148 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de la mort de notre dernier tyran. Tous les citoyens, accourus à cette fête, ont juré, dans les transports de la plus vive allégresse, de verser jusqu’à la dernière goutte de leur sang, plutôt que de permettre à la ligue des rois de renouer les chaînons que nous avons si heureusement dispersés ! périssez tous ensemble, implacables ennemis du genre humain, nous sommes-nous écriés ! délivrez la terre de votre funeste présence, pour qu’elle devienne, à jamais, le séjour de l’égalité et du vrai bonheur. » [Mêmes signatures.] 7 germ II, « Citoyens législateurs, La raison et l’équité qui préparent les hautes destinées de la République française, vous ont, fort heureusement, placés autour de son berceau. Des vertus actives et une profonde sagacité devaient bien être chargées du soin de le protéger. Quelle prévoyance ne fallait-il pas pour empêcher qu’il ne fût englouti dans les précipices que lui ont, continuellement, creusé la tyrannie et l’ambition ! Toutes les ressources que recèlent le génie et les grandes âmes ont été employées à le préserver. Votre violent amour de la liberté, aidé de la connaissance du cœur humain, si utile aux régénérateurs d’un gouvernement corrompu, est parvenu à dévoiler toutes les conjurations. Lui seul a découvert ces nouveaux monstres qui, séduits par les tyrans de l’Europe, s’empressaient à nous forger d’autres fers. Votre œil perçant, après avoir reconnu sur les visages, l’inquiétude du crime, a bientôt eu à rencontrer ce dédale ténébreux où a été conçu l’exécrable projet d’acheter des dignités au prix du sang de ses frères et d’assassiner sa patrie en la caressant. Vous êtes arrivés à temps, Citoyens, pour sauver encore une fois notre pays. Que de grâce nous vous devons ! Une aussi noire perfidie néanmoins, répand de l’amertume sur nos jours. Nos cœurs glacés par la défiance n’osent plus se livrer à de doux épanchements. Nous haïrions l’existence, dans ces douloureux moments, si vos bienfaits ne nous apprenaient pas à la chérir. Vous nous faites espérer lorsque vous aurez dissipé les orages qui s’amoncèlent sur notre horizon politique, un bonheur sans nuages; nous nous fions à vos promesse : nous l’attendons de vous seulement, car nous ne voulons le recevoir que des mains de la sagesse et de celles de l’égalité. » [Mêmes signatures.] e [La Sté popul. du Puy, à la Conv.; 25 germ. II] (1). « Citoyens représentants, Après vous avoir déjà témoigné la satisfaction que nous fit éprouver la découverte de l’infâme conspiration ourdie contre la sûreté de la République par les Hébert et complices; après avoir félicité la Convention, ainsi que ses Comités de salut public et de sûreté générale, de l’active surveillance qui vient de sauver, encore une fois, (1) C 303, pl. 1100, p. 3; Bin, 3 flor. la patrie, en déjouant un complot qui fut sur le point de devenir d’autant plus funeste à la liberté, que ses auteurs s’étaient couverts du masque imposant du patriotisme pour réussir plus sûrement. Nous venons aujourd’hui faire retentir l’enceinte de vos augustes séances des transports de joie que nous avons fait éclater en apprenant la chutte des têtes criminelles des conspirateurs. Les cris mille fois répétés de vive la République, vive la Convention ! vivent les Comités de salut public et de sûreté générale ! se sont fait entendre, et l’ivresse de nos cœurs ne pouvait être comparable qu’à celle des témoins de l’exécution des coupables, et qu’à la reconnaissance que nous inspirent, pour vous, les efforts soutenus, l’énergie vertueuse que vous ne cessez de déployer pour asseoir la liberté du peuple français sur les débris de toutes les dominations et sur les trônes brisés des tyrans atroces qui, ne pouvant nous vaincre par la force des armes, voudraient nous subjuguer par le secours du crime et de la corruption. Enlevez leur, Citoyens représentants, enlevez leur cette dernière autant qu’infâme ressource, celle des scélérats; redoublez d’énergie, achevez d’écraser, avec la foudre révolutionnaire que le peuple se félicite d’avoir placé dans vos mains, les implacables ennemis du peuple et de l’humanité; et ces ennemis sont les égoïstes, les modérés qui ne connaissent point de patrie; et les hommes qui ne sont que riches, et ces âmes lâches, comme sans mœurs, que la vénalité corrompt en les rapprochant, tous ceux enfin qui, incapables d’aucun effort de vertu, ne savent s’imposer aucune privation lorsqu’il s’agit de faire un sacrifice en faveur de la liberté et de l’égalité. Citoyens Représentants, vous avez appelé les Sociétés populaires en communauté de soins avec vous; soyez convaincus que la nôtre ne sera pas indigne de cette honorable confiance, elle la méritera en ne cessant de surveiller, et dénoncer tous les ennemis de la patrie, sous quelque forme qu’ils se présentent; elle la méritera en faisant passer dans les montagnes qui nous avoisinent, avec l’instruction, les principes républicains que voudrait étouffer le fanatisme dans le cœur des utiles cultivateurs qui peuplent nos campagnes, elle la méritera enfin en ne négligeant rien pour contribuer à rendre les hommes meilleurs et à garantir des triomphes à la liberté et à l’égalité. S. et F. » Vincent, Malzien, Bousquet, Boutaud, Charles Robert, Liogier, André Second, Vissaguet, Julien, André, Desimond, Vital, Bertrand, Coffy fils, Liogier, Nachon, Seguin, Babriat, Sollier, Lavial, Ollivier, Ballard, Meusouet, Liogue (sans doute Liogier), Brunet, Babeuf, Braliorgue, Brault [et 5 signatures illisibles]. f [La Sté popul. de La Barre, à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens représentants, Le génie de la liberté veille sur votre immortel ouvrage; vous venez de sauver encore une (1) C 303, pl. 1100, p. 6; Bin, 3 flor. 148 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de la mort de notre dernier tyran. Tous les citoyens, accourus à cette fête, ont juré, dans les transports de la plus vive allégresse, de verser jusqu’à la dernière goutte de leur sang, plutôt que de permettre à la ligue des rois de renouer les chaînons que nous avons si heureusement dispersés ! périssez tous ensemble, implacables ennemis du genre humain, nous sommes-nous écriés ! délivrez la terre de votre funeste présence, pour qu’elle devienne, à jamais, le séjour de l’égalité et du vrai bonheur. » [Mêmes signatures.] 7 germ II, « Citoyens législateurs, La raison et l’équité qui préparent les hautes destinées de la République française, vous ont, fort heureusement, placés autour de son berceau. Des vertus actives et une profonde sagacité devaient bien être chargées du soin de le protéger. Quelle prévoyance ne fallait-il pas pour empêcher qu’il ne fût englouti dans les précipices que lui ont, continuellement, creusé la tyrannie et l’ambition ! Toutes les ressources que recèlent le génie et les grandes âmes ont été employées à le préserver. Votre violent amour de la liberté, aidé de la connaissance du cœur humain, si utile aux régénérateurs d’un gouvernement corrompu, est parvenu à dévoiler toutes les conjurations. Lui seul a découvert ces nouveaux monstres qui, séduits par les tyrans de l’Europe, s’empressaient à nous forger d’autres fers. Votre œil perçant, après avoir reconnu sur les visages, l’inquiétude du crime, a bientôt eu à rencontrer ce dédale ténébreux où a été conçu l’exécrable projet d’acheter des dignités au prix du sang de ses frères et d’assassiner sa patrie en la caressant. Vous êtes arrivés à temps, Citoyens, pour sauver encore une fois notre pays. Que de grâce nous vous devons ! Une aussi noire perfidie néanmoins, répand de l’amertume sur nos jours. Nos cœurs glacés par la défiance n’osent plus se livrer à de doux épanchements. Nous haïrions l’existence, dans ces douloureux moments, si vos bienfaits ne nous apprenaient pas à la chérir. Vous nous faites espérer lorsque vous aurez dissipé les orages qui s’amoncèlent sur notre horizon politique, un bonheur sans nuages; nous nous fions à vos promesse : nous l’attendons de vous seulement, car nous ne voulons le recevoir que des mains de la sagesse et de celles de l’égalité. » [Mêmes signatures.] e [La Sté popul. du Puy, à la Conv.; 25 germ. II] (1). « Citoyens représentants, Après vous avoir déjà témoigné la satisfaction que nous fit éprouver la découverte de l’infâme conspiration ourdie contre la sûreté de la République par les Hébert et complices; après avoir félicité la Convention, ainsi que ses Comités de salut public et de sûreté générale, de l’active surveillance qui vient de sauver, encore une fois, (1) C 303, pl. 1100, p. 3; Bin, 3 flor. la patrie, en déjouant un complot qui fut sur le point de devenir d’autant plus funeste à la liberté, que ses auteurs s’étaient couverts du masque imposant du patriotisme pour réussir plus sûrement. Nous venons aujourd’hui faire retentir l’enceinte de vos augustes séances des transports de joie que nous avons fait éclater en apprenant la chutte des têtes criminelles des conspirateurs. Les cris mille fois répétés de vive la République, vive la Convention ! vivent les Comités de salut public et de sûreté générale ! se sont fait entendre, et l’ivresse de nos cœurs ne pouvait être comparable qu’à celle des témoins de l’exécution des coupables, et qu’à la reconnaissance que nous inspirent, pour vous, les efforts soutenus, l’énergie vertueuse que vous ne cessez de déployer pour asseoir la liberté du peuple français sur les débris de toutes les dominations et sur les trônes brisés des tyrans atroces qui, ne pouvant nous vaincre par la force des armes, voudraient nous subjuguer par le secours du crime et de la corruption. Enlevez leur, Citoyens représentants, enlevez leur cette dernière autant qu’infâme ressource, celle des scélérats; redoublez d’énergie, achevez d’écraser, avec la foudre révolutionnaire que le peuple se félicite d’avoir placé dans vos mains, les implacables ennemis du peuple et de l’humanité; et ces ennemis sont les égoïstes, les modérés qui ne connaissent point de patrie; et les hommes qui ne sont que riches, et ces âmes lâches, comme sans mœurs, que la vénalité corrompt en les rapprochant, tous ceux enfin qui, incapables d’aucun effort de vertu, ne savent s’imposer aucune privation lorsqu’il s’agit de faire un sacrifice en faveur de la liberté et de l’égalité. Citoyens Représentants, vous avez appelé les Sociétés populaires en communauté de soins avec vous; soyez convaincus que la nôtre ne sera pas indigne de cette honorable confiance, elle la méritera en ne cessant de surveiller, et dénoncer tous les ennemis de la patrie, sous quelque forme qu’ils se présentent; elle la méritera en faisant passer dans les montagnes qui nous avoisinent, avec l’instruction, les principes républicains que voudrait étouffer le fanatisme dans le cœur des utiles cultivateurs qui peuplent nos campagnes, elle la méritera enfin en ne négligeant rien pour contribuer à rendre les hommes meilleurs et à garantir des triomphes à la liberté et à l’égalité. S. et F. » Vincent, Malzien, Bousquet, Boutaud, Charles Robert, Liogier, André Second, Vissaguet, Julien, André, Desimond, Vital, Bertrand, Coffy fils, Liogier, Nachon, Seguin, Babriat, Sollier, Lavial, Ollivier, Ballard, Meusouet, Liogue (sans doute Liogier), Brunet, Babeuf, Braliorgue, Brault [et 5 signatures illisibles]. f [La Sté popul. de La Barre, à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens représentants, Le génie de la liberté veille sur votre immortel ouvrage; vous venez de sauver encore une (1) C 303, pl. 1100, p. 6; Bin, 3 flor. SÉANCE DU 3 FLORÉAL AN II (22 AVRIL 1794) - N° 11 149 fois la République, en déjouant le nouveau complot qui devait la faire rentrer dans le néant : grâces vous soient rendues, braves et intrépides montagnards, de votre imperturbable énergie, de la prompte et éclatante justice qui vient de purger le sol de la liberté des traîtres et des conspirateurs qui le déshonoraient. Restez à votre poste jusqu’à l’extinction de la tyrannie, le règne des despotes touche à sa fin. Le décret immortel qui rend à la liberté et à la dignité de l’homme nos frères de couleur, a fait pâlir les tyrans sur leurs trônes chancelants. La société a nommé un de ses membres pour acquérir les connaissances relatives à la fabrication du salpêtre; elle attend avec impatience son retour, auquel elle a arrêté de se livrer en masse à un travail qui doit assurer le triomphe de la République. » Daviel le jeune (présid.), Boissy, Sainmais. g [La Sté popul. de Grenade, à la Conv.; 24 germ. II] (1). « Citoyens représentants, A la nouvelle de cette dernière conjuration, toute la République a poussé un cri de fureur. Elle a tremblé pour les jours de ses représentants, nécessaires au salut public. Levez vous encore, citoyens, armez, plus que jamais vos bras de la massue nationale : tant qu’il restera une tête à l’hydre, nous serons toujours dans les alarmes. En rendant grâces au génie tutélaire de la France, d’avoir conservé vos jours et les nôtres, nous vous prions de nouveau, de rester à votre poste; affermissez votre ouvrage; transmettez aux siècles étonnés un gouvernement que l’humanité n’avait su jusqu’ici que désirer, sans oser y croire : vous l’avez réalisé ce beau songe de la philosophie : que deviendrait-il si vous l’abandonniez dans son berceau ? Soyez donc toujours fermes, citoyens représentants, comme vous l’avez été; le Comité de salut public, qui mérite à juste titre l’estime de tous les vrais montagnards, saura déjouer, sans doute, les complots des malveillants, comme il l’a fait jusqu’à présent. Nous jurons tous de vous soutenir avec zèle et courage, et de terrasser les ennemis qui voudraient encore s’opposer aux succès de vos pénibles travaux. Vivre libres ou mourir; voilà notre devise ! Citoyens représentants, nous ne devons pas vous laisser ignorer combien l’esprit public augmente de jour en jour dans notre commune; outre les dons qu’elle a déjà fait à la patrie, elle vous adresse une somme de 528 liv. 15 s., qu’elle avait déposée au Comité de surveillance, pour servir à la confection de souliers, pour nos braves défenseurs; ce qui n’a pu être effectué à cause de la pénurie des matières premières. Nous ne vous tairons pas encore que la vente des biens nationaux s’y opère de la manière la plus avantageuse à la République; un domaine de l’émigré Ducos qui avait été estimé 60,000 livres, vient d’être vendu à divers particuliers (1) C 301, pl. 1077, p. 18. P.V., XXXVI, 227. de cette commune, au prix de 130,000 livres. Vive la République, vive la Montagne ! » Borgéon (présid.), Bérezé, Drehon. P.S. : nous vous observons que la somme de 528 liv. 15 s. est la même que celle mentionnée dans l’état que nous vous avons adressé le 6 du présent mois. 11 La société populaire de Clairac annonce que la voie du sort a été le seul moyen de satisfaire l’émulation généreuse que les habitants de cette commune ont montrée pour voler à la défense de la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Clairac, 15 germ. II] (2). «Frères et amis, Le soldat républicain est prêt et va partir. Lorsque le registre d’inscription fut ouvert, plusieurs citoyens se pressèrent à se mettre sur le rang : comme ils étaient tous doués d’un égal mérite et qu’ils étaient tous des républicains sans reproche, nous avons été obligés de désigner par le sort celui qui devait partir. Vous voyez, Législateurs, quoiqu’en disent les malveillants, que nos ressources ne sont pas épuisées, que vous pouvez compter sur des nouveaux secours, lorsque vous nous en ferez sentir le besoin, au nom de la patrie; Citoyens, nous avons oublié le nombre des sacrifices que nous avons fait pour la chose publique, nous ne voulons plus calculer que ceux qui restent à faire. Demandez, Législateurs, faites retentir jusqu’à nous le besoin de la patrie; marquez nous l’étendue des obligations que nous devons à la République, généralisez vos besoins; et nos offrandes, nous osons franchement l’avouer, excéderont toujours ce que vous auriez pu ou du nous prescrire. Vous avez juré de sauver la République et nous de vivre et de mourir libres. Vous faites des lois pour le salut de l’humanité, et nous mettons en usage tous les moyens qui dépendent de nous, pour les faire respecter. Vous dirigez par votre œil perçant et vos sages mesures, les succès de nos armées et nous envoyons des républicains propres à seconder vos efforts salutaires et qui ne s’amusent à compter le nombre de leurs ennemis qu’après les avoir vaincus. Et nous, nous fouillons et nous trouvons dans nos chais, au fond de nos caves, le moyen de foudroyer la horde coalisée contre nous; vous seuls, tenez d’une main ferme et habile les rennes de l’Etat, vous seuls pouvez le conduire hors de toute atteinte et de tout danger, vous seuls devez rester à votre poste et nous seconderons toujours vos efforts, soutiendrons votre courage et ne perdrons jamais de notre mémoire le serment que nous avons fait de vivre libres ou de mourir. » Balguerie (présid.), Grenier le jeune, Fabre, Verquel. (1) P.V., XXXVI, 47. Bin, 3 flor. Probablement Lot-et-Garonne. (2) C 303, pl. 1100, p. 14. SÉANCE DU 3 FLORÉAL AN II (22 AVRIL 1794) - N° 11 149 fois la République, en déjouant le nouveau complot qui devait la faire rentrer dans le néant : grâces vous soient rendues, braves et intrépides montagnards, de votre imperturbable énergie, de la prompte et éclatante justice qui vient de purger le sol de la liberté des traîtres et des conspirateurs qui le déshonoraient. Restez à votre poste jusqu’à l’extinction de la tyrannie, le règne des despotes touche à sa fin. Le décret immortel qui rend à la liberté et à la dignité de l’homme nos frères de couleur, a fait pâlir les tyrans sur leurs trônes chancelants. La société a nommé un de ses membres pour acquérir les connaissances relatives à la fabrication du salpêtre; elle attend avec impatience son retour, auquel elle a arrêté de se livrer en masse à un travail qui doit assurer le triomphe de la République. » Daviel le jeune (présid.), Boissy, Sainmais. g [La Sté popul. de Grenade, à la Conv.; 24 germ. II] (1). « Citoyens représentants, A la nouvelle de cette dernière conjuration, toute la République a poussé un cri de fureur. Elle a tremblé pour les jours de ses représentants, nécessaires au salut public. Levez vous encore, citoyens, armez, plus que jamais vos bras de la massue nationale : tant qu’il restera une tête à l’hydre, nous serons toujours dans les alarmes. En rendant grâces au génie tutélaire de la France, d’avoir conservé vos jours et les nôtres, nous vous prions de nouveau, de rester à votre poste; affermissez votre ouvrage; transmettez aux siècles étonnés un gouvernement que l’humanité n’avait su jusqu’ici que désirer, sans oser y croire : vous l’avez réalisé ce beau songe de la philosophie : que deviendrait-il si vous l’abandonniez dans son berceau ? Soyez donc toujours fermes, citoyens représentants, comme vous l’avez été; le Comité de salut public, qui mérite à juste titre l’estime de tous les vrais montagnards, saura déjouer, sans doute, les complots des malveillants, comme il l’a fait jusqu’à présent. Nous jurons tous de vous soutenir avec zèle et courage, et de terrasser les ennemis qui voudraient encore s’opposer aux succès de vos pénibles travaux. Vivre libres ou mourir; voilà notre devise ! Citoyens représentants, nous ne devons pas vous laisser ignorer combien l’esprit public augmente de jour en jour dans notre commune; outre les dons qu’elle a déjà fait à la patrie, elle vous adresse une somme de 528 liv. 15 s., qu’elle avait déposée au Comité de surveillance, pour servir à la confection de souliers, pour nos braves défenseurs; ce qui n’a pu être effectué à cause de la pénurie des matières premières. Nous ne vous tairons pas encore que la vente des biens nationaux s’y opère de la manière la plus avantageuse à la République; un domaine de l’émigré Ducos qui avait été estimé 60,000 livres, vient d’être vendu à divers particuliers (1) C 301, pl. 1077, p. 18. P.V., XXXVI, 227. de cette commune, au prix de 130,000 livres. Vive la République, vive la Montagne ! » Borgéon (présid.), Bérezé, Drehon. P.S. : nous vous observons que la somme de 528 liv. 15 s. est la même que celle mentionnée dans l’état que nous vous avons adressé le 6 du présent mois. 11 La société populaire de Clairac annonce que la voie du sort a été le seul moyen de satisfaire l’émulation généreuse que les habitants de cette commune ont montrée pour voler à la défense de la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Clairac, 15 germ. II] (2). «Frères et amis, Le soldat républicain est prêt et va partir. Lorsque le registre d’inscription fut ouvert, plusieurs citoyens se pressèrent à se mettre sur le rang : comme ils étaient tous doués d’un égal mérite et qu’ils étaient tous des républicains sans reproche, nous avons été obligés de désigner par le sort celui qui devait partir. Vous voyez, Législateurs, quoiqu’en disent les malveillants, que nos ressources ne sont pas épuisées, que vous pouvez compter sur des nouveaux secours, lorsque vous nous en ferez sentir le besoin, au nom de la patrie; Citoyens, nous avons oublié le nombre des sacrifices que nous avons fait pour la chose publique, nous ne voulons plus calculer que ceux qui restent à faire. Demandez, Législateurs, faites retentir jusqu’à nous le besoin de la patrie; marquez nous l’étendue des obligations que nous devons à la République, généralisez vos besoins; et nos offrandes, nous osons franchement l’avouer, excéderont toujours ce que vous auriez pu ou du nous prescrire. Vous avez juré de sauver la République et nous de vivre et de mourir libres. Vous faites des lois pour le salut de l’humanité, et nous mettons en usage tous les moyens qui dépendent de nous, pour les faire respecter. Vous dirigez par votre œil perçant et vos sages mesures, les succès de nos armées et nous envoyons des républicains propres à seconder vos efforts salutaires et qui ne s’amusent à compter le nombre de leurs ennemis qu’après les avoir vaincus. Et nous, nous fouillons et nous trouvons dans nos chais, au fond de nos caves, le moyen de foudroyer la horde coalisée contre nous; vous seuls, tenez d’une main ferme et habile les rennes de l’Etat, vous seuls pouvez le conduire hors de toute atteinte et de tout danger, vous seuls devez rester à votre poste et nous seconderons toujours vos efforts, soutiendrons votre courage et ne perdrons jamais de notre mémoire le serment que nous avons fait de vivre libres ou de mourir. » Balguerie (présid.), Grenier le jeune, Fabre, Verquel. (1) P.V., XXXVI, 47. Bin, 3 flor. Probablement Lot-et-Garonne. (2) C 303, pl. 1100, p. 14.