338 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE nos vues, où toute la République nous donne des marques si peu équivoques de son dévouement, nous avons cru devoir ainsi qu’eux, vous manifester nos sentimens. Malheureusement nos ressources n’y répondent pas. Nous n’avons pas cru, nous vous l’avouons, pouvoir donner à la République une marque plus certaine de notre amour pour elle, qu’en équipant un cavalier pour sa déffense, mais le peu de moyens de notre contrée ne nous a fourni que la somme de 700 liv. , mais cette somme ne suffit pas pour l’objet auquel nous la destinions. Nous vous l’envoyons ci-joint, en vous priant d’en disposer pour combattre les ennemis de notre patrie, auxquels nous avons juré, ainsi qu’à leurs tyrans, une haine éternelle. » WlLHEM (présid.) [et 2 signatures illisibles]. 19 Un autre membre [DELBREL] fait part à la Convention nationale de l’acte de bienfaisance du citoyen Girard, jeune homme sans fortune, qui, ayant obtenu une place de receveur des domaines, est parvenu, par une stricte économie, à se former, de son modique traitement, un superflu qu’il emploie à nourrir, entretenir et élever un jeune enfant de 7 ans, nommé Jean-Jacques, qu’il a retiré de l’hôpital-géné-ral de Montpellier : ce qui est justifié par l’attestation des administrateurs de cet hospice, déposée sur le bureau. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Applaudi] [S.l.n.d.]{ 2). Le citoyen girard de montpellier, jeune homme sans fortune et célibataire, fut trouvé digne par les Représentants du peuple d’occuper une place de Receveur des domaines à montpellier. il était accoutumé à vivre dans la médiocrité, son traitement, quoique peu considérable, excédait ses besoins; voici l’usage qu’il a fait de son superflu il y avait dans l’hôpital général de montpellier un jeune enfant naturel, âgé de 7 ans, appelé jean jaques, girard demanda que cet enfant luy fut confié, se chargea de le nourrir, entretenir et élever en bon père, de le regarder et traiter comme son propre fils. L’enfant fut remis à girard, voici les [mot illisible]. ce sont toujours Les citoyens sans fortune qui donnent aux riches égoïstes l’exemple de la bienfai-sance[.] comme vous cherchez à faire germer toutes les vertus, je pense que vous voudrés donner à l’acte de bienfaisance du citoyen girard la publicité qu’il mérite; j’en demande mention honorable et l’insertion au Bultin. DELBREL. (1) P.V., XLII, 40. Rép., n° 2 1 3 . (2) C 314, pl. 1253, p. 43 et 44. [Déclaration de Girard à l'Admin' 1,1 de l’hôpital Gnl de Montpellier] Je prie les membres composant l’administration de l’hôpital général de consigner sur leurs Registres et m’en délivrer extrait de l’offre que je faits de nourrir à ma table et entretenir en bon père de famille le jeune enfant nommé Jean jaques, âgé d’environ 7 ans, me chargeant de lui comme si c’étoit mon propre fils, en mémoire du célèbre Sans-culotte Jean Jacques Rousseau ; jaloux de suivre son exemple, je promets à l’administration, de l’élever en vray Républicain Montagnard, m’obligeant d’hors et déjà envers elle et principalement envers la République de tout ce que de droit. à Montpellier le 3e Germ. IL Le Conservateur des hipothèques et Receveur des Domaines-Nationaux Girard. [Extrait du Registre des Délibérations de l’hôpital gal de montpellier Du 10 Germ. II.] Sur la proposition, faite par le Citoyen Girmain, il a été délibéré de remettre le nommé jeanjacque enfant naturel, baptisé à la ci devant paroisse notre dame detables, le 10 août 1786, au Citoyen Girard, Receveur des Domaines nationaux, qui se charge de le nourrir et entretenir d’après sa déclaration qu’il a remise sur le bureau (l). 50 Un membre [COCHON], au nom des comités de salut public, des finances, de l’examen des marchés et de la guerre, fait un rapport sur la solde des troupes (2) : COCHON : Citoyens, il n’est aucun de vous qui n’ait reconnu depuis longtemps la nécessité de refondre toutes les lois relatives au mode de payement des troupes de la République, et de fixer, sur un mode simple et uniforme, les bases de la comptabilité. Souvent vous avez gémi du désordre qui règne dans cette partie, et vous avez été alarmés des dilapidations et des dépenses vraiment effrayantes qui en ont été la suite. Les événements, la plupart du temps imprévus, d’une guerre qui n’a point d’exemple dans l’histoire, ont nécessité, dans plusieurs occasions, des mesures partielles et circonstantielles, souvent contradictoires entre elles, qui ont entraîné une incohérence et unë fluctuation continuelle dans les lois relatives à la solde des militaires; et cet état de choses devait nécessairement produire une multitude d’abus très-préjudiciables aux intérêts de la république. La nation entière s’est armée pour la défense de sa liberté; de nouveaux corps se sont formés de toutes parts, sans ordre, sans mode d’organisation; des chefs avides en ont fait un objet de spéculation; un (l) Collationné par Thomas (secret.). Vu par nous ad-minls du Distr. de Montpellier le 13 mess. II signé Roque-plane, Thomas, Brancat (agent nat.), autre Thomas (secrét. g"1). (2) P.V., XLII, 40. 338 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE nos vues, où toute la République nous donne des marques si peu équivoques de son dévouement, nous avons cru devoir ainsi qu’eux, vous manifester nos sentimens. Malheureusement nos ressources n’y répondent pas. Nous n’avons pas cru, nous vous l’avouons, pouvoir donner à la République une marque plus certaine de notre amour pour elle, qu’en équipant un cavalier pour sa déffense, mais le peu de moyens de notre contrée ne nous a fourni que la somme de 700 liv. , mais cette somme ne suffit pas pour l’objet auquel nous la destinions. Nous vous l’envoyons ci-joint, en vous priant d’en disposer pour combattre les ennemis de notre patrie, auxquels nous avons juré, ainsi qu’à leurs tyrans, une haine éternelle. » WlLHEM (présid.) [et 2 signatures illisibles]. 19 Un autre membre [DELBREL] fait part à la Convention nationale de l’acte de bienfaisance du citoyen Girard, jeune homme sans fortune, qui, ayant obtenu une place de receveur des domaines, est parvenu, par une stricte économie, à se former, de son modique traitement, un superflu qu’il emploie à nourrir, entretenir et élever un jeune enfant de 7 ans, nommé Jean-Jacques, qu’il a retiré de l’hôpital-géné-ral de Montpellier : ce qui est justifié par l’attestation des administrateurs de cet hospice, déposée sur le bureau. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Applaudi] [S.l.n.d.]{ 2). Le citoyen girard de montpellier, jeune homme sans fortune et célibataire, fut trouvé digne par les Représentants du peuple d’occuper une place de Receveur des domaines à montpellier. il était accoutumé à vivre dans la médiocrité, son traitement, quoique peu considérable, excédait ses besoins; voici l’usage qu’il a fait de son superflu il y avait dans l’hôpital général de montpellier un jeune enfant naturel, âgé de 7 ans, appelé jean jaques, girard demanda que cet enfant luy fut confié, se chargea de le nourrir, entretenir et élever en bon père, de le regarder et traiter comme son propre fils. L’enfant fut remis à girard, voici les [mot illisible]. ce sont toujours Les citoyens sans fortune qui donnent aux riches égoïstes l’exemple de la bienfai-sance[.] comme vous cherchez à faire germer toutes les vertus, je pense que vous voudrés donner à l’acte de bienfaisance du citoyen girard la publicité qu’il mérite; j’en demande mention honorable et l’insertion au Bultin. DELBREL. (1) P.V., XLII, 40. Rép., n° 2 1 3 . (2) C 314, pl. 1253, p. 43 et 44. [Déclaration de Girard à l'Admin' 1,1 de l’hôpital Gnl de Montpellier] Je prie les membres composant l’administration de l’hôpital général de consigner sur leurs Registres et m’en délivrer extrait de l’offre que je faits de nourrir à ma table et entretenir en bon père de famille le jeune enfant nommé Jean jaques, âgé d’environ 7 ans, me chargeant de lui comme si c’étoit mon propre fils, en mémoire du célèbre Sans-culotte Jean Jacques Rousseau ; jaloux de suivre son exemple, je promets à l’administration, de l’élever en vray Républicain Montagnard, m’obligeant d’hors et déjà envers elle et principalement envers la République de tout ce que de droit. à Montpellier le 3e Germ. IL Le Conservateur des hipothèques et Receveur des Domaines-Nationaux Girard. [Extrait du Registre des Délibérations de l’hôpital gal de montpellier Du 10 Germ. II.] Sur la proposition, faite par le Citoyen Girmain, il a été délibéré de remettre le nommé jeanjacque enfant naturel, baptisé à la ci devant paroisse notre dame detables, le 10 août 1786, au Citoyen Girard, Receveur des Domaines nationaux, qui se charge de le nourrir et entretenir d’après sa déclaration qu’il a remise sur le bureau (l). 50 Un membre [COCHON], au nom des comités de salut public, des finances, de l’examen des marchés et de la guerre, fait un rapport sur la solde des troupes (2) : COCHON : Citoyens, il n’est aucun de vous qui n’ait reconnu depuis longtemps la nécessité de refondre toutes les lois relatives au mode de payement des troupes de la République, et de fixer, sur un mode simple et uniforme, les bases de la comptabilité. Souvent vous avez gémi du désordre qui règne dans cette partie, et vous avez été alarmés des dilapidations et des dépenses vraiment effrayantes qui en ont été la suite. Les événements, la plupart du temps imprévus, d’une guerre qui n’a point d’exemple dans l’histoire, ont nécessité, dans plusieurs occasions, des mesures partielles et circonstantielles, souvent contradictoires entre elles, qui ont entraîné une incohérence et unë fluctuation continuelle dans les lois relatives à la solde des militaires; et cet état de choses devait nécessairement produire une multitude d’abus très-préjudiciables aux intérêts de la république. La nation entière s’est armée pour la défense de sa liberté; de nouveaux corps se sont formés de toutes parts, sans ordre, sans mode d’organisation; des chefs avides en ont fait un objet de spéculation; un (l) Collationné par Thomas (secret.). Vu par nous ad-minls du Distr. de Montpellier le 13 mess. II signé Roque-plane, Thomas, Brancat (agent nat.), autre Thomas (secrét. g"1). (2) P.V., XLII, 40.