380 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE les amis des rois par les éxces toujours dangereux d’une démagogie convulsive ou d’un modérantisme aveugle. Mettés donc strictement la justice à l’ordre du jour; il ne lui faut aucun de ces alentours qui peuvent la faire dégénérer en cruauté ou en foiblesse ; la justice est éternellement la même, elle ne souffre point d’épithète. Soyés en garde contre les conversions subites de ces hommes de sang qui semblent s’apitoyer aujourd’huy sur le sort de ceux qui n’agueres dévoient être leurs victimes et dont ils se pro-posoient de partager les dépouilles. Marchés à grands pas pour hâter notre bonheur, ne vous laissés ni circonvenir, ni opprimer, ne doutés ni de vos forces ni de vos moyens pour sauver la patrie, croyés que le peuple français se lèvera tout entier pour vous séconder au premier signal, comme il ne cessera de bénir le jour auquel vous avés dissipé le prestige qui dérobeoit à ses yeux les trâmes horribles qui dévoient entrainer à jamais la perte de la République et la liberté du monde entier. Suivent 8 signatures. e [Les administrateurs du district de La Ferté-Bernard à la Convention nationale, le 2 brumaire an III] (41) Citoyens Répresentans Recevéz l’expression du sentiment que vous avez fait naitre dans nos coeurs, voyez les se dilater par la réconnoissance, s’élancer vers vous et s’y joindre pour la profession de ces principes sublimes et éternels qu’une humanité éclairé, une justice sans foiblesse, comme sans arbitraire, vous a fait proclamer, qu’ils seront aveugles ceux là qui ne verront pas dans votre adresse sublime le langage de la vérité qui doit tout ramener à la Répresentation nationale, à ce centre unique ou doivent tendre tous les voeux, toutes les volontés, et toutes les affections, qu’ils dispa-roissent ces conspirateurs et agitateurs qui vou-loient détourner l’attention et l’amitié du peuple vertueux pour l’envelopper des chaînes qu’ils lui préparoient. Ce peuple va respirer enfin sous l’egide du gouvernement révolutionnaire dont les scélérats ne présentoient que le glaive, ce gouvernement protégera, comme il punira et la Révolution appuyée sur lui arrivéra à ce but que vous avez marqué le bonheur du peuple. O toi, Réprésentation d’un peuple qui est grand par toi, comme tu es grand par lui, continue tes travaux immortels. Aprèz avoir relégué la terreur dans l’ame des seuls coupables, arrache tous les masques, nous te séconderons avec ce courage qu’inspire la confiance que tu mérites. L’immoralité sera poursuivie comme un de nos plus dangereux ennemis, les vertus dont (41) C 323, pl. 1390, p. 19. F. de la Républ., n° 45. les factieux se paroient en les souillant seront entourées de la vénération et nous ferons nos efforts pour qu’elles n’ayent pas été mises en vain à l’ordre du jour. Nous allons répandre, propager cette adresse, nous la présenterons au peuple comme un gage de l’amour que lui portent ses Réprésentans et qui doit faire retentir toute la france du cri de Vive la Convention. Suivent 7 signatures dont celle de Lefebure, agent national. f [Extrait du registre des délibérations du conseil du district de Pont-à-Mousson, adressé à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an III ] (42) Le conseil du district assemblé, présent les citoyens Rasquinet, président, Thiery, France, Willaume, Caresme, Bourguignon, Rudot, Nicolas Jacquinot et Perrin, administrateurs, Lescure, agent national et Dudot, secrétaire. Lecture a été donnée du n° 70 du bulletin des lois, contenant l’adresse de la Convention nationale au peuple françois, en date du 18 du courant, et après avoir arrêté que cette même adresse seroit réimprimée pour être envoyée aux instituteurs, il a été voté une adresse de félicitation à la Convention nationale conçue de ces termes. Citoyens Représentans Il n’appartient qu’a un grand peuple qui travaille à la conquête de sa liberté, de donner tout a la fois à l’Europe étonnée, l’étonnant spectacle d’une suite non interrompue de conquêtes journallières qui assûrent au dehors le triomphe et l’affermissement de la République, tandis que les législateurs l’affermissent dans l’interieur, en rappellant tous les hommes aux vrais principes qui seuls peuvent fonder et affermir les Republiques. Sans vertu, comme sans justice point de gouvernement ; l’adresse sublime que la Convention nationale vient d’envoyer au peuple français est un appelle solemnel aux hommes vertueux et probes qui, nés pour le gouvernement républicain, vont redoubler d’efforts pour concourir au bonheur de la patrie. Les méchans, les agitateurs, les hypocrites conspirateurs n’auront plus d’espoir, leur règne doit être passé. Trop long-tems ils ont séduit et égaré les peuples, quiconque s’écarte des principes qui constituent par essence la liberté d’une grande nation, est ennemi de son pays. L’esprit public de ce district n’a jamais varié, la Convention nationale a toujours été le point de ralliement du peuple, aussi votre adresse a-t-elle été reçue avec enthousiasme; les principes qui y sont développés feront le bonheur (42) C 323, pl. 1390, p. 26. F. de la Républ., n° 45. SÉANCE DU 14 BRUMAIRE AN III (4 NOVEMBRE 1794) - N° 18 381 de la nation. Achevez, citoyens Représentans, ce grand et immortel ouvrage en restant à votre poste et ne l’abandonnez qu’au moment où vous aurez fait respecter la Republique par ses ennemis et que vous aurez assuré le bonheur de tous les français, en établissant dans l’interieur le véritable esprit de la fraternité qui doit exister chez tous les hommes. Pour nous, Citoyens Réprésentans, nous ne cesserons de travailler à mériter la confiance et l’estime publique ; notre cri de ralliement sera toujours celui de Vive la Convention, périssent tous les ennemis du peuple. A Pont-à-Mousson les jours et an susdits. Signé sur le registre, Rasquinet, président et Dudot, secrétaire. Collationné par les administrateurs du directoire de district. Suivent 6 signatures. g [Le tribunal criminel du département de la Loire-Inférieure à la Convention nationale, Nantes, le 26 vendémiaire an HT] (43) Liberté, Egalité, Fraternité. Representans du peuple A peine sortis des angoisses terribles ou nous avoit jetté le sistême de sang que des scélérats avoient propagé, après avoir, passé par toutes les épreuves que peut supporter l’humanité, nos coeurs ont été soulagés a la lecture de votre adresse aux français ; enfin le glaive de la justice ne pesera plus que sur le vrai coupable ; le méchant ne lèvera plus sa tête altière ; le devo-rateur du sang humain sera poursuivi ; sa bouche qui ne respiroit que la fureur, qui ne parloit que menace, n’imposera plus silence a la vertu opprimée, au patriotisme prononcé ; nos tribunes ne retentiront plus de ces vociférations virulentes qui n’étoient propres qu’a abattre la constance de l’honnête homme, a encourager l’audace, a faire redouter le régime républicain. Nous en avons fait la funeste expérience, nous savons si c’est par l’absence de la justice, par des déclamations atroces, par une conduite libérienne, par des discours de sang qu’on fait aimer la révolution, qu’on gagne les coeurs. Grâces vous soient rendues législateurs, les grandes vérités contenues dans votre adresse ont versé le baume de l’espérance et de la consolation dans toutes les âmes comprimées par une successions de crimes de tout genre, commis par les agitateurs, par les partisans de l’étranger, par ces hippocrites atrocement contre révolutionnaires. Tenez la main a l’exécution des promesses sacrées que vous faites a tous les français, ne souffrez pas qu’aucun être soit assez audacieux pour trancher de vos pouvoirs, (43) C 323, pl. 1390, p. 24. pour marcher sur la même ligne que vous, pour usurper l’amour du peuple a vos bienfaisantes intentions. Que l’arêne révolutionnaire ne soit cependant par fermée que vous n’ayez totalement balayé cette tourbe d’individus immoraux lâches et dangereux qui veulent sans cesse arrêter dans sa course rapide, le char de la liberté que vous devez conduire a son terme. L’équité, l’égalité, l’unité, la defense des droits imprescriptibles du peuple guideront votre marche dans cette forme de gouvernement; c’est d’après ces principes que vous dicterez vos loix. Notre dévouement à ces principes, l’exécution fidele de ces loix distingueront en nous notre amour pour la Convention, notre zele pour la liberté et notre attachement à la republique une et indivisible. Les membres composant le tribunal criminel du departement de la Loire-Inférieure. Kermen, président et 5 autres signatures. h [Le tribunal criminel du département d’Indre-et-Loire à la Convention nationale, Tours, le 30 vendémiaire an III ] (44) Representans du Peuple Nous avons vu dans votre adresse aux français un rappel à la raison, à la justice, à l’humanité, c’est un besoin pour nos coeurs de vous le dire. Vous vouliez que la justice punisse les assassins publics mais qu’elle soit la sauvegarde du patriote probe et vertueux. La terreur ne fut jamais la justice. Vous avez décrété qu’il n’y avait pas de crime là où il n’y avait pas d’intention de le commettre ; c’est la législation d’un peuple libre. Le tribunal criminel du département d’Indre et Loire n’oubliera pas que son devoir est de la pratiquer et de la defendre. Vous avez par une loi frappé le banqueroutier frauduleux; l’honnête homme et le fripon ne seront plus confondus. Nous vous félicitons de ce bienfait : les vertus ne peuvent siéger à côté du crime. Représentans du Peuple c’est en enseignant par des loix aussi sages, la pratique des vertus sociales que vous ferez disparaitre la corruption et le vice du sol de la République. Les membres du tribunal criminel du département d’Indre et Loire. Suivent 4 signatures. i [L’accusateur public près le tribunal criminel du département de l’Orne au président de la Convention nationale, Alençon, le 29 vendémiaire an III] (45) (44) C 323, pl. 1390, p. 30. (45) C 323, pl. 1390, p. 15.