SÉANCE DU 19 FRUCTIDOR AN II (5 SEPTEMBRE 1794) - N* 32-35 265 aux glorieux travaux de la Convention et aux victoires des armées de la République. Ces citoyens ont déposé à la municipalité de Beaucaire la somme de 11 081 L, produit d’une collecte patriotique, au profit des veuves et enfants des héros morts sur le vaisseau le Vengeur. Les républicains Génois en foire à Beaucaire ont concouru au don. Mention honorable et insertion au bulletin (50). 32 Dejean, chef du deuxième bataillon du Calvados, fait hommage d’une ode sur la conjuration de Robespierre. Mention honorable de l’hommage, et renvoi au comité d’instruction (51). La société populaire du Cosne-sur-Loire [département de la Nièvre] propose ses craintes sur le relâchement du gouvernement révolutionnaire : elle ajoute qu’il est nécessaire d’éloigner du gouvernement tous les aristocrates. Mention honorable et insertion au bulletin (52). 34 Celle de Luzy [département de la Nièvre] rappelle les divers dons qu’elle a faits sur l’autel de la patrie. Elle fait passer au creuset national toute l’argenterie de sa ci-devant église. Mention honorable et insertion au bulletin (53). [La société des amis de la liberté et de l’égalité de Luzy à la Convention nationale, le 18 thermidor an II\ (54) Citoyens Représentons, C’est avec le plus vif attendrissement que nous avons aujourd’hui à vous entretenir de vos sublimes travaux et des glorieux triomphes de nos armées, sous le règne affreux du despotisme, courbé sous le joug infâme de la tyrannie et de la supertition, longtemps abusés par des erreurs et des chimères, cette commune sourit aux premiers rayons d’un régime qui devait la délivrer de ses oppresseurs, elle témoigne son vœu prononcé pour la révolution et applaudit toujours avec enthousiasme aux efforts géné-(50) P.-V., XLV, 76. Bull. 19 fruct. (suppl.). (51) P.-V., XLV, 76. Bull. 19 fruct. (suppl.). (52) P.-V., XLV, 77. (53) P.-V., XLV, 77. Bull. 19 fruct. (suppl.). (54) C 318, pl. 1 294, p. 16. reux de ses partisans. Dès l’organisation des premières phalanges de la Liberté, elle offrit à la Patrie plusieurs défenseurs, des pères de familles même se signalèrent par leur dévouement et ne craignirent point de sacrifier leurs affections les plus chères à l’honneur de combattre les tyrans. Plusieurs autres animés du même zèle, guidés par des motifs non moins puissants, se dépouillèrent eux-mêmes en plusieurs circonstances pour équiper les valeureux soldats. Entre autres occasions tout a été mis à la disposition de la patrie, chemises, toiles, fils, chaussures, bas, souliers, chacun s’est empressé de déposer son offrande particulière, le numéraire, l’argenterie est partie pour le creuset national, les emblèmes de la liberté ont remplacé les figures odieuses de la tyrannie et les cloches ont été grossir la main terrible de l’airain destiné à renverser les hordes barbares de l’orgueil et du despotisme. A peine la patrie a-t-elle tourné ses regards sur la fabrication du salpêtre qu’un atelier est établi aux frais de cette commune, tous les citoyens se sont hâtés de contribuer à sa prompte organisation et déjà le succès a rempli nos espérances et plusieurs quintaux de ce foudre propre à anéantir les hordes des tyrans et des suppôts de la tyrannie, ont été fournis aux agents de la République. Tels sont, citoyens Réprésentans, les sentiments magnanimes qui ont toujours caractérisé les citoyens de Luzy, telle est la marche heureuse et rapide qu’ont toujours obtenu les lois révolutionnaires. Leur prompte exécution est un gage assuré de notre reconnoissance envers leurs auteurs. Ce n’est pas sans frémir d’indignation et d’horreur que nous avons appris les coupables desseins doublés [?] de scélératesse sur nos représentants, colonnes inébranlables de la souveraineté nationale, en applaudissant au supplice de ces assassins exécrables, nous avons reconnu le génie de la liberté qui a encore une fois sauvé la France et l’œil vigilant qui a encore déjoué des projets liberticides. Sages Législateurs, continuez d’aussi heureux travaux, dirigez au port le vaisseau de la République que vous a confié l’intérêt de la patrie. Le peuple enfin est debout, des années innombrables sont prêtes à frapper, guidez leurs efforts et que le dernier des vils émissaires de nos ennemis disparaisse, que le patriotisme triomphe. Notre courage est invincible, nous scavons moins, nous pouvons faire plus, nous scaurons vaincre. Salut et fraternité. Les membres du comité de correspondance Bouin, Cerny 35 Le comité de surveillance des jacobins de Toulouse donne avis à la Convention, que depuis le décret qui ordonne la mise en liberté des agriculteurs, les aristocrates lèvent la tête, et qu’ils font des menaces aux patriotes. 266 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Insertion au bulletin, et renvoi au comité de Sûreté générale (55). 36 Les juges du district de Rennes envoient la justification de leurs concitoyens inculpés auprès de la Convention. Renvoi au comité de Sûreté générale et insertion au bulletin (56). 37 Des biens du ci-devant collège de Mols-heim, estimés 9 820 L, ont été vendus 39 065 L, d’après l’avis que donne l’administration du district de Strasbourg. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Domaines (57). 38 Adresse de la société populaire de Saint-Claud, département de la Charente : elle félicite la Convention sur la destruction du tyran Robespierre, et demande à prendre le nom de Claud-la-Montagne. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de Division (58). 39 Le conseil général de la commune du Quesnoy [département du Nord] loue le courage de nos défenseurs sur la frontière. Mention honorable et insertion au bulletin (59). [Le conseil général du Quesnoy à la Convention nationale, s.d.] (60) Grâces vous soient rendus, Citoyens Repré-sentans, la Liberté est rentrée dans nos murs, c’est à votre sage énergie, c’est à vos travaux constants et éclairés, que nous devons cet heureux retour; vous avez seuls dirigé le courage, l’infatigable ardeur des soldats républicains; vous leur avez dit de vaincre et ils ont vaincu, et les coalisés ne souillent plus le sol que nous habitons; ils y ont laissé des traces nombreuses de leurs forfaits, ils nous ont accablé de tous les maux, et pourtant sous certains aspects, ils nous ont aussi fait quelque bien; leur présence a produit sur nous l’effet de (55) P.V., XLV, 77. (56) P.V., XLV, 77. (57) P. V., XLV, 77. (58) P.V., XLV, 77. (59) P.V., XLV, 78. F. de la Républ., n° 429; J. Fr., n° 711; J. Univ., n° 1 747; Rép., n° 260. (60) C 319, pl. 1 305, p. 20. Moniteur, XXI, 685. Bull. 19 fruct.; C. Eg., n° 749. l’eau sur le fer embrasé. Oui, nous avons appris à mieux connoitre encore nos ennemis, car nous les avons vus de plus près; nous avons appris à mieux encore apprécier la liberté, car nous en avons été privés après en avoir joui, ce n’est point seulement des ennemis du dehors dont vous nous avez délivrés, Citoyens représentans, vous avez en même temps sçu abattre ceux du dedans; considérés l’étendue du double bienfait et vous aurez la mesure de nos sentimens et de notre reconnoissance. Salut et fraternité. Navez, Duchateau, Enstremant, Chemade, Freaux, Bâillon, Couvreux, Darre, Gilleron, Rigolet, Delcroix. 40 Le tribunal du district de Chambéry [département du Mont-Blanc] félicite la Convention sur son énergie, et l’invite de rester à son poste jusqu’à la paix (61). [Les membres du tribunal de district de Chambéry à la Convention nationale, le 6 fructidor an II] (62) Représentans du peuple, Encore une fois vous avez sauvé la patrie... l’infâme triumvirat s’élevoit avec audace sur les ruines sanglantes de l’hébertisme et des conjurations vaincues; il méditoit de noirs projets, il conspirait la mort d’un grand peuple; déjà il touchait au succès, il goûtait d’avance une joie parricide : encor un jour, encore une heure, et nous nous éveillions dans l’abune, et la liberté, la patrie n’étoient plus que de vains mots, et le genre humain périssoit avec nous. Mais vous étiez là, vous, les amis du peuple, vous, ses intrépides déffenseurs; vous étiez là... à peine le monstre levoit sa tête altière et menaçante, à peine il tentoit de saisir sa proie, que la foudre populaire, dirigée par vos mains, l’a frappé; il est tombé et n’a laissé après lui que l’étonnement profond de son affreuse existence, le souvenir de ses crimes, la joie de son supplice et une leçon terrible à quiconque oserait l’imiter. Périssent avec Robespierre et ses lâches complices, périssent tous les traîtres qui voudraient attenter aux droits du peuple, à sa souveraineté ! que la tombe du tiran ne se referme que sur le dernier des ennemis du peuple ! Et vous, ses mandataires fidels, poursuivez d’un pas ferme dans la carrière que vous parcourez avec tant de sagesse, de constance et de succès; tandis que d’une main vous comprimez l’aristocratie orgueilleuse et rebelle, que vous enchainez l’indulgence perfide, de l’autre, vous brisez le joug de fer que les vils suppôts des Hébert et des Robespierre appesantissaient indistinctement sur tous les citoyens; vous arrachez à ces monstres le masque dont ils se (61) P. V., XLV, 78. (62) C 319, pl. 1 305, p. 19.