92 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE L’étemel qui meut à son gré le destin des mortels à de sa main puissante et protectrice consolidé notre liberté. Le précieux vaisseau de la république trop long-tems agité par des vents empestés vous est confié, vous seuls en répondez à la nation entière; saisissez en donc le gouvernail et n’en confiez la maneuvre qu’à des matelots purs et incorruptibles, alors voguans à pleine voille sur une mer calme, il mouillera au cap de Bonne Espérance et arrivera dans peu au port de la félicité lieu de destination. Bergoin, Deby, officiers municipaux, Loupard, juge de paix et 26 autres signatures. P [Le conseil général de la commune de Dole à la Convention nationale, le 3 brumaire an III] (26) Citoiens representans. Ils étoient dans nos coeurs les grands principes que vous avés dévelopés dans votre sublime adresse au peuple français. Les faux patriotes y trouveront aussi trait pour trait leur figure hideuse leur masque est tombé : nous avons leur signalement, ils ne tromperont plus. Les membres composant le conseil général de la commune de Dole. O. Nocard, secrétaire général. Q [La société des Amis de l’égalité et de la Liberté d’Auch à la Convention nationale, s. d.] (27) Législateurs C’est au milieu des plus vifs applaudisse-mens et des cris mille fois répétés, vive la Convention nationale que nous avons acceuilli la lecture de votre adresse au Peuple français. Nous avons cru entendre la voix de la sagesse et de la justice ; eh ! qu’elle autre langue peuvent parler des hommes revêtus de la confiance d’un grand peuple, et que ce même peuple a chargé du soin de faire son bonheur, aussi se complait-il a croire que vos veilles et vos travaux sont exclusivement employés a l’en faire jouir et que le terme n’est pas éloigné, son attente ne sera pas vaine. Ah! loin de nous toute idée qui iroit à troubler une si douce confiance : Loin de nous ces hommes perfides qui, voyant le vaisseau de la République tant de fois battu par la tempête s’avancer majestueusement et toucher le rivage désiré, vou-droient par leurs déclarations outrées, nous (26) C 326, pl. 1415, p. 19. (27) C 326, pl. 1415, p. 15. engager a le repousser au milieu des éceuils. Nous sentons qu’il est tems que le calme succédé a tant d’orages et que le peuple français respire enfin, après une si longue et si pénible traversée. Unis dans un centre commun qui est vous, remplis d’amour et de respect pour vos lois, nous renouvelions le serment solemnel de vous être inviolablement attachés : Eh ! comment ne vous le serions nous pas ? vos principes sont les nôtres. Comme vous, nous ne voulons plus d’un gouvernement arbitraire, qui peze indistinctement sur l’innocent et le coupable, mais nous voulons avec vous d’un gouvernement éclairé, dégagé des vexations, des mesures cruelles, des iniquités dont il a servi de prétexte aux ennemis de nôtre révolution; Comme vous, nous ne voulons plus d’une justice sortant toujours des cachots et toute couverte de sang, ainsi que l’avoient figurée les vils et hipocrites conspirateurs que vous avés terrassés ; mais nous voulons avec vous de cette justice qui fait pâlir les ennemis du peuple, les conspirateurs et les tyrans et qui rassure a même tems, l’homme probe et vertueux, l’ami du peuple, l’homme timide qui incapable de faire beaucoup pour la révolution, veut néanmoins dans son coeur, le bonheur de sa patrie. Nous estimons avec vous, comme les ennemis du peuple, ceux qui voudroient attaquer obliquement ou de front la liberté, l’égalité, l’unité, l’indivisibilité de la République démocratique des Français, nous rangeons dans cette classe ceux-la sur-tout qui ont osé provoquer de votre sagesse la dissolution des sociétés populaires que vous avez vous-même défendue avec tant de courage contre les intentions perfides et les insolentes déclamations des La Fayette, des Custine, des Dumouriez et dont vous avez eu tant de besoin pour sauver la chose publique. Pénétrés du but politique de leur institution, nous userons du droit d’observer et d’avertir nos Représentans sur les dangers de la patrie, lorsqu’elle nous en fera le devoir; nous rejetterons de notre sein l’homme immoral, l’homme intrigant et calomniateur, comme nous en avons proscrit jusques icy l’aristocrate, le royaliste et le modéré. Tels sont, citoyens Législateurs, les principes, les sentimens qui animent tous les membres qui composent la société populaire d’Auch, voyés en eux l’expression de leurs coeurs. Vivent l’égalité et la liberté ; l’unité et l’indivisibilité de la République démocratique des Français : Vivent la Justice et la Probité, vive la Convention nationale : vivent les sociétés populaires. Boulée, président, Remignon, Atengise, secrétaires et 86 autres signatures. r [La société populaire et républicaine de Guerba-ville à la Convention nationale, le 6 brumaire an III] (28) SÉANCE DU 21 BRUMAIRE AN III (11 NOVEMBRE 1794) - N° 4 93 Liberté, Égalité. Elle nous est parvenüe cette adresse sublime, elle a été lüe et entendüe avec transport tant par les membres de la société que par les tribunes dont les voix confondües ont fait retentir la salle des cris mille fois répétés de vive la Convention nationale et au même instant par un mouvement spontané, les membres ont prêté de nouveau le serment, d’être invio-lablement attachés a la Convention, seul point de ralliement; de périr s’il le faut pour la def-fendre, et la République, une indivisible, sous un gouvernement démocratique. Quelle est éloquente cette adresse que les sentiments quelle renferme sont rassurants pour les vrais patriotes ; et vous dignes Répré-sentans qui l’avez dictée, restés a votre poste pour la faire mettre en pratique, que l’homme immoral, que l’intriguant sous quelque masque qu’ils se couvrent, n’échapent pas a ses regards pénétrans. Faites regner la justice et le respect pour les loix, et que le vaisseau de l’état, conduit au port vous assure a jamais les bénédictions d’un grand peuple. Touzé, président, Bellemar, Cougras, secrétaires et trente autres signatures. 8 [La société populaire de Champlitte à la Convention nationale, le 1er brumaire an III\ (29) Égalité, Liberté, Fraternité. Représentans du peuple Français Nous l’avons entendüe cette sublime addresse qui fixe les principes de la Révolution, qui commande la justice et fait pâlir le crime. Sur le champ une joye pure a brillé dans tous les yeux et le cri unanime Vive la Convention, s’est fait entendre. Grâces vous soient rendües du courage avec le quel vous venez de signaler les ennemis de la patrie. De toute part ils frémissent et l’indignation publique les poursuit quand les méchans frissonnent les bons citoyens doivent se réjouir. Législateurs, ce n’est que d’aujourd’hui que la france est libre, car elle ne l’était pas lorsque la révolution n’était devenüe le patrimoine que de quelques hommes de sang qui voulaient régner sur des tombeaux, elle ne l’était pas lorsque la vertu tremblait devant l’immoralité, elle ne l’était pas lorsque des êtres faux et hipocrites faisaient métier d’un prétendu patriotisme pour s’enrichir et immoler sans cesse les principes à leur égoïsme; non sans doute elle ne l’était pas, et voila nos véritables ennemis : vous les reconnaitrez lorsqu’ils se disent opprimés parcequ’ils n’oppriment plus, (28) C 326, pl. 1415, p. 20. Cette commune est indiquée se trouver dans le district d’Yvetot. (29) C 326, pl. 1415, p. 21. lorsqu’ils répètent que le modérantisme lève la tête, parce que la probité réduite a se cacher, ose aujourd’hui regarder le ciel pour le remercier de ce qu’elle peut se montrer impunément. Législateurs, guerre à tous les tyrans, haine à tous les scélérats, amour pour la liberté, dévoüement à la Convention ; tel est, tel a toujours été notre mot d’ordre, nous n’en connai-trons jamais d’autre. Vive la République. Suivent 78 signatures. t [La société populaire de Jouvence à la Convention nationale, s. d.] (30) Liberté, Égalité. Représentans du peuple Nous venons d’entendre avec le plus vif intérêt la lecture de votre adresse aux Français. Notre premier mouvement a été de vous voter une adresse de satisfaction. Recevés donc, Représentans, notre adhésion aux principes qui y sont développés, recevés le serment solennel que nous faisons de mourir en les deffendant. Vive la République, vive la Représentation nationale. Suivent 50 signatures. u [La société populaire de Périgueux à la Convention nationale, le 3 brumaire an III] (31) Citoyens representans, Les principes que vous avez développés dans votre adresse au peuple français sont dignes d’une grande nation qui forte du sentiment de sa puissance ne craint plus de perdre sa liberté, puisqu’elle la fonde sur la justice, étrangers à tous les partis ou plutôt n’embrassant que celui du peuple nous ne nous séparerons jamais de la Convention qui le représente. Elle sera sans cesse notre unique point de ralliement parce qu’elle seule peut conduire au port le vaisseau de la Révolution. Législateurs, soyez fermes au poste où vous a placé la liberté, punissez les factions conspiratrices, mais protégez les patriotes. Vous êtes leur espoir, et les principes qui vous animent nous assurent que leur cause sera toujours la votre. Salut et fraternité. Les citoyens de la société populaire de la commune de Périgueux. Suivent 50 signatures. (30) C 326, pl. 1415, p. 21. (31) C 326, pl. 1415, p. 24.