SÉANCE DU 29 BRUMAIRE AN III (19 NOVEMBRE 1794) - N° 1 383 oblique des feroces triomvirs, ils ne sont plus, ils ont subi la peine due a leurs forfaits et la hache nationale est levée sur la tête des malheureux qui oseroient professer et pratiquer leur infâme doctrine. Déjà par l’energie, par la sagesse de la Convention, le terrorisme fait place a la justice, la fraude est remplacée par la probité et l’innocence ne redoute plus la calomnie déjà se forment des ecoles républicaines et des ecoles sçavantes vont s’elever; les artistes, les sçavans sortent de leurs cachots; les beaux arts s’em-belissent et les sciences, et la philosophie qui ont été la cause de notre révolution, vont propager leur lumière bienfaisante sur notre hori-son et en nous faisant connoître les droits sacrés de l’homme elles rendront cette sublime révolution inébranlable, comme l’Être suprême duquel elle a tiré son origine. Privas le décadi dixième brumaire troisième année de la Republique française, une et indivisible. Suivent 58 signatures. y [Le tribunal civil du district de Tarbes à la Convention nationale, s. d.] (29) Citoyens Representans. Une immoralité profonde dévouée sous le masque de la liberté et du patriotisme, à la propagation de la tyrannie, une imoralité audacieuse et desorganisatrice vouloit vous faire descendre et habiter dans la région impure où elle respire : elle osoit insolement se prometre de vous rendre complice de nouveaux forfaits qu’elle méditoit encore ; mais semblable au vol rapide et majesteux de l’aigle fier et indépendant qui se tient éloigné des régions basses, fangeuses et mephitisées, votre essor sublime avoit déçu d’avance son fol espoir; vous avés plané dans la région supérieure où l’on respire l’air pur et salutaire de la justice et de la vertu; et vous avés voulu élever tous les français jusqu’à vous ; c’est à cette hauteur que l’on commande au crime et que l’on tient la foudre pour l’écraser. La nature a établi la justice et la vertu pour être les souverains du monde. Le scélérat et l’intriguant ont pâli de honte et de desespoir en lisant votre adresse aux français du 18e vendémiaire. L’homme de bien, l’homme probe et vertueux qui est essentielement le seul véritable ami du peuple, la couverte de ses bénédictions, et l’a arrosée de larmes de confiance et de joye ; et ces bénédictions et ces larmes valent bien mieux sans doute que l’homage coupable de ces etre dépravés, de ces patriotes hypocrites qui vomissant dans leurs discours les laves des passions au nom sacré de la liberté et de l’égalité tenoient dans leurs mains des coupes de sang qu’ils présentoient sans cesse au peuple. (29) C 324, pl. 1400, p. 19. Oui, citoyens Représentans, par cette nouvelle proclamation solemnelle des principes essentiels et imprescriptibles de la moralité publique, sur lesquels reposera désormais d’une maniéré invariable l’action du gouvernement, vous avés signalé le terme de la Révolution et accéléré l’epoque de la prospérité et de la félicité qui doivent en etre la suite car vous avés décuplé par l’amour et la confiance, les forces nationales; Porté le dernier coup aux ennemis du dedans et sonné la dernière heure des coalitions étrangères ; vous avés acquis des nouveaux droits impérissables à la vénération publique. On ne fut ni grand ni immortel pour avoir son nom gravé sur le marbre, l’airain, et le bronze ; car le même burin y a tracé les noms du crime et de la vertu; mais on est grand, on devient immortel par la reconnoissance des peuples qui ne consacra que la mémoire de l’homme vertueux, des amis et des bienfaiteurs de l’humanité. Les membres composant le tribunal civil du district de Tarbes. Carmouse, président, Casteran, Meren, Lapere, juges, Castran, commissaire national, ComÉS, secrétaire. z [La société régénérée d’Aignay à la Convention nationale, le 11 brumaire an III] (30) Liberté, Égalité. Représentans du peuple, Les grandes vérités que vous avez dévelopés dans vôtre adresse du dix huit vendémiaire au Peuple français, et les sages et utiles leçons que vous lui donnez pour amener la République à son dernier point de gloire et de prospérité et au bonheur de jouir paisiblement des avantages de la liberté et de l’égalité, qui ont été l’objet de ses travaux révolutionnaires, et qui en doivent être la récompense, ont pénétré nos coeurs d’autant d’admiration que de reconnoissance? Vos lumineux et sages principes y seront toujours gravé profondément. Nous ne craignons plus les despotes etrangers; ils ne sont pour nous que des squelettes décharnés, que le souffle d’un seul Républicain doit faire tomber en poudres! Mais nous avons encore dans l’intérieur ces vieux partisans de l’ancienne tyrannie, qui s’affublent d’une fausse popularité, le coeur pourri d’aristocratie ; engraissés aux dépens de la fortune publique; cherchent à corrompre l’esprit de ce bon peuple, calomnient insolemment les plus fermes déffenseurs de ses droits, les bons et fidèles ouvriers de la révolution! et osent menacer leurs liberté, établissant par leurs sis-tèmes de terreur, une domination astucieuse et perfide, qui nous inspireroient de la crainte si des Républicains pouvoient en éprouver? (30) C 326, pl. 1422, p. 12. Bull., 30 brum. institut (îHistoira _ solution Française