SÉANCE DU 10 MESSIDOR AN II (28 JUIN 1794) - Nos 31-32 243 [La Voutte, 25 prair. II] (1). « A Quel degré de corruption etoient donc parvenus ces hommes pervers qui s’obstinoient a nier l’existance de l’Etre suprême ! Quel homme droit pourrait ne pas le reconnoitre, lorsqu’il nous donne chaque jour des preuves éclatantes de sa puissante protection, non seulement en étalant à nos yeux les richèsses d’une abondante moisson, non seulement en fesant de nos frontières un vaste tombeau pour les exclaves des tyrans; mais encore qui ne reconnoit pas son bras protecteur dans celuy qui a détourné de dessus la têtte de nos vertueux représentants le plomb meurtrier que l’assassinat dirigeait contr’eux. Citoyens représentants, quand la situation des lieux nous retient loin de vous, notre amour franchit cette distance, nos cœurs vous entourent, et s’ils pouvoient détournés ou recevoir les coups perfides de nos ennemis, la France n’aurait jamais à regretter la perte d’aucun de ceux à qui elle se félicité d’avoir spécialement confié ses interets. Si comme le brave Geoffroy nous ne sommes pas apellés au bonheur de répendre notre sang pour vous, nous nous fesons gloire de professer les mêmes sentiments d’amour sincère, et de dévouement sans borne pour la représentation nationale. Nous ne vous parlerons pas de notre reconnaissance, protecteurs de la liberté, et de l’égalité, destructeurs de la tyrannie, et de tous ses vices, tous vos décrets en méritent une infinie; mais que dirons nous de ces loix de bienfaisance qui vont faire disparoitre des terres de la République le cruel fléau de la mendicité. Nous en sentons d’autant plus vivement le prix que nous étions plus acablés sous le poid de la misère. Pénétrés des sentiments qu’elles inspirent nous ne cesserons de bénir la main dont nous tenons tant de biens et dans l’excès de notre reconnoissance nous répéterons sans cesse heureux le peuple qui a de tels législateurs. Ouy cette terre délicieuse que nous habitons, et que la nature carésse avec prédilection, est réellement le domaine de la liberté, et du bonheur. Tels sont citoyens représentants les sentiments impérissables des montagnards composant la société populaire de La voutte ». Boyer (présid.), Bayol (secret.) . 31 Le comité de surveillance de la commune de la Charité-sur-Loire (2) écrit à la Convention qu’elle a acquis des droits incontestables à sa reconnoissance en détruisant l’athéisme et le matérialisme, et en détruisant les sectateurs de ces systèmes impies et révoltans. Mention honorable, insertion au bulletin (3). a) C 309, pL 1205, p. 16. (2) Nièvre. (3) P.V., XL, 245. Bln, 12 mess. [La Charité-sur-Loire, 7 mess. II] (1). « Citoyens Représentant Vous tenés dans vos mains le destin du plus grand peuple de la terre; investis de toute sa confiance votre vœu le plus ardent est d’établir son bonheur sur des bases immuables. Cette tâche est difficile, mais depuis longtemps vous la remplissés glorieusement, et votre Decret du 18 Floréal vous acquiert des droits incontestables à notre Reconnoissance. Ce n’étoit pas assés de nous apprendre à conquérir la liberté et à conserver ce bien précieux; il falloit aussi nous rappeler à la pensée de la Divinité et à la dignité de notre etre. Il falloit combattre l’athéisme, le matérialisme, et purger la République des sectateurs de ces sistèmes impies et révoltant. Vous l’avés fait, en reconnaissant un Etre Suprême et l’immortalité de l’ame. Vous l’avés fait ,en livrant au glaive de la loi les Chaumette, Hébert et adhérens. Agréés, citoyens Représentais, le témoignage de notre sensibilité pour ce bienfait inéfable. Ne pouvant partager vos travaux, nous les admirons. Ce témoignage doit vous être d’autant plus agréable qu’il est celui d’hommes vraiment libres, vraiment montagnards, et qui s’ils ne savent pas bien exprimer ce qu’ils sentent, ne disent jamais que ce qu’ils pensent; et si vous avés pour nous la tendresse des pères, soyés convaincus que nous avons pour vous l’estime, l’attachement et la vénération que des enfans doivent à ceux qui en leur donnant la vie leur procurent les moyens d’en jouir dans le sein du bonheur et la pratique des vertus. S. et F. ». Jouy, Bailly, Moreau, Martin, Bobin [et 6 signatures illisibles]. 32 La société populaire et la commune d’Anet (2) applaudissent à l’énergie, à la sévérité et à la justice que la Convention a déployées dans des circonstances très difficiles; elles ont monté, armé et équipé un cavalier jacobin. Mention honorable, insertion au bulletin (3) . [Anet, 1er mess. II] (4). «Citoyens Réprésentans La Société populaire et la commune d’Anet comence a se métré a la hauteur de la Révolution! et ne vous quitteront point que le triomphe de la République ne soit assuré. Recevés le tribut de reconnoissance qu’elles vous présentent pour l’energie, la sévérité, et la justice que vous avés déployées dans des circonstances très difficiles. Les soins vigilants et infatigables ont fait jusqu’icy avorter tous les projets perfides qui menaçaient la Liberté publique et les jours de nos réprésentants. Soyés fermes et unis, et le vaisseau de l’etat que vous construisés avec tant de sollicitude, (1) C 308, pl. 1197, p. 17. (2) Eure-et-Loir. (3) P.V., XL, 245. B*", 16 mes s. (suppl‘). (4) C 309, pl. 1205, p. 15. SÉANCE DU 10 MESSIDOR AN II (28 JUIN 1794) - Nos 31-32 243 [La Voutte, 25 prair. II] (1). « A Quel degré de corruption etoient donc parvenus ces hommes pervers qui s’obstinoient a nier l’existance de l’Etre suprême ! Quel homme droit pourrait ne pas le reconnoitre, lorsqu’il nous donne chaque jour des preuves éclatantes de sa puissante protection, non seulement en étalant à nos yeux les richèsses d’une abondante moisson, non seulement en fesant de nos frontières un vaste tombeau pour les exclaves des tyrans; mais encore qui ne reconnoit pas son bras protecteur dans celuy qui a détourné de dessus la têtte de nos vertueux représentants le plomb meurtrier que l’assassinat dirigeait contr’eux. Citoyens représentants, quand la situation des lieux nous retient loin de vous, notre amour franchit cette distance, nos cœurs vous entourent, et s’ils pouvoient détournés ou recevoir les coups perfides de nos ennemis, la France n’aurait jamais à regretter la perte d’aucun de ceux à qui elle se félicité d’avoir spécialement confié ses interets. Si comme le brave Geoffroy nous ne sommes pas apellés au bonheur de répendre notre sang pour vous, nous nous fesons gloire de professer les mêmes sentiments d’amour sincère, et de dévouement sans borne pour la représentation nationale. Nous ne vous parlerons pas de notre reconnaissance, protecteurs de la liberté, et de l’égalité, destructeurs de la tyrannie, et de tous ses vices, tous vos décrets en méritent une infinie; mais que dirons nous de ces loix de bienfaisance qui vont faire disparoitre des terres de la République le cruel fléau de la mendicité. Nous en sentons d’autant plus vivement le prix que nous étions plus acablés sous le poid de la misère. Pénétrés des sentiments qu’elles inspirent nous ne cesserons de bénir la main dont nous tenons tant de biens et dans l’excès de notre reconnoissance nous répéterons sans cesse heureux le peuple qui a de tels législateurs. Ouy cette terre délicieuse que nous habitons, et que la nature carésse avec prédilection, est réellement le domaine de la liberté, et du bonheur. Tels sont citoyens représentants les sentiments impérissables des montagnards composant la société populaire de La voutte ». Boyer (présid.), Bayol (secret.) . 31 Le comité de surveillance de la commune de la Charité-sur-Loire (2) écrit à la Convention qu’elle a acquis des droits incontestables à sa reconnoissance en détruisant l’athéisme et le matérialisme, et en détruisant les sectateurs de ces systèmes impies et révoltans. Mention honorable, insertion au bulletin (3). a) C 309, pL 1205, p. 16. (2) Nièvre. (3) P.V., XL, 245. Bln, 12 mess. [La Charité-sur-Loire, 7 mess. II] (1). « Citoyens Représentant Vous tenés dans vos mains le destin du plus grand peuple de la terre; investis de toute sa confiance votre vœu le plus ardent est d’établir son bonheur sur des bases immuables. Cette tâche est difficile, mais depuis longtemps vous la remplissés glorieusement, et votre Decret du 18 Floréal vous acquiert des droits incontestables à notre Reconnoissance. Ce n’étoit pas assés de nous apprendre à conquérir la liberté et à conserver ce bien précieux; il falloit aussi nous rappeler à la pensée de la Divinité et à la dignité de notre etre. Il falloit combattre l’athéisme, le matérialisme, et purger la République des sectateurs de ces sistèmes impies et révoltant. Vous l’avés fait, en reconnaissant un Etre Suprême et l’immortalité de l’ame. Vous l’avés fait ,en livrant au glaive de la loi les Chaumette, Hébert et adhérens. Agréés, citoyens Représentais, le témoignage de notre sensibilité pour ce bienfait inéfable. Ne pouvant partager vos travaux, nous les admirons. Ce témoignage doit vous être d’autant plus agréable qu’il est celui d’hommes vraiment libres, vraiment montagnards, et qui s’ils ne savent pas bien exprimer ce qu’ils sentent, ne disent jamais que ce qu’ils pensent; et si vous avés pour nous la tendresse des pères, soyés convaincus que nous avons pour vous l’estime, l’attachement et la vénération que des enfans doivent à ceux qui en leur donnant la vie leur procurent les moyens d’en jouir dans le sein du bonheur et la pratique des vertus. S. et F. ». Jouy, Bailly, Moreau, Martin, Bobin [et 6 signatures illisibles]. 32 La société populaire et la commune d’Anet (2) applaudissent à l’énergie, à la sévérité et à la justice que la Convention a déployées dans des circonstances très difficiles; elles ont monté, armé et équipé un cavalier jacobin. Mention honorable, insertion au bulletin (3) . [Anet, 1er mess. II] (4). «Citoyens Réprésentans La Société populaire et la commune d’Anet comence a se métré a la hauteur de la Révolution! et ne vous quitteront point que le triomphe de la République ne soit assuré. Recevés le tribut de reconnoissance qu’elles vous présentent pour l’energie, la sévérité, et la justice que vous avés déployées dans des circonstances très difficiles. Les soins vigilants et infatigables ont fait jusqu’icy avorter tous les projets perfides qui menaçaient la Liberté publique et les jours de nos réprésentants. Soyés fermes et unis, et le vaisseau de l’etat que vous construisés avec tant de sollicitude, (1) C 308, pl. 1197, p. 17. (2) Eure-et-Loir. (3) P.V., XL, 245. B*", 16 mes s. (suppl‘). (4) C 309, pl. 1205, p. 15. 244 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE sauvé par vous, voguera désormais dégagé de toutes les atteintes qu’on voulait lui porter ! Ainsi en manifestant la justice nationale dans l’interieur et déployant au dehors une defense vigoureuse, nous terrasserons nos ennemis parce que vous avés pris l’attitude qui convient à un peuple républicain ! Nôtre commune a monté, armé, et équipé un cavalier jacobin, et nos citoyennes ne pouvant pas combattre pour le salut de la Patrie, la nature leur ayant marqué une autre destination, ont travaillé avec un zèle vraiment patriotique a faire de la charpie pour nos frères d’armes qui ont eu le malheur d’etre bléssés. Elles vous en envoyent 80 livres, et 20 chemises, et 40 au district qui ont été envoyées quelques temps avant Que n’est il en leur pouvoir de faire des plus grands sacrifices pour vous prouver leurs sentiments républicains et l’amour qu’elles ont pour la gloire de la Patrie. S. et F. ». Drieux ( présid . de la Sté popul.) [et 2 signatures illisibles] . 33 Garnier (de Saintes), représentant du peuple dans le� départemens et près l’armée de l’Ouest, écrit du Mans, en date du 7 messidor, que la vertu et la liberté triomphent. Les désorgani-sateurs se sont cachés en partie, et l’autre a pris la fuite. Le peuple a reconnu les vrais coupables. Réuni au nombre de 14 à 15 000 hommes, ce bon peuple les a dénoncés dans la faction Bazin, qui avoit cherché à avilir et par là à dissoudre la Convention. Des déclarations et des pièces sans nombre justifient cette atroce vérité; des placards contre-révolutionnaires ont été affichés. Du fond même de leurs prisons les scélérats animoient le peuple et le provo-quoient aux armes. Une fête civique, où ont été donnés et reçus les baisers de la fraternité, où l’on a béni les travaux de la Convention, où une couronne de chêne lui a été offerte, a justifié enfin que le peuple n’a qu’un seul sentiment et une seule expression. Insertion au bulletin et renvoi aux comités de salut public et de sûreté générale (1). [Le Mans , 7 mess. II] (2). « La vertu et la probité triomphent ensemble, mes chers collègues; encore une nouvelle victoire remportée par le peuple sur les méchants. A peine ai-je paru dans la commune du Mans, en vertu des nouveaux ordres du comité de salut public, que les désorganisateurs se sont cachés; quelques-uns ont pris la fuite. Peu jaloux de courir après eux, j’ai cru plus instant de courir à la source du mal. J’ai convoqué lé peuple dans ses assemblées primaires ; 14 ou 15 000 citoyens se sont ralliés autour de moi, et, après leur avoir présenté avec énergie le tableau des malheurs que ces hommes sans probité et sans (1) P.V., XL 245. Bln, 11 mess, (suppl4); J. Perlet, n° 644; J. Fr., n° 642; J. Sablier, n° 1405; Mess. Soir, n° 678; J. -S. Culottes, n° 499; C. univ., n° 910; J. Paris, n° 548. (2) Mon., XXI, 83. mœurs préparaient à la république, et leur avoir fourni leur affligeante situation pour exemple, après leur avoir demandé où en étaient en ce moment ces intrigants persécuteurs qui avaient coutume de montrer un front si audacieux quand rien ne contrariait leurs coupables projets, « Il n’y a en effet, s’est-on écrié, que les criminels qui fuyent ! » Au même instant j’ai demandé au peuple de me dire avec franchise d’où dérivait la source de ses maux, quels en étaient les auteurs. » Garnier. [Le Mans , s. d.] (1). Les citoyens de la commune du Mans, département de la Sarthe, reunis en assemblée publique convoquée par le Représentan du Peuple Garnier (de Saintes) écrivent à la Convention Nationale qu’une coalition liberticide a existé dans la société populaire du Mans, qu’ils ne peuvent taire a la f rance; que Phi-lippeaux qui a subi la peine due a son crime en étoit l’ame et le chef, que si le glaive de la vengeance Nationale n’a pas encore atteint ses adhérens, celui de l’opinion publique les a frappés, et que morts dans le cœur de tous les Républicains vertueux, ils ne peuvent plus exister que par le supplice des remords et de l’infamie. Depuis le départ de Garnier (de Saintes) disent-ils, les agents des conspirateurs avaient conçu de nouvelles espérances et leur perversité se préparait à les réaliser, déjà l’étincelle du système liberticide de l’avilissement de la convention ménacoit la commune d’un nouvel embrasement, lorsque Garnier a reparu une seconde fois, lui qui nous a prouvé qu’il vouloit le bien, car il en a eu le courage de l’opérer. Sa voix a tonné : les méchants ont pâli : tout le peuple l’a entouré ne voyant en lui que le délégué que la convention lui envoyait pour le sauver : il a consulté le peuple dans son entier sur la cause du désordre, et d’une voix unanime nous avons tous déclaré qu’il existait une conjuration perfide contre la liberté que les Bazins, les Morandière et autres en étoient les principaux agens; que ces êtres ambitieux par orgueil immoraux par habitude méchants et vindicatifs par spéculation avoient entrainé une partie des citoyens par des séductions perfides, au lieu de les mener à la vertu par l’exemple et l’instruction;, qu’après eux ils avoient laissé des hommes dignes d’hériter de leurs vices, et qui perpétuoient le même système de désorganisation. Garnier vous a démontré par son exemple que les préceptes de la vertu sont dans l’action. Ses leçons ont laissé dans nos âmes une impression douce et durable, nous avons mis entre les méchants et nous cette barrière étemelle qui doit exister entre le vice et la vertu : et la france apprendra à la fois ce que le crime nous inspire d’horreur et ce que nous sommes capables de faire pour le proscrire. (1) C 308, pl. 1198, p. 12. 244 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE sauvé par vous, voguera désormais dégagé de toutes les atteintes qu’on voulait lui porter ! Ainsi en manifestant la justice nationale dans l’interieur et déployant au dehors une defense vigoureuse, nous terrasserons nos ennemis parce que vous avés pris l’attitude qui convient à un peuple républicain ! Nôtre commune a monté, armé, et équipé un cavalier jacobin, et nos citoyennes ne pouvant pas combattre pour le salut de la Patrie, la nature leur ayant marqué une autre destination, ont travaillé avec un zèle vraiment patriotique a faire de la charpie pour nos frères d’armes qui ont eu le malheur d’etre bléssés. Elles vous en envoyent 80 livres, et 20 chemises, et 40 au district qui ont été envoyées quelques temps avant Que n’est il en leur pouvoir de faire des plus grands sacrifices pour vous prouver leurs sentiments républicains et l’amour qu’elles ont pour la gloire de la Patrie. S. et F. ». Drieux ( présid . de la Sté popul.) [et 2 signatures illisibles] . 33 Garnier (de Saintes), représentant du peuple dans le� départemens et près l’armée de l’Ouest, écrit du Mans, en date du 7 messidor, que la vertu et la liberté triomphent. Les désorgani-sateurs se sont cachés en partie, et l’autre a pris la fuite. Le peuple a reconnu les vrais coupables. Réuni au nombre de 14 à 15 000 hommes, ce bon peuple les a dénoncés dans la faction Bazin, qui avoit cherché à avilir et par là à dissoudre la Convention. Des déclarations et des pièces sans nombre justifient cette atroce vérité; des placards contre-révolutionnaires ont été affichés. Du fond même de leurs prisons les scélérats animoient le peuple et le provo-quoient aux armes. Une fête civique, où ont été donnés et reçus les baisers de la fraternité, où l’on a béni les travaux de la Convention, où une couronne de chêne lui a été offerte, a justifié enfin que le peuple n’a qu’un seul sentiment et une seule expression. Insertion au bulletin et renvoi aux comités de salut public et de sûreté générale (1). [Le Mans , 7 mess. II] (2). « La vertu et la probité triomphent ensemble, mes chers collègues; encore une nouvelle victoire remportée par le peuple sur les méchants. A peine ai-je paru dans la commune du Mans, en vertu des nouveaux ordres du comité de salut public, que les désorganisateurs se sont cachés; quelques-uns ont pris la fuite. Peu jaloux de courir après eux, j’ai cru plus instant de courir à la source du mal. J’ai convoqué lé peuple dans ses assemblées primaires ; 14 ou 15 000 citoyens se sont ralliés autour de moi, et, après leur avoir présenté avec énergie le tableau des malheurs que ces hommes sans probité et sans (1) P.V., XL 245. Bln, 11 mess, (suppl4); J. Perlet, n° 644; J. Fr., n° 642; J. Sablier, n° 1405; Mess. Soir, n° 678; J. -S. Culottes, n° 499; C. univ., n° 910; J. Paris, n° 548. (2) Mon., XXI, 83. mœurs préparaient à la république, et leur avoir fourni leur affligeante situation pour exemple, après leur avoir demandé où en étaient en ce moment ces intrigants persécuteurs qui avaient coutume de montrer un front si audacieux quand rien ne contrariait leurs coupables projets, « Il n’y a en effet, s’est-on écrié, que les criminels qui fuyent ! » Au même instant j’ai demandé au peuple de me dire avec franchise d’où dérivait la source de ses maux, quels en étaient les auteurs. » Garnier. [Le Mans , s. d.] (1). Les citoyens de la commune du Mans, département de la Sarthe, reunis en assemblée publique convoquée par le Représentan du Peuple Garnier (de Saintes) écrivent à la Convention Nationale qu’une coalition liberticide a existé dans la société populaire du Mans, qu’ils ne peuvent taire a la f rance; que Phi-lippeaux qui a subi la peine due a son crime en étoit l’ame et le chef, que si le glaive de la vengeance Nationale n’a pas encore atteint ses adhérens, celui de l’opinion publique les a frappés, et que morts dans le cœur de tous les Républicains vertueux, ils ne peuvent plus exister que par le supplice des remords et de l’infamie. Depuis le départ de Garnier (de Saintes) disent-ils, les agents des conspirateurs avaient conçu de nouvelles espérances et leur perversité se préparait à les réaliser, déjà l’étincelle du système liberticide de l’avilissement de la convention ménacoit la commune d’un nouvel embrasement, lorsque Garnier a reparu une seconde fois, lui qui nous a prouvé qu’il vouloit le bien, car il en a eu le courage de l’opérer. Sa voix a tonné : les méchants ont pâli : tout le peuple l’a entouré ne voyant en lui que le délégué que la convention lui envoyait pour le sauver : il a consulté le peuple dans son entier sur la cause du désordre, et d’une voix unanime nous avons tous déclaré qu’il existait une conjuration perfide contre la liberté que les Bazins, les Morandière et autres en étoient les principaux agens; que ces êtres ambitieux par orgueil immoraux par habitude méchants et vindicatifs par spéculation avoient entrainé une partie des citoyens par des séductions perfides, au lieu de les mener à la vertu par l’exemple et l’instruction;, qu’après eux ils avoient laissé des hommes dignes d’hériter de leurs vices, et qui perpétuoient le même système de désorganisation. Garnier vous a démontré par son exemple que les préceptes de la vertu sont dans l’action. Ses leçons ont laissé dans nos âmes une impression douce et durable, nous avons mis entre les méchants et nous cette barrière étemelle qui doit exister entre le vice et la vertu : et la france apprendra à la fois ce que le crime nous inspire d’horreur et ce que nous sommes capables de faire pour le proscrire. (1) C 308, pl. 1198, p. 12.