172 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE P [Le C. révol. de S 1 Orner à la Conv.; 8 prair. II.] CD-« Législateurs, Ils ne sont plus, ces apôtres fougueux du néant qui, pour plonger le peuple dans les horreurs de la servitude, voulaient briser le lien sacré qui attache l’homme à la divinité, et propager l’affreuse doctrine que le souffle immortel qui l’anime, devait se confondre un jour dans le chaos du matérialisme. Ils savaient bien, ces vils conspirateurs, que l’esclavage ne peut se fonder que sur la haine de la vertu, et la dégradation de la nature. Mais vous avez étouffé le hurlement de l’athéisme, vous avez proclamé l’existence de l’Etre suprême, et ce décret mémorable a été sanctionné dans nos cœurs par le sentiment de notre propre dignité. Quoi ! est-ce l’idée du néant qui inspire à l’homme ce noble enthousiasme qui lui fait braver les poignards pour assurer le bonheur de sa patrie ? Est-ce l’idée du néant qui donne à la liberté l’attitude héroïque qui lui convient et qui arme tous les bras pour terrasser le despotisme. Non, non, c’est le sentiment sublime de son immortalité qui porte l’homme à ces généreux élans. Ah ! ce décret solennel a frappé de terreur et de désespoir tous les conspirateurs. Un scélérat a osé attenter à la vie de Collot d’Herbois après avoir tramé la perte de Robespierre. Pitt et Cobourg ont mis l’assassinat à l’ordre du jour. Leurs vils agens n’ont pu renverser le gouvernement révolutionnaire et ils veulent s’en venger sur ceux qui ont eu le courage et la gloire de le fonder. Les sources de la corruption sont ouvertes, la faction de l’étranger veut boire à longs traits le sang des intrépides défenseurs des peuples, le fer menace la représentation nationale, mais le ciel veille sur ses destinées, la fureur de Pitt est impuissante, le brave Geoffroy parait, son sang coule et les jours de Collot sont sauvés. Béni soit ton nom, ô digne Citoyen ! Oui ! Législateurs, tous les républicains sont autant de Geoffroy, nos corps vous serviront de rempart, et avant de vous atteindre, il faudra nous déchirer le cœur. Que n’êtes-vous témoins de l’horreur profonde que nous a imprimée un si noir attentat ! Nos larmes se sont mêlées au sang de Geoffroy pour vous offrir le tribut de notre amour et de notre reconnaissance ! Eh quoi, peut-on, dans ce moment, montrer encore une pitié féroce pour les ennemis de la révolution ? Non, il faut qu’ils soient frappés du glaive de la loi. Ceux qui les plaignent sont tous des complices; mais ceux qui les punissent sont les vrais amis du peuple. Périssent donc tous les traîtres, les missionnaires déhontés de l’athéisme; que tous les français soient jaloux du sort glorieux de Geoffroy; (1) C 305, pl. 1345, p. 11; J. Mont., n° 36; J. Sablier , n° 1352. que leur sang soit prêt à couler pour soutenir la majesté nationale, et qu’ils exterminent d’un seul coup les brigands qui suent le crime et l’immoralité, et les scélérats qui conspirent contre la République. Voilà l’expression des sentimens du comité révolutionnaire de S* Orner ». Derysse, Coetxjt, Hermant, Wacquet aîné, Martineau, Bréa, Cabaret, Wacquet le jeune, Alphonse Revel, Pierre (secret.). Q [Le distr. de Montagne s /Mer à la Conv.; 9 prair. 11] (1). « Citoyens représentans, Notre indignation a été profonde en apprenant les nouveaux complots, tramés par des assassins contre la représentation nationale. Qu’ils sont insensés ces monstres qui ont conjuré votre perte ! ne voient-ils pas que c’est donner une nouvelle énergie à tous les sans-culottes qui, pénétrés de reconnaissance pour vos immenses bienfaits, sont tous prêts à vous faire un rempart de leur corps ! ne voient-ils pas que c’est prouver à l’Europe, trop longtemps abusée, que la providence que vous avez reconnue, vous couvre de son égide ! ne voient-ils pas que c’est avouer à l’univers entier que les tyrans ne peuvent plus résister à la bravoure des républicains, et qu’enfin ils reconnaissent que le peuple français, fort de ses vertus, demeure invincible ! Nous n’ajouterons rien à ces réflexions nous aimons à mettre les sentimens et les actions à la place des mots ». Desvincourt, Prévost, Le Bats, Brazier, (vice-présid.) , Prévost, Boidin, Demoucheux, (agent nat.), Souffrin, Le Dru, Prioux (secrét.) . r [Le trib. du distr. de Castelnaudary au présid. de la Conv.; 13 flor. II] (2). « Citoyen président, Les membres du tribunal du district de Castelnaudary, département de l’Aude, te présentent une adresse pour la Convention. Les yeux toujours fixés sur la Montagne, nous y faisons parvenir nos vœux républicains et révolutionnaires. Ils sont brûlants pour la patrie. S. et F. ». Gervais, Picard, Capelle l’aîné, Dat. [ Castelnaudary , s.d.]. « Citoyens législateurs, Lancé depuis longtemps sur l’élément perfide, le vaisseau de l’Etat tenait une route incertaine et pouvait à peine résister à la contrariété des (1) C 305, pl. 1145, p. 22, 23; Bln, 12 prair. (suppl*) et 13 prair. (1er suppl4). (2) C 305, pl. 1145, p. 13, 14. 172 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE P [Le C. révol. de S 1 Orner à la Conv.; 8 prair. II.] CD-« Législateurs, Ils ne sont plus, ces apôtres fougueux du néant qui, pour plonger le peuple dans les horreurs de la servitude, voulaient briser le lien sacré qui attache l’homme à la divinité, et propager l’affreuse doctrine que le souffle immortel qui l’anime, devait se confondre un jour dans le chaos du matérialisme. Ils savaient bien, ces vils conspirateurs, que l’esclavage ne peut se fonder que sur la haine de la vertu, et la dégradation de la nature. Mais vous avez étouffé le hurlement de l’athéisme, vous avez proclamé l’existence de l’Etre suprême, et ce décret mémorable a été sanctionné dans nos cœurs par le sentiment de notre propre dignité. Quoi ! est-ce l’idée du néant qui inspire à l’homme ce noble enthousiasme qui lui fait braver les poignards pour assurer le bonheur de sa patrie ? Est-ce l’idée du néant qui donne à la liberté l’attitude héroïque qui lui convient et qui arme tous les bras pour terrasser le despotisme. Non, non, c’est le sentiment sublime de son immortalité qui porte l’homme à ces généreux élans. Ah ! ce décret solennel a frappé de terreur et de désespoir tous les conspirateurs. Un scélérat a osé attenter à la vie de Collot d’Herbois après avoir tramé la perte de Robespierre. Pitt et Cobourg ont mis l’assassinat à l’ordre du jour. Leurs vils agens n’ont pu renverser le gouvernement révolutionnaire et ils veulent s’en venger sur ceux qui ont eu le courage et la gloire de le fonder. Les sources de la corruption sont ouvertes, la faction de l’étranger veut boire à longs traits le sang des intrépides défenseurs des peuples, le fer menace la représentation nationale, mais le ciel veille sur ses destinées, la fureur de Pitt est impuissante, le brave Geoffroy parait, son sang coule et les jours de Collot sont sauvés. Béni soit ton nom, ô digne Citoyen ! Oui ! Législateurs, tous les républicains sont autant de Geoffroy, nos corps vous serviront de rempart, et avant de vous atteindre, il faudra nous déchirer le cœur. Que n’êtes-vous témoins de l’horreur profonde que nous a imprimée un si noir attentat ! Nos larmes se sont mêlées au sang de Geoffroy pour vous offrir le tribut de notre amour et de notre reconnaissance ! Eh quoi, peut-on, dans ce moment, montrer encore une pitié féroce pour les ennemis de la révolution ? Non, il faut qu’ils soient frappés du glaive de la loi. Ceux qui les plaignent sont tous des complices; mais ceux qui les punissent sont les vrais amis du peuple. Périssent donc tous les traîtres, les missionnaires déhontés de l’athéisme; que tous les français soient jaloux du sort glorieux de Geoffroy; (1) C 305, pl. 1345, p. 11; J. Mont., n° 36; J. Sablier , n° 1352. que leur sang soit prêt à couler pour soutenir la majesté nationale, et qu’ils exterminent d’un seul coup les brigands qui suent le crime et l’immoralité, et les scélérats qui conspirent contre la République. Voilà l’expression des sentimens du comité révolutionnaire de S* Orner ». Derysse, Coetxjt, Hermant, Wacquet aîné, Martineau, Bréa, Cabaret, Wacquet le jeune, Alphonse Revel, Pierre (secret.). Q [Le distr. de Montagne s /Mer à la Conv.; 9 prair. 11] (1). « Citoyens représentans, Notre indignation a été profonde en apprenant les nouveaux complots, tramés par des assassins contre la représentation nationale. Qu’ils sont insensés ces monstres qui ont conjuré votre perte ! ne voient-ils pas que c’est donner une nouvelle énergie à tous les sans-culottes qui, pénétrés de reconnaissance pour vos immenses bienfaits, sont tous prêts à vous faire un rempart de leur corps ! ne voient-ils pas que c’est prouver à l’Europe, trop longtemps abusée, que la providence que vous avez reconnue, vous couvre de son égide ! ne voient-ils pas que c’est avouer à l’univers entier que les tyrans ne peuvent plus résister à la bravoure des républicains, et qu’enfin ils reconnaissent que le peuple français, fort de ses vertus, demeure invincible ! Nous n’ajouterons rien à ces réflexions nous aimons à mettre les sentimens et les actions à la place des mots ». Desvincourt, Prévost, Le Bats, Brazier, (vice-présid.) , Prévost, Boidin, Demoucheux, (agent nat.), Souffrin, Le Dru, Prioux (secrét.) . r [Le trib. du distr. de Castelnaudary au présid. de la Conv.; 13 flor. II] (2). « Citoyen président, Les membres du tribunal du district de Castelnaudary, département de l’Aude, te présentent une adresse pour la Convention. Les yeux toujours fixés sur la Montagne, nous y faisons parvenir nos vœux républicains et révolutionnaires. Ils sont brûlants pour la patrie. S. et F. ». Gervais, Picard, Capelle l’aîné, Dat. [ Castelnaudary , s.d.]. « Citoyens législateurs, Lancé depuis longtemps sur l’élément perfide, le vaisseau de l’Etat tenait une route incertaine et pouvait à peine résister à la contrariété des (1) C 305, pl. 1145, p. 22, 23; Bln, 12 prair. (suppl*) et 13 prair. (1er suppl4). (2) C 305, pl. 1145, p. 13, 14. SÉANCE DU 12 PRAIRIAL AN II (31 MAI 1794) - N° 35 173 vents qui s’agitaient sans relâche. Mais depuis que par une puissante manœuvre vous l’aviez fixé dans sa marche, un heureux espoir brillait aux yeux de l’équipage et lui annonçait une meilleure traversée. Tous les dangers n’avaient cependant pas disparu; les Jonas existaient encore et il n’était que leur jet à la mer qui put la rendre calme et tranquille. Instruits par une funeste expérience, vous avez bientôt découvert la source de tous nos maux; vous avez sagement étudié tous les vents qui préparaient la tempête et nous lançaient sur les écueils. De grands principes ont été développés dans le lieu de vos séances; une fermeté courageuse et républicaine vous a tout dit tout, exposé pour le salut de la République, et vous avez, comme un nouveau Renaud, frappé l’arbre de la forêt enchantée, sans pitié comme sans crainte. Continuez, Citoyens représentans, d’employer les remèdes efficaces; plus de palliatifs qui bientôt nous amèneraient à la langueur et feraient succomber le corps social sous les angoisses d’un dépérissement cruel. Grâce au gouvernement révolutionnaire par vous établi, le mouvement de la machine a repris du ressort; tout individu voit en cet instant planer sur sa tête ou la mort ou son salut, et malheur à celui qui tenterait de porter la main sur le grand rouage pour en détruire ou en altérer la combinaison. Par vos grandes mesures, vos mesures révolutionnaires vous avez fondée tout l’espoir des français, et puisque vous êtes parvenus à trouver tous les points d’appui pour les grands leviers, que de choses admirables ne devez-vous point vous promettre, et à quelles ressources pour enlever de dessus le sol de la liberté toutes les masses cariées ou grotesques qui le défigurent. Qu’ils sont grands vos droits acquis à la reconnaissance d’un peuple généreux ! Restez à votre poste pour assurer totalement son bonheur, et ne cessez de tonner du haut de la montagne. Songez que l’ordre une fois établi dans la République, les ennemis du dehors seront facilement vaincus; les tyrans savent bien qu’ils n’ont plus de succès à attendre pour leur cause en opposition contre celle de la liberté; mais comme la politique des despotes est affreuse, ils tiennent leurs sujets en armes, afin de les écraser par des défaites, de les lasser, de les accabler jusqu’à l’épuisement, se flattant, au retour de leur croisade monstrueuse, pouvoir contenir par ce moyen leurs malheureux esclaves, mais inutile espoir ! L’heure a sonné pour les têtes couronnées et leur chute vengera bientôt l’humanité, de tous les maux qu’elles leur ont causés ». [mêmes signatures]. s [Le distr. d’Amiens à la Conv.; 7 prair. II] (1). « Citoyens représentans, La voix publique mettait un crime de lèse-nation à l’ordre des nouvelles quand le bulletin nous apprit officiellement l’attentat prémé-(1) C 305, pl. 1145, p. 18 et p. 16; M.U., XL, 204 et 235. dité sur les personnes de Collot d’Herbois et Robespierre. Le voilà donc au grand jour le plan royal ! la voilà donc à nud la perfidie ministérielle ! O Pitt ! ô Cobourg ! quels autres scélérats que vous ont pu diriger ces lâches assassins ! Si de tels conjurés ont osé s’armer de votre infâme projet, il leur manquait du moins votre bras qui n’aurait pas mieux réussi. La liberté, cette auguste fille du Ciel qui veille sur les destinées de la France, n’aurait pas moins trompé votre audace. Vous seriez comme vos indignes mannequins sous le trident révolutionnaire, leur supplice doit être scellé de votre sang. Convention ! tu entends la raison demander justice ! puissent les mannequins, en attendant que 1 200 000 Hercules français aillent à Vienne, nettoyer les étables d’un nouvel Augias, et à Londres, purger notre siècle d’un autre Diomède ! S. F., respect à la représentation du peuple ». Malafosse, Moma, Laurent Hussin, Bron, Dieudonné, Marnier, Thurinart. [La Comm. d’Amiens à la Conv.; s.d.]. « Législateurs, Au nom du peuple français vous proclamâtes la république une et indivisible. Vous reconnûtes l’Etre suprême, voilà des crimes que les rois et les prêtres ne vous pardonneront jamais. Par une union et des efforts que la peur seule justifie, ils veulent exterminer la nation entière. Par une politique sacerdotale et royale, ils font assassiner ses représentans; ils voulurent nous percer le cœur, mais leurs bras égarés manquèrent Collot d’Herbois et Robespierre. Nous n’avons point à les pleurer; ils sont conservés à la patrie et à la liberté; mais quelle erreur est celle de nos féroces ennemis, ils savent que la force qu’ils déployent est impuissante, que leurs esclaves descendent au tombeau par milliers; que les conspirations qu’ils excitent ne servent qu’à conduire leurs partisans à l’échafaud. Croient-ils par une continuité de meurtres, de trahisons, nous lasser, nous asservir ! Qu’ils apprennent donc une fois que la Convention, la génération actuelle pourrait bien tomber sous leurs coups, mais que le peuple français libre est éternel comme le monde, son auteur ». Lescouvé (maire) , Dumoulin, Prud’homme, L. Martin, Lefebvre (notable), Delaroche l’aîné, Delaroche, Dumaillé, Delacroix, Hareng, Baudlot, François, Degand, Joiron, Mi-ge, Dujardin, Anjelin, Lénocque. t [La comm. d’Azans au présid. de la Conv.; 15 flor. II] (1). « Citoyen président, Sois, nous t’en prions, auprès de la Convention, l’interprète des sentimens dont nous sommes pénétrés. (1) C 305, pl. 1145, p. 12. SÉANCE DU 12 PRAIRIAL AN II (31 MAI 1794) - N° 35 173 vents qui s’agitaient sans relâche. Mais depuis que par une puissante manœuvre vous l’aviez fixé dans sa marche, un heureux espoir brillait aux yeux de l’équipage et lui annonçait une meilleure traversée. Tous les dangers n’avaient cependant pas disparu; les Jonas existaient encore et il n’était que leur jet à la mer qui put la rendre calme et tranquille. Instruits par une funeste expérience, vous avez bientôt découvert la source de tous nos maux; vous avez sagement étudié tous les vents qui préparaient la tempête et nous lançaient sur les écueils. De grands principes ont été développés dans le lieu de vos séances; une fermeté courageuse et républicaine vous a tout dit tout, exposé pour le salut de la République, et vous avez, comme un nouveau Renaud, frappé l’arbre de la forêt enchantée, sans pitié comme sans crainte. Continuez, Citoyens représentans, d’employer les remèdes efficaces; plus de palliatifs qui bientôt nous amèneraient à la langueur et feraient succomber le corps social sous les angoisses d’un dépérissement cruel. Grâce au gouvernement révolutionnaire par vous établi, le mouvement de la machine a repris du ressort; tout individu voit en cet instant planer sur sa tête ou la mort ou son salut, et malheur à celui qui tenterait de porter la main sur le grand rouage pour en détruire ou en altérer la combinaison. Par vos grandes mesures, vos mesures révolutionnaires vous avez fondée tout l’espoir des français, et puisque vous êtes parvenus à trouver tous les points d’appui pour les grands leviers, que de choses admirables ne devez-vous point vous promettre, et à quelles ressources pour enlever de dessus le sol de la liberté toutes les masses cariées ou grotesques qui le défigurent. Qu’ils sont grands vos droits acquis à la reconnaissance d’un peuple généreux ! Restez à votre poste pour assurer totalement son bonheur, et ne cessez de tonner du haut de la montagne. Songez que l’ordre une fois établi dans la République, les ennemis du dehors seront facilement vaincus; les tyrans savent bien qu’ils n’ont plus de succès à attendre pour leur cause en opposition contre celle de la liberté; mais comme la politique des despotes est affreuse, ils tiennent leurs sujets en armes, afin de les écraser par des défaites, de les lasser, de les accabler jusqu’à l’épuisement, se flattant, au retour de leur croisade monstrueuse, pouvoir contenir par ce moyen leurs malheureux esclaves, mais inutile espoir ! L’heure a sonné pour les têtes couronnées et leur chute vengera bientôt l’humanité, de tous les maux qu’elles leur ont causés ». [mêmes signatures]. s [Le distr. d’Amiens à la Conv.; 7 prair. II] (1). « Citoyens représentans, La voix publique mettait un crime de lèse-nation à l’ordre des nouvelles quand le bulletin nous apprit officiellement l’attentat prémé-(1) C 305, pl. 1145, p. 18 et p. 16; M.U., XL, 204 et 235. dité sur les personnes de Collot d’Herbois et Robespierre. Le voilà donc au grand jour le plan royal ! la voilà donc à nud la perfidie ministérielle ! O Pitt ! ô Cobourg ! quels autres scélérats que vous ont pu diriger ces lâches assassins ! Si de tels conjurés ont osé s’armer de votre infâme projet, il leur manquait du moins votre bras qui n’aurait pas mieux réussi. La liberté, cette auguste fille du Ciel qui veille sur les destinées de la France, n’aurait pas moins trompé votre audace. Vous seriez comme vos indignes mannequins sous le trident révolutionnaire, leur supplice doit être scellé de votre sang. Convention ! tu entends la raison demander justice ! puissent les mannequins, en attendant que 1 200 000 Hercules français aillent à Vienne, nettoyer les étables d’un nouvel Augias, et à Londres, purger notre siècle d’un autre Diomède ! S. F., respect à la représentation du peuple ». Malafosse, Moma, Laurent Hussin, Bron, Dieudonné, Marnier, Thurinart. [La Comm. d’Amiens à la Conv.; s.d.]. « Législateurs, Au nom du peuple français vous proclamâtes la république une et indivisible. Vous reconnûtes l’Etre suprême, voilà des crimes que les rois et les prêtres ne vous pardonneront jamais. Par une union et des efforts que la peur seule justifie, ils veulent exterminer la nation entière. Par une politique sacerdotale et royale, ils font assassiner ses représentans; ils voulurent nous percer le cœur, mais leurs bras égarés manquèrent Collot d’Herbois et Robespierre. Nous n’avons point à les pleurer; ils sont conservés à la patrie et à la liberté; mais quelle erreur est celle de nos féroces ennemis, ils savent que la force qu’ils déployent est impuissante, que leurs esclaves descendent au tombeau par milliers; que les conspirations qu’ils excitent ne servent qu’à conduire leurs partisans à l’échafaud. Croient-ils par une continuité de meurtres, de trahisons, nous lasser, nous asservir ! Qu’ils apprennent donc une fois que la Convention, la génération actuelle pourrait bien tomber sous leurs coups, mais que le peuple français libre est éternel comme le monde, son auteur ». Lescouvé (maire) , Dumoulin, Prud’homme, L. Martin, Lefebvre (notable), Delaroche l’aîné, Delaroche, Dumaillé, Delacroix, Hareng, Baudlot, François, Degand, Joiron, Mi-ge, Dujardin, Anjelin, Lénocque. t [La comm. d’Azans au présid. de la Conv.; 15 flor. II] (1). « Citoyen président, Sois, nous t’en prions, auprès de la Convention, l’interprète des sentimens dont nous sommes pénétrés. (1) C 305, pl. 1145, p. 12.