SÉANCE DU 13 BRUMAIRE AN III (3 NOVEMBRE 1794) - N° 2 335 du sol de la liberté, les authorités constituées régénérées, la vertu terrassant le crime nous sont un sûr garant que le char de la Révolution ne sera plus entravé et qu’il roulera majestueusement dans toute la République. Les sentiments de la plus juste admiration et de la reconnoissance la mieux sentie ont embrasé nos âmes et touts les membres de notre société par un mouvement spontané et dans l’ivresse de la joye, ont fait entendre ces touchantes paroles, vive la Convention, périssent les scélérats. Restez à votre poste, continuez vos immortels travaux, à donner à vos commettants l’exemple de la paix et de la fraternité ! que les haines, que les inimitiés particulières dispa-roissent, que le flambeau de la sagesse vous éclaire toujours ! alors la République victorieuse au dehors, calme et tranquille dans l’intérieur, purgé des brigands, des hommes sanguinaires, des fripons, deviendra le temple des vertus, le séjour de l’innocence et de la paix, l’azile des malheureux opprimés et vos noms seront transmis à la postérité la plus reculée. Maradant, président, Eyniaud, secrétaire. c [La société populaire de Sarrebruck à la Convention nationale, le 1er brumaire an III] (4) Liberté, Egalité ou la mort. Citoyens, Réprésentans du peuple. Nous sommes ici, membres d’une société populaire, qui lutte continuellement contre tout ce que l’arristocratie de tous les pays a inventé pour arrêter les progrès de la liberté et pour faire aimer et regretter ses fers à un peuple dont la masse est bonne, comme par-tout, mais qui n’est que trop souvent égaré par les insinuations perfides et mensongères des partisans de leur cidevant maitre. Notre position est d’autant moins satisfaisante pour des fiers Républicains que dans le moment même, où les armées victorieuses de la République portent la terreur jusques dans les repaires les plus reculés des despotes, nous manquons presque toujours de l’appui nécessaire pour surveiller avec succès les traitres qui nous environnent et pour propager plus heureusement les principes sacrés de la liberté et de l’égalité, dans un pays, qui par sa position en deçà de la Sarre, est en tems de guerre un poste essentiel et indispensable, qui n’a pas cessé depuis 1791 (vieux stile) d’être occupé par les troupes de la République, au grand avantage de la frontière qu’il couvre. Citoyens Réprésentans, nôtre énergie, nôtre zèle pour les intérêts de la République ne refroidiront pas, ils s’accroîtront même par les diffi-(4) C 325, pl. 1409, p. 2. M. U., XLV, 252-253. cultés que nous avons à surmonter et que la tyrannie des monstres qui avaient pendant quelque tems cherché à avilir la france aux yeux de l’univers, n’avaient pas peu augmentés, en présentant aux peuples la liberté, non comme une déesse bienfaisante mais comme une furie avide du sang de ses enfans et les français, non comme les restaurateurs des droits de l’homme, mais comme des antropo-phages et des destructeurs de leur bonheur; vous les avez fait rentrer dans le néant, ces monstres, par le courrage et l’intrépidité que vous avez déployés à l’époque mémorable du 9 thermidor et les Robespierre de toute la france se trouvent aujourd’hui voués à l’infamie et au plus profond mépris. Votre sage et ferme conduite vous a gagné les coeurs des français et aux français les coeurs de toutes les nations ; votre adresse au peuple a mis le sceau à votre gloire et à vôtre triomphe, nous rendons aux principes qu’elle renferme l’hommage le plus solemnel et nous la regardons comme le dernier et le plus terrible coup porté à l’intrigue et à l’arristocratie. Vive la République. Vive la Convention. Metzinger, Merlin, Migner et 31 autres signatures. 2 Les citoyens composant la société populaire de Donzère, département de la Drôme, ceux de Tonneins-la-Montagne [Lot-et-Garonne]", de Boulieu [Ardèche]6, d’Allauch [Bouches-du-Rhône]c, témoignent de leur satisfaction de la chute de Robespierre et de l’anéantissement du régime de la terreur. Le génie infernal de ce monstre plongea le poignard dans le sein de Tallien et fomenta les troubles de Marseille. Ils ajoutent que quelques scélérats disséminés dans la République, encore teints du sang qu’ils ont fait couler, demandent la perpétuité de la terreur et de la mort. Les hommes qui poussent ces cris de guerre sont des scélérats gorgés de pillage et de crime, et qui craignent qu’on ne leur demande compte de leur conduite. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de Sûreté générale (5). a La société populaire de Tonneins-la-Montagne, à la Convention nationale (6). (5) P.-V., XL VIII, 165-166. (6) Bull., 14 brum.