636 ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [1 septembre 1790.) (Assemblée nationale.) pour cela de le renvoyer au comité. Je conclus à ce qu’il soit adopté. M. Frétean. Je croirais manquer à mon devoir de bon citoyen, si je n’appuyais le décret proposé. On vous a parlé de ce qui se passe dans le royaume, et moi je suis en état d’attester ce qui se passe hors du royaume. Les mouvements les plus vifs se font sentir en Allemagne et sur le bord du Rhin; j’ai là-dessus des avis certains ; les ministres du roi sont forcés d’en convenir. On soulève les puissances étrangères, pour appuyer, par la force des armes, les projets des ennemis de notre Révolution. Je vous en supplie, au nom de la patrie, ne souffrez pas qu’on vous détourne un instant des objets de pareille importance. Je demande que le décret soit adopté. (Le projet de décret présenté par M.Dupont est adopté à l’unanimité.) M. Brûlart de Sillery. Hier au soir on a reçu au comité des recherches une dépêche du département de l’Ardèche, relative au camp. fédératif de Jallez. Les détails en sont si intéressants et si inquiétants, que j’ai passé la nuit pour vérifier toutes ces pièces. Je supplie l’Assemblée de vouloir bien en entendre les détails à la séance du soir. M. l’abbé Gouttes. Tout le monde sait que la religion est le prétexte de tous ces désordres. On demande que M. de Sillery fasse son rapport à deux heures. (Cette motion est adoptée.) M. Fréteau. Nous sommes menacés de tous côtés ; il faut prendre des mesures promptes et certaines, et je regarde comme un vrai malheur qu’après tant d’instances le comité militaire ne nous ait point encore fait son rapport. On me dit qu’il est impossible de le réunir. ( Plusieurs voix s’élèvent : Il n'y a qu’à le changer !) Je demande, et cela est instant, que ce rapport nous soit fait incessamment, sans quoi nous n’avons plus de force publique, nous n’avons plus rien à opposer aux ennemis du dehors. Voici le décret que j’ai l’honneur de vous proposer : « L’Assemblée nationale décrète que le comité militaire présentera jeudi matin son travail sur l'armée , et qu’excepté les jours employés aux finances, les autres, toutes affaires cessantes, seront employés à cet objet; que pendant que le travail sur l’armée occupera la séance du matin, l 'organisation des gardes nationales sera traitée de suite et sans discontinuation dans la séance du soir; « Que le présent décret sera notifié dans le jour par M. le président aux comités militaire et de Constitution, pour qu’ils s’y conforment, et que l’ordre du jour pour leur rapport ne pourra être changé. » (Ce projet de décret est adopté.) M. Maupassant, suppléant de M. Pellerin, député de Nantes, démissionnaire, est admis après vérification de ses pouvoirs qui ont été trouvés en règle. M. le Président fait donner lecture d’une lettre de M. de la Luzerne sur une tentative d’incendie à l’arsenal du port de Brest. En voici la substance : « Les attroupements des ouvriers de l’arsenal de Brest ont donné des sujets d’inquiétude ; mais ce n’est point encore le plus grand danger dont ce port ait été menacé; il paraît qu’on voulait l’incendier. Quatre hommes ont été pris presque en flagrant délit. Les détails de ce fait sont compris dans une lettre de l’intendant du port. Je supplie l’Assemblée d’y donner la nlus grande attention. » On fait lecture de la copie d’une lettre écrite à ce sujet par M. Hector, intendant du port de Brest, àM. Redon, et communiquée à l’Assemblée par M. de La Luzerne : « Je viens d’être informé, Monsieur, que deux couples de forçats ont été arrêtés dans le magasin à goudron, munis d’une fausse clef, d’une lim