SEANCE DU 17 PRAIRIAL AN II (5 JUIN 1794) - N08 46 ET 47 349 [ Crest , s.d.] (1). « Citoyens représentais, Assez et trop longtemps des êtres corrompus ont répandu parmi le peuple une morale subversive; assez et trop longtemps les émissaires de l’étranger ont fatigué le peuple par leurs propositions erronnées, par le renversement de l’ordre social, par la subversion des principes sur lesquels repose la tranquillité de l’homme, son espoir et son bonheur. Le français travaille en tous sens, au milieu d’une mer orageuse, battu par les tempêtes, ne voyait autour de lui qu’un horizon ténébreux, ne respirait qu’un air corrupteur et empoisonné qui portait dans son âme le venin de l’immoralité, le poison de l’athéisme. Fatigué, excédé, tourmenté par des perfides sophistes, il avait soif de la vérité, il tournait à chaque instant ses regards vers la Montagne, il avait besoin de se désaltérer à la source qui devait en jaillir. Il vous était réservé, Hommes vertueux, sublimes de régénérer la morale, comme vous avez régénéré la politique ! De quels bienfaits la race humaine ne vous est-elle pas redevable ! Vous retirez les hommes du chaos; vous anéantissez le néant... vous conduisez le peuple français au sanctuaire de la gloire et de la félicité ! l’Etre Suprême n’eut jamais de plus dignes enfans ! L’humanité de plus sincères amis ! Que manque-t-il à votre gloire ? La république est triomphante, la liberté et l’égalité portent sur les ailes de la victoire l’étendard tricolore. Il flotte sur la cime des Alpes, des Pyrénées et des Ardennes comme sur les bords du Rhin, sur les rives de la Moselle; votre vertu fait trembler les rois en même temps qu’elle rassure les peuples. Continuez donc... Représentais, consolidez notre bonheur; soyez toujours l’effroi des méchants et l’appui des faibles... l’immortalité est là. » Bertrand, Terrasse, Colombier, Colombier, Lafarge, Dalif. 46 Le comité de surveillance révolutionnaire établi à Tours (2) exprime son indignation sur l’assassinat de Collot d’Herbois et Robespierre. Il jure de seconder de tous ses moyens les courageux efforts des représentans du peuple. « Inviolablement attachés à la représentation » nationale, nous la défendrons, dit-il, contre >» tous les scélérats qui oseroient lui porter » atteinte, et nous vous ferons de nos corps un » rempart inexpugnable ». Mention honorable, insertion au bulletin (3) . (1) C 305, pl. 1148, p. 14. (2) Indre et Loire. (3) P.V., XXXIX, 47. Bin, 26 prair. (2e suppl4). [Tours, 10 prair. II] (1). « Mandataires du peuple, Tandis que vous opérez le salut de la République, tandis que vous travaillez constamment à la régénération des mœurs, tandis que les esclaves des rois fuient devant nos armées victorieuses, l’infâme coalition, désespérant de nous vaincre par la force des armes, aiguise ses poignards et médite des assassinats. Eh quoi ! doit-on s’en étonner ! les rois ne sont-ils pas capables de tous les crimes ? Des mains parricides dirigées par eux ont menacé les jours de deux des plus courageux défenseurs des droits du peuple, et quelle époque ont-ils choisie pour consommer leur crime ? Celle où vous veniez d’écraser deux factions abominables qui avaient conjuré la perte de la République; celle où en rendant un hommage solennel à l’Etre Suprême et en proclamant l’immortalité de l’âme, vous avez consolé la vertu et détruit les espérances coupables de cette poignée de factieux qui avait tenté ou tenterait encore de substituer à ces consolantes vérités le monstrueux athéisme. A la nouvelle de ce crime nos cœurs ont frémi d’horreur. Mais la Providence veillait sur les destinées de la République; elle a détourné les coups que la scélératesse avait dirigés contre les mandataires du peuple; elle a conservé à la liberté deux de ses plus zélés défenseurs de la République, deux de ses plus fermes appuis. Grâces immortelles lui en soient rendues. O Pitt ! quelle est ta démence : Scélérat, tu souriais déjà, à de criminels succès ! tu t’es bien trompé si tu as cru en imposer à de vrais républicains par ta criminelle audace ! Non, tous tes efforts viendront se briser au pied de la Montagne. Ta rage impie ranimera son courage et son énergie, et bravant l’orage et la tempête, d’une main ferme elle conduira rapidement au port le vaisseau de la République que déjà elle fait triompher de tous ses ennemis. Citoyens représentans, tous les jours vous acquérez de nouveaux droits à la reconnaissance du peuple que vous représentez si dignement; continuez vos glorieux travaux, la postérité vous prépare l’immortalité et nos mains vous tressent des couronnes civiques. Nous jurons de seconder de tous nos moyens vos courageux efforts, inviolablement attachés à la représentation nationale, nous la défendrons contre tous les scélérats qui oseraient lui porter la moindre atteinte et nous vous ferons de nos corps un rempart inexpugnable. » Blanchet, Guillois, Biette, Millet, Lerat, Gauthier, Dupré, Barrie, Poyard [et 1 signature illisible]. 47 Les membres composant le tribunal criminel du département des Côtes-du-Nord expriment leur indignation contre les monstres qui ont (1) C 305, pl. 1148, p. 15. SEANCE DU 17 PRAIRIAL AN II (5 JUIN 1794) - N08 46 ET 47 349 [ Crest , s.d.] (1). « Citoyens représentais, Assez et trop longtemps des êtres corrompus ont répandu parmi le peuple une morale subversive; assez et trop longtemps les émissaires de l’étranger ont fatigué le peuple par leurs propositions erronnées, par le renversement de l’ordre social, par la subversion des principes sur lesquels repose la tranquillité de l’homme, son espoir et son bonheur. Le français travaille en tous sens, au milieu d’une mer orageuse, battu par les tempêtes, ne voyait autour de lui qu’un horizon ténébreux, ne respirait qu’un air corrupteur et empoisonné qui portait dans son âme le venin de l’immoralité, le poison de l’athéisme. Fatigué, excédé, tourmenté par des perfides sophistes, il avait soif de la vérité, il tournait à chaque instant ses regards vers la Montagne, il avait besoin de se désaltérer à la source qui devait en jaillir. Il vous était réservé, Hommes vertueux, sublimes de régénérer la morale, comme vous avez régénéré la politique ! De quels bienfaits la race humaine ne vous est-elle pas redevable ! Vous retirez les hommes du chaos; vous anéantissez le néant... vous conduisez le peuple français au sanctuaire de la gloire et de la félicité ! l’Etre Suprême n’eut jamais de plus dignes enfans ! L’humanité de plus sincères amis ! Que manque-t-il à votre gloire ? La république est triomphante, la liberté et l’égalité portent sur les ailes de la victoire l’étendard tricolore. Il flotte sur la cime des Alpes, des Pyrénées et des Ardennes comme sur les bords du Rhin, sur les rives de la Moselle; votre vertu fait trembler les rois en même temps qu’elle rassure les peuples. Continuez donc... Représentais, consolidez notre bonheur; soyez toujours l’effroi des méchants et l’appui des faibles... l’immortalité est là. » Bertrand, Terrasse, Colombier, Colombier, Lafarge, Dalif. 46 Le comité de surveillance révolutionnaire établi à Tours (2) exprime son indignation sur l’assassinat de Collot d’Herbois et Robespierre. Il jure de seconder de tous ses moyens les courageux efforts des représentans du peuple. « Inviolablement attachés à la représentation » nationale, nous la défendrons, dit-il, contre >» tous les scélérats qui oseroient lui porter » atteinte, et nous vous ferons de nos corps un » rempart inexpugnable ». Mention honorable, insertion au bulletin (3) . (1) C 305, pl. 1148, p. 14. (2) Indre et Loire. (3) P.V., XXXIX, 47. Bin, 26 prair. (2e suppl4). [Tours, 10 prair. II] (1). « Mandataires du peuple, Tandis que vous opérez le salut de la République, tandis que vous travaillez constamment à la régénération des mœurs, tandis que les esclaves des rois fuient devant nos armées victorieuses, l’infâme coalition, désespérant de nous vaincre par la force des armes, aiguise ses poignards et médite des assassinats. Eh quoi ! doit-on s’en étonner ! les rois ne sont-ils pas capables de tous les crimes ? Des mains parricides dirigées par eux ont menacé les jours de deux des plus courageux défenseurs des droits du peuple, et quelle époque ont-ils choisie pour consommer leur crime ? Celle où vous veniez d’écraser deux factions abominables qui avaient conjuré la perte de la République; celle où en rendant un hommage solennel à l’Etre Suprême et en proclamant l’immortalité de l’âme, vous avez consolé la vertu et détruit les espérances coupables de cette poignée de factieux qui avait tenté ou tenterait encore de substituer à ces consolantes vérités le monstrueux athéisme. A la nouvelle de ce crime nos cœurs ont frémi d’horreur. Mais la Providence veillait sur les destinées de la République; elle a détourné les coups que la scélératesse avait dirigés contre les mandataires du peuple; elle a conservé à la liberté deux de ses plus zélés défenseurs de la République, deux de ses plus fermes appuis. Grâces immortelles lui en soient rendues. O Pitt ! quelle est ta démence : Scélérat, tu souriais déjà, à de criminels succès ! tu t’es bien trompé si tu as cru en imposer à de vrais républicains par ta criminelle audace ! Non, tous tes efforts viendront se briser au pied de la Montagne. Ta rage impie ranimera son courage et son énergie, et bravant l’orage et la tempête, d’une main ferme elle conduira rapidement au port le vaisseau de la République que déjà elle fait triompher de tous ses ennemis. Citoyens représentans, tous les jours vous acquérez de nouveaux droits à la reconnaissance du peuple que vous représentez si dignement; continuez vos glorieux travaux, la postérité vous prépare l’immortalité et nos mains vous tressent des couronnes civiques. Nous jurons de seconder de tous nos moyens vos courageux efforts, inviolablement attachés à la représentation nationale, nous la défendrons contre tous les scélérats qui oseraient lui porter la moindre atteinte et nous vous ferons de nos corps un rempart inexpugnable. » Blanchet, Guillois, Biette, Millet, Lerat, Gauthier, Dupré, Barrie, Poyard [et 1 signature illisible]. 47 Les membres composant le tribunal criminel du département des Côtes-du-Nord expriment leur indignation contre les monstres qui ont (1) C 305, pl. 1148, p. 15.