178 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE droits sacrés et imprescriptibles du peuple, pour détruire tous les abus, pour abolir tous les privilèges, pour éclairer la nation sur les dangers de la superstition dont elle a été jusqu’à ce moment la victime, et sur le caractère de ceux qui la prêchaient; enfin, elle est faite pour faire régner la liberté, l’égalité, la paix, la justice et la vertu. Une si belle révolution doit avoir beaucoup d’ennemis; elle doit compter au nombre de ses ennemis tous ceux qui, sous l’ancien régime, avaient ou pouvaient espérer de parvenir à une domination quelconque, tous ceux qui étaient de la caste, qui avait usurpé tous les hommes et tous les emplois dans toutes les branches du gouvernement, qui traitait les autres avec un mépris insultant et un despotisme qui outrageait la nature; elle doit compter au nombre de ses ennemis tous ceux que la fortune pouvait placer dans cette caste, et ces hommes fanatiques ou corrompus qui dans toutes les religions ne font parler l’Etre suprême que pour leur intérêt personnel. Mais cette révolution aurait encore plus d’ennemis, qu’elle les écraserait tous. Vos décrets, les mesures de sûreté que vous avez adoptées, le gouvernement révolutionnaire que vous avez établi, la surveillance active des comités de sûreté générale et de salut public, votre ardent amour pour le peuple et pour la liberté, la haine implacable que vous avez vouée aux tyrans, et qui est aujourd’hui gravée dans le cœur de tous les Français, enfin les bases solides et immuables sur lesquelles cette révolution est fondée, la feront sortir triomphante de toutes les factions. Quelle reconnaissance ne vous devons nous pas pour l’immortel décret qui met à l’ordre du jour, la probité, la justice et la vertu ! que diront maintenant nos ennemis extérieurs et intérieurs ! Les scélérats, ils accusaient la plus étonnante et la plus belle des révolutions qui aient été conçues, des désordres qu’ils fomentaient; ils prenaient prétexte de ces désordres, pour nous représenter aux peuples étrangers, comme une nation d’athées, comme une nation sans mœurs et sans vertu; ils voulaient faire détester notre révolution et nous interdire toute communication avec les autres peuples; mais voilà encore un coup leurs projets déjoués. Continuez, donnez à ce décret toute l’exécution qu’il doit avoir, et vous élèverez le peuple français au plus haut degré de gloire auquel un peuple puisse parvenir; l’Europe vous devra son bonheur, car les tyrans qui la tiennent asservie ont beau faire, ils ont beau se coaliser pour détruire notre liberté naissante, ils ont beau rassembler leurs esclaves; tous leurs efforts seront impuissants, ils dépeupleront leurs états, ruineront leurs peuples, le désordre se mettra dans leurs finances, l’esprit de vertige et d’erreur présidera à leurs conseils, et leur chutte les avertira trop tard, qu’ils se seraient comportés avec plus de prudence, s’ils avaient laissé le peuple français maître d’établir dans son pays, le gouvernement qu’il croyait le plus propre pour son bonheur. Restez, citoyens représentants, restez braves montagnards, à votre poste, non seulement jusqu’à la paix, mais jusqu’à ce que la constitution que vous avez décrétée sera solidement établie; il serait imprudent de confier à d’autres mains, l’ouvrage que vous avez commencé; les factions seraient encore à craindre, vous ne pouvez quitter le poste honnorable, mais périlleux que vous occupez avec tant de gloire, que lorsque la République bien établie, n’aura plus à craindre ni ennemis extérieurs, ni ennemis intérieurs. Où en serions nous si des fédéralistes, si des ambitieux, si des intrigants ou des hypocrites en patriotisme venaient vous remplacer ? Nous ne devons pas vous laisser ignorer que malgré la famine qui nous désole, l’esprit public est dans notre district, au niveau de la révolution, que les biens nationaux et ceux des émigrés s’y sont vendus et s’y vendent à un prix vraiment exhorbitant, qu’on y aime de bonne foi la République une et indivisible; que les citoyens de la première réquisition partent avec joie, et brûlent de se mesurer avec l’ennemi, que peu de communes peuvent se glorifier d’avoir autant de soldats dans les armées de la République, eu égard à la population, que la commune de Murat, que tous les citoyens y font avec plaisir, le serment de vivre libres ou de mourir, et qu’ils sont tous déterminés à l’accomplir. » Dubon (p résid.), Bertrand, Ceillard (1). 5 Celle d’Arvert, district de Marennes, adresse à la Convention nationale, le brevet d’une pension de 300 liv. que le citoyen Prion avoit obtenue du dernier tyran, et dont il fait hommage à la patrie, ainsi que de ses arrérages, et elle annonce que le citoyen Martot a également fait hommage de ses lettres de maîtrise de perruquier. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi aux comités des finances et de liquidation (2). 6 La société populaire d’Aunay, département de la Charente-Inférieure, après avoir retracé tous les crimes dont le cabinet de Saint-James s’est rendu coupable envers la République française, s’écrie que 200 mille républicains sont prêts à voler sur les bords de la Tamise, et qu’ils ont juré de faire reconnoître les droits de l’homme à tous les brigands couronnés, et d’immoler Pitt et ses infâmes satellites aux mânes de nos frères égorgés; elle termine par inviter la Convention nationale à rester à son poste jusqu’à ce qu’elle ait mis le comble à l’édifice de la raison et de la sagesse. Mention honorable et insertion au bulletin. Cette même société demande, par une autre adresse à la Convention, l’église des ci-devant Carmes pour y tenir ses séances. Renvoyé au comité de division (3). (1) C 303, pl. 1100, p. 26 (2) P.-V., XXXVI, 65. Btn, 10 flor. (2e suppl1). (3) P.-V., XXXVI, 65. Bin, 3 flor. Rien dans D IV bis. 178 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE droits sacrés et imprescriptibles du peuple, pour détruire tous les abus, pour abolir tous les privilèges, pour éclairer la nation sur les dangers de la superstition dont elle a été jusqu’à ce moment la victime, et sur le caractère de ceux qui la prêchaient; enfin, elle est faite pour faire régner la liberté, l’égalité, la paix, la justice et la vertu. Une si belle révolution doit avoir beaucoup d’ennemis; elle doit compter au nombre de ses ennemis tous ceux qui, sous l’ancien régime, avaient ou pouvaient espérer de parvenir à une domination quelconque, tous ceux qui étaient de la caste, qui avait usurpé tous les hommes et tous les emplois dans toutes les branches du gouvernement, qui traitait les autres avec un mépris insultant et un despotisme qui outrageait la nature; elle doit compter au nombre de ses ennemis tous ceux que la fortune pouvait placer dans cette caste, et ces hommes fanatiques ou corrompus qui dans toutes les religions ne font parler l’Etre suprême que pour leur intérêt personnel. Mais cette révolution aurait encore plus d’ennemis, qu’elle les écraserait tous. Vos décrets, les mesures de sûreté que vous avez adoptées, le gouvernement révolutionnaire que vous avez établi, la surveillance active des comités de sûreté générale et de salut public, votre ardent amour pour le peuple et pour la liberté, la haine implacable que vous avez vouée aux tyrans, et qui est aujourd’hui gravée dans le cœur de tous les Français, enfin les bases solides et immuables sur lesquelles cette révolution est fondée, la feront sortir triomphante de toutes les factions. Quelle reconnaissance ne vous devons nous pas pour l’immortel décret qui met à l’ordre du jour, la probité, la justice et la vertu ! que diront maintenant nos ennemis extérieurs et intérieurs ! Les scélérats, ils accusaient la plus étonnante et la plus belle des révolutions qui aient été conçues, des désordres qu’ils fomentaient; ils prenaient prétexte de ces désordres, pour nous représenter aux peuples étrangers, comme une nation d’athées, comme une nation sans mœurs et sans vertu; ils voulaient faire détester notre révolution et nous interdire toute communication avec les autres peuples; mais voilà encore un coup leurs projets déjoués. Continuez, donnez à ce décret toute l’exécution qu’il doit avoir, et vous élèverez le peuple français au plus haut degré de gloire auquel un peuple puisse parvenir; l’Europe vous devra son bonheur, car les tyrans qui la tiennent asservie ont beau faire, ils ont beau se coaliser pour détruire notre liberté naissante, ils ont beau rassembler leurs esclaves; tous leurs efforts seront impuissants, ils dépeupleront leurs états, ruineront leurs peuples, le désordre se mettra dans leurs finances, l’esprit de vertige et d’erreur présidera à leurs conseils, et leur chutte les avertira trop tard, qu’ils se seraient comportés avec plus de prudence, s’ils avaient laissé le peuple français maître d’établir dans son pays, le gouvernement qu’il croyait le plus propre pour son bonheur. Restez, citoyens représentants, restez braves montagnards, à votre poste, non seulement jusqu’à la paix, mais jusqu’à ce que la constitution que vous avez décrétée sera solidement établie; il serait imprudent de confier à d’autres mains, l’ouvrage que vous avez commencé; les factions seraient encore à craindre, vous ne pouvez quitter le poste honnorable, mais périlleux que vous occupez avec tant de gloire, que lorsque la République bien établie, n’aura plus à craindre ni ennemis extérieurs, ni ennemis intérieurs. Où en serions nous si des fédéralistes, si des ambitieux, si des intrigants ou des hypocrites en patriotisme venaient vous remplacer ? Nous ne devons pas vous laisser ignorer que malgré la famine qui nous désole, l’esprit public est dans notre district, au niveau de la révolution, que les biens nationaux et ceux des émigrés s’y sont vendus et s’y vendent à un prix vraiment exhorbitant, qu’on y aime de bonne foi la République une et indivisible; que les citoyens de la première réquisition partent avec joie, et brûlent de se mesurer avec l’ennemi, que peu de communes peuvent se glorifier d’avoir autant de soldats dans les armées de la République, eu égard à la population, que la commune de Murat, que tous les citoyens y font avec plaisir, le serment de vivre libres ou de mourir, et qu’ils sont tous déterminés à l’accomplir. » Dubon (p résid.), Bertrand, Ceillard (1). 5 Celle d’Arvert, district de Marennes, adresse à la Convention nationale, le brevet d’une pension de 300 liv. que le citoyen Prion avoit obtenue du dernier tyran, et dont il fait hommage à la patrie, ainsi que de ses arrérages, et elle annonce que le citoyen Martot a également fait hommage de ses lettres de maîtrise de perruquier. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi aux comités des finances et de liquidation (2). 6 La société populaire d’Aunay, département de la Charente-Inférieure, après avoir retracé tous les crimes dont le cabinet de Saint-James s’est rendu coupable envers la République française, s’écrie que 200 mille républicains sont prêts à voler sur les bords de la Tamise, et qu’ils ont juré de faire reconnoître les droits de l’homme à tous les brigands couronnés, et d’immoler Pitt et ses infâmes satellites aux mânes de nos frères égorgés; elle termine par inviter la Convention nationale à rester à son poste jusqu’à ce qu’elle ait mis le comble à l’édifice de la raison et de la sagesse. Mention honorable et insertion au bulletin. Cette même société demande, par une autre adresse à la Convention, l’église des ci-devant Carmes pour y tenir ses séances. Renvoyé au comité de division (3). (1) C 303, pl. 1100, p. 26 (2) P.-V., XXXVI, 65. Btn, 10 flor. (2e suppl1). (3) P.-V., XXXVI, 65. Bin, 3 flor. Rien dans D IV bis.