SÉANCE DU 12 BRUMAIRE AN III (2 NOVEMBRE 1794) - N° 2 305 Vous venez de prouver qu’en détruisant le tyran vous voulez anéantir ses continuateurs. Vôtre décret sur les sociétés populaires nous en est un sur garant ; et c’est un nouveau titre que vous vous etes acquis a la confiance du peuple. Il se rallie a vos sages principes et il jure de redoubler d’efforts pour parvenir a leurs triomphes. Representans, exécutez le dessin que vous annoncez au peuple françois, que ceux qui osent encore demander le retour de la terreur, soient poursuivis comme des amis de la tyrannie, que les hommes de sang, que les dilapidateurs de la fortune publique, reçoivent le juste châtiment dû a leurs crimes, que la confiance et la securité soyent le partage de l’homme vertueux, que la justice règne seule et le vrai patriote redoublera d’efforts pour le bonheur de ses semblables. Frappez partout le coupable, nous admirerons vôtre energie et nôtre cri de raliement sera : vive la Convention nationale, vive la République une et indivisible. P.S. Si dans les districts voisins, les comités révolutionnaires sont organisés, les autorités constituées complettées, faites nous jouir promptement de cet aventage, qu’un représentant du peuple soit chargé de cette opération importante, nous ne connoissons que ce moyen pour obtenir des fonctionnaires dignes de la confiance du peuple et capables de gerer les affaires publiques. Suivent 86 signatures. [La société populaire de Granville à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an III] (24) Égalité, liberté, union. Citoyens Répresentants Il n’est point de bon citoyen qui à la lecture de l’adresse aux Français, n’éprouve le saisissement de l’admiration; cet ouvrage fait pour l’immortalité frappe droit au coeur, par des principes dont la source est dans la nature, il porte la conviction dans l’esprit par la justesse des conséquences. Nous le disons avec vous Citoyens représentants sans moralité, point de vertu, point de Republique ; dans ce sublime gouvernement l’amour de la patrie sans lequel il ne peut subsister, conduit à la bonté des moeurs, et par une réaction nécessaire la bonté des moeurs mène a l’amour de la patrie. La souveraineté résidé dans le peuple, c’est l’article 15 des droits de l’homme; le peuple a delegué cette souveraineté a ses représentants, c’est donc eux qui en sont investis, c’est donc (24) C 325, pl. 1408, p. 18. eux qui doivent l’exercer dans sa plénitude, et la conserver intacte. C’est la qu’est le centre unique de l’autorité légitime, ainsi n’avons nous jamais connu et ne reconnoitrons nous jamais, que ce seul point de raliment : nous en consacrons ici l’assurance solemnelle. Loin de nous ces perfides intriguants, dominateurs ambitieux qui chérissent leur fortune et leur élévation dans le malheur de leurs freres et dans les déchirements de la patrie ; anathème contre ces monstres altérés de sang, ces odieux cannibales dont l’invariable anthropophagie veut elever le trône de la tyrannie sur les cadavres espirans de nos freres égorgés, victimes de la violation des loix les plus sacrées; vengeance contre les usurpateurs de la souveraineté du peuple, vengeances contre leurs egor-geurs. L’adresse au peuple François ne peut etre assés propagée, c’est dans cette persuasion que la société la fera lire pendant une decade à l’ouverture de ses séances; elle sera l’instruction et le plaisir de notre cité. Louange, amour et soutien à la Convention nationale. Louvel, président, Punot l’ainé, président adjoint et 6 autres signatures. [La société populaire de Roanne à la Convention nationale, le 23 vendémiaire an HT] (25) Liberté, Égalité, fraternité ou la mort. Séance du 23 vendémiaire. La société populaire après avoir entendu la lecture de l’adresse au peuple français et le rapport de Robert Lindet au nom des trois comités réünis, a applaudi avec enthousiasme aux principes qui y sont contenus et a arreté a l’unanimité que son comité de correspondance écrirait une lettre de félicitation à la Convention nationale. Suivent 3 signatures. Citoyens Représentants Et nous aussy nous avons craint en apprenant par les différentes addresses les élargissements trop multipliés, que l’esprit public fut encore corrompu parties propos insidieux et inciviques de quelques hommes qui régretaient l’ancien régime, mais nous avons été bientôt rassurés, quant nous nous sommes rappellés que cette loi révolutionnaire et bienfaisante du 17 septembre n’avait point été rapportée. En pardonnant a leur erreur passé, vous avés voulu leur faire aimer la révolution, en leur rendant la liberté, ce don prétieux que la nature accorde a tous les hommes et que la tirannie leur avait enlevée. (25) C 325, pl. 1408, p. 29.