SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 525 éclatante qui vient d’être exercée servir d’exemple à tous les ennemis de la liberté et les faire rentrer dans le néant. Nous jurons de rester toujours inviolablement attachés à l’unité et à l’indivisibilité de la République, et à la représentation nationale. Fait en séance publique, le 20 thermidor, 2e année de l’ère républicaine. Desjardin (off. mun .), Thierry Petit, Doliynon ( off . mun.), Delarbre, Leduc (off. mun), Claude Deulle, C. Manceau (off. mun), Cochon Hou-pillion (maire), N. Durgoy, F. Docé (agent nat), E. Mounx (off. mun), Servieux (secrét.-greffier). e" [Les administrateurs du distr. de Valence (1), à la Conv.; Valence, 18 therm. II] (2) Citoyens Représentans, Vous avés abbatu, vous avés terrassé un nouveau tyran : grâces immortelles vous soient rendues ! Tremblés, audacieux qui conservés encore dans votre âme l’odieux dessein d’asservir un peuple libre ! Vos projets seront toujours dévoilés, votre infamie et le supplice en seront seuls le dernier résultat. La Convention nationale a l’œil ouvert sur toutes vos démarches : aucun coupable n’échappera à ses recherches et n’arrêtera l’effet de sa justice. Le plus scélérat de tous les mortels, celui qui avoit renchéri sur la barbarie de Capet, sur l’astuce et la scélératesse de ses affidés, sur la perfidie des Brissotins et des Girondins, sur les crimes des Danton et des Hébert, celui dont la noirceur à effacé celle de tous les conspirateurs qui l’avoient devancé, a enfin fini par le plus juste supplice une existence consacrée au crime. Infâme Robespierre ! Masque de vertu et de probité, ensemble de tous les vices, opprobre de l’humanité, quel supplice aurait pu égaler tes forfaits, si tu avais existé chés un peuple inhumain ? Les tourmens d’Ixion sur la roue infernale auroient été trop doux pour toi. Fourbe effronté, monstre incomparable ! Tu vivois dans tous les cœurs par ton hypocrite vertu; tu n’y vivras désormais que par l’horreur et l’infamie qui te sont réservées. Et vous, vrais soutiens de la liberté, créateurs de la République, héros de probité, de justice et de courage, hommes vrais, hommes moraux, dignes représentans du premier peuple de l’univers, continués votre glorieuse carrière, restés à votre poste tant qu’il restera des tyrans à frapper et de [s] traîtres à punir. Votre vie sera immortelle. Des assassins attaqueront vos jours; ils en éteindront peut-être la durée, mais si le génie de la liberté ne peut vous arracher à une destinée aussi affreuse, celui de la recon-noissance consacrera l’heureuse mémoire de votre existence dans les fastes de tous les peuples, amis de l’égalité; et les Français, (1) Lot-et-Garonne. (2) C 313, pl. 1249, p. 41. Mentionné par 5"!, 1er fruct. (1er suppl1). heureux par vous, sauront mourir pour vous défendre, ou ne vivront que pour vous honorer et vous venger. L’administration du district de Valence donnera toujours l’exemple de ce devoir. Elle n’a eu jusqu’à présent, elle n’aura jamais d’autre ra-liement que la Convention nationale. Nous avons pleuré de joie et de crainte au récit de votre situation. Votre courage a soutenu nos espérances. En calculant votre danger, nous avions déjà présagé votre triomphe. Nous chantons vos victoires et nous applaudissons à votre constance et à votre énergie, en redoublant d’ardeur et de zèle pour assurer l’exécution des loix que vous ne cessés de faire pour le bonheur de la République. Garric, Ginnole (présid), Tousoux, Corneille, Ph. Palazot, Rigal, Falquez, Habico Delpey, Dupraz, Calusse, Vacquié (agent nat). f" [L’administration du distr. du Puy( 1), à la Conv.; s.d.] (2) Citoyens représentans, C’est à l’époque du nouveau jour qui luit pour le bonheur et la liberté du peuple français, que les administrateurs et l’agent national du directoire du district du Puy, département de la Haute-Loire, s’empressent de vous féliciter sur les mesures sages et vigoureuses par laquelle (sic) vous avez encore une fois sauvé la patrie, et déjoué les complots des modernes Cromvels, qui, sous l’apas de la liberté, nous préparaint des chaînes. Ces tygres altérés du sang des patriotes, secondés dans leurs trames horribles par des magistrats perfides, espéroient égarer le peuple et le porter à méconnoître la Convention, que dis-je, le porter même à la dissoudre et à l’assassiner. Mais qu’ils se sont trompés dans leurs calculs infâmes ! Les citoyens de Paris, fidels à la République, fidels à leur serment, ont écoutés la voix de leurs représentans, leur ont fait un rampart de leurs corps, et ont livrés à la hache nationale ces odieux triumvirs. O, traîtres Robespierre, Couton, Saint-Just, et vous tous, leurs infâmes adhérans, vos forfaits surpassent en nombre de cheveux de vos têtes, et la mort que vous venez de subir n’est pas capable de les expier, ni de nous venger. Vos noms et votre mémoire sont voués pour jamais à l’exécration, et nos derniers neveux vous donneront pour exemple de la scélératesse la plus innouie. Nous jurons, citoyens législateurs, haine et guerre aux traîtres et aux conspirateurs de tout genre; nous jurons de ne reconnoître d’autres autorités et d’autre point de raliement que la Convention, de ne nous laisser jamais endormir par la réputation d’un individu, et de ne voir que la liberté et la loi; nous jurons enfin amitié, fraternité, reconnaissance éternelle aux braves (1) Haute-Loire. (2) C 313, pl. 1249, p. 39. Mentionné par 0n, 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur (réimpr.), XXI, 479; J. Sablier, n° 1495. SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 525 éclatante qui vient d’être exercée servir d’exemple à tous les ennemis de la liberté et les faire rentrer dans le néant. Nous jurons de rester toujours inviolablement attachés à l’unité et à l’indivisibilité de la République, et à la représentation nationale. Fait en séance publique, le 20 thermidor, 2e année de l’ère républicaine. Desjardin (off. mun .), Thierry Petit, Doliynon ( off . mun.), Delarbre, Leduc (off. mun), Claude Deulle, C. Manceau (off. mun), Cochon Hou-pillion (maire), N. Durgoy, F. Docé (agent nat), E. Mounx (off. mun), Servieux (secrét.-greffier). e" [Les administrateurs du distr. de Valence (1), à la Conv.; Valence, 18 therm. II] (2) Citoyens Représentans, Vous avés abbatu, vous avés terrassé un nouveau tyran : grâces immortelles vous soient rendues ! Tremblés, audacieux qui conservés encore dans votre âme l’odieux dessein d’asservir un peuple libre ! Vos projets seront toujours dévoilés, votre infamie et le supplice en seront seuls le dernier résultat. La Convention nationale a l’œil ouvert sur toutes vos démarches : aucun coupable n’échappera à ses recherches et n’arrêtera l’effet de sa justice. Le plus scélérat de tous les mortels, celui qui avoit renchéri sur la barbarie de Capet, sur l’astuce et la scélératesse de ses affidés, sur la perfidie des Brissotins et des Girondins, sur les crimes des Danton et des Hébert, celui dont la noirceur à effacé celle de tous les conspirateurs qui l’avoient devancé, a enfin fini par le plus juste supplice une existence consacrée au crime. Infâme Robespierre ! Masque de vertu et de probité, ensemble de tous les vices, opprobre de l’humanité, quel supplice aurait pu égaler tes forfaits, si tu avais existé chés un peuple inhumain ? Les tourmens d’Ixion sur la roue infernale auroient été trop doux pour toi. Fourbe effronté, monstre incomparable ! Tu vivois dans tous les cœurs par ton hypocrite vertu; tu n’y vivras désormais que par l’horreur et l’infamie qui te sont réservées. Et vous, vrais soutiens de la liberté, créateurs de la République, héros de probité, de justice et de courage, hommes vrais, hommes moraux, dignes représentans du premier peuple de l’univers, continués votre glorieuse carrière, restés à votre poste tant qu’il restera des tyrans à frapper et de [s] traîtres à punir. Votre vie sera immortelle. Des assassins attaqueront vos jours; ils en éteindront peut-être la durée, mais si le génie de la liberté ne peut vous arracher à une destinée aussi affreuse, celui de la recon-noissance consacrera l’heureuse mémoire de votre existence dans les fastes de tous les peuples, amis de l’égalité; et les Français, (1) Lot-et-Garonne. (2) C 313, pl. 1249, p. 41. Mentionné par 5"!, 1er fruct. (1er suppl1). heureux par vous, sauront mourir pour vous défendre, ou ne vivront que pour vous honorer et vous venger. L’administration du district de Valence donnera toujours l’exemple de ce devoir. Elle n’a eu jusqu’à présent, elle n’aura jamais d’autre ra-liement que la Convention nationale. Nous avons pleuré de joie et de crainte au récit de votre situation. Votre courage a soutenu nos espérances. En calculant votre danger, nous avions déjà présagé votre triomphe. Nous chantons vos victoires et nous applaudissons à votre constance et à votre énergie, en redoublant d’ardeur et de zèle pour assurer l’exécution des loix que vous ne cessés de faire pour le bonheur de la République. Garric, Ginnole (présid), Tousoux, Corneille, Ph. Palazot, Rigal, Falquez, Habico Delpey, Dupraz, Calusse, Vacquié (agent nat). f" [L’administration du distr. du Puy( 1), à la Conv.; s.d.] (2) Citoyens représentans, C’est à l’époque du nouveau jour qui luit pour le bonheur et la liberté du peuple français, que les administrateurs et l’agent national du directoire du district du Puy, département de la Haute-Loire, s’empressent de vous féliciter sur les mesures sages et vigoureuses par laquelle (sic) vous avez encore une fois sauvé la patrie, et déjoué les complots des modernes Cromvels, qui, sous l’apas de la liberté, nous préparaint des chaînes. Ces tygres altérés du sang des patriotes, secondés dans leurs trames horribles par des magistrats perfides, espéroient égarer le peuple et le porter à méconnoître la Convention, que dis-je, le porter même à la dissoudre et à l’assassiner. Mais qu’ils se sont trompés dans leurs calculs infâmes ! Les citoyens de Paris, fidels à la République, fidels à leur serment, ont écoutés la voix de leurs représentans, leur ont fait un rampart de leurs corps, et ont livrés à la hache nationale ces odieux triumvirs. O, traîtres Robespierre, Couton, Saint-Just, et vous tous, leurs infâmes adhérans, vos forfaits surpassent en nombre de cheveux de vos têtes, et la mort que vous venez de subir n’est pas capable de les expier, ni de nous venger. Vos noms et votre mémoire sont voués pour jamais à l’exécration, et nos derniers neveux vous donneront pour exemple de la scélératesse la plus innouie. Nous jurons, citoyens législateurs, haine et guerre aux traîtres et aux conspirateurs de tout genre; nous jurons de ne reconnoître d’autres autorités et d’autre point de raliement que la Convention, de ne nous laisser jamais endormir par la réputation d’un individu, et de ne voir que la liberté et la loi; nous jurons enfin amitié, fraternité, reconnaissance éternelle aux braves (1) Haute-Loire. (2) C 313, pl. 1249, p. 39. Mentionné par 0n, 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur (réimpr.), XXI, 479; J. Sablier, n° 1495. 526 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Parisiens qui deffendent avec tant de constance et de zèle, et la liberté et ses fondateurs. Ha ! Que nous nous estimerions heureux, si, comme eux, nous eussions pu vous faire un rempart de nos corps ! Vos décrets immortels, intrépides représentai, transmetront à la postérité la plus reculée, et nos dangers et votre courage : puisse à jamais notre soumission aux loix, notre zèle infatigable à nous acquitter de nos devoirs prouver à nos concitoyens la ferme résolution où nous sommes de coopérer avec vous à l’anéantissement de toutes les conspirations, et de mourir à notre poste. Vive la République, vive la Convention ! Montellier ( administrateur ), Portal ( administrateur •), Lachermy ( administrateur ), J.M. Lio-QUÉ {agent, nat). g" [Les membres composant le tribunal criminel du départ ‘ de la Haute-Loire, séant au Puy, à la Conv.; s.d.] (1) Citoyens représentans, Annéantir le despotisme, délivrer votre patrie de l’esclavage et de la tyrannie, fonder son bonheur sur une constitution sage, qui ne reconnaisse d’autres bazes que la liberté et l’égalité, purger son sol libre de ces êtres malveillans qui ne se couvrent du manteau du patriotisme que pour relever ses chaînes; détruire, en un mot, tous les scélérats et les traîtres, telles sont les grandes obligations que vous avez contracté envers le peuple françois en acceptant sa confiance. Tel est aussi le but de vos travaux glorieux et de vos veilles. A peine avés-vous découvert une conspiration et fait punir les traîtres, qu’il s’en forme une autre. A peine commancés-vous à goûter le plaisir d’avoir évité un écueil, qu’il s’élève un nouvel orage sur votre patrie. Nous n’ignorons pas, représentans, les dangers que vous avés à courir, les entraves réitérées que font naître sous vos pas les agens secrets de la tyrannie. Mais plus vous éprouverés de résistance, plus glorieux seront vos travaux, et plus grands seront vos droits à notre reconnoissance. Vive la République ! Infâmes Robespierre, Couthon, Saint-Just, et autres complices qui avés trahi notre confiance, vous avés reçu le prix de vos forfaits. Nous vouons votre mémoire à l’exécration. Vive la République ! Vils factieux, scélérats conspirateurs dévorés par l’ambition de régner sur un peuple libre, voyés ce que peut, en un moment, la force de l’amour de la liberté; apprenés que la surveillance d’un peuple immense qui veut être libre est infatiguable, et qu’elle déjouera tous vos projets liberticides. Sachés que le glaive de la justice nationale est constament suspendu sur vos tettes coupables, et apprenés enfin que rien (1) C 313, pl. 1249, p. 40. Mentionné par Bn, 1er fruct. (1er suppl1). ne peut résister au génie de la liberté qui veut planer librement sur notre horizon. Citoyens représentans, nous vous offrons notre reconnoissance sans borne sur votre énergie révolutionnaire. L’exercice que nous faisons et fairons des pouvoirs que vous nous avés confié, en ne laissant échapper au glaive de la loi aucun de nos ennemis, doit vous assurer de notre attachement inébranlable à vos principes républicains et révolutionnaires. Nous vous jurons, citoyens représentans, de ne reconnoître que la Convention nationale qui sera toujours notre centre commun, et de concourrir, de toutes nos forces, au maintien et à l’exécution de ses lois, comme le seul et unique moyen de faire triompher la liberté et l’égalité. Vive la République ! J. J. Chevalier ( présid .), Mombuier, Boudinhon ( accusateur public), Mathiez, Jourcraud (se-crét.-greffier). h" [Le c. de surveillance de Rethel-sur-Aisne { 1), à la Conv.; Rethel, 1 7 therm. II] (2) Citoyens représentans, Des traîtres siégeoient encore parmi vous. Votre énergie vient de les démasquer, et déjà la hache nationale a fait justice des plus coupables. Les scélérats ! Ils vouloient assassiner la liberté ! Le sang des montagnards, le sang des patriotes devoit étancher la soif de leur parricide ambition. Leur trame criminelle est découverte, et le nouveau Catilina Robespierre n’est plus. Qu’ils tremblent, les complices de cette horrible conspiration ! Le peuple françois est debout; il poursuivra le crime en quelque lieu qu’il se cache. Grâces immortelles vous soient rendues, législateurs. Votre sagesse et votre courage sont dignes de vous et de vos commettans. Restez à votre poste : c’est sur vous, c’est sur la Convention, notre unique boussole, que reposent les bases de notre bonheur, de celui du monde entier. La patrie est sauvée. Périssent à jamais les traîtres, les ambitieux ! Vive la Convention ! Vive la montagne ! Vive la République ! Martinet Sausset, Noël Dupriez, Herbin (secret.), Guibart, Colinet aîné, Baquet, Grapay, Martinet Mattieu, Landragin, Ladame [et une signature illisible]. [Les administrateurs du départ 1 du Morbihan, à la Conv.; Vannes, 15 therm. Il] (3) (1) Ardennes. (2) C 313, pl. 1249, p. 37. Mentionné par B"1, 1er fruct. (1er suppl1); J. Sablier, n° 1495. (3) C 313, pl. 1249, p. 38. Mentionné par Bn, 1er fruct. (1er suppl1).