232 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Comme ils s’élançoient dans la carrière républicaine ces hommes que le canon de la bastille a effrayés, que la chûte du tyran a désolés, et que le 31 may à glacés de terreur! dans leur impétueux effort, ils tenoient déjà la cime d’une nouvelle montagne, et les patriotes sages au milieu même de l’agitation, se disoient entre eux « arrêtez donc ces messieurs, ils vont escalader le ciel » Representans vous avez parlé, et les geans sont descendus à leur place : et nous sommes aujourd’huy ce que nous étions hier : et la patrie assise majestueusement sur son autel, sourit aux hommes de 89 et semble dire a tous ses nouveaux amis : « Ils sont nés avant vous ». Ainsi, representans, tous vos decrets sont marqués du sceau de cette sagesse dont l’empire s’étand au de la des bornes de l’univers. Grâces immortelles vous soient rendues, restez à votre poste. Nous sommes à vous. L. M. Lejeune, président, Hebert, accusateur public, Lecomte, Lefebvre, juges, Moulin, Lemaître, secrétaires. 9 [Les juges du tribunal de district d’Argentan, à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an III ] (33) Citoyens Représentans du peuple, Votre addresse au peuple français répand dans les coeurs de tous les bons citoyens une douce allégresse, nous ne révérons plus ces jours sombres et lugubres pendant lesquels le nuage d’une consternation profonde avoit obscurci l’horison de la France, une tyrannie atroce et sanguinaire en multipliant ses attentats avoit entrepris de stuporiser tous les courages et stupider tous les esprits et tous les talents, elle vouloit regner sur des monceaux de ruines et de cadavres, vous avez exterminé cette tyrannie exécrable et vous nous annoncez le rétour des droits impérissables de la justice, vous lui rendrez toute son énergie. Le peuple français applaudit à la voix bienfaisante de ses dignes représentans, il vous proclame ses libérateurs et nous, nous crions avec lui : Vive la Convention nationale ! Vive la République ! Suivent 5 signatures. r [ Les membres composant le bureau de paix et de conciliation du district dArgentan, à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an III] (34) (33) C 323, pl. 1387, p. 18. (34) C 323, pl. 1387, p. 17. Citoyens Représentans, La douce émotion dont nos coeurs ont été remplis a la lecture de votre sublime adresse au peuple français, nous est un sur garand de notre bonheur ; le reigne de l’anarchie, des hommes de sang, des oppresseurs du peuple va finir; sous l’egide de la loy, la république française va goûter un bonheur sans trouble ; on ne craindra plus les dénonciations secrettes, les coups d’authorité d’hommes pervers qui sous le masque du patriotisme jetent dans les fers, ou mettent à contribution, le citoyen honnête, amy de la loy, qui ne se croyant pas de talens, fuit les places, ne sondoient point de [illisible] et ne transgresse jamais ses serments mais est toujours prest de répendre son sang pour la république. Citoyens, vous êtes les peres, les législateurs et les défenseurs de la patrie, c’est de vous seuls qu’un grand peuple attend sont existance, ses loix et son bonheur ; restés a votre poste, résistés au crime et a l’anarchie, faites reigner la justice et la vertu, et que les vils satelites du crime disparoissent. Suivent 6 signatures. s [Le conseil général de Châtillon-sur-Seine à la Convention nationale. Extrait des registres des délibérations du 26 vendémiaire an III ] (35) Citoyens Représentans Non ! jamais la France ne deviendra le tombeau de Liberté dont elle fut le berceau; vous l’avez juré, nous avons répété ce serment sacré et il est inviolable. Les vérités sublimes que contient votre adresse au peuple français et les principes éternels de justice et de sagesse qui y sont dévelo-pés ont fait sur tous les coeurs l’impression et l’effet que vous deviez en attendre : les senti-mens d’admiration et de reconnaissance que la lecture en inspire ont été manifestés, dans notre commune avec cet enthousiasme pur et vrai qui n’appartient qu’a de véritables républicains et dont nous nous félicitons d’avoir l’avantage de vous faire part au nom de cette commune. Notre horreur pour les intrigans et les traitres, justifiera toujours les démarches que nous faisons pour les démasquer et les livrer à la justice nationale. Nous voyons avec satisfaction l’attitude fiere et imposante que vous conservez et nous acceptons avec transport l’engagement que vous prenez de rester à votre poste jusqu’au moment où notre révolution sera consommée. Continuez dignes Représentans, vos immortels travaux, vous remplirez la tache glorieuse que vous vous imposez et vous rendrez au port le vaisseau dont vous avez pris le gouvernail : (35) C 323, pl. 1387, p. 25.