316 [Convention national*.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j !} « Tout citoyen est soldat, et tout soldat doit porter l’uniforme national; nous demandons le décret de ce costume pour les juges avec une marque distinctive qui les fasse reconnaître dans leurs fonctions, telle que le médaillon. « Salut et fraternité. « J. Provost, président; Charpentier; Des¬ jardins, accusateur; Leclerc; Cadol-liat, greffier;M.-J.-P. Coru. » La Société montagnarde de Foix annonce à la Convention nationale que cette commune, à la hauteur des vrais principes, consacre la ci-devant église au temple de la Raison; que le cuivre va en être envoyé à Toulouse pour faire des canons, le fer au district, l’argenterie à la Convention, et que les ornements serviront pour habiller les pauvres. - Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1) . Suit la lettre de la Société montagnarde de Foix (2). La Société montagnarde de Foix, au Président de la Convention nationale. , « Foix, le 12 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique une et indivisible. « Tu recevras ci-joint une adresse et procès-verbal de notre Société pour annoncer à la Con¬ vention que, dépouillée de tous les anciens pré¬ jugés, notre cité, à la hauteur des vrais prin¬ cipes, a fait disparaître tous les objets relatifs au culte catholique, et va consacrer la ci-devant église au temple de la Raison. Les métaux ayant de suite été enlevés, le cuivre va être envoyé à nos représentants à Toulouse pour -faire des canons, le fer au district, les ornements serviront pour habiller les pauvres et l’argen¬ terie te sera adressée directement. « Salut et fraternité. « Roques, président; Bezy, secrétaire; Do-man ge Y; Belbezet, secrétaire. » Adresse (3). La Société montagnarde de Foix à la Convention nationale. « Foix, le 12 frimaire l’an II de la Répu¬ blique une et indivisible. « Citoyens représentants, En vain la calomnie a fait des efforts pour noircir le département de l’Ariège; si l’énergie de ses habitants levés en masse a défendu la frontière, leur philosophie vient d’élever un temple à la Raison; tous les préjugés sont dé¬ truits; plus d’aliment au fanatisme; les prêtres et leurs cérémonies n’existent plus ; l’or, l’argent et les autres métaux des églises sont déjà dépo¬ sés sur l’autel de la patrie. « La Société montagnarde de Foix, fière du succès de ses prédications, s’empresse de vous faire l’hommage de sa conquête. « Roques, président; Domangey, secrétaire; Belbezet; Bezy, secrétaire; Capellat, secrétaire. » Extrait du procès-verbal de la Société montagnarde séant à Foix (1). Séance du neuf frimaire, l’an deuxième de la République française, une et indivisible. Présidence du citoyen Roques. La séance a été ouverte par la lecture du pro¬ cès-verbal de la veille, qui a été adopté, et par celle des nouvelles. Un membre a fait lecture d’un arrêté du département qui invite les Sociétés populaires à nommer des commissaires intelligents dans leur sein pour, conjointement avec les muni¬ cipalités, accélérer la remise du cinquième des grains, en exécution de l’arrêté des représen¬ tants du peuple près l’armée des Pyrénées-Orientales, sur quoi la discussion ouverte, et la Société consultée, il a été arrêté que les citoyens Belbezet et B. Lafont, membres de la société se joindraient à la municipalité pour l’exécution des mesures mentionnées dans ledit arrêté. Un membre a ensuite fait lecture d’un écrit instructif, propre à détruire les erreurs et les préjugés qui, pendant dix-huit siècles, ont tenu le peuple dans la stupeur de l’ignorance et à substituer à tout cet amas d’impostures les vrais principes de la raison et de la saine philo¬ sophie. De vifs applaudissements ont retenti dans la salle ; plusieurs membres ont successive¬ ment occupé la tribune, développé avec énergie cette matière importante, et ont proposé de chasser tous les prêtres, de ne reconnaître désormais que le culte de la raison, de la liberté et de l’ égalité, et d’inviter en conséquence le conseil général de la commune à enlever sous le plus bref délai tous les signes extérieurs du culte catholique, ensemble l’or et l’argent qui se trouvent dans les églises, sans aucune excep¬ tion, ainsi que toutes les matières quelconques, pour du tout être fait une offrande à la patrie. De nouveaux applaudissements se sont fait entendre. Ces propositions, ainsi appuyées et mises aux voix, ont été adoptées à l’unanimité et par acclamations. La Société nomme à cet efiet pour ses commissaires les citoyens Lau¬ rent Tautat, Vidal, Tartenac et Lacaze père; à l’effet de se transporter à la municipalité pour lui donner connaissance de la délibération de la Société et l’inviter à la mettre incessam¬ ment à exécution. Le citoyen Pauly, de Toulouse, a ensuite fait son rapport relativement à l’affaire de la commune du Maz d’Azil, et du département, il a fait lecture des arrêtés de cette commune et de la Société populaire de ce même lieu, qui décla¬ rent formellement que jamais des officiers muni¬ cipaux du Maz-d’Azil n’ont été incarcérés; il a (I) Procès-verbaux de la Convention, t 27, p 113. - (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 814. (3) Archives nationales, carton G 284, dossier 814. (1) Archives nationales, carton C 284, dossier 814,