634 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE soutiendra dans vos travaux. Ses Magistrats fidèles lui en donneront l’exemple. Le tribunal du 4e arrondissement l’a juré, il ne trahira point ses sermens : il restera invariablement uni à la Représentation Nationale, comme au seul Palladium de la liberté et de l’égalité. Vive La Republique, vive la Représentation nationale THEUREL (présid .), Tonnerieux, Sermaize, Colli-GNON, CARSENAC, CASTILLOU (œmmre Nal), MlLLET [greffier], HENTZ (?) (huissier). 19 Le chef de bataillon commandant la gendarmerie nationale annonce à la Convention que Claude Laporte et Nicolas Charpentier, gendarmes, servant près les tribunaux, viennent d’arrêter l’infame Hanriot. (Vifs applaudissements) (l). Gendarmerie Nationale servant près les Tribunaux (2). Je Certiffie que les Citoyens Claude La Porte et Nicolas Charpentier, gendarmes servants près les Tribunaux, ont découvert et arrêté, dans une petite Cour isolée et inhabitée de la maison Commune, l’infâme hanriot, et que lesdits 2 Gendarmes l’ont conduit, sur le champ, à la Conciergerie. A Paris le 11 Therm. IL Le Chef de Bataillon Commandant La Gendarmerie Nationale servant Près les Tribunaux et à La Garde des Prisons de Paris. B. Dumesnil Mention honorable, insertion au bulletin (3). 20 Un membre [BARÈRE], au nom du comité de salut public, fait à la Convention le rapport-suivant : Citoyens, La représentation nationale s’est sauvée en un jour des complots d’une année; la représentation nationale s’est sauvée par son énergie républicaine, par sa justice sévère, et par l’attitude imposante qu’elle vient de prendre aux yeux de l’Europe. Aussitôt que la patrie a été en danger, les cœurs des républicains se sont réunis. Réunissons aussi dans le même foyer nos vues, nos projets, nos moyens pour le bien public; que des motions utiles, mais disséminées sur les divers objets du gouvernement, ne soient pas faites isolément : l’union Ht toujours la force des hommes libres. L’unanimité des opinions et l’ensemble des mesures est aussi une puissance. Je viens aujourd’hui déclarer à la Convention, au nom du comité, que l’explosion subite de cette atroce conspiration, que le génie de la liberté, coalisé avec le pouvoir du (l) P.V., XLII, 251. Voir, ci-dessus, séance du 10 therm., n°47. (2j C 314, pl. 1257, p. 40. (3) Mention marginale non datée, signée A. Dumont. peuple, l’énergie de la Convention et le patriotisme des sections de Paris ont arrêtée avec de si rapides succès; je viens déclarer que cette conspiration n’a pas altéré un instant l’organisation sociale; que cette commotion partielle laisse le gouvernement dans son intégrité, quant aux opérations politiques, administratives et révolutionnaires, au-dedans et au-de-hors. Les conspirateurs n’avoient rien fait pour l’organisation et la marche du gouvernement; c’est un fait que trop de citoyens ignorent : fiers de leur réputation patriotique, ils dédai-gnoient les travailleurs, ils méprisoient leurs obscures fonctions ; ils avoient aristocratisé jusqu’au droit de servir la patrie. Saint-Just et Robespierre s’étoient éloignés des travaux constans et journaliers qui font qu’un état est gouverné insensiblement. Ils nous trouvoient assez vulgaires pour sauver la patrie en détail; ils s’étoient réservé les prétentions et le luxe du gouvernement; ils surveilloient seulement une partie de la police générale, organisée particulièrement par eux-mêmes et pour eux-mêmes, comme on le prouvera dans le grand rapport sur cette conspiration inconcevable, autant par les auteurs qui l’ont ourdie, que par les moyens qu’ils ont employés. Le gouvernement révolutionnaire et la marche des commissions exécutives s’étoient même organisés contre leur vœu; et quand ils ont vu que nous étions décidés à organiser le gouvernement républicain, le parti qu’ils ont voulu en tirer s’est réduit alors à peupler ces commissions de quelques hommes qui leur étoient secrètement et fortement dévoués. Ainsi, tandis que nous formions de bonne foi des commissions exécutives, Saint-Just et Robespierre, repoussant vos choix, présentoient au comité quelques commissaires et des adjoints qui étoient destinés à devenir les instrumens de leur contre-révolution abominable. « Nous étions loin de prévoir que des hommes attachés à des commissions nationales iroient se réunir à des projets de commune, et que les hommes honorés de servir la République, se vendroient à l’ambition d’une municipalité. « Cependant, dans l’attente de l’explosion qui devoit avoir lieu, tout étoit disposé. Ce n’étoit pas comme du temps de Brissot, de Gua-det, de Buzot et de Barbaroux, qui n’avoient de rattachement et de contre-révolution organisés que dans des départemens méridionaux et dans le Calvados : ici l’on comptoit dominer par la force le centre de la République; on avoit ensuite répandu dans les divers départemens le projet contre-révolutionnaire. Hanriot avoit fait serment à la tyrannie nouvelle : il avoit dit qu’il répondoit sur sa tête du succès du mouvement; qu’il étoit entièrement assuré de l’exécution du plan. Ah ! qu’il connoissoit mal le peuple et la force armée ! Combien il calomnioit le zèle des sections, et le patriotisme des canonniers, et le républicanisme des citoyens de Paris ! Les traîtres ne se connoissent pas en civisme ni en esprit public. « Mais cette promesse de Hanriot avortée, a excité les reproches de ses complices. Le juge 634 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE soutiendra dans vos travaux. Ses Magistrats fidèles lui en donneront l’exemple. Le tribunal du 4e arrondissement l’a juré, il ne trahira point ses sermens : il restera invariablement uni à la Représentation Nationale, comme au seul Palladium de la liberté et de l’égalité. Vive La Republique, vive la Représentation nationale THEUREL (présid .), Tonnerieux, Sermaize, Colli-GNON, CARSENAC, CASTILLOU (œmmre Nal), MlLLET [greffier], HENTZ (?) (huissier). 19 Le chef de bataillon commandant la gendarmerie nationale annonce à la Convention que Claude Laporte et Nicolas Charpentier, gendarmes, servant près les tribunaux, viennent d’arrêter l’infame Hanriot. (Vifs applaudissements) (l). Gendarmerie Nationale servant près les Tribunaux (2). Je Certiffie que les Citoyens Claude La Porte et Nicolas Charpentier, gendarmes servants près les Tribunaux, ont découvert et arrêté, dans une petite Cour isolée et inhabitée de la maison Commune, l’infâme hanriot, et que lesdits 2 Gendarmes l’ont conduit, sur le champ, à la Conciergerie. A Paris le 11 Therm. IL Le Chef de Bataillon Commandant La Gendarmerie Nationale servant Près les Tribunaux et à La Garde des Prisons de Paris. B. Dumesnil Mention honorable, insertion au bulletin (3). 20 Un membre [BARÈRE], au nom du comité de salut public, fait à la Convention le rapport-suivant : Citoyens, La représentation nationale s’est sauvée en un jour des complots d’une année; la représentation nationale s’est sauvée par son énergie républicaine, par sa justice sévère, et par l’attitude imposante qu’elle vient de prendre aux yeux de l’Europe. Aussitôt que la patrie a été en danger, les cœurs des républicains se sont réunis. Réunissons aussi dans le même foyer nos vues, nos projets, nos moyens pour le bien public; que des motions utiles, mais disséminées sur les divers objets du gouvernement, ne soient pas faites isolément : l’union Ht toujours la force des hommes libres. L’unanimité des opinions et l’ensemble des mesures est aussi une puissance. Je viens aujourd’hui déclarer à la Convention, au nom du comité, que l’explosion subite de cette atroce conspiration, que le génie de la liberté, coalisé avec le pouvoir du (l) P.V., XLII, 251. Voir, ci-dessus, séance du 10 therm., n°47. (2j C 314, pl. 1257, p. 40. (3) Mention marginale non datée, signée A. Dumont. peuple, l’énergie de la Convention et le patriotisme des sections de Paris ont arrêtée avec de si rapides succès; je viens déclarer que cette conspiration n’a pas altéré un instant l’organisation sociale; que cette commotion partielle laisse le gouvernement dans son intégrité, quant aux opérations politiques, administratives et révolutionnaires, au-dedans et au-de-hors. Les conspirateurs n’avoient rien fait pour l’organisation et la marche du gouvernement; c’est un fait que trop de citoyens ignorent : fiers de leur réputation patriotique, ils dédai-gnoient les travailleurs, ils méprisoient leurs obscures fonctions ; ils avoient aristocratisé jusqu’au droit de servir la patrie. Saint-Just et Robespierre s’étoient éloignés des travaux constans et journaliers qui font qu’un état est gouverné insensiblement. Ils nous trouvoient assez vulgaires pour sauver la patrie en détail; ils s’étoient réservé les prétentions et le luxe du gouvernement; ils surveilloient seulement une partie de la police générale, organisée particulièrement par eux-mêmes et pour eux-mêmes, comme on le prouvera dans le grand rapport sur cette conspiration inconcevable, autant par les auteurs qui l’ont ourdie, que par les moyens qu’ils ont employés. Le gouvernement révolutionnaire et la marche des commissions exécutives s’étoient même organisés contre leur vœu; et quand ils ont vu que nous étions décidés à organiser le gouvernement républicain, le parti qu’ils ont voulu en tirer s’est réduit alors à peupler ces commissions de quelques hommes qui leur étoient secrètement et fortement dévoués. Ainsi, tandis que nous formions de bonne foi des commissions exécutives, Saint-Just et Robespierre, repoussant vos choix, présentoient au comité quelques commissaires et des adjoints qui étoient destinés à devenir les instrumens de leur contre-révolution abominable. « Nous étions loin de prévoir que des hommes attachés à des commissions nationales iroient se réunir à des projets de commune, et que les hommes honorés de servir la République, se vendroient à l’ambition d’une municipalité. « Cependant, dans l’attente de l’explosion qui devoit avoir lieu, tout étoit disposé. Ce n’étoit pas comme du temps de Brissot, de Gua-det, de Buzot et de Barbaroux, qui n’avoient de rattachement et de contre-révolution organisés que dans des départemens méridionaux et dans le Calvados : ici l’on comptoit dominer par la force le centre de la République; on avoit ensuite répandu dans les divers départemens le projet contre-révolutionnaire. Hanriot avoit fait serment à la tyrannie nouvelle : il avoit dit qu’il répondoit sur sa tête du succès du mouvement; qu’il étoit entièrement assuré de l’exécution du plan. Ah ! qu’il connoissoit mal le peuple et la force armée ! Combien il calomnioit le zèle des sections, et le patriotisme des canonniers, et le républicanisme des citoyens de Paris ! Les traîtres ne se connoissent pas en civisme ni en esprit public. « Mais cette promesse de Hanriot avortée, a excité les reproches de ses complices. Le juge