280 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Achevez votre ouvrage, législateurs. Un vaste plan de conspiration avoit été conçu, et, sans doute, une chaîne invisible lioit beaucoup de tyrans subalternes aux projets du despote de Paris. Depuis quelque tems un système de stupeur et d’op[p]ression prévaloit partout. Partout une inquisition sourde et ténébreuse, confiée, on ne sait par qui, à des agents aussi immoraux que sanguinaires, avoit répandu l’épouvante et l’effroi. Frappez, anéantissez cette vile espèce, qui a déjà beaucoup perdu de son innocence depuis la chute du dictateur. Que le citoyen ami et fidèle observateur des lois jouisse de la sécurité que le gouvernement lui garantit. Que les autorités constituées reprennent l’attitude et l’énergie qu’elles doivent avoir. Que celui-là seul craigne la vengeance nationale qui a prévariqué ou conspiré contre la République. Que la tranquillité, la paix et le bonheur soyent pour tous les autres. Agréez, citoyens représentants, avec nos félicitations et nos vœux, l’hommage du zèle et du dévouement du conseil général de la commune de Triel, de son comité de surveillance et de son tribunal de paix. Pion (off. mun.), Bailloy (maire), C.P. Jourbert (off. mun.), Fortier (agent nat.), Potard, F. Pion, Bellemere, Dupuis, Camuz, Chapet, F. Duvivier, Corroyer, Michel (off. mun.), Puteaux (off. mun.), Roger, Lavallée (secret, provisoire), Meslin. z' [La sté popul. de Sceaux-VUnité (1) aux représentants du peuple; s.d.J (2). Citoyens représentans, Organes de la société populaire de Sceaux-l’Unité, nous venons exprimer les sentimens de nos frères dans le sein du sénat auguste, trop longtems souillé des représentans usurpateurs de la confiance du peuple. L’annéantissement de la Convention nationale, la destruction de ses plus zélés deffen-seurs, le carnage que peut ordonner l’ambition sans borne, la perte, enfin, de la République : tel fut le but horrible de ces conjurés, si justement frappés du glaive de la loi. La liberté maintenue, assurée plus que jamais, tel est aujourd’hui l’heureux effet de l’attitude imposante de la Convention nationale dans une crise aussi violente. Tel sera toujours le résultat certain de la force de tout un peuple qui a prononcé sa volonté souveraine. Des monstres cachés sous le masque de l’hypocrisie la plus étudiée prêchoient effrontément la vertu, lors que chaque instant de leur existence leur reprochoit de nouveaux crimes. Ils ne sont plus. L’homme libre respire, et l’innocent encore dans les fers attend, dans le calme de sa conscience, la justice du sénat qui veut le distinguer du coupable. Des listes de proscription ne guideront plus les jugemens de l’iniquité. Un tribunal, juste dans sa sévérité, va rendre à la République des bras voués à sa (1) Département de Paris. (2) C 315, pl. 1262, p. 52. ffn, 29 therm. (1er suppl1)- deffense, et la barbarie ne confondra plus le sang patriote avec celui du perfide. Les traîtres seuls sont maintenant frappés de terreur. Les conspirateurs (s’il est possible qu’il en existe encore) voyent, dans leur rage impuissante, l’abyme profond qui les attend. Législateurs, achevez votre ouvrage. De glorieux travaux ne vous seront jamais pénibles. La France reconnoissante vous jure, de tous ses points, un attachement inviolable. Le vaisseau de la République est dans vos mains. Votre vigilance l’a fait résister au plus violent orage. Vos sages lumières le conduiront au port de la félicité. Continuez, législateurs ! Pères de la patrie, l’œil du peuple est ouvert. Le courage est dans la Convention. Déjouez, annulez les complots des pervers, terrassez les ennemis de la liberté et de l’égalité. Le danger fuit à l’aspect de la prudence et de la force. Vos succès sont assurés. Le peuple français vous environne, et son cri de ralliement général est celui de : vive la République ! Vive la Convention ! Bénard (présid. de la sté popul.) (1). a " [La sté popul. de la comm. de Bacqueville, à la Conv.; Bacqueville, 16 therm. 7/7(2). Citoyens représentants, La société populaire des républicains et francs sans-culotte[s] de la commune de Bacqueville, département de l’Eure, manque d’expression pour peindre la profonde indignation et les sentiments d’horreur dont elle a été pénétrée au récit de la conjuration des Cromvel, des Catilina, et de tous les monstres qui voulaient annéantir le peuple et la liberté par le massacre de la représentation nationale. Si la nouvelle de leur destruction n’eût pas été presqu’aussi prompte que celle de leurs forfaits, nous voilions tout auprès de la Convention pour la couvrir de nos cœurs et de nos personnes, et pour lui faire le sacrifice de la dernière goutte de notre sang. Ils n’existent donc plus, ces scélérats qui, en prêchant les vertus républicaines, préparaient, dans la noirceur de leurs complots, un sytème d’intrigue, de proscription et de carnage. Le génie bienfaisant de la liberté les a terrassés, et les destinées de la France sont assurées à jamais. Il doit rester cependant des factions de conjuration à découvrir et à punir, car Catilina avoit des agents dans une grande partie de la République. Son nom, voué à l’exécration de la postérité la plus reculée, étoit invoqué pour comprimer la liberté et pour dessécher la morale républicaine. Le traître ! D’une main, il (1) Sur un feuillet, joint à l’adresse, on lit, de la main du scripteur : « Vous avés reçu de notre commune les vœux de nos concitoyens par une adresse qui vous a été adressée le 13 du présent. Le décadi permet au cultivateur de saisir le tems de la liberté, du repos de la moisson pour venir exprimé leurs vœux de vive voix ». (2) C 315, pl. 1262, p. 28. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl1). 280 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Achevez votre ouvrage, législateurs. Un vaste plan de conspiration avoit été conçu, et, sans doute, une chaîne invisible lioit beaucoup de tyrans subalternes aux projets du despote de Paris. Depuis quelque tems un système de stupeur et d’op[p]ression prévaloit partout. Partout une inquisition sourde et ténébreuse, confiée, on ne sait par qui, à des agents aussi immoraux que sanguinaires, avoit répandu l’épouvante et l’effroi. Frappez, anéantissez cette vile espèce, qui a déjà beaucoup perdu de son innocence depuis la chute du dictateur. Que le citoyen ami et fidèle observateur des lois jouisse de la sécurité que le gouvernement lui garantit. Que les autorités constituées reprennent l’attitude et l’énergie qu’elles doivent avoir. Que celui-là seul craigne la vengeance nationale qui a prévariqué ou conspiré contre la République. Que la tranquillité, la paix et le bonheur soyent pour tous les autres. Agréez, citoyens représentants, avec nos félicitations et nos vœux, l’hommage du zèle et du dévouement du conseil général de la commune de Triel, de son comité de surveillance et de son tribunal de paix. Pion (off. mun.), Bailloy (maire), C.P. Jourbert (off. mun.), Fortier (agent nat.), Potard, F. Pion, Bellemere, Dupuis, Camuz, Chapet, F. Duvivier, Corroyer, Michel (off. mun.), Puteaux (off. mun.), Roger, Lavallée (secret, provisoire), Meslin. z' [La sté popul. de Sceaux-VUnité (1) aux représentants du peuple; s.d.J (2). Citoyens représentans, Organes de la société populaire de Sceaux-l’Unité, nous venons exprimer les sentimens de nos frères dans le sein du sénat auguste, trop longtems souillé des représentans usurpateurs de la confiance du peuple. L’annéantissement de la Convention nationale, la destruction de ses plus zélés deffen-seurs, le carnage que peut ordonner l’ambition sans borne, la perte, enfin, de la République : tel fut le but horrible de ces conjurés, si justement frappés du glaive de la loi. La liberté maintenue, assurée plus que jamais, tel est aujourd’hui l’heureux effet de l’attitude imposante de la Convention nationale dans une crise aussi violente. Tel sera toujours le résultat certain de la force de tout un peuple qui a prononcé sa volonté souveraine. Des monstres cachés sous le masque de l’hypocrisie la plus étudiée prêchoient effrontément la vertu, lors que chaque instant de leur existence leur reprochoit de nouveaux crimes. Ils ne sont plus. L’homme libre respire, et l’innocent encore dans les fers attend, dans le calme de sa conscience, la justice du sénat qui veut le distinguer du coupable. Des listes de proscription ne guideront plus les jugemens de l’iniquité. Un tribunal, juste dans sa sévérité, va rendre à la République des bras voués à sa (1) Département de Paris. (2) C 315, pl. 1262, p. 52. ffn, 29 therm. (1er suppl1)- deffense, et la barbarie ne confondra plus le sang patriote avec celui du perfide. Les traîtres seuls sont maintenant frappés de terreur. Les conspirateurs (s’il est possible qu’il en existe encore) voyent, dans leur rage impuissante, l’abyme profond qui les attend. Législateurs, achevez votre ouvrage. De glorieux travaux ne vous seront jamais pénibles. La France reconnoissante vous jure, de tous ses points, un attachement inviolable. Le vaisseau de la République est dans vos mains. Votre vigilance l’a fait résister au plus violent orage. Vos sages lumières le conduiront au port de la félicité. Continuez, législateurs ! Pères de la patrie, l’œil du peuple est ouvert. Le courage est dans la Convention. Déjouez, annulez les complots des pervers, terrassez les ennemis de la liberté et de l’égalité. Le danger fuit à l’aspect de la prudence et de la force. Vos succès sont assurés. Le peuple français vous environne, et son cri de ralliement général est celui de : vive la République ! Vive la Convention ! Bénard (présid. de la sté popul.) (1). a " [La sté popul. de la comm. de Bacqueville, à la Conv.; Bacqueville, 16 therm. 7/7(2). Citoyens représentants, La société populaire des républicains et francs sans-culotte[s] de la commune de Bacqueville, département de l’Eure, manque d’expression pour peindre la profonde indignation et les sentiments d’horreur dont elle a été pénétrée au récit de la conjuration des Cromvel, des Catilina, et de tous les monstres qui voulaient annéantir le peuple et la liberté par le massacre de la représentation nationale. Si la nouvelle de leur destruction n’eût pas été presqu’aussi prompte que celle de leurs forfaits, nous voilions tout auprès de la Convention pour la couvrir de nos cœurs et de nos personnes, et pour lui faire le sacrifice de la dernière goutte de notre sang. Ils n’existent donc plus, ces scélérats qui, en prêchant les vertus républicaines, préparaient, dans la noirceur de leurs complots, un sytème d’intrigue, de proscription et de carnage. Le génie bienfaisant de la liberté les a terrassés, et les destinées de la France sont assurées à jamais. Il doit rester cependant des factions de conjuration à découvrir et à punir, car Catilina avoit des agents dans une grande partie de la République. Son nom, voué à l’exécration de la postérité la plus reculée, étoit invoqué pour comprimer la liberté et pour dessécher la morale républicaine. Le traître ! D’une main, il (1) Sur un feuillet, joint à l’adresse, on lit, de la main du scripteur : « Vous avés reçu de notre commune les vœux de nos concitoyens par une adresse qui vous a été adressée le 13 du présent. Le décadi permet au cultivateur de saisir le tems de la liberté, du repos de la moisson pour venir exprimé leurs vœux de vive voix ». (2) C 315, pl. 1262, p. 28. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 281 semblait présenter le bonheur. De l’autre, il aiguissoit les poignards du crime et cherchoit à annéantir par le désespoir l’édifice impérissable de la liberté. Ainsy, tandis que nous, simples habitants des campagnes, fournissions des deffenseurs à la patrie, préparions les moissons qui doivent porter l’abondance dans la République, et forgions les foudres qui doivent exterminer les tirants, un lâche et féroce triumvir offroit, pour toute récompense, à nos sueurs, à nos peines, à notre dévouement, l’esclavage et la mort. Que cette conjuration infâme soit la dernière atteinte portée à la liberté ! Continuez, législateurs vertueux, de déployer votre énergie dans la recherche et dans la punition de l’intrigue et de l’ambition, car ce sont les principaux fléaux d’un Etat républicain. Rendez à la justice et aux mœurs la pureté que les tyrants voulaient altérer. Ils entretenoient une armée d’espions et de lâches dénonciateurs. Ils désignaient eux-mêmes et conduisoient aux supplices les victimes innocentes de leur fureur. Consolez l’homme probe et les patriotes vertueux par la certitude qu’ils trouveront dans l’azile de la justice un appui contre l’oppression, contre la haine effrénée des méchants et contre les vexations arbitraires. L’amour de tous les Français vous offre une récompense bien digne de vos glorieux travaux. Duannay (secrét.), Lérin, Lesserre (secrét.), Grindet (présid.) b" [La sté popul., montagnarde et agricolle, séante à Mont-Val-l’Union (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Citoyens, Déjouer les complots au dedans, foudroyer et terrasser nos ennemis au dehors, préparer la liberté de l’univers par de nouveaux triomphes, voilà les effets de votre énergie, tels sont les fruits de vos pénibles travaux. Mais ce n’étoit pas assez pour vos cœurs vertueux et républicains. Tandis que, d’un côté, vous écrasés la tirannie et ses vils satellites, de l’autre, vous tendes une main secourable à l’indigence et consolez l’humanité. Le décret rendu en faveur des agriculteurs indigents met le comble à votre gloire et à notre bonheur. Nos bouches ne sont pas éloquentes, mais nos cœurs sont sensibles et reconnoissants. Désormais, pour prix de soixante années de travaux pénibles, la vieillesse n’aura plus à rougir de son existence, les secours iront la chercher dans sa chaumière, les honneurs qui lui ont toujours été dus et jamais rendus allégeront les maux dont elle est inséparable. Continuez, citoyens, de travailler à faire triompher la liberté et l’égalité; restez ferme à votre poste; votre courage fait pâlir les tirans et leurs exécrables satellittes. Quand à nous, qui voudrions vous faire un rempart de notre corps, nous allons redoubler d’activité pour assurer les (1) Ci-devant Néville, Seine-Inférieure. (2) C 315, pl. 1262, p. 24. Mentionné par B in, 29 therm. (2e suppl1). subsistances de la République et lui en préparer de nouvelles. Nous n’avons qu’un vœu, qu’un cri... Vive la République ! Vive la Montagne ! Bourienne (présid.), Havas (secrét.). c" [La sté popul. de Libreval{ 1), à la Conv.; s.d.] (2). Citoyens représentans, Vous avés mis à jamais la justice à l’ordre du jour, et nos armées, inspirées par vous, y mettent constamment la victoire. La France libre et majestueuse verra dans peu ramper devant elle ces rois audacieux qui, dans leurs projets gigantesques, avaient osé lui préparer des fers. Victimes de leur témérité, desjà la frayeur les a saisis. Ils pâlissent; ils fuient; leurs trônes s’ébranlent, et le glaive vengeur est sur leurs têtes. Bientôt ces monstres odieux n’existeront plus. Bientôt la République triomphante, reconnue, honorée, chérie de tous les peuples, portera partout la liberté et le bonheur. Grâces vous soient rendues, sages législateurs ! C’est à votre génie, c’est à votre courage, c’est à votre énergie, c’est enfin à l’honneur français, que vous savés si bien enflam[m]er et dirriger, que nous devons la bravoure étonnante de nos légions et la gloire immortelle de leurs exploits. Nos cœurs reconnaissants vous réitèrent les témoignages sincères de leur ardent amour, et nos voix font retentir au loin les cris satisfai-sans de gloire à la Convention nationale, honneur aux armées et vive la République ! S. et F. ! Les membres composant le comité de correspondance : Gosset, Fouques (présid.), Gaulmier, THEVENARD, GUERIN. d " [La sté popul. du canton de la Montagne de Georges, séante à Charbuy(3) aux c ™ membres de la Conv.; Charbuy, 15 therm. II] { 4). Législateurs, A la connoissance des dangers que vous avés courufs] et qui entraînoient la ruine de la République, nous avons frémi d’horreur, mais la liberté ou la mort est la devise des vrais républicains; le trône est annéanti, et, sur ses débris, s’est élevéfe] la République une et indivisible, sans épargner les factions qui veulent faire renaître la tirannie. Vous, dignes représentants, continués cette surveillance si nécessaire au bien public. Nous ne pouvons trop nous féliciter de l’existance d’une législatture qui, malgré les entraves, est si fidèle aux droits du peuple, et qui a déployé avec autant de courage que d’énergie la grandeur du génie républicain dans tous les dangers qu’a couru[ s] la République. (1) Ci-devant Saint-Amand, Cher. (2�) C 315, pl. 1262, p. 25. Mentionné par Bin, 29 therm. (2e suppl1)- (3) Yonne. (4) C 315, pl. 1262, p. 41, 42. Mentionné par B‘n, 29 therm. (2e suppl1).