SÉANCE DU 11 BRUMAIRE AN III (1er NOVEMBRE 1794) - N08 6-8 263 6 La société populaire d’Alençon [Orne] félicite la Convention nationale sur son Adresse au peuple et l’invite à maintenir seule le gouvernement révolutionnaire. Mention honorable, insertion au bulletin (15). [Les membres de la société populaire d’Alençon à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an HT] (16) Liberté, Égalité. Citoyens Representans Notre ame s’est dilatée à la lecture de votre Adresse aux français : au milieu des plus vifs transports les voûtes du temple ont retenti de ces cris mille fois répétés : vive la Convention nationale! vivent nos dignes Representans! Nous sommes vrais comme des républicains et comme vrais républicains nous aurons la franchise de l’avoüer : trop longtems comprimés par un sisteme barbare de terreur et de sang, nous étions presque flétris par les horreurs qui accabloient l’humanité... Tous les coeurs se sont épanouis au passage de l’oppression au régné de la justice et de la moralité ; ces vertus sont innées dans les vrais français. Ils les avoient bien mises à l’ordre du jour ces ministres que la nation vomit de son sein comme des fléaux dévastateurs pour le malheur de la france mais ce n’etoit chez eux qu’hipo-crisie, moyen astucieux dont ils connoissoient bien l’infaillibilité pour mieux entrainer dans l’abime où ils avoient résolu de plonger tout ce qu’ils auroient jugé pouvoir résister ou être un obstacle à leurs projets liberticides. Depuis le 10 thermidor les yeux supportent l’éclat de la grande lumière. Citoyens Representans, préservés nous à jamais de pareils fléaux, étouffés jusqu’au germe, les ambitieux, les intrigans, les fripons, les factieux, tous les desorganisateurs ; ils écar-teroient toujours le bonheur que vous destinés à la France. Pour mieux les atteindre, le Gouvernement Révolutionnaire est encore nécessaire sans doute, mais vous trancherés la main audacieuse et sacrilège qui voudroit en prendre avec vous les renes, que le char conduit par la justice roule avec majesté et de même que par nos braves deffenseurs vous triomphés de tous nos ennemis extérieurs, vous aurés bientôt écrasé tous ceux de l’intérieur. Notre tache est de les surveiller, de les dénoncer, nous la remplirons. A Alençon, le 28 vendémiaire de l’an 3eme de la Republique française une et indivisible. Suivent 91 signatures. (15) P.-V., XL VIII, 141. (16) C 325, pl. 1407, p. 3. Bull., 14 brum. (suppl.). 7 Les membres de la même société [Alençon, Orne], après avoir informé la Convention d’un trait de courage et de sensibilité du citoyen Cluzel, qu’ils présument avoir été victime de son zèle, sollicitent pour sa femme les secours accordés aux veuves des défenseurs de la patrie. Renvoi au comité des Secours (17). 8 Les juges et commissaire national du district de Saint-Girons [Ariège]“, le tribunal du district d’Alençon [Orne]6, les administrateurs du district d’Amboise [Indre-et-Loire?, la société populaire de la même commune'*, le tribunal du district d’Auxerre [Yonne?, la société populaire de Besançon [Doubs]�, la municipalité de Bercy [Paris?, félicitent la Convention nationale sur son Adresse au peuple et de ce qu’elle a fait succéder la justice à la terreur et lui jurent un entier dévouement. Mention honorable, insertion au bulletin (18). a [Les juges et commissaire national du tribunal du district de Saint-Girons à la Convention nationale, Saint-Lizier le 1er brumaire an III] (19) Citoyens Representans Ils ne sont plus ces temps de desastre et de mort, ou les tirans de toute espèce ont comprimé le peuple par la terreur pour se baigner dans son sang. L’astre brillant de la justice s’élevant majestueusement sur notre horizon politique vient d’en chasser a jamais les nuages de deuil dont il etoit obscurci et le français probe, vertueux et républicain recouvre sa liberté, sa securité, son bonheur. Citoyens représentants, c’est a votre courage, a votre energie que la république doit encore une fois son salut. Elle en a le gage certain dans les principes immuables que vous venés de proclamer en face de l’univers et que vous avés consigné dans votre adresse au peuple ; ce chef d’oeuvre de la raison à excité nos transports ; il nous fait éprouver les plus doux sentiments; il terrasse le crime, eleve la vertu, il est la source intarissable de la prospérité publique, grâces vous soient rendues, nos coeurs reçurent avec l’existence l’impression des prin-(17) P.-V., XL VIII, 141. (18) P.-V., XLVTII, 141. (19) C 323, pl. 1388, p. 7. C 323, pl. 1388, p. 8 est une copie conforme de cette adresse. Bull., 14 brum. (suppl.).