262 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [26 novembre 1789.] actifs, lesquels néanmoins seront obligés de lui donner les motifs 24 heures à l’avance. » M. Regnaufl. Je demande que la motion soit renvoyée au comité de constitution pour y être examinée. (Le renvoi est ordonné.) M. de Font, ancien conseiller au parlement de Metz, actuellement conseiller au parlement de Paris, fils de M. l’intendant de Metz, et député exprès de la commune de Metz, ayant fait demander la permission d’être entendu à la barre, l’Assemblée décrète son admission. Il y paraît accompagné de tous les députés de Metz à l’Assemblée nationale, et prononce le discours suivant : Messeigneurs, lorsque j’ai osé solliciter la grâce d’être entendu au nom de la commune de Metz, je ne me flattais pas qu’après l’avoir obtenue, je n’aurais plus que des remercîments à vous présenter de sa part. Chargé de réclamer votre indulgence en faveur de mes anciens confrères, je me fusse acquitté de ce devoir en homme sensible aux bontés qu'ils m’ont marquées, mais en citoyen qui se fait gloire de désavouer de faux et dangereux principes. Votre sagesse, Messeigneurs, devait s’armer d’une juste sévérité pour prévenir les suites d’un écart qu’on pouvait croire réfléchi ; dès que vous avez connu que les magistrats du parlement de Metz n’avaient été qu’égarés, qu’ils s’étaient empressés d’abjurer leur erreur, qu’elle n’avait aucune influence sur l’opinion publique, qu’elle ne pouvait suspendre les heureux effets d’une révolution à laquelle tout Français rougira bientôt d’avoir voulu opposer quelques vains obstacles, alors, Messeigneurs, vous n’avez plus écouté que votre clémence. Les décrets que vous avez rendus dans cette affaire honoreront , dans toute l’Europe, votre justice et votre modération. Qu’il me soit permis d’ajouter qu’en cédant aux vœux de citoyens recommandables par leur patriotisme et par leur courage, vous assurez imperturbablement la tranquillité d’une ville importante, au sort de laquelle est lié celui de la frontière, et peut-être du royaume entier. Cette ville reconnaissante sera désormais plus glorieuse de l’intérêt qu’elle a eu le bonheur de vous inspirer, que de tous les monuments et les souvenirs de son antique splendeur. Depuis plusieurs mois, Messeigneurs, vous avez fait naître dans nos cœurs des sentiments nouveaux, qu’il nous est impossible d’exprimer ; permettez qu’ils se manifestent par notre profond respect pour cette auguste Assemblée, notre soumission à ses décrets, et notre zèle pour en procurer l’entière et parfaite exécution. M. le Président répond : L’Assemblée nationale a ressenti la satisfaction d’accorder aux demandes des communes de Metz, fondées sur les principes inaltérables de leur confiance et de leur soumission pour ses décrets, une grâce qui doit contribuer au maintien de la concorde et de fa tranquillité publique. Il ajoute que l’Assemblée approuve que M. de Pont assiste à sa séance. Il est fait lecture d’une lettre du prince de Salm-Kirbourg, qui se plaint d’être compris dans l’état imprime des pensions pour une somme de 20,000 livres dont M. le prince de Salm justifie avoir fait abandon le 18 septembre 1787, par ' une lettre par lui écrite à Sa Majesté, et par la réponse de M. l’archevêque de Toulouse, en date du 12 décembre de cette année. M. le maréchal de Castries réclame aussi contre l’état des pensions, dans lequel il est compris pour 27,104 livres, quoiqu’il ne jouisse réellement que de celle de 20,000 livres, réduite à 18,000 livres,