SÉANCE DU 5 PRAIRIAL AN II (24 MAI 1794) - N° 5 591 h [La Sté popul. d’Epinal, à la Conv .; 30 flor. Il] (1). « Citoyens représentons, Le peuple français vous a confié le soin de sa liberté et de son bonheur. Il fallait, pour assurer sa liberté, faire rentrer dans le néant le tyran, ses complices, ses suppôts et ses partisans, livrer à la justice nationale les mandataires infidèles, les factieux, tous les traîtres et les dilapidateurs, proscrire les lâches et les hypocrites, purger l’intérieur de la République de tout ce qu’il avait d’impur et vaincre l’ennemi du dehors. Il fallait pour le rendre heureux lui présenter des loix sages, abattre l’hidre du fanatisme et de la supperstition, détruire les erreurs et les préjugés, élever son âme immortelle jusqu’à l’Etre Suprême qui l’a formé, et le rendre digne de son auteur par la pratique des vertus sociales et républicaines. Vous ne vous êtes point dissimulé les obstacles que vous aviez à surmonter pour remplir cette tâche honorable, vous avez vu plusieurs fois l’abîme ouvert sous vos pas, mais en courageux françois, mais en dignes représentais d’un peuple libre, vous avez vaincus tous les obstacles, vous avez comblé tous les abîmes : vous saurez de même conjurer les nouveaux orages, si la malveillance osait encore en former; restez à votre poste, à ce poste glorieux sur lequel les regards de l’Europe entière sont actuellement fixés, c’est de l’attitude que vous y conservez que dépend la destinée de cette partie du monde et peut-être du monde entier. Soyez fiers d’être les législateurs du peuple français; il vous a donné dans les instants difficiles des preuves de sa vénération et de son attachement pour la représentation nationale; il vous a donné dans les combats la preuve de son courage et de son héroïsme, et vous donnera dans tous les tems des preuves de son respect pour les loix et de son amour pour la patrie. Tel est, citoyens représentans, tel est le vœu que la Société populaire d’Epinal a formé, tels sont les sentimens qu’elle a manifestés en acceptant avec transport le nouveau bienfait que la Convention nationale a répandu sur toute la République par son décret du 19 de ce mois. » 1 nom illisible (présid.), Brocard (secret.), J. Vittiet fils (secret.). i [La Sté popul. d’Annonay, à la Conv.; 26 flor. ni (2). « Législateurs, Rien ne peut surpasser l’enthousiasme qu’a produit la lecture des divers rapports, qui depuis quelques mois vous sont faits par le Comité de salut public. Le silence majestueux d’un peuple que dévorent la soif de l’instruction et l’amour du bien public, n’a été interrompu que par les applaudissemens redoublés que lui arrachaient ces chefs d’œuvre du génie (1) C 306, pl. 1154, p. 17; Bin, 10 prair. (2) C 306, pl. 1154, p. 16. et de la méditation. Celui de Robespierre, sur les fêtes nationales et décadaires, a surtout produit un tel effet, que des lectures réitérées diovent en être faites pour répondre aux vœux ardents des amis de la vertu. Continuez, Législateurs, à diriger d’une main la foudre qui doit terrasser les ennemis de la patrie, et à répandre de l’autre sur ses enfants la lumière bienfaisante qui doit les répu-blicaniser chaque jour davantage, et poser les bases de l’entière régénération du monde. » L. Ravel (présid.), Rattier (secrét.). 3 [La Sté popul. de Carpentras, à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens représentans, Tandis que les tyrans coalisés s’agitent de toute part, pour intercepter les subsistances de première nécessité, le sol nous prodigue ses dons, la beauté apparente des récoltes nous assure l’abondance; les éléments et la nature concourent à cimenter la liberté. Tandis qu’ils font leurs derniers efforts pour se préserver de la chute qui leur est préparée, nos défenseurs intrépides détruisent leurs armées, font la conquête de leurs places fortes, et la victoire est pour nous à l’ordre du jour. Une conjuration infernale s’est manifestée; vous l’avez déjouée, et vous nous avez délivrés des traîtres Hébert et Ronsin. Puisse la foudre, lancée de la Montagne, exterminer jusqu’au dernier des conspirateurs. L’humanité étoit outragée ! Vous avez rétabli nos frères de couleur dans leurs droits naturels. Que de titres n’avez vous pas à notre recon-noissance ! L’athéisme se propageait ! Vous nous avez préservé des suites funestes de cette secte destructive. Les vertus que vous avez mises sous la sauvegarde du peuple français, seront pratiquées, et la République sera sauvée. Dignes représentans d’un peuple libre, agréez nos félicitations à vos sages décrets, continués le sublime ouvrage de la régénération de l’univers, et en assurant ainsi le bonheur des peuples, vous acquerrés des droits à l’immortalité. » P.S. — En signe de l’abondance la Société joint à son adresse quelques épis de bled produits sur le sol de cette commune. Reynaud (présid.), Bernus (secrét.), J. Monier fils (secrét.). (Applaudissements.) k [La Sté popul. de Carouges-la-Montagne, à la Conv.; s.d.] (2). « Républicains représentans, La liberté vient donc encore de remporter un nouveau triomphe sur le despotisme. Les efforts des conspirateurs, des lâches ennemis des droits de l’homme viennent donc encore de se brizer contre l’édifice sacré de notre constitution. (1) C 306, pl. 1154, p. 32; Btn, 10 prair. (1er suppl‘); M.U., XL, 93; Mon., XX, 558; J. Fr., n° 608; J. Sablier, n° 1338. (2) C 306, pl. 1154, p. 12. SÉANCE DU 5 PRAIRIAL AN II (24 MAI 1794) - N° 5 591 h [La Sté popul. d’Epinal, à la Conv .; 30 flor. Il] (1). « Citoyens représentons, Le peuple français vous a confié le soin de sa liberté et de son bonheur. Il fallait, pour assurer sa liberté, faire rentrer dans le néant le tyran, ses complices, ses suppôts et ses partisans, livrer à la justice nationale les mandataires infidèles, les factieux, tous les traîtres et les dilapidateurs, proscrire les lâches et les hypocrites, purger l’intérieur de la République de tout ce qu’il avait d’impur et vaincre l’ennemi du dehors. Il fallait pour le rendre heureux lui présenter des loix sages, abattre l’hidre du fanatisme et de la supperstition, détruire les erreurs et les préjugés, élever son âme immortelle jusqu’à l’Etre Suprême qui l’a formé, et le rendre digne de son auteur par la pratique des vertus sociales et républicaines. Vous ne vous êtes point dissimulé les obstacles que vous aviez à surmonter pour remplir cette tâche honorable, vous avez vu plusieurs fois l’abîme ouvert sous vos pas, mais en courageux françois, mais en dignes représentais d’un peuple libre, vous avez vaincus tous les obstacles, vous avez comblé tous les abîmes : vous saurez de même conjurer les nouveaux orages, si la malveillance osait encore en former; restez à votre poste, à ce poste glorieux sur lequel les regards de l’Europe entière sont actuellement fixés, c’est de l’attitude que vous y conservez que dépend la destinée de cette partie du monde et peut-être du monde entier. Soyez fiers d’être les législateurs du peuple français; il vous a donné dans les instants difficiles des preuves de sa vénération et de son attachement pour la représentation nationale; il vous a donné dans les combats la preuve de son courage et de son héroïsme, et vous donnera dans tous les tems des preuves de son respect pour les loix et de son amour pour la patrie. Tel est, citoyens représentans, tel est le vœu que la Société populaire d’Epinal a formé, tels sont les sentimens qu’elle a manifestés en acceptant avec transport le nouveau bienfait que la Convention nationale a répandu sur toute la République par son décret du 19 de ce mois. » 1 nom illisible (présid.), Brocard (secret.), J. Vittiet fils (secret.). i [La Sté popul. d’Annonay, à la Conv.; 26 flor. ni (2). « Législateurs, Rien ne peut surpasser l’enthousiasme qu’a produit la lecture des divers rapports, qui depuis quelques mois vous sont faits par le Comité de salut public. Le silence majestueux d’un peuple que dévorent la soif de l’instruction et l’amour du bien public, n’a été interrompu que par les applaudissemens redoublés que lui arrachaient ces chefs d’œuvre du génie (1) C 306, pl. 1154, p. 17; Bin, 10 prair. (2) C 306, pl. 1154, p. 16. et de la méditation. Celui de Robespierre, sur les fêtes nationales et décadaires, a surtout produit un tel effet, que des lectures réitérées diovent en être faites pour répondre aux vœux ardents des amis de la vertu. Continuez, Législateurs, à diriger d’une main la foudre qui doit terrasser les ennemis de la patrie, et à répandre de l’autre sur ses enfants la lumière bienfaisante qui doit les répu-blicaniser chaque jour davantage, et poser les bases de l’entière régénération du monde. » L. Ravel (présid.), Rattier (secrét.). 3 [La Sté popul. de Carpentras, à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens représentans, Tandis que les tyrans coalisés s’agitent de toute part, pour intercepter les subsistances de première nécessité, le sol nous prodigue ses dons, la beauté apparente des récoltes nous assure l’abondance; les éléments et la nature concourent à cimenter la liberté. Tandis qu’ils font leurs derniers efforts pour se préserver de la chute qui leur est préparée, nos défenseurs intrépides détruisent leurs armées, font la conquête de leurs places fortes, et la victoire est pour nous à l’ordre du jour. Une conjuration infernale s’est manifestée; vous l’avez déjouée, et vous nous avez délivrés des traîtres Hébert et Ronsin. Puisse la foudre, lancée de la Montagne, exterminer jusqu’au dernier des conspirateurs. L’humanité étoit outragée ! Vous avez rétabli nos frères de couleur dans leurs droits naturels. Que de titres n’avez vous pas à notre recon-noissance ! L’athéisme se propageait ! Vous nous avez préservé des suites funestes de cette secte destructive. Les vertus que vous avez mises sous la sauvegarde du peuple français, seront pratiquées, et la République sera sauvée. Dignes représentans d’un peuple libre, agréez nos félicitations à vos sages décrets, continués le sublime ouvrage de la régénération de l’univers, et en assurant ainsi le bonheur des peuples, vous acquerrés des droits à l’immortalité. » P.S. — En signe de l’abondance la Société joint à son adresse quelques épis de bled produits sur le sol de cette commune. Reynaud (présid.), Bernus (secrét.), J. Monier fils (secrét.). (Applaudissements.) k [La Sté popul. de Carouges-la-Montagne, à la Conv.; s.d.] (2). « Républicains représentans, La liberté vient donc encore de remporter un nouveau triomphe sur le despotisme. Les efforts des conspirateurs, des lâches ennemis des droits de l’homme viennent donc encore de se brizer contre l’édifice sacré de notre constitution. (1) C 306, pl. 1154, p. 32; Btn, 10 prair. (1er suppl‘); M.U., XL, 93; Mon., XX, 558; J. Fr., n° 608; J. Sablier, n° 1338. (2) C 306, pl. 1154, p. 12. 592 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Courage ! Citoyens représentans ! C’est à votre zèle infatigable que nous sommes redevables du salut de la patrie; ce sera à votre persévérance impassible et populaire que nous saurons gré de la juste vigueur des loix. Que tous les traîtres périssent ! Plus de grâce ! Si nous les ménageons, nous forgeons nous mêmes les instruments de notre propre destruction. Que la rigueur des loix révolutionnaires frappe les coupables et que les seuls républicains jouissent, dans l’attitude qui leur convient, de la sécurité que la loi leur garantit. Sages et courageux représentants, restez fermes au poste auquel le peuple français vous a placé. Marquez, comme vous l’avez toujours fait, au coin de la sagesse et de l’intrépidité républicaines tous les actes qui émaneront de vous pour le bonheur du peuple. Les sans-culottes de la Société montagnarde de Carouges-la-Montagne, occupés sans cesse de propager les principes sacrés que vous avez développés, jurent une haine éternelle aux ti-rans, et vous invitent de n’avoir aucuns doutes sur l’entière adhésion qu’ils ont vouée à tous vos décret. Salut, union, énergie. » Pichon (présid.), Blliard fils (secret.), D. Sénéchal (secret.), Chapelle (vice-présid.) , Anger, Dupont, Thiraux, G.V. Anger, A. Letavernier, Peyron, Chauvin, Sénéchal, Bastard, Mesze-ret, Cheradame, Sénéchal, C. Tartarin (ex-présid.), François Gautière, F. Simon [+ 2 signatures illisibles]. I La Société populaire de Pontigny, ci-devant St-Florentin, félicite la Convention... (1) . m [La Sté popul. de Tours, à la Conv.; s.d.] (2) . « Mandataires du peuple, Nous nous empressons de faire retentir jusqu’à vous les cris d’allégresse qu’a produit parmi nous votre décret mémorable du 18 de ce mois. Jamais, non jamais nos âmes ne furent plus vivement émues qu’à la lecture de la fête que vous préparez à celui qui depuis cinq ans protège d’une main invisible la cause de la liberté. Enfin l’Etre Suprême sera véritablement adoré dans la République française, l’immortalité de l’âme n’y sera plus méconnue, et le citoyen qui jeune encore donne ses jours à sa patrie, ou qui meurt après l’avoir servie long-tems s’endormira désormais dans l’espoir consolant de se trouver à son révéil dans le séjour des heureux... O source féconde des vertus civiques et de la prospérité de la France ! L’homme de bien ne peut arrêter sur toi sa pensée, sans éprouver dans tout son être un baume vivifiant, une force inépuisable. Grâces immortelles vous soient rendues, régénérateurs de la nature et de la vérité ! Ce n’était pas assez pour vous d’avoir purgé la France de la tyranie, du fanatisme et de l’intrigue; vous avez voulu pour achever votre grand-(1) B1”, 10 prair. (1er suppl4). DXL 27, f° 186, p. 38. (2) C 306, pl. 1154, p. 19. œuvre, frapper encore de la foudre révolutionnaire l’athéisme insolent, monstre venimeux qui déjà, jusques sous le chaume, commençait à distiller ses poisons. Oh ! si jamais il réparait dans notre sein, nous le conduirons dans nos plaines fertiles, et là, votre décret à la main, nous le présenterons au soleil levant, pour qu’au feu sacré de ses rayons, il soit réduit en poudre. Le jour que vous avez marqué pour célébrer l’Etre Suprême sera de même pour nous un jour de fête. Nous irons avec tous les citoyens de notre cité couvrir aussi notre montagne chérie. Après y avoir honoré l’Etre de tous les êtres, notre premier soin sera de l’invoquer pour nos mandataires intrépides et fidèles qui malgré tant d’orages, de trahisons et d’intrigues, ont cimenté la liberté française; oui, nous lui demanderons de bénir vos travaux; de les rendre immortels. Et pour vous faire participer long-tems au bonheur que vous avez opéré, nous le prirons de ne terminer votre carrière paternelle, que lorsque le nombre de vos jours égalera celui de vos bienfaits. S. et F. » Barré (présid.), Derré (secrét., ex-présid.) , Veau (secret.). n La Société populaire de Narbonne félicite la Convention... (1). o [La Sté popul. de Nogent-sur-Seine, à la Conv.; s.d.] (2). « Législateurs, Quel est l’homme moral et sensé qui n’ait vu le piège que tendoient les conspirateurs tombés sous le glaive vengeur de la loi, en nous présentant l’athéisme en principes ? N’étoit-ce pas vouloir jouir du plaisir atroce de voir les amis de la liberté se déchirer, sans comprendre ? Leurs sectateurs répandus sur toutes les parties de la République, prêchoient leur doctrine impie. Ils ne se contenteroient pas de dire dans leur cœur, Il n’y point de Dieu : Ils le publioient hautement. Il falloit une main puissante et hardie pour déchirrer le voile dont ils avoient enveloppés leurs forfaits. La Convention nationale, seule, avoit le pouvoir de venger la divinité et le peuple français outragés. Elle l’a fait; et d’une manière digne d’elle. Elle a rassuré le peuple gémissant sans oser élever sa voix pour se plaindre. Déjà, reparaissent sur son front, ces traits formés par l’Etre Suprême, qu’en vain l’athéisme avoit essayé d’effacer et de le ranger avec lui au rang des brutes, en réduisant sa plus belle faculté, son âme, à un anéantissement éternel. Grâces vous soient rendues, Législateurs, votre morale sera la notre, elle sera celle de tous les peuples de la terre. Nous prêcherons les vertus, nous les pratiquerons, persuadés qu’une récompense attend dans une autre vie l’homme juste et vertueux, et nous fuirons le vice, convaincus (1) Bin, 10 prair. (1er suppl*). (2) C 306, pl. 1154, pl. 22. 592 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Courage ! Citoyens représentans ! C’est à votre zèle infatigable que nous sommes redevables du salut de la patrie; ce sera à votre persévérance impassible et populaire que nous saurons gré de la juste vigueur des loix. Que tous les traîtres périssent ! Plus de grâce ! Si nous les ménageons, nous forgeons nous mêmes les instruments de notre propre destruction. Que la rigueur des loix révolutionnaires frappe les coupables et que les seuls républicains jouissent, dans l’attitude qui leur convient, de la sécurité que la loi leur garantit. Sages et courageux représentants, restez fermes au poste auquel le peuple français vous a placé. Marquez, comme vous l’avez toujours fait, au coin de la sagesse et de l’intrépidité républicaines tous les actes qui émaneront de vous pour le bonheur du peuple. Les sans-culottes de la Société montagnarde de Carouges-la-Montagne, occupés sans cesse de propager les principes sacrés que vous avez développés, jurent une haine éternelle aux ti-rans, et vous invitent de n’avoir aucuns doutes sur l’entière adhésion qu’ils ont vouée à tous vos décret. Salut, union, énergie. » Pichon (présid.), Blliard fils (secret.), D. Sénéchal (secret.), Chapelle (vice-présid.) , Anger, Dupont, Thiraux, G.V. Anger, A. Letavernier, Peyron, Chauvin, Sénéchal, Bastard, Mesze-ret, Cheradame, Sénéchal, C. Tartarin (ex-présid.), François Gautière, F. Simon [+ 2 signatures illisibles]. I La Société populaire de Pontigny, ci-devant St-Florentin, félicite la Convention... (1) . m [La Sté popul. de Tours, à la Conv.; s.d.] (2) . « Mandataires du peuple, Nous nous empressons de faire retentir jusqu’à vous les cris d’allégresse qu’a produit parmi nous votre décret mémorable du 18 de ce mois. Jamais, non jamais nos âmes ne furent plus vivement émues qu’à la lecture de la fête que vous préparez à celui qui depuis cinq ans protège d’une main invisible la cause de la liberté. Enfin l’Etre Suprême sera véritablement adoré dans la République française, l’immortalité de l’âme n’y sera plus méconnue, et le citoyen qui jeune encore donne ses jours à sa patrie, ou qui meurt après l’avoir servie long-tems s’endormira désormais dans l’espoir consolant de se trouver à son révéil dans le séjour des heureux... O source féconde des vertus civiques et de la prospérité de la France ! L’homme de bien ne peut arrêter sur toi sa pensée, sans éprouver dans tout son être un baume vivifiant, une force inépuisable. Grâces immortelles vous soient rendues, régénérateurs de la nature et de la vérité ! Ce n’était pas assez pour vous d’avoir purgé la France de la tyranie, du fanatisme et de l’intrigue; vous avez voulu pour achever votre grand-(1) B1”, 10 prair. (1er suppl4). DXL 27, f° 186, p. 38. (2) C 306, pl. 1154, p. 19. œuvre, frapper encore de la foudre révolutionnaire l’athéisme insolent, monstre venimeux qui déjà, jusques sous le chaume, commençait à distiller ses poisons. Oh ! si jamais il réparait dans notre sein, nous le conduirons dans nos plaines fertiles, et là, votre décret à la main, nous le présenterons au soleil levant, pour qu’au feu sacré de ses rayons, il soit réduit en poudre. Le jour que vous avez marqué pour célébrer l’Etre Suprême sera de même pour nous un jour de fête. Nous irons avec tous les citoyens de notre cité couvrir aussi notre montagne chérie. Après y avoir honoré l’Etre de tous les êtres, notre premier soin sera de l’invoquer pour nos mandataires intrépides et fidèles qui malgré tant d’orages, de trahisons et d’intrigues, ont cimenté la liberté française; oui, nous lui demanderons de bénir vos travaux; de les rendre immortels. Et pour vous faire participer long-tems au bonheur que vous avez opéré, nous le prirons de ne terminer votre carrière paternelle, que lorsque le nombre de vos jours égalera celui de vos bienfaits. S. et F. » Barré (présid.), Derré (secrét., ex-présid.) , Veau (secret.). n La Société populaire de Narbonne félicite la Convention... (1). o [La Sté popul. de Nogent-sur-Seine, à la Conv.; s.d.] (2). « Législateurs, Quel est l’homme moral et sensé qui n’ait vu le piège que tendoient les conspirateurs tombés sous le glaive vengeur de la loi, en nous présentant l’athéisme en principes ? N’étoit-ce pas vouloir jouir du plaisir atroce de voir les amis de la liberté se déchirer, sans comprendre ? Leurs sectateurs répandus sur toutes les parties de la République, prêchoient leur doctrine impie. Ils ne se contenteroient pas de dire dans leur cœur, Il n’y point de Dieu : Ils le publioient hautement. Il falloit une main puissante et hardie pour déchirrer le voile dont ils avoient enveloppés leurs forfaits. La Convention nationale, seule, avoit le pouvoir de venger la divinité et le peuple français outragés. Elle l’a fait; et d’une manière digne d’elle. Elle a rassuré le peuple gémissant sans oser élever sa voix pour se plaindre. Déjà, reparaissent sur son front, ces traits formés par l’Etre Suprême, qu’en vain l’athéisme avoit essayé d’effacer et de le ranger avec lui au rang des brutes, en réduisant sa plus belle faculté, son âme, à un anéantissement éternel. Grâces vous soient rendues, Législateurs, votre morale sera la notre, elle sera celle de tous les peuples de la terre. Nous prêcherons les vertus, nous les pratiquerons, persuadés qu’une récompense attend dans une autre vie l’homme juste et vertueux, et nous fuirons le vice, convaincus (1) Bin, 10 prair. (1er suppl*). (2) C 306, pl. 1154, pl. 22.