forfaits de quelques conspirateurs. Convention nationale, tu étois dans ces moments désastreux, l’unique espérance du peuple françois et toi seule pouvois mettre un terme à l’ambition et à la scélératesse des modernes Caligula, notre espérance ne fut point (1) P.-V., XLIX, 44. (2) P.-V., XLIX, 44. (3) C 325, pl. 1412, p. 37. Bull., 21 brum. (suppl.). trompée ; tu sauvas la République le neuf thermidor et les triumvirs, frappés de la foudre, reçurent la juste récompense düe à leurs forfaits. Mais il est de l’essence de toutes les factions, d’engendrer par leur ruine même une nouvelle suitte de complots; les conspirateurs n’osèrent plus attaquer de front la représentation nationale; la chûte de Robespierre les avoit eux-mêmes comprimés; ne pouvant donc plus la perdre, ils cherchèrent à l’avilir et à parvenir à leur but par les moyens tortueux d’une duplicité contrerévolutionaire. Ennemis du peuple et de la liberté, vos complots ont encore été déjoués et la Convention nationale vient de vous signaler et tous les vrais républicains, en mettant à nud toute la turpitude de vos projets. Et vous, bons citoyens de tous les âges et de tous les sexes, médités sans cesse les vérités énergiques que vous présente l’adresse aux François et vous saurés apprécier les soi disant patriotes qui vouloient porter sur l’arche de nos loix une main sacrilège. Représentants, le hazard nous plaça loin du centre des lumières, mais nés sous un ciel brûlant, nous sommes aussi embrasés de ce feu révolutionaire qui est l’élément du républicain et nous sçumes toujours nous rallier à la Représentation nationale, que ne puissions nous vous exprimer dignement tous les sentiments que l’adresse de la Convention nationale a fait naitre dans nos coeurs. Vous ÿ liriés, gravés en caractère de feu, notre attachement inviolable à nos fidèles Représentants, notre sollicitude à faire exécuter les loix que le génie de la liberté leur inspira pour le bonheur du peuple. La Convention nationale... Mais rien qu’elle; voilà l’autorité suprême que nous réconnoissons tous, et pour laquelle nous verserons tout notre sang, plutôt que de souffrir qu’on lui porte la moindre atteinte. Vive la République, périssent tous les conspirateurs, tel est le cri des citoyens composant la société populaire de Perpignan. Suivent 54 signatures. (4) P.-V., XLIX, 44. Bull., 21 brum. (suppl.).