130 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE fixés sur les objets qui intéressent le bonheur du peuple français, ont démasqué tous ces vils satellites et en ont déjoué tous leurs complots. Encore une fois, dignes représentans, la République est sauvée, c’est à vos soins et à votre énergie qu’elle doit son salut; que le glaive de la loi se lève et qu’il fasse tomber les têtes des ogres couronnés, qu’ils périssent les infâmes qui cherchent à dévorer et à anéantir, s’il lui était possible, ceux de qui leur salut est inséparable du nôtre; qu’ils disparaissent de dessus la terre sacrée de la République, ces abominables usurpateurs de la liberté de l’homme, pour la replonger dans les nouvelles souillures de la royauté. Continuez, dignes représentans, à veiller à notre défense; nous ne manquerons pas de notre côté à veiller à la poursuite des membres épars de ces monstres, et nous souffririons plutôt la mort que de laisser attenter à la liberté que nous avons conquise par vos soins et que nous avons tous juré de défendre. » Payan (présid.), Chanez (secret.). I [La Sté popul. de Meilhan à la Conv.; 29 germ. II] (1). « Citoyens représentans, Vous venez encore une fois de sauver la République en faisant tomber les têtes des traîtres qui voulaient la déchirer; vous avez pénétré jusque dans les ténèbres obscures dont ils étaient enveloppés, et votre vigilance, toujours active à surveiller les intérêts du peuple, ajouterait s’il était possible, à la confiance que nous avons en vous. Vive la liberté ! Et périssent tous les Catilinas modernes, et les tribuns perfides qui, sous le masque populaire tiennent la torche et la discorde d’une main et le poignard de l’autre pour égorger le peuple qu’ils égarent. Tonnez, citoyens représentans, lancez les foudres nationales d’une extrémité de la République à l’autre; il est temps enfin que la loi ramène tous les citoyens à la même unité; il faut que son glaive se promène sur toutes les têtes et frappe indistinctement toutes celles qui oseraient s’élever; autant vous devez user de clémence et de justice envers les bons citoyens égarés, autant vous devez appesantir la vengeance nationale sur les traîtres à leur pays. Ce n’est pas le tout de vaincre les tyrans coalisés, il faut calmer les factions intérieures, déjouer les intrigans et terrasser l’hydre affreuse de l’aristocratie qui ne se regarde pas encore comme vaincue; mais c’est en vain que ses têtes renaissent; la massue nationale, cette fille des cieux va étendre son empire sur tous les mortels; nous la voyons déjà au milieu du monde, assise sur un trône, ses pieds reposent sur la terre, sa tête dans le ciel et ses deux bras font le tour du globe. Déjà de toutes parts les peuples accourent, se pressent autour d’elle et viennent lui sacrifier tous les tyrans sous lesquels ils ont tremblé pendant tant de siècles. Encore quelque temps et la terre des esclaves va devenir la terre des peuples libres; l’aurore (1) C 306, pl. 1158, p. 11. des siècles plus heureux commence à poindre, et la nature si longtemps outragée, va enfin reprendre des droits si longtemps méconnus. Restez à votre poste, Citoyens représentans, continuez à travailler au bonheur du peuple français, achevez ce grand œuvre qui doit régler le destin de tous les peuples et faire le bonheur des races futures. Si nous n’étions pas des républicains, nous vous donnerions des éloges, mais la flatterie n’est faite que pour les esclaves, et nous vous montrons que nous savons user de la liberté que nous avons conquise, en vous assurant que nous voyons sans enthousiasme une conduite qui ne fait que répondre à l’opinion que nous avions de vous. Salut, amitié et fraternité. » Dourg (présid.), Pujade (secret.), Castetz. m [La Sté popul. de Montbidouze à la Conv.; s.d.] (1). « Les conspirateurs ont beau se reproduire pour anéantir la République, la foudre de la puissance nationale dont vous êtes armés les écrase et les fait rentrer dans la poussière. Le nouveau complot que vous venez de déjouer était plus dangereux que tous les autres : un patriotisme exagéré couvrait d’un voile trompeur ses manœuvres criminelles mais rien n’échappe à votre œil perçant; votre vigilante sollicitude sait dissiper les trames les plus habilement ourdies. La grandeur des périls qui vous ont environnés n’étonna jamais votre imperturbable courage, votre énergie brûlante a dévoré tous les obstacles que les ennemis de toute espèce ont opposés à la rapidité de votre marche. Ce maintien calme et majestueux au milieu des plus effrayants orages, consterne nos ennemis du dehors et détruit leur coupable espérance; il répand une terreur salutaire dans l’âme des malveillants intérieurs. Cineas crut faire un éloge sublime du Sénat de Rome en le comparant à une assemblée des despotes odieux, que dirait-il à la vue du Sénat de France, à la majesté de cette auguste assemblée, il la prendrait sans doute pour le conseil des dieux où se règlent les destinées de tout le genre humain. Jusqu’à vous, représentans, la révolution française, embarrassée dans une lutte de toutes les passions, est demeurée dans un état de stagnation funeste, source de tant de malheurs. Vous paraissez et à votre premier aspect, une monarchie vieillie dans la fange et quatorze siècles, disparait à l’instant et aussitôt, d’une main aussi sûre que hardie vous jetez les fondements éternels de la plus belle République de la terre, sur les bases immuables des droits de l’homme. La royauté était abolie et cependant le tyran respirait encore surchargé de prévarications li-berticides; il fut traduit en jugement au tribunal de la nation représentée par vous, et le glaive de la loi lui fit subir la juste punition due à ses forfaits. Les perfidies, tous les préjugés se soulevèrent en vain pour sauver la (1) C 306, pl. 1158, p. 12. 130 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE fixés sur les objets qui intéressent le bonheur du peuple français, ont démasqué tous ces vils satellites et en ont déjoué tous leurs complots. Encore une fois, dignes représentans, la République est sauvée, c’est à vos soins et à votre énergie qu’elle doit son salut; que le glaive de la loi se lève et qu’il fasse tomber les têtes des ogres couronnés, qu’ils périssent les infâmes qui cherchent à dévorer et à anéantir, s’il lui était possible, ceux de qui leur salut est inséparable du nôtre; qu’ils disparaissent de dessus la terre sacrée de la République, ces abominables usurpateurs de la liberté de l’homme, pour la replonger dans les nouvelles souillures de la royauté. Continuez, dignes représentans, à veiller à notre défense; nous ne manquerons pas de notre côté à veiller à la poursuite des membres épars de ces monstres, et nous souffririons plutôt la mort que de laisser attenter à la liberté que nous avons conquise par vos soins et que nous avons tous juré de défendre. » Payan (présid.), Chanez (secret.). I [La Sté popul. de Meilhan à la Conv.; 29 germ. II] (1). « Citoyens représentans, Vous venez encore une fois de sauver la République en faisant tomber les têtes des traîtres qui voulaient la déchirer; vous avez pénétré jusque dans les ténèbres obscures dont ils étaient enveloppés, et votre vigilance, toujours active à surveiller les intérêts du peuple, ajouterait s’il était possible, à la confiance que nous avons en vous. Vive la liberté ! Et périssent tous les Catilinas modernes, et les tribuns perfides qui, sous le masque populaire tiennent la torche et la discorde d’une main et le poignard de l’autre pour égorger le peuple qu’ils égarent. Tonnez, citoyens représentans, lancez les foudres nationales d’une extrémité de la République à l’autre; il est temps enfin que la loi ramène tous les citoyens à la même unité; il faut que son glaive se promène sur toutes les têtes et frappe indistinctement toutes celles qui oseraient s’élever; autant vous devez user de clémence et de justice envers les bons citoyens égarés, autant vous devez appesantir la vengeance nationale sur les traîtres à leur pays. Ce n’est pas le tout de vaincre les tyrans coalisés, il faut calmer les factions intérieures, déjouer les intrigans et terrasser l’hydre affreuse de l’aristocratie qui ne se regarde pas encore comme vaincue; mais c’est en vain que ses têtes renaissent; la massue nationale, cette fille des cieux va étendre son empire sur tous les mortels; nous la voyons déjà au milieu du monde, assise sur un trône, ses pieds reposent sur la terre, sa tête dans le ciel et ses deux bras font le tour du globe. Déjà de toutes parts les peuples accourent, se pressent autour d’elle et viennent lui sacrifier tous les tyrans sous lesquels ils ont tremblé pendant tant de siècles. Encore quelque temps et la terre des esclaves va devenir la terre des peuples libres; l’aurore (1) C 306, pl. 1158, p. 11. des siècles plus heureux commence à poindre, et la nature si longtemps outragée, va enfin reprendre des droits si longtemps méconnus. Restez à votre poste, Citoyens représentans, continuez à travailler au bonheur du peuple français, achevez ce grand œuvre qui doit régler le destin de tous les peuples et faire le bonheur des races futures. Si nous n’étions pas des républicains, nous vous donnerions des éloges, mais la flatterie n’est faite que pour les esclaves, et nous vous montrons que nous savons user de la liberté que nous avons conquise, en vous assurant que nous voyons sans enthousiasme une conduite qui ne fait que répondre à l’opinion que nous avions de vous. Salut, amitié et fraternité. » Dourg (présid.), Pujade (secret.), Castetz. m [La Sté popul. de Montbidouze à la Conv.; s.d.] (1). « Les conspirateurs ont beau se reproduire pour anéantir la République, la foudre de la puissance nationale dont vous êtes armés les écrase et les fait rentrer dans la poussière. Le nouveau complot que vous venez de déjouer était plus dangereux que tous les autres : un patriotisme exagéré couvrait d’un voile trompeur ses manœuvres criminelles mais rien n’échappe à votre œil perçant; votre vigilante sollicitude sait dissiper les trames les plus habilement ourdies. La grandeur des périls qui vous ont environnés n’étonna jamais votre imperturbable courage, votre énergie brûlante a dévoré tous les obstacles que les ennemis de toute espèce ont opposés à la rapidité de votre marche. Ce maintien calme et majestueux au milieu des plus effrayants orages, consterne nos ennemis du dehors et détruit leur coupable espérance; il répand une terreur salutaire dans l’âme des malveillants intérieurs. Cineas crut faire un éloge sublime du Sénat de Rome en le comparant à une assemblée des despotes odieux, que dirait-il à la vue du Sénat de France, à la majesté de cette auguste assemblée, il la prendrait sans doute pour le conseil des dieux où se règlent les destinées de tout le genre humain. Jusqu’à vous, représentans, la révolution française, embarrassée dans une lutte de toutes les passions, est demeurée dans un état de stagnation funeste, source de tant de malheurs. Vous paraissez et à votre premier aspect, une monarchie vieillie dans la fange et quatorze siècles, disparait à l’instant et aussitôt, d’une main aussi sûre que hardie vous jetez les fondements éternels de la plus belle République de la terre, sur les bases immuables des droits de l’homme. La royauté était abolie et cependant le tyran respirait encore surchargé de prévarications li-berticides; il fut traduit en jugement au tribunal de la nation représentée par vous, et le glaive de la loi lui fit subir la juste punition due à ses forfaits. Les perfidies, tous les préjugés se soulevèrent en vain pour sauver la (1) C 306, pl. 1158, p. 12. SÉANCE DU 11 PRAIRIAL AN II (30 MAI 1794) - N° 18 131 vie à ce vil despote qui, s’il eut existé eut été parmi nous un germe perpétuel de dissentions intestines et étrangères. La sainte Montagne, cette providence bienfaisante qui veille sans cesse au salut du peuple, en eut l’infaillible pressentiment; à sa voix terrible toutes les cabales s’évanouirent et cette nouvelle victoire remportée sur les royalistes cimenta de plus en plus la République. Tandis que nos armées victorieuses faisaient pâlir les tyrans coalisés, sur leurs trônes chancelants, vous avez établi le gouvernement révolutionnaire pour exterminer les ennemis du dedans. Ces lois si efficacement corrosives de tous les êtres immondes qui s’agitaient dans tous les sens pour entraver les progrès de la révolution, ont produit les salutaires effets que vous aviez calculés d’avance dans votre profonde politique. Le bon esprit qui a constamment régné depuis le commencement dans le district de Mont-Bidouze, nous osons le dire, n’a rien laissé à moissonner aux lois révolutionnaires avant la création de ces grandes mesures dont l’application était si nécessaire ailleurs, les Sociétés populaires de ce canton, réunies aux autorités constituées, étouffèrent le fanatisme sans commotion, comprimèrent l’aristocratie en lui ôtant tous les moyens de nuire, et repoussèrent avec autant de force que d’indignation les perfides insinuations du fédéralisme, de ce monstre hideux qui tenta de pénétrer parmi nous. Dans un arrêté pris à cette occasion, et adressé à notre département, sont consignés nos principes invariables et que nous sommes prêts à sceller de notre sang; c’est de ne jamais nous départir de l’unité et indivisibilité de la République, de ne reconnaître d’autre point de ralliement que la Convention investie de tous les pouvoirs du peuple, de respecter son autorité et d’être soumis à ses lois. Poursuivez donc, représentans, la carrière où vous avez marché jusqu’à présent avec tant de gloire pour vous et avec tant de bonheur pour nous. Les services signalés que vous avez rendus à la France sont au dessus de la reconnaissance de la génération présente, les races futures mêmes auront peine à acquitter une dette si immense, mais vous avez bien mérité de la patrie, c’est la récompense la plus douce pour des hommes vertueux, elle est la seule digne de nos Législateurs. Les évènemens nous ont appris que c’est à votre énergie et aux ressources fécondes de votre génie qu’est confié le salut de la France et le maintien de la République. N’abandonnez donc pas votre poste que vous n’ayez complètement rempli cette grande mission. Occupez le sommet de la Montagne jusqu’à ce que tous nos ennemis aient disparu de la surface de la terre. N’aspirez au repos qu’au moment où la patrie, notre mère commune, tranquille au dedans et au dehors, pourra jouir librement des avantages précieux de cette constitution sublime que votre sagesse vous a fait trouver pour la prospérité du peuple français. » Carsuraa, Etcheverry, Prat. n [Le départ, de l’Oise à la Conv.; 7 prair. II] (1) «Représentants du peuple, Nous avons frémi d’indignation et d’horreur à la nouvelle de l’attentat qui vient d’être commis contre le peuple en la personne d’un de ses représentans. D’après la fin ignominieuse du traître Paris et le supplice de la barbare Corday, nous croyions la République purgée des monstres qui, dans leur désespoir insensé, s’imaginaient frapper la liberté en poignardant ses plus intrépides défenseurs. Quelle est donc cette rage infernale qui a reproduit un nouveau scélérat plus furieux que les deux autres et qui aurait encore arraché la vie à un montagnard si le génie protecteur de la République n’avait détourné le coup fatal de l’assassin. A la tranquillité stoïque de Collot d’Herbois dans un danger aussi imminent et auquel de son aveu même il n’a échappé que par miracle, nous reconnaissons ses principes républicains, principes qu’il nous a plus d’une fois développés dans ce département avec la mâle éloquence et l’énergie qui caractérisent son patriotisme. Si Collot après avoir connu le prix de la vertu par les sentimens de douceur et de sécurité qu’elle lui a fait éprouver sous le poignard, pouvait douter de l’importance qu’elle lui donne dans le service de la République, qu’il se rappelle les paroles sublimes du brave citoyen Geoffroy : « Je t’ordonne, lui dit-il, au nom » du peuple, de te retirer, tu ne dois pas » t’exposer avec moi au danger de saisir le » scélérat»; et c’est un simple citoyen qui s’exprime ainsi ! Le patriotisme a donc la vertu d’électriser l’âme et de l’élever à la hauteur de sa dignité première d’où l’esclavage, et l’ignorance qui en est la suite, l’avaient fait tomber dans la dégradation et l’avilissement ! Cette seule vérité, ne fut-elle pas appuyée de mille autres plus convaincantes encore, suffirait pour prouver son immortalité aux plus incrédules s’ils étaient de bonne foi. Courage, représentants, et vous surtout Collot et Robespierre, les assassinats dont vous êtes menacés sont les dernières ressources des tyrans; ils ont voué au despotisme les défenseurs de la liberté; ils en deviendront eux-mêmes les victimes; l’indignation vengeresse du peuple en fera justice. » Duriez (présid.), Craiquen, Bouleau, Fabli, Bâclé, Caron Guillotte. o [La Sté popul. de Beauvais à la Conv.; s.d .] (2) . « Législateurs, Nous apprenons avec la plus profonde indignation l’attentat horrible qu’un monstre, digne suppôt d’une ligue scélérate vient de porter sur (1) C 305, pl. 1145, p. 7. Bin, 12 prair. (suppl‘); M.U., XL, 235; Mon., XX, 606; J. Matin, n» 679 (sic); J. Univ., n° 1651. (2) C 306, pl. 1158, p. 13; J. Univ., n° 1651. SÉANCE DU 11 PRAIRIAL AN II (30 MAI 1794) - N° 18 131 vie à ce vil despote qui, s’il eut existé eut été parmi nous un germe perpétuel de dissentions intestines et étrangères. La sainte Montagne, cette providence bienfaisante qui veille sans cesse au salut du peuple, en eut l’infaillible pressentiment; à sa voix terrible toutes les cabales s’évanouirent et cette nouvelle victoire remportée sur les royalistes cimenta de plus en plus la République. Tandis que nos armées victorieuses faisaient pâlir les tyrans coalisés, sur leurs trônes chancelants, vous avez établi le gouvernement révolutionnaire pour exterminer les ennemis du dedans. Ces lois si efficacement corrosives de tous les êtres immondes qui s’agitaient dans tous les sens pour entraver les progrès de la révolution, ont produit les salutaires effets que vous aviez calculés d’avance dans votre profonde politique. Le bon esprit qui a constamment régné depuis le commencement dans le district de Mont-Bidouze, nous osons le dire, n’a rien laissé à moissonner aux lois révolutionnaires avant la création de ces grandes mesures dont l’application était si nécessaire ailleurs, les Sociétés populaires de ce canton, réunies aux autorités constituées, étouffèrent le fanatisme sans commotion, comprimèrent l’aristocratie en lui ôtant tous les moyens de nuire, et repoussèrent avec autant de force que d’indignation les perfides insinuations du fédéralisme, de ce monstre hideux qui tenta de pénétrer parmi nous. Dans un arrêté pris à cette occasion, et adressé à notre département, sont consignés nos principes invariables et que nous sommes prêts à sceller de notre sang; c’est de ne jamais nous départir de l’unité et indivisibilité de la République, de ne reconnaître d’autre point de ralliement que la Convention investie de tous les pouvoirs du peuple, de respecter son autorité et d’être soumis à ses lois. Poursuivez donc, représentans, la carrière où vous avez marché jusqu’à présent avec tant de gloire pour vous et avec tant de bonheur pour nous. Les services signalés que vous avez rendus à la France sont au dessus de la reconnaissance de la génération présente, les races futures mêmes auront peine à acquitter une dette si immense, mais vous avez bien mérité de la patrie, c’est la récompense la plus douce pour des hommes vertueux, elle est la seule digne de nos Législateurs. Les évènemens nous ont appris que c’est à votre énergie et aux ressources fécondes de votre génie qu’est confié le salut de la France et le maintien de la République. N’abandonnez donc pas votre poste que vous n’ayez complètement rempli cette grande mission. Occupez le sommet de la Montagne jusqu’à ce que tous nos ennemis aient disparu de la surface de la terre. N’aspirez au repos qu’au moment où la patrie, notre mère commune, tranquille au dedans et au dehors, pourra jouir librement des avantages précieux de cette constitution sublime que votre sagesse vous a fait trouver pour la prospérité du peuple français. » Carsuraa, Etcheverry, Prat. n [Le départ, de l’Oise à la Conv.; 7 prair. II] (1) «Représentants du peuple, Nous avons frémi d’indignation et d’horreur à la nouvelle de l’attentat qui vient d’être commis contre le peuple en la personne d’un de ses représentans. D’après la fin ignominieuse du traître Paris et le supplice de la barbare Corday, nous croyions la République purgée des monstres qui, dans leur désespoir insensé, s’imaginaient frapper la liberté en poignardant ses plus intrépides défenseurs. Quelle est donc cette rage infernale qui a reproduit un nouveau scélérat plus furieux que les deux autres et qui aurait encore arraché la vie à un montagnard si le génie protecteur de la République n’avait détourné le coup fatal de l’assassin. A la tranquillité stoïque de Collot d’Herbois dans un danger aussi imminent et auquel de son aveu même il n’a échappé que par miracle, nous reconnaissons ses principes républicains, principes qu’il nous a plus d’une fois développés dans ce département avec la mâle éloquence et l’énergie qui caractérisent son patriotisme. Si Collot après avoir connu le prix de la vertu par les sentimens de douceur et de sécurité qu’elle lui a fait éprouver sous le poignard, pouvait douter de l’importance qu’elle lui donne dans le service de la République, qu’il se rappelle les paroles sublimes du brave citoyen Geoffroy : « Je t’ordonne, lui dit-il, au nom » du peuple, de te retirer, tu ne dois pas » t’exposer avec moi au danger de saisir le » scélérat»; et c’est un simple citoyen qui s’exprime ainsi ! Le patriotisme a donc la vertu d’électriser l’âme et de l’élever à la hauteur de sa dignité première d’où l’esclavage, et l’ignorance qui en est la suite, l’avaient fait tomber dans la dégradation et l’avilissement ! Cette seule vérité, ne fut-elle pas appuyée de mille autres plus convaincantes encore, suffirait pour prouver son immortalité aux plus incrédules s’ils étaient de bonne foi. Courage, représentants, et vous surtout Collot et Robespierre, les assassinats dont vous êtes menacés sont les dernières ressources des tyrans; ils ont voué au despotisme les défenseurs de la liberté; ils en deviendront eux-mêmes les victimes; l’indignation vengeresse du peuple en fera justice. » Duriez (présid.), Craiquen, Bouleau, Fabli, Bâclé, Caron Guillotte. o [La Sté popul. de Beauvais à la Conv.; s.d .] (2) . « Législateurs, Nous apprenons avec la plus profonde indignation l’attentat horrible qu’un monstre, digne suppôt d’une ligue scélérate vient de porter sur (1) C 305, pl. 1145, p. 7. Bin, 12 prair. (suppl‘); M.U., XL, 235; Mon., XX, 606; J. Matin, n» 679 (sic); J. Univ., n° 1651. (2) C 306, pl. 1158, p. 13; J. Univ., n° 1651.