30 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE immortelles vous soient rendues. Restez inébranlables à votre poste jusqu’à l’anéantissement de nos ennemis intérieurs et estérieurs. Salut et fraternité. Les membres composant le comité de correspondance, Barra ve, Beauvais, Ouvée. i [Le dépôt du second régiment d'artillerie en garnison à Besançon, Doubs, à la Convention nationale, le 15 thermidor an II] (11) Le second régiment d’artillerie, citoyens Représentans, partage l’allégresse générale de voir la Liberté ressortir de ses nouvelles ruines, que de grâces la République ne vous doit-elle pas ! Zèle, activité, prévoyance, vigilance, persévérance, vous mettez tout en usage pour nous conserver le bien précieux pour la possession duquel nous avons fait tant d’efforts depuis cinq ans ! Continuez vos honorables et pénibles travaux, citoyens Représentans et vous trouverez toujours dans le second régiment d’artillerie des déffenseurs disposés à vous seconder de tout ce qui est en eux, cœur, force, fortune, et vie, tout est à la République, et nous ne voulons prendre de repos que quand vous nous aurez assurez invariablement l’inestimable bonheur de la Liberté. Salut et Fraternité. Dugourd (secrét. du commandant) et une trentaine de signatures. j [La société populaire de Lavelanet, département de l’Ariège à la Convention, le 26 thermidor an II\ (12) Législateurs, Il n’était pas sans doute satisfait l’infâme Robespierre d’avoir su par la feinte s’attirer l’amour et l’estime du bon peuple français, il lui fallait encore pour prix de sa dissimulation un gouvernement absolu et tyrannique sur cette immense république; n’importe par quels moyens, son parti était pris, tout devait être sacrifié à son ambition en commençant par le sanctuaire des Lois; ou il fallait qu’il perdit sa tête. Eh ! bien, s’il a manqué un objet il n’a pas échapé à l’autre; et son entreprise a contribué à purger notre sol de ce monstre et complices-grâce à votre surveillance et à votre énergie secondée par l’ardeur patriotique des habitants de Paris. Recevez, citoyens Représentants, notre félicitation des succès que vous venez de remporter sur les tyrans. Recevez aussi le serment que nous renouvelons d’être fidèles à vos lois au péril de nos biens et de nos vies; ainsi que les (11) C 320, pl. 1313, p. 13. (12) C 320, pl. 1313, p. 27. Bull., 12 fruct. (suppl.). vœux unanimes que nous fesons pour l’affermissement de la République et la destruction totale de ses ennemis. Restés fermes à votre poste jusques à la fin de l’ouvrage; et la France sera bientôt reconnue et proclamée la restauratrice du genre humain. Les membres du comité de correspondance, Fonguernie, Gabarroux, et une signature illisible. k [Le bataillon de l’Union du Bas-Rhin à l’armée de l’Ouest, le 14 thermidor an II, à la Convention nationale] (13) Représentans du Peuple, L’indignation la plus vive et la joye la plus sincère occupent encore nos âmes étonnées. Des conspirateurs nouveaux ont voulu usurper la souveraineté du Peuple, ils sont punis, le Peuple a triomphé, la mort et l’horreur ont frappé les traîtres. Vive la République, vive la Convention nationale. La Patrie est donc encore par vous une fois sauvée ! Qu’à jamais périssent les conspirateurs. La Convention, la République voilà notre point de ralliement. C’est sur nos armes que nous jurons fidélité, c’est avec nos armes que nous voulons mourir s’il le faut en les défendant. Vive la République, vive la Convention nationale. Torpert, Berichard ( capitaines ) et une page de signatures d’officiers, sous-officiers et soldats. 1 [La société populaire de Parly, district d’Auxerre, département de l’Yonne, à la Convention, le 13 thermidor] (14) Citoyens Représentans, Ils renaissent donc de leurs cendres les infâmes scélérats qui voudraient anéantir la liberté : ils conspirent partout, dans les armées, dans les sociétés populaires et jusque dans le sein de la Convention nationale. Robespierre !... L’idée de tous les crimes est attachée à ce nom odieux. Quel homme pourrait désormais le prononcer sans horreur et l’entendre sans frémir ! il voulait vous égorger; il voulait assassiner la patrie, il voulait régner ! et le monstre osait élever vers le ciel qu’il outrageait des mains parricides ! et les noms sacrés de liberté, de patrie, de vertu, de fraternité étaient sur sa langue impie !... Grâces éternelles vous soient rendues, pères de la Patrie, qui avez délivré la terre et l’humanité de ce fléau ! votre active surveilance a découvert le complot le plus horrible qui ait encore été tramé contre la liberté; votre énergie l’a déjoué, les têtes coupables des conspirateurs sont tombées sous le glaive de la loi, et vous avez encore une fois (13) C 320, pl. 1313, p. 26. (14) C 320, pl. 1313, p. 25. SÉANCE DU 11 FRUCTIDOR AN II (28 AOÛT 1794) - N° 1 31 sauvé la République. Jamais elle ne fut plus près de sa perte. L’aristocratie et le fanatisme déguisés conspiraient avec le tyran et ses infâmes complices. Il était devenu leur seul espoir et celui de l’étranger. Tous les contre-révolutio-naire de l’intérieur, les prêtres, les nobles et les riches égoïstes invoquaient depuis quelque tems Robespierre comme un Dieu tutélaire; ils le montraient au peuple de nos campagnes, comme le restaurateur de la religion et le seul protecteur de la liberté des cultes, et le peuple trompé par le fastueux éclat d’une réputation de patriotisme usurpée, et par le langage hypocrite d’une tolérance perfide, croyait voir son défenseur et son prophète dans un tyran fourbe et cruel... ! mais le voile est déchiré. La glorieuse révolution du 9 thermidor a brisé pour toujours le talisman de l’ambition et de l’intrigue : le peuple moins confiant, se tenant sans cesse en garde contre les individus, ne verra plus que la Convention nationale, elle-même ne verra que la patrie et le peuple, et malheur à qui voudrait encore les trahir ! Vous maintiendrez, citoyens représentans, le gouvernement révolutionnaire l’effroi des tyrans et des traîtres. Il faut que les aristocrates et méchans continuent à trembler : il faut que toutes les factions soient noyées dans le sang de tous les factieux; mais que l’innocence respire ! que le patriotisme ne puisse être opprimé ! Vous connaissiez combien la vengeance du tyran était atroce et barbare : vous avez déjà brisé les fers de quelques patriotes victimes d’un pouvoir arbitraire et tyrannique : il s’en trouve peut-être encore un grand nombre dont les gémissemens n’ont point été jusqu’à vous: qu’ils soient rendus aux vœux de leurs concitoyens, aux réclamations des administrations et des sociétés populaires dont les principes vous sont connus. Nous demandons, citoyens représentans, que les autorités révolutionnaires qui peuvent avoir été livrées à la funeste influence du tyran soient régénérées. Nous demandons qu’une fête solennelle consacrée à l’immortelle reconnoissance du peuple françois pour ses représentans, célèbre chaque année la victoire que vous avez remportée et rappelle à la postérité ce jour mémorable où la liberté menacée par des monstres, s’est élevée triomphante sur leurs cadavres sanglans et nous vous invitons à rester à votre poste jusqu’à ce que la république soit éternelement consolidée par la mort de tous les tyrans. Salut et fraternité. Les membres composant la société populaire de Parly, Gautrier ( président ), Leimm ( secrétaire ). m [Les volontaires d’un détachement du deuxième bataillon de Tentais-Libre, ci-devant Saint-Pol, stationné à Mortain, Manche, le 14 thermidor an II\ (15) (15) C 320, pl. 1313, p. 24. Liberté ou la mort Citoyens représentans, Pères de la Patrie, C’était donc en vain que nos armées triomphaient de nos lâches ennemis; c’était donc en vain que par leur courage et au prix de leur sang qu’ils faisaient des efforts généreux et magnanimes pour soutenir et affermir notre liberté... mais quoi ! nous avons vu l’instant terrible où de lâches et infâmes conspirateurs rendaient tant de sang et travaux inutiles... nos cœurs qui n’aspiraient qu’à détruire de font en comble et à renverser jusqu’au dernier trône des tyrans, ont frémi de rage à la nouvelle fatale et inattendue que nos dignes représentans ont manqué de succomber sous le fer meurtrier de vils conspirateurs. Si ce malheur fût arrivé que serions-nous devenus ?... Vous qui êtes nos pères, et nous qui sommes vos enfants, nous aurions succombé sous le poids de notre douleur... Exécrable Robespierre, après t’être attiré l’estime et l’amitié d’une grande nation libre, qui avait la plus grande confiance en toi, tu en abuse d’une manière indigne et si infâme ! semblable aux plus grands scélérats qui ont conspiré la ruine de leur patrie, ton nom sera à jamais en horreur et en exécration : bénissons, Législateurs, le génie tutélaire de la France qui a permis qu’un si horrible complot fut découvert assez à temps pour que les coupables n’échappent pas aux supplices dus à leurs crimes, il n’en est pas d’assez cruels... Mais au milieu de ces dangers qui vous environnent, dignes pères de la patrie, rassurez-vous; vous avez des enfants qui vous feront un rempart et un bouclier de leur corps et premier que d’arriver à vous il faudra qu’ils marchent sur nos cadavres expirants; qu’ils tremblent tous les traitres, la foudre est suspendue sur leur tête... nous avons maint et maint fois juré de vivre libre ou mourir. Nous en faisons encore aujourd’hui le serment entre vos mains, et nous vous invitons à rester fermes à votre poste. En apprenant que le calme et la paix était rétablie dans votre sein, et que les traitres allaient être livrés au supplice dû à leur crime, nous avons crié dans un transport d’allégresse vive nos législateurs, vive la République, vive la Montagne. Salut et fraternité, les volontaires d’un détachement du deuxième bataillon de Ternais-Libre, ci-devant St-Paul, stationné à Mortain. Carnel ( capit . commandant), Beauchepu, Mienne, Robail, et une signature illisible. n [La société républicaine et populaire de Fan-jeaux, Aude, à la Convention nationale, s. d.] (16) Grâces vous soient rendues citoyens représentants d’avoir encore par la sagesse de vos (16) C 320, pl. 1313, p. 22.