300 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE frères et d’amis, ont juré de nouveau de vivre libres ou de mourir, de rester inviolablement attachés à la Convention nationale, de détruire les tyrans, de surveiller les intriguants, de démasquer les hypocrites, et ont répété mille fois : vivent la liberté et l’égalité ! Vive la République ! Vive la Convention nationale ! [Suivent plus de 125 signatures]. 2 Le citoyen Janvier, ci-devant appointé au 102e régiment d’infanterie, ayant eu le bras droit emporté à l’affaire de Warneton, demande à participer aux bienfaits de la loi. Renvoyé au comité des secours publics (1). 3 L’agent national près le district de Montbéliard, département de la Haute-Saône, donne connoissance qu’un domaine de l’ennemi Wurtemberg, estimé 3 786 liv. 10 s., s’est vendu 73 510 liv. Cette chaleur dans les enchères n’est pas due aux habitans de ce district, mais à des Français voisins : il dit que le retard apporté dans le décret de réunion, sollicité par ce district, ôte toute confiance aux habitans. Insertion au bulletin, renvoi aux comités de salut public et des domaines nationaux (2). 4 La société populaire de Béziers (3) transmet à la Convention le trait suivant. Le citoyen Cambès, plâtrier, père de quatre enfans, dont deux garçons qui servent dans les armées de la République, brûlant du désir de voir celui de ses fils qui sert à l’armée des Pyrénées-Orientales, part pour Puycerda. Il se trouve à Bellver le 8, jour auquel les satellites du despote castillan se présentent en force majeure pour attaquer notre armée du [sic pour de] Mont-Libre. Cambès père, malgré toutes les instances qu’on peut lui faire, veut suivre son fils, et combattre à ses côtés; il demande un fusil, et de suite s’élance dans les retranchemens, où il se bat pendant 9 heures que dure le feu le plus vif et le plus soutenu. Mention honorable de l’action du citoyen Cambès père, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (4). (1) P.-V., XLIII, 97. Mentionné par J. Sablier, n° 1486. (2) P.-V., XLIII, 98. BP, 28 therm. (1er suppl1); J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485). (3) Hérault. (4) P.-V., XLIII, 98. BP, 27 therm. (2e suppl1); Rép., n° 238; Audit. Nat., n° 689. 5 La société populaire de Saint-Flour (1) félicite la Convention nationale sur les victoires remportées contre les satellites des brigands couronnés, et lui fait passer une adresse de félicitation pour l’armée de Sam-bre-et-Meuse. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (2) 6 La compagnie des jeunes républicains de quinze à dix-huit ans, de la commune d’An-goulême (3), proteste de son dévouement à la Convention, et la félicite sur ses glorieux travaux. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Angoulême, 15 therm. II] (5) Représentants, Nos cœurs ont frémi d’horreur en apprenant le compelot (sic) horrible tramé contre la Convention nationale et la liberté du peuple français, par ceux mêmes qui, à la faveur d’une éloquence perfide, avoient fait croire qu’ils étoient les plus fermes soutiens de notre régénération. Robespiere ! Monstre ! Tes crimes sont plus grands encore que tous ceux qui ont été punis depuis 1789, mais la France est vengée, tu n’es plus ! Qu’elle étoit grande, la Montagne dans ces momens terribles ! Oui, l’univers apprendra qu’elle est au-dessus de toutes les conjurations. Pères de la patrie, vous vous êtes immortalisés, vous avés bien mérité du genre humain; restés à votre poste jusqu’à ce que tous les scélérats, tous les tyrans, les Catilina, les Crom-vel, les dictateurs, les triumvirs soient détruits. Jeunes encore, nous ne sentons pas moins le prix de tous les avantages que promet le régime républicain. Nés sous le règne des despotes, nous avons appris de bonne heure à les détester; nos âmes brûlent de combatte (sic) ceux qui souillent encore la terre. Tel a été le motif de notre réunion et de notre organisation en compagnie. Depuis quelques tems nous nous livrons aux exercices militaires; nous nous sentons déjà la force d’être utiles à notre patrie, prêts à mourir pour elle, prêts à vous faire un rampart de nos corps contre tous les monstres qui seroient encore disposés à atenter à votre existance. (1) Cantal. (2) P.-V., XLIII, 98. (3) Charente. (4 )P.-V„ XLIII, 98-99. (5) C 315, pl. 1262, p. 12 (voir aussi, ci-dessus, n° lr).