SÉANCE DU 12 BRUMAIRE AN III (2 NOVEMBRE 1794) - N° 3 309 b c [La société populaire et républicaine de Vieux-d’Oizellon à la Convention nationale , le 20 fructidor an 77] (34) Liberté, Egalité. Citoyens Représentans. Ce n’étoit pas assez de découvrir la conspiration qui se tramoit dans votre sein contre vous mêmes, ce n’étoit pas assez d’en punir les auteurs, il falloit encore maintenir le bon ordre dans la commune de Paris et dans les départements, il falloit garantir la Représentation nationale et sauver la République. C’est ce que vous déviés, c’est ce que vous avés fait. Les suppôts des triumvirs souffloient partout le feu de la discorde, ils exerçoient dans ce département une tirannie dont l’histoire n’offre pas d’exemple ; le peuple ne pouvoit plus long-tems supporter leurs cruautés; le mécontentement étoit général et la guerre civille étoit certaine, lorsque le représentant Boisset est arrivé. Dès lors il a soulagé le peuple par sa présence, il l’a guéri par ses actions, la justice et la vertu en ont été la baze. Ses mesures, aussy rapides que sages ont fait disparoitre l’intrigue, qui étoit porté au suprême degré de sceleratesse. Les tirans sont dans l’impuissance de faire le mal : l’oppression a cessé sur les patriotes, ils respirent, ils vivent; c’est pour aimer et soutenir une révolution que les faux patriotes vouloient détruire et c’est au représentant Boisset que nous devons ces heureux changements, il a sauvé ce département. C’est aussy à vous citoyens Représentans que nous sommes redevables des grands avantages dont nous jouissons ; vous possèdes tous les mêmes principes, le même zèle vous anime et vous ne pouviés que bien réussir en nous députant un commissaire pris dans votre sein, mais nous ne pouvons trop louer le choix que vous avez fait du Représentant Boisset. Avec le reste de la République, nous applaudissons à vos travaux : continuéz, achevéz votre ouvrage ! nous sommes là pour le soutenir. Vos principes sont les nôtres, raliés autour de vous, et pour vous nous sommes ce que vous nous avés fait et nous serons toujours ce que vous aurés intention de nous faire, voila le serment de notre société. Vive la République, vive la Convention nationale! Cette adresse a été arretée à l’unanimité dans la séance du vingt fructidor. Certiffié conforme au registre. Morel, président, Hirogoylie, secrétaire. (34) C 325, pl. 1408, p. 13. [La société populaire régénérée de Montluel à la Convention nationale, s. d.] (35) Egalité, liberté, Citoyens représentants, Quel sujet de consolation et de joie pour les bons citoyens, que le nouvel ordre de choses où nous nous trouvons aujourduy, par les soins du vertueux représentant que vous avez envoyé pour le bonheur de ce département! l’air nous semble plus pur; l’aurore de la liberté sourit au nouveau jour qui l’éclaire ; et, encore une fois, la République est sauvée. Il était tems qu’ils fussent réprimés, ces êtres immoraux ou perfides, qu’un aveuglement insensé, ou une ambition [illisible] conçue, dirigeait dans la route de la perversité; ces êtres qui, sous le prétexte imposant du bien de la patrie, prétendaient dans leur délire fatal, concentrer en un point autre que la représentation nationale, la masse entière de la souveraineté; il était tems de détruire une terreur factice qu’imprimaient dans les-âmes faibles, les continuateurs du triumvirat; il était tems que les autorités sortissent de l’avilissement dans lequel l’intrigue s’efforcait de les plonger ; il était tems enfin qu’un peuple qui n’a jamais tendu qu’au plus grand bien de la chose publique, qui n’a jamais voulu que le régné de la loi, et ['établissement des vertus républicaines, récouvrât la faculté de suivre, sans entraves, son inclination patriotique. Pères de la patrie ! regardez nous comme vos enfans ; nous sommes dignes de ce nom cher à tous. Les vrais français. Nous répétons entre vos mains, le serment que nous venons de renouveller et que nous n’avons jamais violé, de vivre libres ou de mourir, d’exterminer les tyrans, les conspirateurs et les traîtres, de dénoncer et de ne souffrir au milieu de nous, ni modérés, ni insouciants, ni aucune vermine propre à atténuer la République en dévorant ses sucs nourriciers. Mais délivrés d’une tyrannie d’autant plus odieuse, qu’elle était éxercée par des hommes que nous regardâmes long-tems comme nos frères, nous sommes résolus à opposer à l’oppression, la plus vigoureuse résistance. Vive la République, vive la Convention à laquelle nous jurons de rester inviolablement attachés, comme centre unique de la souveraineté nationale. Suivent 76 signatures. (35) C 325, pl. 1408, p. 26.