SÉANCE DU 30 BRUMAIRE AN III (20 NOVEMBRE 1794) - N08 11-13 415 confiance et sécurité, et de l’autre le coupable en proie aux remords et au desespoir attendre en frémissant les châtiments qu’il aura mérité. Vous avez renversé le trône et les factions, vous couronnerez vos travaux en écrasant ces réunions, en masse, qui veulent rivaliser l’autorité suprême que le peuple vous a confié. Vive la République. Suivent 33 signatures. 11 La société populaire de Draguignan [Var] écrit que les sections de Paris ont prévenu leurs vœux; mais que les citoyens de leur commune n’ont d’autre joie que celle d’admirer les travaux de la Convention et de crier vive la République! Mention honorable, insertion au bulletin (24). [La société populaire de Draguignan à la Convention nationale, le 7 brumaire an III\ (25) Citoyens Représentans. Vous l’avez proclamé le bonheur du peuple par votre sublime addresse aux français. Grâces immortelles vous soient rendües, ce sera contre ce fort inexpugnable que viendront se briser les factions de toute espece. Vous nous le promettés, l’aristocrate et le terroriste n’echaperont pas à l’oeuil pénétrant de nos Législateurs. Pères de la patrie, vous l’avez sauvée encore une fois cette République confiée à vos soins. Continués vos merveilleux travaux jusqu’à ce que vous ayés conduit le vaisseau de l’Etat jusqu’au port. Que ne vous est-il permis d’évoquer un instant l’ame de sang du tyran robespierre, ce fléau de l’humanité verrait la justice substituée à la terreur, la confiance au désespoir et des larmes d’attendrissement et de joie au tristes et sourds gémissements qu’il excitait par ses barbaries. Mais non, son soufle impur souillerait l’air pur que le français respire. Vertueux Représentans, vous avés notre confiance et vous etes notre unique point de ralliement, les sections de Paris en vous manifestant leurs sentimens ont été les organes des nôtres et les soussignés n’éprouveront pas de jouissance plus douce que celle de dire et de répéter, Vive la République, Vive la Convention nationale. Suivent 76 signatures. 12 La société populaire d’Etampes [Seine-et-Oise] exprime à la Convention nationale son contentement sur la destruction de la tyrannie, et assure que les principes de l’Adresse aux Français sont le bruit que l’on peut recueillir de la victoire du 10 thermidor. Mention honorable, insertion au bulletin (26). [Les sans-culottes de la société républicaine d’Etampes à la Convention nationale, s. d.] (27) République Française Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Citoyens Représentans, Grâces vous soient rendues de vos glorieux travaux pour exterminer la tirannie de tous les genres. Le 9 thermidor vous avez sauvé la patrie en terrassant les infâmes triumvirs et leurs lâches complices qui tramoient sa ruine. Aujourd’hui votre addresse au peuple lui assure les moyens de jouir plainement des fruits de cette victoire; vous y rappeliez tous les citoyens aux vrais principes ; à ceux là seuls qui peuvent consolider la république encore agitée par les restes impurs des diverses factions qui depuis sa naissance ont tour à tout déchiré son sein pour la renverser. Remplis d’une juste admiration pour la sagesse des principes que vous venez de proclamer, nous jurons de n’en point professer d’autres, de ne jamais reconnoître d’autre point de ralliement, d’autre centre d’autorité que la Convention : nous jurons de vous faire un rempart de nos corps, de verser jusqu’à la dernière goûte de notre sang pour vous défendre, et de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté la moindre atteinte à la représentation nationale. Vive la Convention, vive la republique une et indivisible. Chevalier, président et 75 autres signatures. 13 La société populaire d’Escasaux [Esca-zeaux], district de Beaumont, département de la Haute-Garonne, félicite la Convention d’avoir détruit la terreur et le tyran; elle proteste de son entier dévouement à la cause de la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (28). (26) P.-V., XL EX, 303. (24) P.-V., XT.TX, 303. (27) C 326, pl. 1423, p. 9. (25) C 326, pl. 1423, p. 8. (28) P.-V., XLIX, 303. 416 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [La société populaire montagnarde d’Escazeaux, régénérée le 24 floréal, épurée après le 9 thermidor, à la Convention nationale, le 4 brumaire an III] (29) Citoyens représentants La terreur avoit toujours été l’arme du tyran, et il s’en est toujours servi pour favoriser ses intentions criminelles et comprimer les patriotes. Sauveurs de la Patrie, vous avez mis la justice à l’ordre du jour, le reigne de la terreur a passé comme celui des despotes ; eh bien, désormais les français ne seront plus dominés que par la raison, ils n’auront d’autre guide que la loi, d’autre point de ralliement que la Convention nationale. Pères de la patrie, l’adresse sublime que vous venés de faire aux Français a vivifïié tous les coeurs des patriotes; que les innocents soient donc épargnés et que les coupables soient punis sans pitié. Sages Législateurs, restés encore à votre poste jusques à ce que l’edifice que vous avés commencé et auquel vous travaillés sans relâche soit achevé, nous ne démentirons jamais le serment que nous vous exprimâmes dans l’adresse que nous vous fîmes, après le juste châtiment du dernier tyran, il reste précieusement gravé dans nos coeurs ; vivre libre ou mourir, telle a toujours été notre devise, vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 28 signatures. 14 Le tribunal de paix du canton de Gaillon0 et la société populaire d’Écouis6, département de l’Eure, font passer à la Convention le témoignage de leur recon-noissance sur ses glorieux travaux et la rassurent sur le cri d’une poignée d’intri-gans qui, frappés par-tout, n’ont pour eux que l’ignominie et l’opprobre. Mention honorable, insertion au bulletin (30). a [Le tribunal de paix du canton de Gaillon à la Convention nationale, le 19 brumaire an III\ (31) Citoyens Representans, La nuit du crime a disparu, le soleil de la justice s’est levé, les instriguans, les fripons sont terrassés, la chûte du tiran Robespierre, la chûte des oppresseurs a répandu dans l’ame des hommes probres la joye la plus sensible. Continuez, Citoyens Représentants, vos honorables fonctions que l’energie qui a été l’egide de vos travaux, soit toujours la même pour nous, bénissant le momment heureux qui a fait paraitre votre adresse au peuple français et nous jurons de rester inviolablement attachés a vos sages decrets. Vive la Convention nationale, vive la République. Le Monnier, juge de paix, Namolle, greffier et 4 autres signatures. b [La société populaire d’Ecouis à la Convention nationale, s. d.\ (32) Représentans du peuple. Recevez le témoignage de notre reconnois-sance sur les vérités éternelles que vous vénez de proclamer ; votre adresse aux français est un appel à la raison et à la vertu; les principes que vous ÿ dévelopez sont gravés dans nos coeurs, ils ÿ seront inaltérables. C’est assez pour votre gloire d’avoir rappellé au sein de la France la vérité, la justice et la nature exilées, mais ce n’est pas assez pour le bonheur du peuple que vous avez promis de rendre heureux : achevez, Législateurs, achevez votre sublime ouvrage, fondez la République sur les bases inébranlables, de la vérité, de la raison et de l’humanité. Mais pourquoi ces alarmes qu’une poignée d’intriguants affectent de répandre sur le sol de la patrie : le pas de charge sonne partout la dernière heure des tïrans ; nos phalanges républicaines, partout triomphantes, portent le désespoir, la terreur et la mort dans les armées des rois coalisés, l’étendard tricolor flotte sur les deux mers, en Italie sur le haut des Alpes, et des sources de l’Elbe aux bouches du Rhin, annonce à l’Europe étonnée la puissance et l’energie du peuple français ; quel danger nous reste-t-il donc à courir! quel ennemi nouveau avons nous à combattre? Dominateurs perfides des sociétés populaires, renoncez à lTiorible complot de continuer la tirrannie, cessez, en dénaturant les principes, de placer la souveraineté du peuple dans nos assemblées pour en user ensuite au gré de vos caprices afin d’assurer l’impunité à vos complices, aux intriguants, aux fripons, aux égor-geurs, à tous les assassins du peuple : sans doute les sociétés populaires sont utiles à la liberté qu’elles déffendent contre ses ennemis, mais elles ne sont qu’une fraction du grand tout, leur objet et leur but sont la surveillance et l’instruction. (29) C 326, pl. 1423, p. 10. (30) P.-V., XLIX, 303-304. (31) C 326, pl. 1423, p. 12. (32) C 326, pl. 1423, p. 11.