334 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE trame sectionnaire; ces fils tiennent dans les différents départemens. L’apitoiement de plusieurs personnes sur ces détenus, leurs sollicitations réitérées auprès des représentans du peuple et des tribunaux, l’évasion de quelques-uns, démontrent évidemment que la conspiration n’était pas seulement dans Paris; encore quelques momens, et de nouvelles Vendées se seraient élevées de tous côtés. Les patriotes auraient été de nouveau incarcérés et égorgés. Vous-mêmes, Sénateurs, auriez péri. La raison chez nous fait des progrès d’autant plus sûrs et rapides que les esprits ont été moins cultivés par les sciences et les beaux-arts : La nature y paraît dans toute sa simplicité, les droits de l’homme et la constitution républicaine paraissent adaptés à notre climat, et à nos mœurs, la République a été établie pour nous et nous étions déjà formés pour la République. Que doivent attendre nos neveux de prémices si heureuses ! Veillez, Citoyens législateurs, sur le sort de ces belles destinées; faites des lois aussi sages et aussi justes que les principes qui vous ont dirigés jusqu’à ce jour. Soyez persuadés de notre exactitude à les exécuter, que les délégués du peuple ne s’écartent point des droits de l’homme, que les magistrats obéissent aux lois, le peuple aux magistrats et la République sera assise sur des bases que tous les tyrans coalisés ne pourront ébranler. Restez à votre poste, Citoyens législateurs, jusqu’à ce que le grand œuvre de notre régénération soit achevé, que les despotes et leurs satellites soient rentrés dans la poussière et que nous puissions dire ! notre bonheur est parfait... ». Guide cadet ( présid .) , Guide fils (secret.) , Bond il fils. 6 L’agent national du district de Sedan, département des Ardennes annonce que, malgré l’approche et les menaces des tyrans autrichiens et de leurs satellites, la vente des biens des émigrés, pendant le mois floréal, s’est porté à 864,418 liv., sur une estimation de 367,807 liv. 10 s. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des domaines nationaux (1) . 7 Le conseil-général de la commune de Chalon-sur-Saône, département de Saone-et-Loire; écrit qu’il a frémi à la nouvelle du danger qu’a couru la représentation nationale dans la personne de deux de ses membres. « Tandis, dit-il, que vous mettez toutes les vertus à l’ordre du (1) P.V., XXXIX, 33. Btn, 22 prair. (1er suppl‘); M.U., XL, 283. jour, nos lâches et féroces ennemis y mettent tous les crimes: probité, justice, liberté, égalité, voilà vos principes; meurtres, poisons, incendie, trahisons, assassinats, voilà leur morale ». Il annonce l’envoi de 12 milliers de salpêtre qui ont été fabriqués par les citoyens de cette commune. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Chalon-sur-Saône , 9 prair. II] (2). « Citoyens Législateurs, Tandis que vous mettez toutes les vertus à l’ordre du jour, nos lâches et féroces ennemis y mettent tous les crimes. Probité, Justice, Liberté, Egalité, voilà vos principes; meurtres, poisons, incendies, trahisons, assassinats, voilà leur morale. Qu’ils poursuivent leurs forfaits ces hommes sombres et farouches, la mesure n’en est point encore comblée. Teint qu’il reste un crime à commettre, leur tâche n’est point encore remplie. Ils ne peuvent emporter nos places par la valeur, ils les achètent, ils ne peuvent nous vaincre par la force, ils nous assassinent. Deux représentants du peuple, deux vertueux martyrs de la liberté immolés à leurs lâches fureurs, n’ont point assouvi leur haine. Altérés du sang républicain, c’est jusque dans le sein de ce comité qui trace et commande la victoire, qui déjoue les complots, qui fait périr les traîtres et fait aimer la vertu qu’ils vont choisir leurs victimes. Mais arrêtez, vils assassins, une divinité tutélaire veille sur les destinées de la France; en multipliant vos attentats vous ne faites qu’augmenter notre indignation, qu’accélérer et assurer notre triomphe, et vous précipiter vers votre ruine. L’Etemel pourrait-il balancer entre le crime et la vertu. Tous nos concitoyens, Législateurs, ont frémi à la nouvelle du danger qu’a couru la représentation nationale; c’est elle toute entière que les monstres voudraient anéantir; mais la joie n’a pas tardé à succéder à leur consternation; des cris de Vive la République, vive la Convention se sont fait entendre de toutes parts. Chacun s’écriait : Les scélérats, ils n’ont que la lâcheté en partage et nous les méprisons; tous les français ont juré d’être libres , et nous n’avons pas été les derniers à répéter ce serment. Foudroyez, Législateurs, tous ces nouveaux tyrans qui voudraient escalader les cieux. Nous travaillons tous les jours à préparer la foudre qui doit les exterminer tous, et déjà plus de 12 milliers de salpêtre ont été fabriqués par nos républicains. Nous vous les envoyons. Tous les traîtres ne sont point encore anéantis; les complices des Hébert et des Danton respirent encore, et l’assassinat qu’ils viennent de commettre n’est peut-être pas le dernier qu’ils méditent ». Pion (maire), Chevallier, Vernet, Forestier [et 26 signatures illisibles]. (1) P.V., XXXIX, 33. B