608 [Convention nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { “3 la patrie, être envoyés à la Convention na¬ tionale. Pourquoi il a requis que tous les vases d’or et d’argent demeurés aux différentes églises de la commune fussent envoyés soit à l’hôtel des monnaies, soit à la Convention nationale. La matière mise en délibération, le conseil faisant droit sur le réquisitoire du procureur de la commune, a arrêté, à l’unanimité, que tous les vases et autres objets d’or et d’argent étant dans les trois égbses de la commune, seraient incessamment envoyés à la Conven¬ tion nationale. Fait et arrêté les jour, mois et an que dessus. Pour expédition : Conniez, maire; Boureau, secrétaire. Suit la teneur de la quittance du receveur du district d’Amboise. Le citoyen Boureau m’a remis, outre l’ar¬ genterie ci-dessus expliquée, pesant ensemble soixante un marcs deux onces sept gros, une boîte d’argent à quêter, sous le fond de laquelle est gravé : B. du St Sac1, sans aucune pesée. Le receveur du district d’Amboise. Signé : Allard. Pour copie : Boureau, secrétaire. Suit la teneur de la quittance du secrétaire de district d’Amboise. Reçu du citoyen Boureau, greffier de la com¬ mune d’Amboise la somme de seize cent soixante onze livres et un mandat de vingt-quatre livres tiré par le directoire sur les dons ci-dessus énon¬ cés, ce qui fait un total de seize cent quatre-vingt-quatre livres montant de l’état ci-dessus. A Amboise, ce 8 frimaire, l’an deux de la Répu¬ blique une et indivisible. Signé : Callerre, secrétaire. Pour copie : Boureau, secrétaire. La Société républicaine de Léré, district de Sancerre, département du Cher, annonce à la Convention nationale qu’aussitôt qu’elle a connu les besoins de nos braves défenseurs, elle s’est empressée de faire une collecte qui a produit de l’argent, des assignats, des chemises, des bas, des souliers, des grains, du vin, de la viande et des légumes. Mention honorable, insertion au « Bulletin» (1). Suit la lettre de la Société populaire de Léré (I). La Société populaire et républicaine de Léré, district de Sancerre, département du Cher, à la Convention nationale. « Représentants de la nation française, « Les amis de la bberté et de l’égabté, nou¬ vellement organisés en Société populaire dans cette commune, ne se laissent point traîner après la Révolution. Quoiqu’elle chemine à pas de géant, ils sont au niveau des événements. Les dangers de la patrie n’ont pu un seul ins¬ tant ébranler leur courage. Les conspirateurs et les traîtres les auront bientôt tous épuisés. Vous venez de bâter ce moment fortuné en frappant de la massue révolutionnaire tous les Girondins parjures qui conspiraient, dans votre sein, contre l’unité de la Répubbque. « La race des fédéralistes est enfin aénantie, et la tête de l’infâme Autrichienne a écrasé dans sa chute tous les amis de la royauté. « Il reste encore une classe d’ennemis dange¬ reux, celle des modérés, qui ont été assez scélé¬ rats pour changer en crime le nom même d’une vertu. Les perfides ! Ils parlent sans cesse de l’amour et de l’exécution des lois ! Eh bien? nous demandons pour eux des lois révolution¬ naires. Qu’ils pâüssent à la lecture de ce code terrible qui doit faire à jamais leur honte et leur désespoir. « Citoyens représentants, vous avez juré de sauver la patrie. La nation a reçu vos ser¬ ments, elle ne reprendra qu’à la paix les pou¬ voirs qu’elle vous a confiés. Voilà ses ordres, et votre devoir. « Achevez d’extirper les profondes racines des plus anciens abus. Enfin le fanatisme expire. La raison a sonné sa dernière heure. Que tout homme qui, désormais, aura besoin d’un inter¬ médiaire entre la divinité-et lui, salarie le mi¬ nistre de son culte; mais que la nation géné¬ reuse et juste assure du pain au petit nombre de ministres patriotes qui ne veulent plus ap¬ partenir à une caste justement proscrite. « Vous venez de faire connaître les besoins de nos braves défenseurs : une invitation a suffi à des Français républicains pour les voir s’em¬ presser de leur fournir des secours. « Nous joignons à cette adresse l’état des dons en chemises, souliers, grains, assignats et argent que les sans-culottes de notre commune, presque tous honorables par leur médiocrité, mais riches par leurs vertus, ont déposés sur l’autel de la patrie. Parmi ces dons, se trouve un acte de générosité française qui mérite de trouver place dans les feuilles de la vertu et de l’humanité, que votre comité d’instruction publique est chargé de répandre. « Un pauvre cultivateur, en portant le denier de la veuve, a dit : Citoyens, j’ai du pain pour quelques jours, et cent sous, je donne mes cent sous à la patrie. Quand je serai sans pain, elle m’en donnera. » « Qu’à de tels exemples les riches égoïstes apprennent à connaître le prix de la bienfaisance (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 345. (1) Archives nationales, carton C 285, dossier 832, [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j u 609 et que ceux qui ne sont que prodigues appren¬ nent aussi à faire un usage utile de leurs richesses (Suivent 15 signatures.) Etat des dons qui ont été faits à la patrie par les sans-culottes de Léré, district de Sancerre, dé¬ partement du Cher, sur V invitation de la Con¬ vention nationale. 1° Chemises, 71; 2° assignats, 527 liv. 15 s.; 3° argent, 36 liv. 12 s.; 4° souliers, 6 paires; 5° grains, 405 boisseaux; 6° bas, 1 paire; 7° un quart de vin ; 8° cinquante livres de viande ; 9° trois épaulettes et contre-épaulettes en or; 10° 50 boisseaux de pommes de terre; 11° un sac de bettes rouges (légumes); 12° un casque et une paire de guêtres. La commune de Laon fait part à la Conven¬ tion nationale que la gente hypocrite sacerdo¬ tale vient en foule déposer les titres du mensonge et abjurer les erreurs d’une monstrueuse supers¬ tition, et que les bêtes asines entrent de tout côté dans leur commune portant dans des paniers les vases d’or et d’argent et autres ornements qui jusqu’alors avaient servi à alimenter la sotte crédulité des bigots et des imbéciles. Mention honorable, insertion au « Bulletin « (1). Suit la lettre du conseil général de la commune de Laon (2). Le conseil général de la commune de Laon, au Président de la Convention nationale. « Président, « Notre Montagne, comme celle de la Con¬ vention, était aussi entourée de marais d’où s’élevaient les vapeurs épaisses et méphitiques de l’aristocratie et du fanatisme. « Nous luttions jour et nuit contre la ligue nobiliaire et sacerdotale. Lejeune et Roux, représentants du peuple dans notre départe¬ ment et circonvoisins, sont venus seconder nos efforts et ces braves montagnards, armés de la foudre républicaine, ont dissipé et écrasé cette ligue conspiratrice et ennemie mortelle de notre bonheur commun. « Les gens suspects et dangereux, les meneurs de trames sourdes, les nobles sont incarcérés. La gente hypocrite, superstitieuse et sacerdotale, forcée par les circonstances et par les progrès de l’esprit public dans le code de la raison et de la philosophie, vient en foule déposer les titres du mensonge et abjurer les erreurs d’une mons¬ trueuse superstition, entre les mains de nos dignes représentants. « On voit les bêtes asines semblables au mulet qui, selon la fable, s’avançait d’un pas fier et orgueilleux chargé de l’or et de l’argent du fisc, entrer de tous côtés dans notre ville, portant (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 345. (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 822. lre SÉRIE. T. LXXX. dans des paniers les vases d’or et d’argent et autres ornements qui jusqu’alors avaient servi à alimenter la sotte crédulité des bigots et des imbéciles. « Les temples de l’erreur, du mensonge et de l’imposture sont purifiés, ils sont devenus le siège et la demeure éternelle de la raison, de la vérité et de la franchise. « Grâce à ces deux montagnards, notre sol est purifié de la lèpre et de la contagion muscadine et aristocratique. Enfin nous respirons un air pur et salutaire sur notre montagne. « Dis, Président, à la Sainte Montagne de rester à son poste jusqu’à ce que la terre de la liberté soit délivrée de tous les monstres qui la foulent et la désolent et que les despotes coalisés soient entièrement détruits et guillotinés. En séance publique, le 8 frimaire an II de l’ère républicaine. ( Suivent 17 signatures.) Les membres du tribunal criminel du départe¬ ment des Côtes-du-Nord félicitent la Convention nationale sur ses travaux, et l’invitent à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l’adresse des membres du tribunal criminel du département des Côtes-du-Nord (2). Saint-Brieuc, primidi frimaire, première décade, l’an II de la République fran¬ çaise, une et indivisible. « Citoyen Président, « Je te prie de faire agréer -aux coopérateurs de tes immortels travaux l’hommage libre d’une adresse qui est la répétition de mes sentiments personnels. Si le tribunal me charge de te l’envoyer, c’est pour me fournir l’occasion de t’assurer qu’organe de la loi je ne cesserai de la faire parler contre les traîtres, les scélé¬ rats; et tandis que les zélateurs de la liberté la défendront avec les armes des combats, sois persuadé que j’en ferai respecter les droits en combattant les ennemis intérieurs avec les armes de la justice, plus fortes encore que les armées. « Salut en la République française, une et indivisible. « L’accusateur publie du tribunal criminel du département des Côtes-du-Nord. « Besné. A la Convention nationale, séant à Paris. « Fondateurs de la République, « Au temps de la patrie en danger, vous avez vu une carrière immense s’ouvrir sous vos pas. Vous parcourez, vous fournissez cette carrière avec le courage d’hommes libres, et pour la rem-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 346. (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 822. 39