440 [Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [12 octobre 1789.] « Nous avions, dans la certitude morale, ou de n’être pas reçus à l’Assemblée nationale, ou de n’être reçus qu’à la charge de faire rectifier nos pouvoirs* ou que si nous étions reçus sans examen et sans contestation sur nos pouvoirs, on regarderait notre présence seule comme un acte d’adhésion aux décrets de l’Assemblée nationale, comme une renonciation de la Navarre à sa Constitution, à son indépendance et à ses privilèges. « Dans la première supposition, il valait mieux ne pas nous présenter, que de nous présenter avec la certitude de n’être pas reçus. « Dans la seconde, puisqu’il fallait toujours faire changer les pouvoirs et que ce changement ne pouvait se faire que par les Etats assemblés, il valait mieux conserver les droits de la Navarre intacts et laisser aux Etats la liberté absolue de donner de nouveaux pouvoirs sans limites, ou de laisser subsister les limites des anciens pouvoirs, que de nous exposer à contrarier le vœu des Etats en les prévenant. « Dans la troisième, nous ne pouvions nous présenter sans compromettre les droits de la Navarre, sans paraître donner au nom de nos commettants un consentement désavoué par notre mandat. « Pour faire cesser cet état de perplexité, nous avons cru devoir supplier le Roi de consulter de nouveau le vœu des Etats généraux de Navarre sur l’adhésion ou la non-adhésion aux décrets de l’Assemblée nationale. Nous avons obtenu une convocation extraordinaire des Etats. « Mais de nouvelles combinaisons ont fait, à notre insu, révoquer l’ordre du Roi, et Je ministre a dissous les Etats de Navarre trois jours après leur ouverture, sans leur avoir donné le temps