208 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 28 Les volontaires, en remèdes aux bains du Mont-d’Or [département du Puy-de-Dôme], expriment avec des sentiments énergiques leur satisfaction et leur reconnaissance, tout à la fois, pour la Convention sur ses sublimes travaux, et surtout celui d’avoir anéanti le tyran Robespierre et ses satellites; ils protestent de leur amour et de leur confiance pour les représentants du peuple, ainsi que de leur désir ardent de guérir promptement pour retourner à leur poste. Mention honorable, insertion au bulletin (41). [Les volontaires aux bains du Mont-d’Or à la Convention nationale, le 18 thermidor an II\ (42) Citoyens Représentans, Quoy de plus surprenant, quoy de plus infâme que la conspiration de ces hommes dont la magique éloquence savait si bien accaparer les applaudissements du peuple. Après la défaite de la liberticide phalange d’Hébert, qui aurait cru que de nouveaux traîtres eussent voulu nous redonner des fers. Robespierre, le perfide scélérat, ne parlait à la République entière que de justice et de vertu, et luy, il favorisait l’injustice, commettait et soutenait le crime; hypocrite en patriotisme, il visait au pouvoir despotique et nous trahissait. Mais grâce à votre active surveillance le complot est découvert, et la tête des complices est tombée sous le glaive vengeur. Que votre énergie ne se démente jamais. Continuez de marcher avec fermeté et courage dans la glorieuse carrière qui est si heureusement ouverte devant vous. Pour nous, nous vous jurons fidélité; nous jurons un attachement inviolable à l’unité, à l’indivisibilité de la République et nous mourrons plutôt que de souffrir qu’un nouveau tyran s’élève sur les ruynes de la liberté. Nous avons déjà montré notre amour pour la patrie, plus d’une fois, nous avons versé notre sang pour sa défense, au milieu des combats, et nous n’attendons qu’une prompte guérison pour revenir à nos postes et venger nos blessures. Oui, nous soutiendrons jusqu’à notre dernier soupir la liberté et la Convention, et c’est avec le stoicisme des vrais républicains que nous avons ces jours derniers entendu gronder l’orage qui voulait obscurcir l’orizon de la liberté, mais cet orage a été bientôt dissipé; vous avez terrassé les factieux; vous avez triomphé et qu’il est doux pour nous, de pouvoir dire en ce moment, le sénat est en pleine sécurité, la trahison a succombé, la République est encore une fois sauvée, Catilina n’est plus. Suivi de sept signatures. 29 La société populaire de la commune de Peyrehorade, district de Dax, département des Landes, après avoir félicité la Convention d’avoir encore sauvé la patrie, en étouffant la conspiration du triumvirat moderne, annonce aussi qu’elle jure une guerre éternelle aux tyrans et une haine implacable pour leurs projets liberticides; et en admirant� les travaux de la Convention, cette société l’invite à les continuer, et proteste qu’elle n’aura jamais d’autre point de ralliement. Mention honorable, insertion au bulletin (43). [La société populaire et régénérée séant à Peyrehorade à la Convention nationale, le 4 fructidor an II] (44) Citoyens représentans, Vous avez de nouveau déployé ce grand caractère et cette énergie quy a sauvé la République la soirée du neuf au dix thermidor. Vous avez anéanty et étouffé sous le poids de votre courage des projets atroces et infâmes d’un triumvirat, que votre justice a écrasé; sy notre société s’est soulevée d’indignation au récit de cet événement, contre le tyran et ses complices quy ont osé souiller le sol de notre liberté, combien n’a-t-elle pas applaudy aux mesures vigoureuses que vous avez prises pour les déjouer? avec quelle satisfaction n’a-t-elle pas vu combien votre sollicitude paternelle a été grande et avantageuse pour un peuple, les vrays enfants de la Liberté ? Vous nous l’avés assuré à jamais, dignes représentans, et en recevant l’hommage pur de notre reconnaissance, veuillez aussi recevoir la continuité des vœux ardents de notre société, à vous voir conserver un poste duquel vous faites rejaillir chaque jour tant de gloire et de bienfaits; en y consolidant cette liberté, pour le soutien de laquelle nous nous tiendrons éternellement debout. Nous avons voué une perpétuelle guerre aux tirans, et une haine implacable à leurs projets liberticides. C’est vous en dire assez, dignes représentans; et en vous transmettant les vœux et les sentiments de cette société quy ne cesse d’admirer vos travaux, elle vous assure de son entier dévouement au ralliement à la Convention nationale que nous avons juré de garder et maintenir de nos vies. Vive la République, vive la Convention nationale. Salut, force, union, et fraternité, les membres composant le comité de correspondance, Brienne, Borvenavez, Tayet. (41) P. V., XLV, 23-24. (42) C 320, pl. 1315, p. 3. (43) P. V., XLV, 24. (44) C 320, pl. 1315, p. 4.