526 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Parisiens qui deffendent avec tant de constance et de zèle, et la liberté et ses fondateurs. Ha ! Que nous nous estimerions heureux, si, comme eux, nous eussions pu vous faire un rempart de nos corps ! Vos décrets immortels, intrépides représentai, transmetront à la postérité la plus reculée, et nos dangers et votre courage : puisse à jamais notre soumission aux loix, notre zèle infatigable à nous acquitter de nos devoirs prouver à nos concitoyens la ferme résolution où nous sommes de coopérer avec vous à l’anéantissement de toutes les conspirations, et de mourir à notre poste. Vive la République, vive la Convention ! Montellier ( administrateur ), Portal ( administrateur •), Lachermy ( administrateur ), J.M. Lio-QUÉ {agent, nat). g" [Les membres composant le tribunal criminel du départ ‘ de la Haute-Loire, séant au Puy, à la Conv.; s.d.] (1) Citoyens représentans, Annéantir le despotisme, délivrer votre patrie de l’esclavage et de la tyrannie, fonder son bonheur sur une constitution sage, qui ne reconnaisse d’autres bazes que la liberté et l’égalité, purger son sol libre de ces êtres malveillans qui ne se couvrent du manteau du patriotisme que pour relever ses chaînes; détruire, en un mot, tous les scélérats et les traîtres, telles sont les grandes obligations que vous avez contracté envers le peuple françois en acceptant sa confiance. Tel est aussi le but de vos travaux glorieux et de vos veilles. A peine avés-vous découvert une conspiration et fait punir les traîtres, qu’il s’en forme une autre. A peine commancés-vous à goûter le plaisir d’avoir évité un écueil, qu’il s’élève un nouvel orage sur votre patrie. Nous n’ignorons pas, représentans, les dangers que vous avés à courir, les entraves réitérées que font naître sous vos pas les agens secrets de la tyrannie. Mais plus vous éprouverés de résistance, plus glorieux seront vos travaux, et plus grands seront vos droits à notre reconnoissance. Vive la République ! Infâmes Robespierre, Couthon, Saint-Just, et autres complices qui avés trahi notre confiance, vous avés reçu le prix de vos forfaits. Nous vouons votre mémoire à l’exécration. Vive la République ! Vils factieux, scélérats conspirateurs dévorés par l’ambition de régner sur un peuple libre, voyés ce que peut, en un moment, la force de l’amour de la liberté; apprenés que la surveillance d’un peuple immense qui veut être libre est infatiguable, et qu’elle déjouera tous vos projets liberticides. Sachés que le glaive de la justice nationale est constament suspendu sur vos tettes coupables, et apprenés enfin que rien (1) C 313, pl. 1249, p. 40. Mentionné par Bn, 1er fruct. (1er suppl1). ne peut résister au génie de la liberté qui veut planer librement sur notre horizon. Citoyens représentans, nous vous offrons notre reconnoissance sans borne sur votre énergie révolutionnaire. L’exercice que nous faisons et fairons des pouvoirs que vous nous avés confié, en ne laissant échapper au glaive de la loi aucun de nos ennemis, doit vous assurer de notre attachement inébranlable à vos principes républicains et révolutionnaires. Nous vous jurons, citoyens représentans, de ne reconnoître que la Convention nationale qui sera toujours notre centre commun, et de concourrir, de toutes nos forces, au maintien et à l’exécution de ses lois, comme le seul et unique moyen de faire triompher la liberté et l’égalité. Vive la République ! J. J. Chevalier ( présid .), Mombuier, Boudinhon ( accusateur public), Mathiez, Jourcraud (se-crét.-greffier). h" [Le c. de surveillance de Rethel-sur-Aisne { 1), à la Conv.; Rethel, 1 7 therm. II] (2) Citoyens représentans, Des traîtres siégeoient encore parmi vous. Votre énergie vient de les démasquer, et déjà la hache nationale a fait justice des plus coupables. Les scélérats ! Ils vouloient assassiner la liberté ! Le sang des montagnards, le sang des patriotes devoit étancher la soif de leur parricide ambition. Leur trame criminelle est découverte, et le nouveau Catilina Robespierre n’est plus. Qu’ils tremblent, les complices de cette horrible conspiration ! Le peuple françois est debout; il poursuivra le crime en quelque lieu qu’il se cache. Grâces immortelles vous soient rendues, législateurs. Votre sagesse et votre courage sont dignes de vous et de vos commettans. Restez à votre poste : c’est sur vous, c’est sur la Convention, notre unique boussole, que reposent les bases de notre bonheur, de celui du monde entier. La patrie est sauvée. Périssent à jamais les traîtres, les ambitieux ! Vive la Convention ! Vive la montagne ! Vive la République ! Martinet Sausset, Noël Dupriez, Herbin (secret.), Guibart, Colinet aîné, Baquet, Grapay, Martinet Mattieu, Landragin, Ladame [et une signature illisible]. [Les administrateurs du départ 1 du Morbihan, à la Conv.; Vannes, 15 therm. Il] (3) (1) Ardennes. (2) C 313, pl. 1249, p. 37. Mentionné par B"1, 1er fruct. (1er suppl1); J. Sablier, n° 1495. (3) C 313, pl. 1249, p. 38. Mentionné par Bn, 1er fruct. (1er suppl1). SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 527 Citoyens représentants, Encore une conjuration attroce ! Encore un scélérat qui se servoit d’un peuple dont il avoit usurpé la confiance, pour parvenir à ses fins homicides ! Robespierre et ses complices ne cessoient de faire entendre les mots de vertu et de probité; ils sembloient brûler du saint amour de la patrie; tout portait à croire qu’ils étaient dignes du grand peuple qu’ils représentaient; souvent ils avoient paru coopérer à la destruction des factions qui ont désolé notre pays... Mais, ô ! comble de la perfidie ! ils ne dé-ployoient eux-mêmes cette énergie, ce rigorisme de principes, que pour tromper plus facilement le peuple. Recevez donc nos actions de grâce. C’est à vous, représentants, que l’on doit le salut de la patrie; c’est au grand caractère que la Convention a montré, c’est au courage des braves Parisiens que l’on reconnoît les progrès que fait l’esprit public. Il suffit de désigner au peuple un tyran pour qu’il soit annéanti. Soyez toujours grands, législateurs. Que le danger, que l’amour de la patrie vous réunissent constamment, et vous triompherez de tous les obstacles, et vous écraserez tous les conspirateurs. S et F. Destouches, Ll. Barnous, Thomas Cueldihuel ( présid .), J. Lanchun, J. Rio. i" [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. de Montbrison (1), à la Conv.; s.d.] (2) Citoyens représentans, Fidels à notre serment, nous poignarderons les hypocrites, les dictateurs et les triumvirs. Vous avez abattu la tête de Capet : comme vous, nous ne consentirons jamais à y substituer celle de Catilina. Le monstre a été : il n’est plus. Ainsi périront avec lui tous les complices de cette faction infernale. La masse de la Convention, incorruptible comme celle du peuple, restera. Représentans, nous avons frémis d’horreur. Nous avons convocqués, le même jour, la garde nationale et les autorités constituées; nous avons éclairé le peuple, et le peuple a entendu avec attendrissement la lecture de la proclamation de la Convention. Génie tutélaire, a-t-il dit, veille à la destinée de la France ! Une réputation forgée dans les ateliers impurs du crime, de l’astuce et de la perfidie, ne nous fait point balancer entre le sort justement mérité de quelques scélérats, et le salut de la patrie. Nous ne reconnoissons que la Convention; nous luy resterons toujours unis; nous le jurons tous individuellement; nous réitérons le serment de l’égalité et de la liberté, de maintenir la République, une, indivisible et démocratique, ou de mourir à notre poste. Une fête civique a couronné la lecture de la proclamation. Nous vous transmettons nos voeux et ceux des administrés. (1) Loire. (2) C 313, pl. 1249, p. 36. Mentionné par B"1, 1er fruct. (1er suppl1). Seguin, Chavaneu, C. Guyot ( agent nat.), Mar-coux, Dinand, Justamond (vice -présid.), Bou-geade, Bouchet, Philipon, Clagnieux, Ronnel (secret.), Bourges (présid) [et une signature illisible]. k" [Les administrateurs du départ1 de la Loire, à la Conv.; Feurs, 17 therm. II] (1) Citoyens représentans, encore une fois la liberté triomphe; encore une fois la France est sauvée; encore une fois la République s’affermit au milieu des plus grands périls; et la Convention nationale, conservant toujours sa mâle énergie, ce caractère de fermeté et de vigueur qui distingue de vrais républicains, apprend à l’Europe étonnée qu’elle sait déjouer tous les complots, rester ferme et inébranlable au milieu des orages, et faire punir du dernier supplice tous les traîtres et conspirateurs qui ont cherché et qui chercheront vainement à dissoudre la représentation nationale. Qui l’aurait cru, que Robespierre aîné, Couthon et Saint-Just, qui passaient pour les plus fermes appuis de la République, voulussent détruire la Convention et démembrer la France ? Qui l’aurait cru, que ces monstres voulussent former un triumvirat, et usurper l’autorité souveraine qui n’appartient qu’au peuple, sur les débris de la représentation nationale ? Qui l’aurait cru, que Robespierre fût le Catilina de la France, et Couthon et Saint-Just ses infâmes complices ? Mais grâces au génie tutélaire qui veille sur les destinées de ce puissant empire (grâces soient rendues à cette providence éternelle que Robespierre et ses adhérens ne confessaient que du bout des lèvres, et qu’ils reniaient dans leur coeur !), ces scélérats ont vécu, le glaive de la loi s’est appesanti sur leurs têtes coupables, et la République à été sauvée. Ainsi ont péri tous les traîtres à la patrie. Ainsi périront à l’avenir tous ceux qui leur ressembleront. Ainsi seront mis à mort par des hommes libres tous les ambitieux qui voudront usurper la souveraineté, et qui ne se prosterneront pas devant la majorité du peuple, dans lequel seul réside la souveraineté, une, indivisible, imprescriptible et inaliénable. Nous protestons donc aujourd’hui devant les mandataire du souverain; nous jurons à ses fidèles représentans de n’être d’aucune faction, de ne reconnaître que la Convention nationale et de n’obéir qu’à ses décrets. Nous nous rallions avec empressement à la représentation nationale, comme au point central de l’unité et de l’indivisibilité de la République. Nous promettons de mourir à nos postes, plutôt que de nous écarter un seul instant de la route de la justice et des lois de la Convention : notre dernier soupir sera : vive la République ! Vive la Convention nationale ! Dumas, Miollière, Maille (présid), J; Bertuel, Troullier, Fonvielle, Gaulne. (1) C 313, pl. 1249, p. 29. Mentionné par B1", 1er fruct. (1er suppl1).