[Convention nationale.J ARCHIVES PARLEMENTAIRES. « brumaire an II 379 *■ (5 novembre 1793 Suit la lettre du directoire du district dé Chartres (1) : A la Convention nationale. « Chartres, le 4e jour du second mois de l’an II de la République une et indivisible. « Représentants du peuple, « Nous vous prévenons que la vente des biens des émigrés a commencé en notre district le 1er du courant. Les aristocrates se flattaient que les départements limitrophes de la Sarthe et de l’Eure, le voisinage de la Vendée et du Calvados, refroidiraient les enchères, ils ont été trompés dans leurs calculs. Les biens ont été vendus jusqu’au denier 45, aucuns ne l’ont été au-des¬ sous du denier 40; cet essai peut vous donner une idée, de la confiance actuelle et des pro¬ grès qu’elle ne peut manquer de faire ultérieu¬ rement dans l’esprit des républicains d’Eure-et-Loir. « Le directoire du district de Chartres, « J.-F. Cochon; Broutry; GtUiard. » Les administrateurs et procureur syndic du district de Saint-Affrique annoncent à la Con¬ vention nationale qu’ils ont découvert un grand complot, médité par un nombre considérable de rebelles campés dans la forêt; que l’énergie des gardes nationales et des autorités constituées de ce district les a poursuivis jusques dans leur repaire, les a taillés en pièces, et dispersés de telle manière qu’ils sont hors d’état de nuire. Mais, ajoutent les administrateurs, il faut ven¬ geance éclatante; il n’est plus possible que les traîtres et les conspirateurs respirent plus long¬ temps l’air de la liberté : frappez, frappez-les, qu’ils périssent tous. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). Suit la lettre des administrateurs et procureur syndic du district de Saint-Affrique (3) : Les administrateurs et procureur syndic du dis¬ trict de Saint-Affrique à la Convention natio¬ nale. « Saint-Affrique, le 10e jour de la 3e dé¬ cade du premier mois de l’an II de la République française, une, indivi¬ sible et impérissable. « Citoyens représentants, « Aux armes, citoyens, vient de s’écrier, dans ce département, le délégué du représentant Tail-lefer. Eh bien ! nos concitoyens les avaient déjà prises, et poursuivaient les athlètes éphémères dé la Vendée dans la forêt des Palanges, au moment où ce cri s’est fait entendre. Oui, légis¬ lateurs, nous, et nous seuls avons découvert la trame d’un complot odieux, des scélérats avaient conjuré la perte des patriotes. L’énergie connue de nos gardes nationales, et des autorités cons-(1) Archives nationales, carton C 279, dossier 751. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 333. (3) Archives nationales, carton G 279, dossier 751. tituëes de ce district, leur assurait la préférence dans l’exécution des forfaits que méditaient ces rebelles campés dans la forêt; le jour pour nous frapper était déjà résolu. « 300 de nos concitoyens, conduits et dirigés par trois-de nos collègues, les ont poursuivis jusque dans leur repaire; n’écoutant que le désir de les atteindre, ils ont franchi les limi¬ tes de notre territoire, et parcouru la ma¬ jeure partie de ce département. A leur approche, ces scélérats ont pris la fuite et se sont dispersés,. et le salut des hommes libres a tenu à la marche précipitée de nos forces. « Dans un même instant, l’arbre sacré de la liberté avait été par eux renversé, la cocarde tricolore foulée aux pieds dans plusieurs lieux, un peloton des patriotes de Rodez, assassinés, et plusieurs avaient expiré sous les coups des rebelles. Des gages de la loi, c’est-à-dire des pri¬ sonniers, avaient été enlevés de vive force, nombre de mains armées pour le soutien de nos droits s’étaient vues privées de leurs armes, et, sans nous, il n’eût resté à ce département qu’à pleurer sur la tombe des martyrs de la liberté qui avaient péri sous le fer assassin des mé¬ chants, après que ceux-ci avaient pillé et dé¬ vasté les propriétés des citoyens, et enlevé des prêtres fidèles au serment qu’ils ont prêté. « Vengeance ! vengeance ! législateurs; oui, il la faut, il n’est plus possible que des hommes coupables de forfaits aussi horribles respirent plus longtemps l’air de la liberté, la honte des crimes commis ou conçus a fait, après leur fuite, errer dans les campagnes la plupart de ces bri¬ gands désespérés, et plusieurs ont tombé déjà sous les mains de nos frères d’armes, que l’amour de la liberté rend infatigables. Il faut à nos contrées de grands exemples, puisque plu¬ sieurs de ceux qui l’habitent ont trempé leurs mains barbares dans le sang des patriotes; si notre vigilance a découvert les crimes projetés, si nos forces seules en ont évité l’exécution, que la vengeance nationale éclate dans nos murs, où nous avons depuis longtemps nombre de ces hommes que les lois des 12 et 17 septembre ont frappés de l’anathème républicain. » (Suivent 9 signatures.) La Société républicaine de Château-Meillant félicite la Convention nationale des grandes me¬ sures qu’elle a prises pour détruire tous les génies de conspiration. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (IX Suit Vad/resse de la Société populaire de Ch⬠teau-Meillant (2). La Société populaire de Château-Meillant à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Recevez nos félicitations sur les grandes me¬ sures que vous venez de prendre; vous avez con¬ sulté les intérêts d’un peuple fier qui voit que tous vos travaux relèvent sa grandeur et aug¬ mentent sa puissance. Vous êtes allés jusqu’à (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 333. (2) Archives nationales, carton G 280, dossier 765.