717 (Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ( 29 frimaire an fl i 19 décembre 1"93 barbare. Ils barricadèrent l’entrée de la ville, de manière à retarder leur marche d’une demi-heure, de laquelle ils profitèrent pour faire enlever les archives des administrations et le trésor dont ils étaient dépositaires. Par suite le combat s’engagea dans la ville; 500 bri¬ gands y trouvèrent la mort, la Sarthe leur servit de tombeau. Le citoyen Boisard, receveur du droit d’en¬ registrement et régisseur des domaines natio¬ naux, fut arrêté dans sa retraite, emportant avec lui sa recette et ses registres, par un déta¬ chement de cavalerie de ces scélérats, qui lui offrirent de lui laisser la vie, s’il voulait crier vive le roi et arborer la cocarde blanche; trois fois ils le provoquèrent à ce cri épouvantable, et trois fois cet intrépide républicain cria, en sens contraire, d’une voix ferme et rassurée : Vive la République ! A cette résistance si forte¬ ment prononcée, ces lâches, frappés d’épou¬ vante se hâtèrent de lui donner la mort, qu’il reçut en héros de la liberté, en articulant encore avec son dernier soupir : Vive la République! Mention honorable. Renvoyé au comité d’instruction publique. III. La Société républicaine de Servi an, dis¬ trict de Béziers, département de l’ Hé¬ raut, annonce qu’elle vient de s’orga¬ niser (2). Suit le texte de la lettre de la Société républi¬ caine de Servian d'après l'original qui existe aux Archives nationales (1). La Société républicaine de Servian, à la Convention nationale. Servian, le 9 frimaire de l’an II de la Répu¬ blique, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Depuis la fondation de notre société, notre patriotisme a été des plus chauds. Affiliés avec les Sociétés populaires de Montpellier, Peze-nas et Béziers, nous nous sommes fait un devoir d’en professer les principes. Quoique en petit nombre nous avons résisté aux aristocrates nombreux et aux envoyés fédéralistes de notre commune. Amis fidèles de la Montagne, nous en avons adopté les sentiments, et nous vous jurons que jusqu’à la dernière goutte de notre sang nous la verserons pour l’unité et l’indivi¬ sibilité de la République. « Notre société tient ses séances dans l’église des ci-devant Pénitents. Le local nous est favo¬ rable, la position dans le centre du bourg fait (1) La lettre de la Société républicaine de Servian n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 29 frimaire an II; mais en marge de l’original qui existe aux Archives nationales ,on lit cette note : « Renvoyé au comité d’aliénation, le 29 frimaire an an II. » (2) Archives nationales, carton C 286, dossier 843. que nos frères se rendent aisément à nos séances, malgré les fatigues d’un travail pénible. La Con¬ vention ne nous trouverait -elle point indiscrets si nous demandions ce local? Aucun membre de notre Société ne se refuserait de fournir aux réparations indispensables. « Salut et fraternité. « Vive la République ! vive la Montagne ! « Les membres composant le bureau de la Société républicaine de Servian, chef -lieu de canton, district de Béziers, département de l'Hé¬ rault ; « Béziat, président; Fabre, secrétaire; An-GLADE, AlGAUVIVES, CADET. » IV. Le citoyen Michel, commandant tempo¬ raire d’Aiguebelle, envoie sa croix de Saint-Louis (1). Suit le texte de la lettre du citoyen Michel, d'après l'original qui existe aux Archives nationales (2). « Aiguebelle, le 20 frimaire l’an II, de la République française, une et indivi¬ sible. « Citoyen Président, « Depuis longtemps j’étais dans l’intention de me défaire de cette marque de l’ancien des¬ potisme, mais j’étais dans l’impossibilité d’ef¬ fectuer mon envie, cette croix étant dans une malle chez une personne où je l’avais déposée. Enfin je suis parvenu à me la procurer en allant moi -même à Grenoble. Je me hâte de te la faire passer afin que l’or avec lequel elle est faite soit purifié dans le creuset national et qu’il devienne aussi bon patriote que celui qui l’envoie. « Salut et fraternité. « Le capitaine des grenadiers au 23e régiment d'infanterie, commandant temporaire d' Aigue¬ belle, département du Mont-Blanc. « Michel. » En marge : Reçu la décoration le 29 frimaire an II. Ducroisi. (1) La lettre du citoyen Michel n’est pas mention¬ née au procès-verbal de la séance du 29 frimaire, mais en marge de l’original qui existe aux Archives nationales, on lit cette note : « Reçu la décoration le 29 frimaire an II : Ducroisy. — Insertion au Bul¬ letin le 29 frimaire an IL » (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 817.