[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j frimaire an II 593 ( 4 décembre 1793 de Saint -Clément, et l’un des premiers déprê-trisés, remet à la patrie son traitement annuel de 495 liv. 17 s. 1 d. « La commune de Compiègne a fermé les temples de la superstition dès le mois dernier; les municipalités des campagnes se sont toutes empressées de suivre cet exemple; le fanatisme a fui quand il a vu ses flambeaux éteints, et dans tout notre ressort on ne connaît d’autre divinité que la patrie, d’autre culte que l’obéis¬ sance à la loi. Les enfants ne lisent plus que les Droits imprescriptibles de l’homme et notre Constitution républicaine. « Un bûcher nous a fait justice de tous les livres absurdes qui empoisonnaient autrefois de jeunes cœurs, et ne laissaient dans l’esprit que des sottises et des préjugés. « Restez à votre poste, législateurs, et nous ne cesserons de vous adresser ce vœu parce que le bonheur de la patrie en dépend. « Quinquet, président; Bertrand, procureur syndic, député suppléant à la Convention nationale; Bertin; Morin, J. -B. Biré; Lefebvre; Mottet; Lambin. » « Je soussigné Nicolas -Pamphile Couvert, l’un des commis de l’Administration du district de Compiègne, donne volontairement pour le soulagement des veuves et des orphelins des défenseurs de la patrie, 138 livres restant de la gratification à moi accordée par l’Assemblée constituante, comme ayant été commis de la ci-devant régie générale des aides. « A Compiègne, ce 5 frimaire, 2e année de la République française. « Couvert. » Le citoyen Lepointe, de Montagne-sur-Aisne, fait don à la patrie de 98 jetons d’argent. Mention honorable, insertion au « Bulletin » 1). Suit la lettre du citoyen Le Pointe (2). « Lagrange-aux-Bois, municipalité de Mon¬ tagne-sur-Aisne, ce 22 brumaire, l’an II de la République, une et indivisible. « Citoyen Président, « Le républicain Léger, directeur de la poste aux lettres et membre du comité de surveil¬ lance de notre commune, veut bien se charger de te faire passer les 98 jetons d’argent que je t’ai annoncés par ma lettre du 8 de ce mois, qui renfermait une copie de celle que nous avions adressée, au nombre de 10 signataires, le mois précédent, à notre représentant Drouet. « Ces jetons sont tout ce qui nous reste, à ma femme et à moi, de l’ancien régime, et nous pouvons dire que la République nous a régénérés. Puissent tous les bons Français l’être de même. Notre peu de fortune, nos cœurs (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 340. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 810. lre SÉRIE. T. LXXX. et tout notre sang sont au service de la Répu¬ blique, elle peut en disposer à sa volonté : prêcher par l’exemple la soumission à ses lois et mourir pour les défendre, voilà ma devise. « Citoyen Président, salut et fraternité è tous les braves Montagnards. » « Le Pointe, républicain. » La Société populaire de Châtellerault félicite la Convention nationale sur ses travaux, et l’in¬ vite à rester à son poste; elle lui fait part qu’elle a ouvert une souscription pour procurer des che¬ mises à nos frères d’armes, qu’une quantité con¬ sidérable est déjà déposée sur l’autel de la pa¬ trie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1) Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). La Société républicaine de Châtellerault fait passer à la Convention nationale une adresse à la date du 5 frimaire dont voici l’extrait : « Citoyens représentants, « Connaissez votre force et votre dignité : vous pouvez concevoir un orgueil légitime. Applaudissez-vous, non seulement d’avoir ané¬ anti la royauté et abattu les coupables idoles devant qui le monde était prosterné, mais sur¬ tout de l’avoir étonné par un acte de justice dont il n’avait jamais vu d’exemple : celui d’a¬ voir promené le glaive de la loi sur les têtes cri¬ minelles *qui s’élevaient au milieu de vous, celui enfin d’avoir écrasé jusqu’ici toutes les factions sous le poids du niveau national. « Que la Montagne, assise sur sa base iné¬ branlable, soit éternelle, si les ennemis de la République peuvent être éternels : voilà le cri unanime de tous les républicains et le vœu le plus ardent des membres de la Société popu¬ laire de Châtellerault. « Une souscription, pour donner des chemises à nos frères qui sont sur les frontières, vient d’être ouverte depuis quelques jours, et une quantité considérable de chemises ont été déposées sur l’autel de la patrie. « La Convention nationale a manifesté le désir d’établir une manufacture de lances, de sabres dans notre commune, et de toutes parts les assignats ont tombé entre les mains de la Société pour l’encouragement des artistes. Yoilà ce que nous avons fait et ce que peuvent faire des hommes régénérés. « Mais notre régénération ne serait qu’impar¬ faite si nous laissions subsister parmi nous des noms odieux, des dénominations féodales. « Nous vous prions, à cet effet, de changer le nom de Châtellerault pour celui de Pont -sur¬ vienne. « Nous ne voulons plus de nom de saints; (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 340. (2) Supplément au Bulletin de la Convention du 4e jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II (mer¬ credi 4 décembre 1793). 38