Séance du 28 Messidor An II (Mercredi 16 juillet 1794) Présidence de LOUIS (du Bas-Rhin) La séance s’ouvre à onze heures. 1 Le procès-verbal de la séance du 25 est relu et adopté (l). 2 Un secrétaire fait lecture de la correspondance dont l’extrait suit : Les administrateurs du district, officiers municipaux et la société populaire de Caris-mont (2), annoncent qu’ils viennent de célébrer les victoires que la Liberté a remportées sur l’Esclavage. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Carismont, 18 mess. 77/(4). « Citoyens représentans, C’est dans une fête publique, c’est au milieu de l’allégresse générale que l’on voit le patriotisme et les sentiments du républicanisme se montrer dans tout leur jour; nous venons de célébrer le 15 de ce mois la victoire complette que la liberté vient de remporter sur l’esclavage; déjà le bruit de cette victoire était généralement répandu, les citoyens se la racontaient les uns les autres avec une sorte d’enthousiasme, et attendaient comme un moment délicieux celui ou on les rassemblait pour témoigner publiquement la joie dont leur cœur était ennivré d’avance; cependant l’administration et la municipalité économe du tems des citoyens ont jugé a propos de n’annoncer cette fête que pour les 6 heures du soir. Jusqu’à ce moment chacun est resté a son poste mais au premier coup de tambour, (l) P.V., XLI, 273. (2) Loir-et-Cher. (3) P.V., XLI, 273. B‘n, 3 therm. (l�suppl1). (4) C 305, pl. 1201, p. 20. Carismont qui semblait un atelier d’ouvriers, est devenu en un instant le théâtre d’une fête brillante. Les autorités constituées précédées de la garde nationale et suivie des autres citoyens ont eu la satisfaction de voir porter en cette cérémonie les prémices des travaux de nos salpétriers révolutionnaires; ceux-ci étaient suivis de cultivateurs qui semblaient avec les gerbes dont ils étaient chargés annoncer au peuple français qu’il n’avait plus a craindre cette famine dont il avait été menacé et qui n’avait été que l’effet d’une machination de ses faibles ennemis. Au temple de l’Etre Suprême deux discours analogues a la fête ont été suivis de chansons ou Mars et Cérès n’étaient point oubliés. Au déclin du jour on a allumé le feu de joie ou les cris de vive la République, vive la Montagne ont été mille fois répétés et tout ceci s’est terminé par des repas de famille qui ont été prolongés assez avant dans la nuit. » Chom, Leroy, Chapon, Chenallierperreau, Lambert [et 1 signature illisible], DOURIER (agent nat.), Canaco (secret, de la Sté popul.). 3 La commune de Torigni-sur -Vire, département de la Manche, félicite la Convention nationale sur l’énergie avec laquelle elle a frappé les désorganisateurs perfides qui conspiroient jusques dans son sein, applaudit au décret par lequel elle a foudroyé l’athéisme, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce qu’elle ait assuré le triomphe de la République. Elle annonce qu’elle vient d’offrir aux défenseurs de la patrie 91 paires de souliers, 72 chemises, 15 paires de bas; des guêtres, habits d’uniforme et 47 livres de charpie, avec des linges, compresses et bandages : elle ajoute qu’en mars 1793 elle a fourni 70 paires de souliers, 70 paires de bas avec des guêtres et des chapeaux : Que, sur une population de 2 200 âmes, 176 jeunes gens sont partis pour les frontières ; qu’elle a donné une somme de 3 000 liv. ; que lorsqu’il s’est agi de la levée des dragons du Séance du 28 Messidor An II (Mercredi 16 juillet 1794) Présidence de LOUIS (du Bas-Rhin) La séance s’ouvre à onze heures. 1 Le procès-verbal de la séance du 25 est relu et adopté (l). 2 Un secrétaire fait lecture de la correspondance dont l’extrait suit : Les administrateurs du district, officiers municipaux et la société populaire de Caris-mont (2), annoncent qu’ils viennent de célébrer les victoires que la Liberté a remportées sur l’Esclavage. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Carismont, 18 mess. 77/(4). « Citoyens représentans, C’est dans une fête publique, c’est au milieu de l’allégresse générale que l’on voit le patriotisme et les sentiments du républicanisme se montrer dans tout leur jour; nous venons de célébrer le 15 de ce mois la victoire complette que la liberté vient de remporter sur l’esclavage; déjà le bruit de cette victoire était généralement répandu, les citoyens se la racontaient les uns les autres avec une sorte d’enthousiasme, et attendaient comme un moment délicieux celui ou on les rassemblait pour témoigner publiquement la joie dont leur cœur était ennivré d’avance; cependant l’administration et la municipalité économe du tems des citoyens ont jugé a propos de n’annoncer cette fête que pour les 6 heures du soir. Jusqu’à ce moment chacun est resté a son poste mais au premier coup de tambour, (l) P.V., XLI, 273. (2) Loir-et-Cher. (3) P.V., XLI, 273. B‘n, 3 therm. (l�suppl1). (4) C 305, pl. 1201, p. 20. Carismont qui semblait un atelier d’ouvriers, est devenu en un instant le théâtre d’une fête brillante. Les autorités constituées précédées de la garde nationale et suivie des autres citoyens ont eu la satisfaction de voir porter en cette cérémonie les prémices des travaux de nos salpétriers révolutionnaires; ceux-ci étaient suivis de cultivateurs qui semblaient avec les gerbes dont ils étaient chargés annoncer au peuple français qu’il n’avait plus a craindre cette famine dont il avait été menacé et qui n’avait été que l’effet d’une machination de ses faibles ennemis. Au temple de l’Etre Suprême deux discours analogues a la fête ont été suivis de chansons ou Mars et Cérès n’étaient point oubliés. Au déclin du jour on a allumé le feu de joie ou les cris de vive la République, vive la Montagne ont été mille fois répétés et tout ceci s’est terminé par des repas de famille qui ont été prolongés assez avant dans la nuit. » Chom, Leroy, Chapon, Chenallierperreau, Lambert [et 1 signature illisible], DOURIER (agent nat.), Canaco (secret, de la Sté popul.). 3 La commune de Torigni-sur -Vire, département de la Manche, félicite la Convention nationale sur l’énergie avec laquelle elle a frappé les désorganisateurs perfides qui conspiroient jusques dans son sein, applaudit au décret par lequel elle a foudroyé l’athéisme, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce qu’elle ait assuré le triomphe de la République. Elle annonce qu’elle vient d’offrir aux défenseurs de la patrie 91 paires de souliers, 72 chemises, 15 paires de bas; des guêtres, habits d’uniforme et 47 livres de charpie, avec des linges, compresses et bandages : elle ajoute qu’en mars 1793 elle a fourni 70 paires de souliers, 70 paires de bas avec des guêtres et des chapeaux : Que, sur une population de 2 200 âmes, 176 jeunes gens sont partis pour les frontières ; qu’elle a donné une somme de 3 000 liv. ; que lorsqu’il s’est agi de la levée des dragons du