SÉANCE DU 15 BRUMAIRE AN III (5 NOVEMBRE 1794) - N° 6 415 les mesures sages que vous avez prises et que vous préparez chaque jour pour abattre toutes les factions ; qu’ils tremblent donc tous les factieux ! tous les dilapidateurs de la fortune publique ! tous ces etres pervers qui ne veulent la terreur que pour comprimer ceux qui témoins de leur crime appelleraient sur leur tête la vengeance nationale. Le peuple éclairé par ses malheurs sait que l’on peut être énergique sans être barbare, il ne reconnoit d’autre empire que celui de la justice et des loix. Il a juré et nous jurons avec lui, guerre aux aristocrates, aux intrigants et aux fripons quel que soit le masque qu’ils empruntent. Nous désirons le gouvernement révolutionnaire, non comme ces hommes de sang, mais comme des hommes justes qui protégeront l’innocent et puniront le scélérat. Continuez avec courage, Législateurs, vos glorieux travaux, ne souffrez point qu’une poignée d’intrigants se disant les seuls patriotes, vienne entraver la marche de vos opérations, nous ne reconnoissons d’autre autorité que la votre, d’autre point de ralliement que la Convention nationale. Ah! s’il nous étoit donné de pouvoir vous exprimer la joie pure que nos concitoyens ont manifesté à la lecture de votre adresse au peuple français, vous verriez que l’élan de la reconnoissance ne leur a pas été arraché par la crainte, mais que c’étoit l’expression sincère de leurs sentiments. Nous leur répéterons souvent cette adresse et ce sera toujours avec une nouvelle joye que nous dirons avec eux, vive la Republique, vive la Convention nationale. Royseau, agent national et 16 signatures d’officiers municipaux. P [La société populaire de Limésy à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an HT] (27) Liberté, Egalité, fraternité ou la mort. Citoyens Pénétrés d’indignation contre tous les attentats dirigés pour vous dissoudre et anneantir la liberté, nous sommes aujourd’hui forcés de vous exprimer par le républicanisme le plus sincère et le plus dévoué a la chose commune que vous ayés a vous prémunir envers les scélérats qui ne cherchent a entraver la marche révolutionnaire que pour mieux réussir dans leurs projets liberticides et corrupteurs. Grâces etemelles vous soient rendus, dignes representans, encore une fois votre proclamation derniere a sauvé la Republique de la léthargie où elle se trouvoit, encore une fois votre énergie préparé de nouveaux triomphes pour les coeurs vrayement républicains. (27) C 325, pl. 1411, p. 3. Ecoutés nous, Dignes Représentans, voila nos voeux, nous n’avons d’autre sollicitude que de concourir a votre sûreté, d’autre centre d’union que de nous rallier autour de vous, d’autre pouvoir a reconnoitre que ceux qui émaneront de vos decrets, d’autre réclamation, que de rester a votre poste jusqu’à la paix et l’en-tiere consolidation de la République et enfin d’autre désir que de mourir pour la deffense de notre sublime constitution et de tous les membres qui concourront à nous la maintenir et garantir. Voila nos voeux, voila nos sentiments. Vive la République. B. Not, en l’absence du président, Auzout, secrétaire. 6 Le conseil général de la commune de L’Isle-Jourdain [Gers] jure de ne connoître, pour point de ralliement, que la Convention nationale, et l’invite à rester ferme à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (28). [Le conseil général de la commune de L’Isle-Jourdain à la Convention nationale, s. d.] (29) Liberté, justice. Augustes Législateurs, organes de la divinité, vous avés donc encore une fois sauvé le peuple prêt a tombér dans le piège ou l’intrigue et la domination le conduizoint, vous lui aves donné pour guide la vertu, la justice et la probité. Imposés enfin silence à ces hommes avides de sang, toujours prêts a vanter leur sisteme de terreur... Laissés les s’agitér dans leur convulsion de rage, en voyant s’échapér de leurs mains, une puissance redoutable dont ils ont impunément abuzé sous le prétexte sacré de la loy... Annéantissés ces etres immoraux, qui rougissent en voyant la vertu s’unir au patriotisme... frappés sans remision ces etres dénaturés, assés audacieux pour vouloir changer la fiance en un repaire d’ours et de tigres ; l’anarchie convient a leurs projets, mais elle n’a que trop servi leur féroce ambition... il est temps de terrassér ces prétendus patriotes exclusifs, qui ozent dire a la face du peuple qu’a leur voix les cachots s’ouvrent, les echaf-fauds se drèssent et la guillotine frappe... Representans, c’est a la nouvelle du supplice de tous les heritiers des crimes de Robespierre, que nous croirons voir le terme des malheurs de la fiance... C’est après leur mort, que le char du gouvernement révolutionnaire, marchera d’un pas rapide et inébranlable, a l’aide des grands principes que vous vénés de proclamer... (28) P.-V., XL VIII, 195. (29) C 324, pl. 1391, p. 6.