92 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE pez chaque jour les grandes vues dont vous êtes animés pour le bonheur du peuple. Des monstres payés par les puissances étrangères ou jaloux des hautes destinées de la République se sont flattés de l’avillir en faisant adopter leurs vües sanguinaires et en faisant immoler les amis de la justice et de la vertu qu’ils dépeignent comme d’hypocrites contre révolutionnaires, vous seuls, citoyens Représentans, pouvés combler la mesure de vos bienfaits ; vous avez tout crée, tout fait pour le bonheur de la génération future. La génération présente est fixée sur vous, elle réclame que vous organisiez en quelque façon l’esprit public, en prononçant que le règne des scélérats est passé, que vous regardés comme ennemis les hommes qui ne respirent que crime et désordre et que vous les poursui-verez comme des pestes publiques et des désor-ganisateurs. Pour nous, Citoyens Représentans, qui sommes convaincus par l’expérience que les districts les moins agités par ces esprits pervers, sont les plus dévoués à la République, nous vous jurons que le cri général de nos concitoyens et le notre est guerre aux tyrans, aux traitres et aux anarchistes ; soumission à la loi, dévoument à la Convention et à la République. Coun, Guillin, Mitton, Cindin, agent national et cinq autres signatures illisibles. 15 Les membres du conseil général de la commune de Donzy [Nièvre] se plaignent de ce qu’ils n’ont point reçû de récépissé d’une somme de 1200 L dont ils avoient fait don à la patrie, sous l’adresse du président de la Convention, pour la construction d’un vaisseau, ainsi que de l’envoi de quarante trois marcs d’argenterie provenant de leur église ; ils prient la Convention d’en ordonner la recherche et la félicitent en même temps sur son Adresse au peuple et de ce qu’elle a fait succéder la justice à la terreur. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi à la commission des revenus nationaux (49). 16 Le représentant du peuple Berlier instruit la Convention nationale d’un événement relatif au citoyen Prévôt, reconnu bon militaire et bon patriote par tous ses concitoyens et qui est détenu comme prévenu d’assassinat, pour avoir tué un autre citoyen qui le provoquoit et vouloit attenter à sa vie. (49) P.-V., XL VIII, 62. Renvoi au comité de Législation pour en faire un prompt rapport (50). 17 Les citoyens composant la société populaire d’Ambronay [Ain], après avoir fait l’éloge du représentant du peuple Boisset, invitent la Convention nationale à rechercher les auteurs de l’attentat commis en la personne de Tallien et à maintenir le gouvernement révolutionnaire; ils jurent de convertir en armes, s’il le faut, le dernier fer de leurs charrues pour protéger la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (51). [La société populaire des sans-culottes d’Ambronay à la Convention nationale, le 18 vendémiaire an III] (52) Liberté, Égalité. Citoyens représentans, Le département de l’Ain avoit aussi des oppresseurs : l’esprit d’Hébert et de Robespierre qui planoit sur toute la République y compri-moit par la terreur, la justice et la probité, et des citoyens vertueux gémissoient dans les fers, victimes de la calomnie où de haines particulières. Enfin il est rendu au bonheur par les mesures sages et bienfaisantes du représentant Boisset : les citoyens applaudissent à la justice et sourient à la vertu malheureuse dont il brisa les chaines et qui respire librement. Législateurs! Si l’on vous disoit que l’aristocratie triompha et que les patriotes sont opprimés, repoussés, cette calomnie qu’accrédite la voix de l’intrigue où de ceux qu’elle égare : apprenés que lorsque Boisset ouvroit les prisons aux patriotes vertueux, il les fermoit avec soin pour les ennemis du peuple et que les gens suspects aux yeux de la loi, les exnobles, les cy-devant prêtres, les parens des émigrés sont encore détenus. Si un petit nombre de citoyens qui se disoient patriottes ont été ravis à la liberté, nous ne les jugeons point, la loi saura les atteindre s’ils sont coupables, s’ils sont innocents ils rentreront dans le sein de leurs frères. Mais l’aristocratie incorrigible, non, elle ne lèvera point au milieu de nous sa tête coupable tant que les patriottes seront debout. Les sentinelles de la révolution veillent continuellement, elles ne cesseront de comprimer, de terrasser les aristocrattes sous quelque masque qu’ils se présentent ; elles ne souffriront jamais (50) P.-V., XL VIII, 62. (51) P.-V., XL VIII, 62. (52) C 325, pl. 1404, p. 13. SÉANCE DU 5 BRUMAIRE AN III (26 OCTOBRE 1794) - N° 18 93 qu’ils s’unissent à elles et profïttent de ses mesures qui ne sont que pour les amis du peuple victimes de l’oppression; elles suivront la Convention nationale dans son attitude fïère contre les faux patriotes et les frippons, et s’il s’élevoit encore des factions sur le sol de la liberté, la Convention seule sera leur guide, elles se réunissent à elles pour les anéantir. L’on voudroit rappeller cette terreur funeste qui faillit à perdre la liberté; mais la terreur est pour les esclaves, c’est l’arme des tirans, ce fut celle de Robespierre. Il ne faut aux hommes libres que cette justice sevère qui laisse la paix dans les coeurs vertueux et poursuit le crime dans ses derniers réduits. Poursuivés, Représentans, une aussi belle carrière, restés avec fermeté au poste où vous a placé la volonté du peuple. Vous avés un attentat a punir, celui commis en la personne du vertueux Tallien. Recherchés les coupables, qu’ils soient livrés à la vengeance des loix : maintenés dans toutte sa force le gouvernement révolutionnaire d’où dépend le salut de la patrie. Le peuple met toutte sa confiance dans vos decrets, il est assuré que vous le sauverés, soyés sur qu’il vous soutiendra et secondera vos efforts ; et les membres de cette société presque tous adonnés à l’agriculture, jurent de convertir s’il le faut, en armes le dernier fer de leurs charrües pour protéger la représentation nationale, et maintenir le respect dû à ses loix. Vive la République! vive la Convention! Duplessis, président, Mangin, Epopes, secrétaires. 18 Les citoyens composant les sociétés populaires de Normanville [Seine-Inférieure]0, de Dangeau [Eure-et-Loir]6, de Souvigny [Allier]0, les administrateurs du district de Montagne-sur-Aisne [ci-devant Sainte-Menehould, Marne]d et les citoyens composant le conseil général de la commune de Villeneuve-les-Genets [Yonne]% félicitent la Convention nationale sur la journée du 9 thermidor, sur son Adresse au peuple et l’invitent à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (53). a [La société populaire de Normanville à la Convention nationale le 20 vendémiaire an III] (54) (53) P.-V., XLVIII, 63. (54) C 325, pl. 1404, p. 14 Liberté, Égalité. Guerre aux tirans, gloire à la République. Citoyens représentants, Vous avez donc encore déjoué nos ennemis et sauvé la Patrie, votre active surveillance a scû triompher des complots monstrueux et des traitres qui vous environnoient et dont le glaive de la justice a purgé le sol de la république, puissent leurs infâmes suppôts subir le même sort! La société populaire de Normanville jalouse d’observer les loix, n’en connoit point qui puissent entraver la douce satisfaction qu’elle goûte à vous féliciter sur vos infatiguables travaux d’où doivent naistre la force et les vertus républicaines. Le bonheur de la nation est la ou vous estes, restés, citoyens représentants a votre poste, achevez de détruire les restes impurs des traitres et des intriguants qui, sous le masque de l’hipocrisie la plus caractérisée s’efforcent de corompre les coeurs des généreux deffenseurs de nostre liberté, tandis que nous continuerons nostre surveillance pour les écarter de nostre sein. Vive la république, vive la Convention nationale. Salut et fraternité. Suivent dix-sept signatures. b [La société populaire de Dangeau à la Convention nationale, le 16 vendémiaire an III] (55) Vivre libre ou mourir. Citoyens Représentans, Notre petite société composée de campagnards et de vrais sans-culottes, chez lesquels on trouve plutôt la naïveté que l’éloquence, n’a pour principes que l’amour de la patrie et la soumission aux lois ; aussi ses séances ne sont entretenues que du soin de s’instruire et de s’entre exhorter au maintien et à l’éxecution de vos décrets aux quels nous avons jurés un éternel attachement, ainsi qu’à la Convention, notre unique point de ralliement. Lequel serment, aucune faction nous fera violer par ces écrits qui circulent dans toute la République, et nota-ment celuy intitulé : Les Jacobins de Grenoble à la Convention nationale qui nous a été également adressé. Malgré nos foibles lumières, nous croyons appercevoir une lutte contre la Convention et par cette raison seule nous l’avons unanimement improuvé. Nous osons nous flatter, que l’opinion indécise que nous y avons remarqués, n’a jamais été et ne sera jamais la notre ; car notre unique (55) C 325, pl. 1404, p. 17.