672 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE terminer le premier téméraire dont la main sacrilège oseroit attenter à la liberté (l). [Les canoniers de la Sectn de la fraternité à la Conu. ; s.d.] (2); Les Canoniers de la Section de la fraternité, tous plains d’amour pour la patrie, brûlans de la servir de toutes leurs facultés, dans ce jour de victoire où le crime hideux s’étoit couvert du masque de toutes les vertus, où le tiran, par une adroite hipocrisie, sembloit servir la patrie lorsqu’il ne servoit que ses criminelles passions et crioit à tout un peuple, séduit, que la vertu étoit oprimée, et la vertu terras-soit le crime[;] au milieu de l’obscurité du mensonge les Canoniers cherchoient la vérité ; ils ne tardèrent pas à la trouver[.] Ils redescendirent en eux-mêmes[;] elle étoit dans leur cœur. Citoyens, nous venons dans ce temple, au milieu des sauveurs de la patrie, jurer dans la vérité d’un cœur pur à la face de l’Etre suprême, à vous, Citoyens, à vos sages décrets, une obéissance éternelle et d’exterminer le premier audacieux dont la main téméraire et sacrilège oseroit poter atteinte à la liberté. Vive la République Mention honorable de l’adresse, insertion au bulletin. Les canonniers sont admis à défiler dans le sein de la Convention nationale. La séance est suspendue à dix heures (3). (1) P.V., XLII, 276. 2 C 314, pl. 1258, p. 40. (3) P.V., XLII, 276. Rédigé En exécution du décret du 3 brumaire an IV. Signé, Henry-Lahivière, Bailly, VlLLERS, DELECLOY, LAURENCEOT. Voir, ci-dessus, fin de la séance du 2 therm. II. PIÈCE ANNEXE [Le Cn Chaslon à la Conv. ; 12 therm. II] (l) Citoyens Vous avez dénoncé le nœud cordien : L’Etre Suprême vous a animé de son soufle divin : la france est sauvée. O ! prodige ! sans autre effusion de sang que celui des scélérats qui ne tendaient qu’à nous faire entre égorger, après nous avoir privés de tout-tes les subsistances les plus nécessaires à la vie Vous devez avoir vu, citoyens, dans tous mes faibles écrits, depuis le commencement de la révolution, que ne n’ai eu d’autres prétentions que de bien mériter de la patrie, il y a 2 ans que j’ai volé aux frontières comme soldat, malgré mon âge, ma faiblesse, et les pressantes sollicitations de mes concitoyens de Vincennes, ici présents, qui prétendaient que je mourerais en chemin (2). Dans mon envoi du 26 messidor dernier, où mon paquet a été égaré, ou non présenté (3) par l’effet d’employes [sic] par nos tirans détruits, vous pouviez juger, Citoyens, si j’étais encor propre à remplir, même sans émoluments (4) quelqu’emploi dans lequel je puisse encor rendre quelques services, trop heureux, ne pouvant plus marcher longtemps, si je puis mourir après avoir bien mérité de la patrie. il se trouve, peut-être, dans cette assemblée, de mes frères d’armes témoins de ce que mes forces n’ont pas secondé ce qu’ils appellaient courage et qui n’était qu’un pur zèle et amour de la patrie Vive la République; qu’elle soit impérissable: elle le sera, dans le district de Vouziers (à Brières, en dépit des malintentionnés, je prêchais sans cesse, excitais à la patience en assurant que la République s’affermirait pour toujours avant la fin de l’année) informez-vous de moi, Citoyens, dans le district de Vouziers à Brières, dép1 des Ardennes si mes écrits, pandant le séjour que j’ai été forcé de faire dans le département des Ardennes ne sont pas parvenus ; je suis heureux de m’être rencontré avec ceux qui ont opéré le bien et veillé, comme j’aurais voulu, à soulager le peuple Vive, vive la République et ceux qui vont ramener l’abondance, la joye et la paix dans nos cœurs par la destruction de tous ceux qui ozeront encor s’y opposer. Chaslon (5). (1) C314, pl. 1258, p. 8. (21 Voir, ci-dessus, 12 therm., n° 10 (d). (3) Note de l’auteur : « mes titres de franc républicain au surplus, s’ils sont perdus, ils se retrouvent dans mon âme ». (4) En note : « quoique je sois peu fortuné, mais je suis sobre et patient ». . (5) En p.s. : « les malheurs ne sont rien lorsqu’on peut servir utilement sa patrie ». 672 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE terminer le premier téméraire dont la main sacrilège oseroit attenter à la liberté (l). [Les canoniers de la Sectn de la fraternité à la Conu. ; s.d.] (2); Les Canoniers de la Section de la fraternité, tous plains d’amour pour la patrie, brûlans de la servir de toutes leurs facultés, dans ce jour de victoire où le crime hideux s’étoit couvert du masque de toutes les vertus, où le tiran, par une adroite hipocrisie, sembloit servir la patrie lorsqu’il ne servoit que ses criminelles passions et crioit à tout un peuple, séduit, que la vertu étoit oprimée, et la vertu terras-soit le crime[;] au milieu de l’obscurité du mensonge les Canoniers cherchoient la vérité ; ils ne tardèrent pas à la trouver[.] Ils redescendirent en eux-mêmes[;] elle étoit dans leur cœur. Citoyens, nous venons dans ce temple, au milieu des sauveurs de la patrie, jurer dans la vérité d’un cœur pur à la face de l’Etre suprême, à vous, Citoyens, à vos sages décrets, une obéissance éternelle et d’exterminer le premier audacieux dont la main téméraire et sacrilège oseroit poter atteinte à la liberté. Vive la République Mention honorable de l’adresse, insertion au bulletin. Les canonniers sont admis à défiler dans le sein de la Convention nationale. La séance est suspendue à dix heures (3). (1) P.V., XLII, 276. 2 C 314, pl. 1258, p. 40. (3) P.V., XLII, 276. Rédigé En exécution du décret du 3 brumaire an IV. Signé, Henry-Lahivière, Bailly, VlLLERS, DELECLOY, LAURENCEOT. Voir, ci-dessus, fin de la séance du 2 therm. II. PIÈCE ANNEXE [Le Cn Chaslon à la Conv. ; 12 therm. II] (l) Citoyens Vous avez dénoncé le nœud cordien : L’Etre Suprême vous a animé de son soufle divin : la france est sauvée. O ! prodige ! sans autre effusion de sang que celui des scélérats qui ne tendaient qu’à nous faire entre égorger, après nous avoir privés de tout-tes les subsistances les plus nécessaires à la vie Vous devez avoir vu, citoyens, dans tous mes faibles écrits, depuis le commencement de la révolution, que ne n’ai eu d’autres prétentions que de bien mériter de la patrie, il y a 2 ans que j’ai volé aux frontières comme soldat, malgré mon âge, ma faiblesse, et les pressantes sollicitations de mes concitoyens de Vincennes, ici présents, qui prétendaient que je mourerais en chemin (2). Dans mon envoi du 26 messidor dernier, où mon paquet a été égaré, ou non présenté (3) par l’effet d’employes [sic] par nos tirans détruits, vous pouviez juger, Citoyens, si j’étais encor propre à remplir, même sans émoluments (4) quelqu’emploi dans lequel je puisse encor rendre quelques services, trop heureux, ne pouvant plus marcher longtemps, si je puis mourir après avoir bien mérité de la patrie. il se trouve, peut-être, dans cette assemblée, de mes frères d’armes témoins de ce que mes forces n’ont pas secondé ce qu’ils appellaient courage et qui n’était qu’un pur zèle et amour de la patrie Vive la République; qu’elle soit impérissable: elle le sera, dans le district de Vouziers (à Brières, en dépit des malintentionnés, je prêchais sans cesse, excitais à la patience en assurant que la République s’affermirait pour toujours avant la fin de l’année) informez-vous de moi, Citoyens, dans le district de Vouziers à Brières, dép1 des Ardennes si mes écrits, pandant le séjour que j’ai été forcé de faire dans le département des Ardennes ne sont pas parvenus ; je suis heureux de m’être rencontré avec ceux qui ont opéré le bien et veillé, comme j’aurais voulu, à soulager le peuple Vive, vive la République et ceux qui vont ramener l’abondance, la joye et la paix dans nos cœurs par la destruction de tous ceux qui ozeront encor s’y opposer. Chaslon (5). (1) C314, pl. 1258, p. 8. (21 Voir, ci-dessus, 12 therm., n° 10 (d). (3) Note de l’auteur : « mes titres de franc républicain au surplus, s’ils sont perdus, ils se retrouvent dans mon âme ». (4) En note : « quoique je sois peu fortuné, mais je suis sobre et patient ». . (5) En p.s. : « les malheurs ne sont rien lorsqu’on peut servir utilement sa patrie ».