[Convention nationale.] ARCHIVEE PARLEMENTAIRES, j |.fri“iairehan ",„ 95 « Républicains, le tyran est mort, mai» la 'tyrannie lui a survécu ; cette immortelle ennemie 4es droits et du bonheur de l’homme s’agite en tous sens et prend toutes les formes pour re¬ couvrer son détestable empire. La superstition fut toujours l’alliée fidèle de la royauté : ello favorisa dans tous les temps, elle sanctifia même par ses adulations sacrilèges les usurpations, les rapines, les cruautés des despotes : elle servit d’instrument aux destructeurs de la plupart des républiques anciennes. Mes frères, mes amis, souhaitez-vous sincèrement que la République française subsiste et se perpétue? Craignez-vous de voir le despotisme remonter, à travers les flots de sang, sur le trône où d’intrépides Fran¬ çais ont assis la liberté? Craignez-vous qu’après avoir couvert de cadavres et de ruines votre patrie, qu’après vous �voir égorgés, qu’après avoir dévasté, incendié vos propriétés, il n’ac¬ cable sous un joug de fer vos enfants malheu¬ reux? Tels sont, en effet, ses criminels projets. . . Eh bien ! méfiez-vous des suggestions perfides de l’astucieuse superstition; aidez la Convention nationale à terrasser ce monstre. C’est alors seulement que vous 'serez [certains de vivre libres et de goûter en mourant la douce conso¬ lation de transmettre à vos enfants l’héritage le plus précieux que l’homme puisse laisser à des êtres qu’il chérit. « Je propose à la Société d’arrêter qu’elle fera une adresse par laquelle la Convention natio¬ nale sera invitée à décréter que, désormais, les frais du culte catholique cesseront d’être payés et ses ministres salariés par la nation. « Tous les citoyens se réunissent demain pour l’élection d’un maire : si la Société adopte ma proposition, je l’engage à charger son président, ou deux de ses membres, de présenter son arrêté à la commune assemblée et de l’inviter à expri¬ mer le même vœu. Cette motion, conforme aux principes et au vœu de tous les membres de la Société, a été vivement applaudie et les deux propositions du frère Yimar ayant été mises aux voix, elles ont été adoptées unanimement, aux cris redou¬ blés de : Vive la République ! En conséquence, il a été arrêté : 1° Qu’il sera fait une adresse pour inviter la. Convention nationale à décréter que les frais du culte catholique cesseront d’être payés, et ses ministres salariés par la nation ; 2° Que le projet de cette adresse sera présenté incessamment à la Société par son comité de correspondance ; 3° Il a été proposé que le frère Vimar fût adjoint au comité de correspondance pour cet objet ; que la motion fût transcrite sur le registre en tête de l’arrêté, pour en fixer les motifs; que cette motion, cet arrêté et l’adresse fussent imprimés au nombre de mille exemplaires pour être distribués aux membres et envoyés tant aux Sociétés populaires, auxquelles celle de Neufchâtel est affiliée, qu’à l’Administration du département de la Seine-Inférieure, à celle de ce district et aux municipalités qui le composent, ce qui a été adopté ; 40 El a été arrêté que fo frère Folloppe, vice-préaident, présentera demain, à la commune as¬ semblée* une eopie du présent arrêté, et l’invitera à exprimer le même vœu à laConvention natio¬ nale. Collationné conforme au registre : Folloppe, vice-président; Leblanc-Le citoyen Laguerre fait don à la nation d’un© pension de 1,050 livres, le prix de ses travaux. La Convention [décrète mention [honorable, insertion an « Bulletin » et qu’extrait du procès-verbal sera délivré au citoyen Laguerre (1). Suit la lettre du citoyen Laguerre (2). « Paris, ce 4e jour du 3e. mois l’an II de la République française une et indi¬ visible. Citoyen Président, « Au moment ou le Trésor public est sur¬ chargé de dépenses extraordinaires occasion¬ nées par les circonstances, il n’est pas de bons citoyens républicains qui ne soient empressés de venir à son aide et à son secours. J’ai une pension sur la nation de 1,050 livres qui est le prix de mon ancien travail. Je te prie, citoyen Président, de faire hommage pour moi à la Convention des arrérages de cette pension pour Vannée entière 1793 et de me faire accorder extrait du procès-verbal con¬ tenant mon offrande, pour en justifier au besoin. « Salut et fraternité. « Nicolas Laguerre. » Comble rendu du Mercure Universel (3). Le citoyen Naguère (Laguerre); employé à là trésorerie nationale, fait don à la patrie des arrérages d’un traitement de 1,050 livres pour l’année 1793. Mention honorable. La Société des sans-culottes de la commune de Pont-Audemer, demande que les prêtres ne soient plus salariés par la nation et que la Con¬ vention nationale rapporte lé décret qui exempte les évêques, curés, vicaires, etc., salariés par la nation, d’aller la défendre; elle félicite la Con¬ vention sur ses travaux, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin >r(4). (T) Procès-verbaux, L 26, p. 145.. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 8QA. (;3) Mercure universel [6 frimaire an IL (mardi 26 novembre 1793), p. 89, eol-, 2],, (4); Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p.. 146.